L'arbre mourant

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Le vieil arbre vacille, bougé par le vent doux et frais ressortant des nuages blancs, des taches blanches dans ce ciel bleu clair et lumineux. Cet unique arbre, entouré d'un énorme champ de courtes herbes et petits motons de terre par-ci par-là, se retrouve éloigné de ses confrères, maintenant au loin. Les autres arbres se sont regroupés assez loin de là, format une dense forêt touffue, les rayons de lumière passant à travers l'épais tapis de cornes et de feuilles créant un toit pour tous les animaux, les mammifères comme les oiseaux. D'ailleurs, de gros pigeons bien dodus picorent alors la couche de mousse verte sur le sol, se délectant de cette délicieuse verdure presque instinctivement, sans se soucier de quoi que ce soit. Il y en a au moins une bonne centaine, de ces pigeons, et il n'y a pas qu'eux; il y a aussi des écureuils, des serpents et des milliers d'insectes miniscules qui rampent précautionneusement en traversant la foule. Ceux-ci seront probablement dévorés par d'autres, ou même écrasés sans se faire remarquer.

Mais cette arbre là, lui, ne se retrouve pas, malgré lui, dans cette fanfare joyeuse. Il se trouve malheureusement ailleurs, dans ce triste champ à la terre morne et boueuse à cause de la précédente pluie, à l'herbe humide et écrasée par les rares vaches et autres bovins passant à côté de lui tout en l'ignorant. Ces animaux sont d'ailleurs les seuls animaux qui passent par ici, les écureuils, pic-bois et sangliers n'osent pas partir de leur maison si familière qu'est cette grande forêt pour s'aventurer dans ce plat monde de terre et de pluie. Car eux sont aussi à l'abris des intempéries, la pluie ne s'égoute à terre qu'après qu'elle s'écoule des nuages grâce aux feuillages des arbres qui les protègent.

Une autre légère brise fit, cette fois-ci, violemment foudroyer les branches de l'arbre solitaire, secouant les vertes feuilles maintenant jaunes qui s'arrachent alors de leur branchage, s'éffritant et s'envolant dans cet air trop frais. Cet air trop frais pour ne s'avérer ordinaire, un air trop frais qui s'est refroidit en un espace de quelques minutes d'une vitesse effroyable. Maintenant le vent secoue le tronc, puis passe après aux racines qui font vibrer dangereusement la terre et tout le reste de l'arbre. L'arbre entier vibre et vibre encore, ce froid vent tuent peu à peu la couleur du feuillage et des branches. D'un coup sec et vif, sa vie lui fut enlevé. Son corps magestueux tombe sur le plat terrain d'herbe mouillée, fixant dans la dernière heure de sa courte de vie, ses nombreux confrères vivant groupés, éloignés de ce triste champ, leur regard croisant le sien, mourant.

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