1. La Révélation
Elle était allongée, depuis combien de temps? Elle ne saurait le dire. La jeune femme décida finalement qu'il valait mieux qu'elle se redresse et c'est ce qu'elle fit au bout de quelques minutes. Une migraine semblait pointer le bout de son nez, mais à première vue, elle n'était pas blessée. Après cette rapide analyse de son corps, elle leva les yeux afin de regarder autour d'elle. Elle était sous le choc. Jamais elle n'aurait imaginé... non, elle avait l'impression d'être en plein rêve ou plutôt en plein cauchemar. Des cadavres jonchaient le sol tout autour d'elle, sa respiration s'accéléra. Que s'était-il passé ? Elle n'arrivait plus à réfléchir... des larmes coulaient sur ses joues. Sa gorge était nouée. Au bout de quelques minutes, elle parvint à se lever. Elle se faufila doucement entre les corps. Elle retenait sa respiration car elle savait qu'elle allait vomir si elle respirait. L'odeur, rien que d'y penser... Non, il ne fallait pas y songer, pas maintenant. Elle s'arrêta et tomba à genoux en voyant le corps de son ami. Elle hurla... son corps se mit à trembler, sa vue se brouilla, les larmes coulant le long de son visage. Il avait tué son ami, son frère... il paierait pour cela, elle se vengerait, elle le tuerait pour ce qu'il avait fait. C'était trop insupportable pour elle de voir cette vision d'horreur sous ses yeux. Emmanuel et les autres avaient raison depuis le départ... Marvin était le mal incarné, le diable. Elle se frotta les yeux puis se pencha sur le corps de son ami.
-Je te jure que je lui ferais payer... Repose en paix, mon frère.
Elle se redressa au bout d'un long moment. Elle se frotta à nouveau les yeux. Elle ignorait ou se trouvait Marvin mais elle tiendrait sa promesse, elle trouverait ce Mage Noir et cette fois-ci, elle ne le laisserait pas s'échapper. Il avait fait assez de mal. Déjà trop même. Elle ferma les yeux puis inspira profondément avant de souffler, elle renouvela plusieurs fois tout en se concentrant sur sa respiration afin de se calmer et de reprendre ses esprits.-A l'aide, A l'aide... Que quelqu'un vienne m'aider... Il y a un blessé près de moi...La jeune femme se précipita près de l'elfe qui hurlait à l'aide. Elle se stoppa devant lui et le blessé. Elle posa une main sur sa bouche et eut un haut le cœur. -Mon Dieu... non... pas ça...Elle tomba à genoux près du blessé.
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La vieille dame était sur son canapé, elle regardait son jardin à travers la fenêtre. Ses petits-enfants jouaient au ballon avec son mari. Une larme coula le long de sa joue, elle l'essuya avec le revers de sa main puis se leva pour prendre un mouchoir. Elle fut alors submergée par ses émotions. Ses mains tremblaient et elle chancela. Ses souvenirs avaient rejaillit sans prévenir. Revoir ses amis morts, quel horrible souvenir ! Elle ferma les yeux et se concentra afin de se calmer. Lorsqu'elle avait repris ses esprits, ses petits-enfants venaient de rentrer pour le goûter. Le reste de la journée se passa sans autre encombre pour la vieille dame. Et le soir venu, tout le monde fut dans le salon après le repas. Les enfants jouaient encore ensemble. Son mari entra dans la pièce.
-Papy, papy, tu nous raconte une histoire ? demandèrent-ils tous en cœur- Eh bien... si vos parents ne sont pas contre... pourquoi pas...Après l'autorisation donnée par leurs parents, le grand-père commença son récit.
« Il était une fois, une jeune femme nommée Anne Delacombe, elle vivait dans un petit village en Franche-Comté, du nom de Fontaine, elle était née dans une famille aimante et composé de plusieurs membres. Anne était la 4ème des enfants et elle rêvait beaucoup d'aventures à travers les livres qu'elle lisait. Elle avait d'autres passions comme l'équitation, la musique et le cinéma. Elle était loin de s'imaginer que sa vie allait être chamboulée dans les prochaines heures.La jeune femme était allongée sur son lit, elle écoutait une musique de Muse, l'un de ses groupes favoris. Elle commençait à s'endormir, aussi, elle décida de couper sa musique. Mais, elle oublia d'éteindre sa lampe de chevet. La fenêtre de sa chambre était ouverte par cette belle nuit d'été. Elle étouffait et remuait dans son sommeil et ce malgré la fraicheur de la nuit filtrant par la fenêtre.
Vers quatre heures du matin, un bruit tira la jeune femme de son sommeil. Elle se redressa dans son lit se demandant d'où cela pouvait bien venir. Elle soupira en voyant Nala gratter à sa porte. -Punaise, tu es pénible... tu ne pouvais pas attendre qu'il soit 8heures, râla-t-elle après sa chatte tigrée.A peine fermait-elle la porte après avoir fait sortir Nala, qu'elle fut attrapée à la taille . Une main se posa sur sa bouche et elle frissonna. Quelqu'un était dans sa chambre. Elle se mit à trembler, complètement paralysée par la peur qui parcourait ses veines. -Si tu ne veux pas que je m'en prenne à ta famille, je te conseille de ne rien faire. L'instant d'après, un mouchoir fut plaqué sur sa bouche. Elle se débattit quelques secondes avant de sombrer.
Environ une heure plus tard, Anne émergea de son sommeil, elle était allongée à l'arrière d'une voiture, elle avait les mains liées, une couverture la recouvrait entièrement et elle avait un bâillon dans la bouche. Ses chevilles étaient aussi attachées par des cordes. Anne était ballotée et elle se sentait barbouillée. Elle ignorait ou elle se trouvait. Inconsciemment, elle se mit à compter les virages quand soudain la voiture s'engagea sur un petit chemin de gravier puis s'arrêta. L'homme tira la jeune femme hors du véhicule. Celle-ci fut éblouie par la lumière du jour, s'attendant à ce qu'il fasse encore nuit. Elle observa l'environnement ou elle était. La forêt s'étendait tout autour d'elle et elle remarqua une cabane en bois au bout du chemin duquel elle se trouvait. L'homme la poussa dans le dos pour lui indiquer d'avancer après avoir retiré le bâillon. Elle obéit car celui-ci était loin d'être commode. De plus, elle ne ferait pas le poids contre lui si l'idée lui venait de s'opposer à lui. En effet, celui-ci faisait une bonne tête de plus qu'elle et il était beaucoup plus imposant. IL faudrait être suicidaire pour vouloir l'affronter.
-Vous faites combien...
-Pardon ? Elle laissa sa question en suspend en se rendant compte qu'elle allait peut-être le blesser avec sa question -non, rien... oubliez ça
Arrivée devant la porte de la cabane, celle-ci fut ouverte de l'intérieur. Elle entra. Une fois à l'intérieur, Anne fut surprise de constater que la cabane était plus spacieuse qu'elle l'imaginait. Elle remarqua également la présence d'autres personnes. Deux hommes étaient assis à une table tandis qu'un troisième était devant la cheminée au fond de la pièce. Ses mains étaient tendues au-dessus du feu. Anne paniqua complétement en réalisant qu'elle était seule face à quatre individus.
-Pitié... Laissez-moi tranquille. L'homme dos à elle, se retourna au même moment. Il écarquilla les yeux en s'apercevant que la jeune fille était ligotées les mains dans le dos. Il s'approcha et retira aussitôt les cordes.-As-tu perdu l'esprit ? demanda-t-il à l'homme qui avait kidnappé Anne
-Je suis désolé Anne. Je ne pensais pas que Karl emploierait de telles méthodes envers toi
-Quoi ? je l'ai simplement attaché par précaution au cas où elle se réveillerait... tu voulais qu'on ait un accident ?
-Il n'a pas tort, je me serais peut-être jeté par la portière, coupa la jeune femmeEmmanuel la regarda bouche bée puis il soupira -Je m'excuse pour la manière dont ce sont passée les évènements
-Laissons-là les excuses... ça n'explique pas ce que je fais ici et ce que vous me voulez...
-C'est vrai... j'ai été tellement surpris de te voir ainsi que j'en oublie les bonnes manières. Je me prénomme Emmanuel Eltem, à la table, voici Scott River –il fit un petit signe de la main- et Jason Smith. Quant au dernier, il s'agit de Karl Gybson.
-Ouais, c'est bien beau les présentations mais ça ne me dit pas ce que vous me voulez -Je n'ai pas terminé...
Anne observait les quatre hommes à tour de rôle se demandant si elle ne faisait pas tout simplement un stupide rêve. Elle avança vers la table et croisa le regard de l'un des deux hommes qui jouaient aux cartes à son arrivée. Il était blond aux yeux bleus clairs. Un sourire s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle le regardait puis elle observa Jason qui était assis face à lui. Il était en train de fumer une cigarette et avait l'air concentré sur son jeu de cartes. Ses yeux verts croisèrent le regard de la jeune femme et elle détourna aussitôt les yeux. Elle reporta son attention sur Emmanuel. -Nous faisons parti d'un même groupe de musique The Heroees et nous sommes également passionnés d'Histoires Anciennes, surtout moi...-Et alors, quel est le lien avec moi ?-Le fait de s'intéresser aux Histoires Anciennes nous a amenés à découvrir une prophétie... Une prophétie qui selon mes sources mène à penser qu'il s'agit de toi. Mais, pour vérifier mes soupçons, je devais te rencontrer et te parler.-Attendez une minute... vous m'avez enlevée dans l'unique but de me parler d'une prétendue prophétie qui soit disant serait basée sur moi, c'est bien ça ? Où est la caméra cachée ? Parce que j'avoue que vous faites fort... ça ne peut être qu'une mauvaise blague.- Peut-être, faudrait-il lui montrer la prophétie afin d'être plus crédible, intervint Scott-Non mais ça va pas, rétorqua Jason-Très bonne idée, renchérit EmmanuelEmmanuel fit signe à Karl et celui-ci alla chercher un long parchemin dans une armoire dans le coin de la pièce. Il déroula le parchemin sur la table que Scott venait de débarrasser. Anne s'approcha afin de mieux voir.
'' PROPHETIES ''
De la domination du mal,elle nous délivrera
A l'aube de sa maturité
Se manifesteront ses pouvoirs innés
La nuit de Lune les dévoilera
En terre de Lumière arrivée
Au levant de la Fête des Chamans
La vérité sur elle, sera révélée
Son destin elle-même choisira
Pour KalypsoSa vie, elle risquera
La jeune femme passa une main nerveusement dans ses cheveux. Elle ne pouvait pas y croire. Un texte s'étendait au centre du parchemin, d'une fine écriture noire. Elle ne connaissait pas cette langue mais en dessous de celui-ci un autre texte demeurait. C'était visiblement la traduction. Elle s'attarda dessus avant de regarder Emmanuel.-Vous l'avez inventé... cette prophétie... elle vient de vous, n'est-ce pas ?-Non, elle n'est pas de nous... nous n'avons rien inventé... Anne il faut que tu nous fasses confiance-Pourquoi ? Pourquoi vous ferais-je confiance ? Vous m'avez kidnappé en pleine nuit pour soit disant me parler... pourquoi maintenant ? pourquoi la nuit ? vous ne pouviez pas venir me parler en plein jour dans la rue ou dans un magasin... je ne sais pas mais n'importe où sauf ici. Pourquoi ici ? pourquoi ? Qu'est-ce qui vous empêchait de venir en dehors de ce lieu ?-Je suis navré de la façon dont ce passe les choses actuellement, crois-moi... mais je n'ai pas vraiment réfléchi et j'étais loin d'imaginer que Karl t'amènerait de cette manière. Je pensais qu'il t'aurait expliqué un minimum et t'aurait convaincu de venir.-Vous faites confiance trop facilement apparemment mais pas moi. Bon, je veux rentrer chez moi.-Comme tu voudras mais essaie au moins de réfléchir.Karl accompagna Anne jusqu'à la voiture et lui ouvrit la portière côté passager. Le voyage de retour fut dans le silence complet. Anne se massait les tempes, elle avait une sacrée migraine. Elle fut soulagée lorsqu'elle retrouva son village puis sa maison. Elle était sur le point de descendre quant Karl rompu le silence.-Tu devrais nous faire confiance... je sais que cette histoire parait dingue mais Emmanuel ne se trompe presque jamais. Si tu as peur, c'est normal... mais, crois-moi, on ne voulait pas te faire de mal. Je suis désolé d'avoir fait ce que j'ai fait. Je n'aurais pas dû t'emmener de force mais pour être franc, je ne pensais pas que je serais capable de te convaincre. J'espère que tu sauras me pardonner.Karl n'ajouta rien et la jeune femme se contenta de hocher la tête et de fermer la portière. Elle observa la voiture jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision. Elle n'arrivait plus à réfléchir avec sa migraine. Elle décida donc d'aller se coucher et elle verrait plus tard pour le reste.Jérémy venait de se réveiller, il était déjà passé midi. Aujourd'hui, il était en repos donc il s'était permis de faire une grasse matinée. Il s'étira puis se leva pour aller prendre sa douche. Ensuite, il se prépara à manger. Il fit le ménage car sa meilleure amie devait passer cet après-midi. Vers quatorze heures, la sonnette retentit. C'était le livreur. Jérémy avait enfin reçu le cadeau pour sa mère. Son anniversaire étant demain. Il alla ranger la boite dans son armoire puis il alluma son ordinateur pour consulter ses emails. IL avait un nouveau message provenant de son amie Anne. Il eut un sourire puis commença sa lecture.« Coucou, Je ne sais pas quand est-ce que tu liras ce mail mais quand tu le feras, tu risques fort d'halluciner. Figure-toi, qu'hier soir ou devrais-je dire, cette nuit... j'ai été kidnappée par un mec appelé Karl. Il m'a emmené dans une espèce de cabane de luxe... oui parce que c'était franchement immense comme lieu, à moins que c'était un chalet et que je m'en suis pas vraiment rendu compte vu que j'étais terrifiée. Bref, je suis entrée là-dedans et j'ai découvert la présence de trois autres hommes. Ils font soit disant parti d'un groupe de musique appelé '' The Heroees'', tu connais ? Et donc, ils ont commencé à me débiter le fait qu'ils aiment les histoires anciennes et accroche-toi bien, ils m'ont parlé d'une prophétie... qui me concerne. Non, mais la blague !! Selon eux, je serais leur '' Harry Potter '' des temps modernes, version féminine. Bref, je ne sais plus ce que je dois penser. Du coup, j'ai la migraine et j'ai dû me reposer avant de t'envoyer ce mail. Plutôt folle comme histoire, hein ? Et je t'assure que je n'invente rien. Seulement, maintenant, j'ai la trouille. Réponds-moi, dès que tu pourras.Anne. »Jérémy était sous le choc. Anne avait été kidnappée. Il mit beaucoup de temps avant d'assimiler la nouvelle. Heureusement, la jeune femme allait bien. Il lut plusieurs fois le mail avant de lui répondre.« Hello,Je viens de lire ton mail qui je l'avoue m'intrigue fortement. Peut-être devrais-tu appeler la police et voir avec eux. Il n'est pas normal ce qui vient de t'arriver... et je m'inquiète pour toi. Je pense que tu es tombé sur une bande d'illuminés drogués. Ne fais pas attention à leur histoire et surtout fais attention à toi. Je le répète, préviens la police et tiens-moi au courant. Je t'embrasse.Jérémy »La réponse ne se fit pas attendre, Jérémy reçut un nouvel email de la jeune femme.« Je ne sais pas oublier cette fichue prétendu prophétie même si je sais pertinemment que ça n'existe pas, ce genre de choses. Ensuite, je ne peux pas appeler la police puisque je n'ai aucune preuve de ce que j'avance. De plus, j'ignore totalement ou l'on peut les trouver. Ma foi, nous verrons bien. Pour le moment, je n'ai pas de nouvelles à ce sujet ce qui prouve bien que tout ceci n'était que pur délire de leur part. A part ça, j'espère que tu vas bien, je te souhaite une bonne journée, à bientôt. Bisous. »Jérémy ne pouvait pas s'empêcher de songer à elle. Il se souvenait parfaitement de ses traits. De son joli visage, son nez fin, ses lèvres pulpeuses, de ses yeux noisettes ainsi que de sa belle chevelure châtain. Il souriait bêtement en repensant à la jeune femme. Il sursauta en sentant une main sur son épaule. Il se retourna s'attendant presque à voir la jeune femme devant lui mais il ne s'agissait que de sa meilleure amie.-Emmylane... je ne t'ai pas entendu arriver.-Salut beau gosse... désolé, je ne voulais pas te faire peur. Tout va bien, ajouta celle-ci en voyant sa tête-Oui oui, ne tant fait pas. Je pensais juste à quelque chose...-Quelque chose ou quelqu'un ? Je pencherais plus pour quelqu'un... une fille même-Décidément, on ne peut rien te cacher-Je te connais par cœur... et tu ne cesses de me parler d'elle. Quand vas-tu te décider à aller la voir ?-Je ne sais pas...-Tu comptes la laisser filer ? Une relation Internet virtuelle ne va rien t'apporter de bon... -Stop, ne recommence pas à me faire la morale. Et parlons d'autre chose.-Comme tu voudras.Jérémy se leva et alla prendre la télécommande puis alluma la télévision. Il n'avait aucune envie de s'étendre sur le sujet. Il n'était pas d'humeur à l'entendre faire sa morale au sujet d'Anne. Mais, elle avait sans doute raison. IL devrait peut-être agir un peu plus avant qu'il ne perd vraiment la jeune femme. Après tout, il ne faisait que parler à travers un écran et il commençait à ne plus supporter la situation. IL venait de réaliser avec l'email qu'il pourrait bien la perdre à tout moment. Il était vraiment trop inquiet... pourquoi des hommes s'en étaient-ils pris à elle ? Et heureusement qu'ils ne l'avaient pas touché... il serra les poings, énervé.-Jérémy... est-ce que tout va bien... pourquoi tu es si énervé ? Qu'est-ce qui se passe ?Jérémy réalisa à ce moment-là dans quel état il se trouvait et croisa le regard de sa meilleure amie.-Je crois que tu as raison... il faut que je me bouge. Je suis inquiet pour elle-Pourquoi ? Que s'est-il passé ?-Elle... elle a été... bon sang, je réalise à peine ce qu'elle m'a écrit... elle a été kidnappée cette nuit. Et, je suis là, à des kilomètres d'elle et je ne peux rien faire pour l'aider... elle ne veut même pas appeler les flics et j'ai peur qu'il lui arrive à nouveau quelque chose.-Kidnappée... mon Dieu... par qui ? pourquoi ? Je comprends mieux pourquoi tu sembles bouleversé et à la fois énervé... Est-ce qu'elle va bien ?-D'après elle, ça va... mais, je suis sûr qu'elle ment... surtout vu son passé... je... je vais prendre un billet. IL faut que je la voie et que je lui parle.-Pense-tu que ce soit raisonnable ? Elle te connait via Internet mais tu restes un inconnu, quand on y réfléchit bien-Attends, tu n'es pas logique. A l'instant, tu me disais d'agir et maintenant l'inverse.-Je dis juste que si tu y vas, demande-lui au moins son accord. Ne débarque pas à l'improviste.Anne venait d'envoyer sa réponse à Jérémy puis elle passa un coup de fil à sa meilleure amie Amandine. Toutes deux discutaient depuis une heure quand sa mère l'appela. Matthieu venait d'arriver, ils devaient aller en ville cet après-midi. Elle mit donc fin à sa conversation téléphonique avant de rejoindre son ami d'enfance. L'après-midi, se passa comme d'habitude. Cependant, Anne resta sur ses gardes. Elle ne parvenait pas à rester tranquille. Elle n'avait parlé à personne de ce qui lui était arrivé excepté Jérémy. Elle n'avait même pas réussi à le dire à sa meilleure amie. Elle se détendit un peu lorsqu'elle constata que cela faisait bientôt 24 heures qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de ces hommes. Après, tout, ça ne devait être qu'une mauvaise blague pensa-t-elle. Le soir venu, alors que Matthieu venait de la déposer devant chez elle, elle entendit un bruit. Elle se retourna et tomba nez à nez avec... Scott ? Elle allait hurler mais celui-ci plaqua sa main sur sa bouche.-Chut... tais-toi... nous ne sommes pas seuls.Il l'entraîna avec lui derrière la haie. Anne le regarda puis écouta ce qui se passait. Il avait raison, ils n'étaient pas seuls. Elle se mit à trembler des pieds à la tête. Elle ne savait pas ce qui se passait mais tout ce qu'elle savait, c'était le fait qu'elle allait vomir dans pas longtemps tellement elle se sentait mal à l'aise et terrifiée.-Zut, elle a disparue à l'instant...-Tu plaisantes ! Je t'avais pourtant dis de ne pas la lâcher des yeux, espèce d'incapable. Je ne peux vraiment rien te demander... Si on ne la ramène pas, le Mage va nous en faire voir de toutes les couleurs. Il est hors de question que je sois torturé par ta faute. Retrouve-la et vite !Les voix s'éloignaient dans la rue et Scott se tourna vers la jeune femme. Elle semblait mal en point.-Est-ce que tu tiens le coup ?-Je... pas vraiment... qui étaient-ce ? Parlaient-ils de moi ?Scott hocha la tête et Anne se détourna et tomba à genoux dans l'herbe pour vomir.-Anne... viens avec moi... rejoins-nous. Je te promets sur ma propre vie que nous te protégeront et que jamais au grand jamais on ne s'en prendra à toi, mes amis et moi-même. Nous sommes là, pour t'aider. Je le jure sur ma vie et celle de mes amis.-Tu ne devrais pas jurer... Mais, je ne peux pas partir... et ma famille... ils vont se demander où je suis.-IL ne faut pas les impliquer là-dedans... s'il te plait... viens avec moi. On s'occupera de ta famille plus tard.-Où va-t-on ?-A Besançon-Pourquoi ?-Jason a une demeure là-bas. On y sera en sécurité.Scott l'aida à se relever et la soutint pour qu'elle ne tombe pas. Anne hésita un instant puis finit par accepter de le suivre. Sa curiosité l'emporta une fois encore... En effet, elle voulait en savoir davantage sur cette histoire.
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La route dura une bonne heure pendant laquelle Anne dormi paisiblement. Elle fut réveillée lorsque la voiture s'arrêta. Elle s'étira longuement avant de descendre du véhicule. Elle écarquilla les yeux devant la demeure devant laquelle, elle se trouvait. Elle avança suivant Scott toujours aussi surprise.-C'est censé passer inaperçu cet endroit ?-Fais-nous confiance...Un immense jardin s'étendait tout autour de la demeure. Elle grimpa les escaliers menant à la porte d'entrée. Elle remarqua deux gargouilles posées de chaque côté de la porte. Elle n'était pas très fan de ces sculptures. Scott tapa un code 1428, sur un boitier se trouvant sur le côté droit de la porte. La porte émit un petit bruit et Scott se contenta de l'ouvrir puis s'éclipsa à l'intérieur. Anne le suivit.Un immense escalier trônait au centre du hall d'entrée. Sur sa droite une porte était entrouverte. A gauche se trouvait également une autre porte. Puis, une troisième au fond de la pièce sur la droite. Elle remarqua plusieurs tableaux accrochés au mur ainsi que des photos semblaient-ils de famille. Elle reconnut l'un des hommes se trouvant sur les portraits. Il s'agissait de Jason. Elle était stupéfaite d'apprendre qu'il habitait ici. Mais, ça expliquait aussi sa façon d'être. Elle détourna les yeux et s'aperçut que Jason était dans la même pièce qu'elle. Il venait de descendre l'escalier. Il la regardait de haut en bas. Elle se détailla cherchant quelque chose de louche sur elle. Avait-elle une tâche ? Elle ne remarqua rien de particulier puis releva la tête. Jason avait disparu.-Anne... quelle joie de te revoir... tu m'as l'air en formeKarl venait de faire son arrivée et l'accueilli avec un grand sourire. Effectivement, le gros nounours avait l'air content de la retrouver. Oui, Anne l'avait surnommé ainsi parce que sa carrure le faisait penser à un ours. Par contre, elle n'était pas certaine qu'il apprécie son nouveau surnom. Elle devrait peut-être attendre un peu avant de le lui dire.-Je vous remercie... vous semblez le seul à vous réjouir de mon retour.-Détrompe-toi. On est tous content. Viens, Emmanuel doit être impatient de te voir.Karl l'entraina vers la porte de droite qui était toujours entrouverte. Elle le suivit dans la pièce. Scott était déjà installé dans le canapé un verre à la main. Jason était là également et fumait une cigarette près de la fenêtre. Quant à Emmanuel, il était près du feu. IL se tourna à son arrivée.-Anne, quelle joie de te voir... je suis content que tu aies accepté de venir. As-tu fais bon voyage ?Anne croisa les bras alors qu'elle venait de croiser le regard de Jason-Je peux savoir quel est le problème ? J'ai une tâche quelque part ?-Non, c'est toi la tâche, lâcha Jason-Jason... arrête, ce n'est pas le moment, répliqua Scott-Au contraire, je trouve que c'est le moment idéal.-Va te faire foutre, cria la jeune femmeElle regarda les quatre hommes qui la dévisageaient avec surprise.-Quoi ? j'ai le droit de me défendre, non ? Quel accueil, vraiment... Vous n'aviez pas un autre endroit ? Parce que visiblement l'hôte de la demeure ne veut pas de moi, ici.-Ne fais pas attention à ce benêt, dit Scott en souriant-C'est vrai, ignore-le... Jason adore embêter tout le monde, ajouta Karl-Et si nous en revenions à la raison pour laquelle nous sommes ici, répondit Emmanuel- Oui bonne idée.Anne ne dit plus un mot et alla s'installer sur le canapé à côté de Scott. Emmanuel était en face d'elle dans un fauteuil et une table basse les séparait. Karl se trouvait dans l'autre fauteuil à la gauche d'Emmanuel. Jason resta dans son coin près de la fenêtre se contentant de fumer sa cigarette. Emmanuel prit la parole.-Tout d'abord, il faut savoir que si tu t'engages dans l'aventure, tu ne pourras plus faire machine arrière. Nous n'allons pas non plus te ménager sous prétexte que tu es une femme. Si nous sommes ici, c'est pour t'enseigner diverses choses. Pour ma part, je t'enseignerais tout ce qu'il y a, à savoir sur Kalypso, lieu où nous allons nous rendre prochainement. Scott t'apprendra le tir à l'arc quant à Jason le combat à l'épée. Et Karl ce sera les techniques d'embuscades. En tous les cas, ce sont les bases qu'il te faut. Pour ce qui est des pouvoirs, nous verrons cela quand nous serons sur Kalypso.-Attendez une minute... Kalypso existe vraiment ?-Oui... c'est un monde parallèle au nôtre-Je nage en plein délire... un monde parallèle... je me croirais presque dans Narnia ou je ne sais quelle autre livre que j'ai eu l'occasion de lire.-C'est plus ou moins le même principe sauf qu'on va passer par le triangle des Bermudes-Vous plaisantez ? C'est la porte d'entrée de Kalypso... vous voulez dire que tous les bateaux, avions et compagnie se sont envolés dans le monde de Kalypso ?-C'est exact. Mais, si tu ne me crois pas, tu changeras d'avis, une fois sur place.-Laissez-moi le temps d'assimiler la nouvelle.Anne posa une main sur ses yeux. Un monde parallèle... elle avait vraiment la sensation de jouer dans un film. Elle regarda de nouveau Emmanuel et soupira. Il était tellement sérieux et tellement serein. Cela était déstabilisant pour elle. -Continuez...-Donc, je disais nous verrons plus tard pour tes pouvoirs. Nous allons d'abord nous concentrer sur ta façon de te battre car nous avons peu de temps. Et pour en revenir à ce qui s'est passé avant ton arrivée, sache que les personnes qui te cherchaient sont loin d'être sympathiques. Si Scott n'était pas arrivé avant eux, tu serais déjà aux mains de l'ennemi, voir déjà morte. Le Mage ne te fera pas de cadeau, il n'a aucune pitié et dès qu'il mettra la main sur toi, il te tuera. Aussi, il est très important pour toi de faire très attention, du moins, tant que tu n'as pas récupérer tes pouvoirs. Sans eux, tu es vulnérable face à lui et c'est pour cette raison qu'il essaie de t'avoir maintenant. Il tentera le tout pour le tout pour te piéger. Comme me la rapporter Scott, il a déjà essayé de s'emparer de toi avant votre arrivée.Anne était dans la chambre qu'on lui avait assignée. Elle était perdue dans ses pensées. La conversation d'Emmanuel repassait en boucle dans sa tête. L'ennemi l'avait suivi et voulait la tuer. Elle se sentait comme prisonnière. Elle constata qu'un sac trônait sur le lit et elle remarqua par la même occasion qu'il s'agissait d'un lit à baldaquin. Le genre de lit dont elle avait toujours désirée obtenir, et pourtant, à cet instant, elle s'en fichait. Tout ce qui se trouvait dans la pièce ne lui procurait aucun intérêt. Elle se sentait oppressée et elle eut l'impression d'étouffer. Un coup frappé à la porte la sortit de son emprise.-Entrez, s'entendait-elle direJason entra alors qu'elle se tournait face à la porte. Elle fut surprise de le voir. Depuis son arrivée, il n'avait pas dit un mot à son encontre depuis la fameuse dispute de tout à l'heure. Elle croisa les bras alors qu'il fermait la porte derrière lui.-Tiens... je suis venu te donner ceci.-Une clé ? -C'est celle qui mène à la salle de bains depuis ma chambre... afin d'éviter toute situation gênante... Je passerais par la porte du couloir le temps de ton séjour. Je n'ai pas envie que tu penses que je profite de la situation et que je suis un pervers.-Je ne vois pas en quoi cela changerait le problème. Que ce soit depuis la chambre ou le couloir.-Hé bien si... tu pourras fermer les trois portes de l'intérieur.Il se contenta de poser la clé sur la table qui se trouvait près de deux fauteuils. Genre mini-salon. Y avait bien que les riches pour avoir des idées pareils, non ? Elle l'observa sans rien ajouter de plus. Elle se sentait stupide. Effectivement, il était plus sage qu'il lui apporte sa clé. Elle n'aurait pas aimé qu'il débarque sans prévenir pendant qu'elle se laverait. Jason se redressa puis croisa le regard de la jeune femme.-A part ça, j'espère que tu es bien installé-Tout va pour le mieux, je vous remercie.-Tu sais... tu peux me tutoyer... je n'ai rien contre. Bien... je vais te laisser.-Je... oui, d'accord... je vais essayer.-Le repas sera prêt dans quelques minutes, ajouta-t-il avant de franchir la porte.Anne se retrouva à nouveau seule dans la chambre et elle frissonna. Elle prit un peignoir à la va vite et se rendit à la salle de bains. Elle ouvrit le robinet de douche et se déshabilla en peu de temps avant de se glisser sous le jet. Elle ferma les yeux et inspira plusieurs fois pour se calmer. Mais, que faisait-elle ? Pourquoi avait-elle acceptée d'embarquer dans cette histoire de fous ? Elle commençait à avoir la migraine à force de réfléchir. Elle se laissa glisser sous l'eau et éclata en sanglots. Elle ignorait la raison de cette soudaine envie de pleurer. Rectification, elle savait... ses menstruations approchait, il ne pouvait y avoir d'autres explications.
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Anne s'était couchée avec une bonne migraine. Elle avait beaucoup de temps avant de parvenir à s'endormir. Aussi, elle ne fut pas très contente d'être réveillée à 8 heures du matin par Karl. Elle avait ronchonnée une bonne dizaine de minutes avant de finir par céder. Elle s'était levée et avait enfilé un jogging et un t-Shirt bleu. Elle se coiffa vite fait et enfila ses baskets. Quelle idée d'aller faire un footing à cette heure-ci... Oui, la jeune femme n'était pas très sportive. D'où le fait de se demander si elle correspondait vraiment à la personne décrite sur la prophétie. Scott et Jason étaient déjà en train de courir sur le terrain au fond de la demeure. Anne traina des pieds jusque-là. On aurait pu la comparer à une enfant refusant d'avancer. -Hello, cria Scott en passant devant elle-Salut... répondit-elle d'une petite voix.-Quelle motivation ! ajouta Karl-Oui, je sais. Je ne suis pas très matinale quand il s'agit de faire du sport. -Au contraire, rien de tel pour commencer la journée.Anne se contenta de s'échauffer et s'étira avant de commencer à courir. Jason l'avait encore ignoré à son arrivée et bizarrement elle ne pensait qu'à cela. Pourquoi était-elle si affectée ? Parce qu'être ignorée affectait toujours, non ? Ou était-ce autre chose ? Non, simplement cela. Elle secoua la tête et tâcha d'arrêter de penser pendant qu'elle courrait. Le temps défila à une vitesse folle. Elle ne pensait pas qu'elle courrait depuis maintenant 30 minutes. Un sacré exploit pour elle. Ce fut Karl qui la stoppa pour l'informer que c'était fini et qu'ils allaient prendre le petit-déjeuner. Anne fut un peu déçue de s'arrêter ce qui fit rire les deux amis sauf Jason. Celui-ci était dans son coin et silencieux. Anne ramassa sa serviette et s'épongea le visage. Karl et Scott étaient déjà partis mais Jason était à quelques pas à peine de la jeune femme. Elle s'avança dans sa direction.-Salut Jason... aurais-tu perdu ta langue ce matin ?-Bonjour...-Waouh... y a du progrès. Un mot... -Ecoute, je ne suis pas d'humeur ce matin... -Mal réveillé ? tu n'es pas matinal non plus ?-Exact. Tant que je n'ai pas bu mon café, tu ferais bien de me laisser tranquille.IL se détourna et accéléra le pas. Anne était plutôt déçue qu'il continue de se comporter ainsi avec elle. Elle ne comprenait pas pourquoi il agissait de la sorte en sa compagnie. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Pas qu'elle sache. Elle se sentait blessée. Lorsqu'elle fut dans la salle à manger, elle avala un café avec difficultés. Elle n'avait plus faim. Elle recula sa chaise. Et s'en alla prendre une douche.
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