14. La Terre de Lumière

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Olwé avait été forcé de renoncer au fait d'emmener Firiel avec lui. Elle n'avait pas le droit de quitter les Montagnes Rocheuses, Ordre de son père et il tenait à ce qu'il obéisse particulièrement sur ce point. Il se demandait bien ce qu'elle pouvait avoir de si important à ses yeux. Après tout, ce n'était qu'une servante à ses ordres. Il était décidé à percer ce mystère dès son retour car Marvin avait refusé d'expliquer la raison pour laquelle elle devait rester.

Du coup, Olwé trouvait le temps long depuis son départ. Il chevauchait en compagnie d'une armée composée de cavaliers et ils étaient à peu près 500 hommes, enfin, il était le seul homme parmi les elfes Noirs. Il était à leur tête avec l'un des supérieurs de l'armée. Le nom de celui-ci lui échappait à cet instant et il s'en fichait à vrai dire. IL se demandait plutôt en quoi consistait leur mission. On ne lui avait pas vraiment dit grand-chose mais on avait apriori besoin de lui pour cette fois-ci.

- Ou allons-nous, déjà ? demanda-t-il au bout d'un moment

- En terre de Lumière. L'élue est là-bas. Marvin veut que nous passions d'abord dans divers villages. L'élue doit comprendre rapidement la menace devant laquelle elle se confronte.

- Ce qui veut dire ?

- Que nous allons attaquer en premier, tout simplement.

- Mais ces villageois ne sont pas responsables

- Écoute, contente-toi de faire ce qu'on te demande, compris ?

Olwé laissa tomber et soupira. IL ne comprenait pas pourquoi ils devaient attaquer des villages sans défense occupés tout simplement par des femmes, des enfants et des paysans. Pourquoi ne pas aller directement au but et se rendre à l'endroit où était l'élue ? Et l'agacement ainsi que l'ennui le gagnait au fur et à mesure qu'ils parcourraient des kilomètres. Jusqu'à maintenant, ils avaient franchi une dizaine de villages inoccupés. Les villageois s'étaient déjà éclipsés. Alors qu'il commençait à perdre patience, Rider fit son apparition juste à côté de lui.

- Tiens une revenante. Tu étais passé ou ?

- Je suis partie en éclaireur chez l'ennemi. Le prochain village est inoccupé également. Par contre, les deux suivants sont en train d'être évacués. Il faut accélérer le rythme pour pouvoir les atteindre.

- Quel est l'intérêt ?

- Il faut les stopper et les rallier à notre camp. Ceux qui refuseront devront mourir. C'est leur dernière chance, ils n'ont plus le choix.

- Il n'y a pas une autre solution ? Je veux dire si personne ne veut revenir avec nous, nous allons tous les tuer. Je ne comprends pas trop. Et ne faut-il pas tout simplement se débarrasser de l'élue pour que tout soit fini ?

- C'est la raison de ta présence au cas où tu ne l'aurais pas compris, Olwé. C'est à toi que revient la tâche d'éliminer l'élue. Tu te souviens de la prophétie ? Toi, seul, peut la stopper.

- Oui je me souviens très bien. J'ignore simplement ce que j'ai de particulier pour que ce soit moi qui soit chargé de cette tâche.

- L'élue sera sans défense face à toi, elle te laissera approcher. Quand cela arrivera, tu n'auras plus qu'à agir et le tour sera joué. Nos soucis seront enfin envolés et tout ira bien pour toi et ton peuple ainsi que ton père. Tout le monde compte sur toi, ne l'oublie pas.

Nous avions finalement atteint le deuxième village dans les temps. Il n'était pas évacué complètement et l'armée ne mit pas très longtemps pour l'encercler. Les villageois s'étaient tous réfugiés au centre de celui-ci. Olwé ordonna à ses hommes de prendre toutes les armes qui se trouvaient dans le village ainsi que tous les vivres. Des enfants se cachaient derrière leurs mères complètement terrorisés. Olwé s'approcha d'eux doucement et les observa à tour de rôle puis il se positionna devant le groupe rassemblé.

- Bonjour chers villageois. Je me présente, je m'appelle Olwé. Je suis ici pour vous donner une dernière chance de vous racheter envers votre souverain légitime Marvin. Si vous n'acceptez pas de nous rejoindre, votre choix sera plus que limité. Soit vous décidez de venir avec nous, et ce sera la plus judicieuse des décisions soit vous serez exécutés ici même pour haute trahison envers notre Souverain

- IL n'est pas notre Roi, cracha l'un des villageois. Il ne veut rien d'autre que nous soumettre à ses lois et ses décisions. Il se fiche pas mal de nos vies. Il se fiche pas mal si nous sommes en mesure de nous nourrir ou pas. Il ne s'occupe pas de nous depuis toujours. Il nous prend tout et nous ne devons rien dire. Ce n'est pas ce que j'appelle être libre et avoir un souverain compréhensif et prêt à subvenir aux besoins de son peuple. Et vous, vous n'êtes même pas de ce monde et vous osez vous rallier à sa cause. Vous êtes un humain, et étrangement, vous n'avez pas été rejoindre les vôtres et vous alliez à eux pour faire tomber Marvin. Vous n'êtes pas le seul homme ici. Et au cas où, vous ne l'auriez pas remarqué, les Elfes sont en plus grand majorité sur Kalypso. Et la guerre n'est qu'entre eux. Nous les hommes ne sommes pas concernés. Si notre Roi apprend que vous êtes venu attaqués ces villages, il vous le fera payer.

- J'ignorais qu'il y avait un autre Roi comme vous dites. Un homme... et à vrai dire, cela m'est bien égal. Il ne fera jamais le poids face à Marvin et ses armées. Ni face à moi.

Olwé tendit la main devant lui à cet instant et une boule de feu apparut au creux de sa main et il se tourna et lança la boule de feu sur les maisons des villageois qui s'embrassèrent sur le champ. Plusieurs personnes criaient, complètement désemparées devant cette vision. Leurs maisons brulaient sous leurs yeux. Tout ce qui représentait leur vie, venait de partir en fumée.

- Vous n'êtes qu'une sale ordure, cracha le même villageois. Vous venez de confirmer que nous ne serons que des pantins si nous n'acceptons pas de nous ranger de votre côté. Je préfère encore mourir plutôt que de vivre sous votre règne.

- Soit, vos désirs sont des ordres.

Olwé claqua des doigts et plusieurs Elfes allèrent chercher le villageois et l'emmenèrent de force. Olwé fixa le villageois dans les yeux un instant puis donna l'ordre à ses hommes de le tuer.

- Vous n'avez même pas le courage de me tuer vous-même. Vous êtes pathétique.

Ce fut les dernières paroles du villageois. Olwé le fit brûler vif.

- Si j'ai le courage de tuer quiconque ose ouvrir la bouche contre moi et doute de mes capacités à faire ce qu'il faut. D'autres volontaires ? demanda-t-il au reste de la foule

Rider fut satisfaite de voir que son nouveau soldat avait enfin rallié leur cause. Elle avait encore dû intervenir auprès d'Olwé. Cette fois, elle avait réussie. Jérémy n'existait plus pour de bon. Le fils de Marvin était enfin de retour et les choses allaient enfin devenir intéressantes, pensa-t-elle ravie. Il lui tardait de voir la confrontation avec l'élue. Marvin penserait qu'il avait réussi à lui faire perdre la mémoire mais il n'avait pas assez de capacités dans le domaine des potions. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus pratiqué et il avait perdu en efficacité. Heureusement, elle était là pour rétablir les choses. Pendant qu'elle occuperait Olwé et l'élue, elle pourrait se concentrer sur Fidecàno et elle pourrait enfin le ramener à son tour à la maison. Elle sourit en coin, satisfaite de la tournure des évènements. Elle alla se percher sur la branche d'un arbre et croisa les bras observant la scène qui se déroulait dans le village avec Olwé. Il utilisait ses pouvoirs. Il venait de carboniser le corps d'un villageois. Cela ne l'affecta aucunement. Elle se fichait pas mal qu'ils soient tués. Tout ce qu'elle désirait était de trouver son fils et de confronter l'élue à son ancien ami devenu démoniaque, une arme très utile dans cette nouvelle guerre. Elle sentait déjà la victoire se profiler et elle eut un rictus sur les lèvres en pensant au retour prochain de son fils.

Olwé observait la foule de villageois et aucun ne prit la parole et il valait mieux pour eux. IL eut un sourire sur les lèvres assez satisfait de lui. Il ordonna à ses hommes de préparer à manger puis il fit enfermer les villageois dans l'unique maison qu'il n'avait pas détruite. Il prit soin ensuite de faire apparaitre un grand feu au centre du village. Il prit place devant celui-ci afin de se réchauffer car la nuit commençait à tomber et l'air s'était rafraichit. Il attendit patiemment son repas bien que la patience n'était pas vraiment sa principale qualité. Heureusement, ses hommes n'avaient pas tardé et il prit son assiette sans un mot, pas même un merci et il commença à manger. Il était concentré, perdu dans ses pensées. Il réfléchissait à un plan pour mettre l'élue en état de nuire quand il se retrouverait face à elle. Son visage s'illumina alors qu'il venait de trouver une idée brillante.

- Bien, je vous conseille de vous reposer car nous n'allons pas rester très longtemps. On a encore de la route avant d'atteindre la Terre de Lumière. Demain, nous emmènerons tous les hommes du village, quant aux femmes et aux enfants, ils resteront ici avec deux d'entre vous. Je tiens à ce que les choses soient bien claires. Aucun ne touchera l'une de ses femmes, est-ce bien clair ? Ou je vous assure que je vous réduirais en cendre comme ce villageois. Les deux soldats restant ici nourriront ce village en attendant notre retour. Je ne peux pas me permettre de perdre trop de temps à les emmener tous avec nous, ni me permettre de réduire l'armée pour les faire ramener au royaume. J'ai besoin de toute notre armée pour la Terre de Lumière. L'enjeu étant de taille.

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