03. Vue imprenable

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Alexei

La journée s’est bien passée, mais là, je suis fatigué. Même si la salle n’a jamais été pleine, je n’ai pas arrêté une seconde ! Sonia fait ce qu’elle peut, mais elle n’est clairement pas à la hauteur. Elle mélange souvent les commandes et il a fallu que j’intervienne plusieurs fois pour corriger le tir. Bref, je suis éreinté et bien content d’avoir un petit appartement sur place, comme ça, je peux aller me relaxer juste après le service, surtout que ce soir, c’est repos.

Allongé dans mon lit, je réfléchis à la stratégie que je dois adopter avec Clémentine si je veux mériter le salaire que me verse son oncle. Dans un premier temps, il faut que je sois professionnel si je veux gagner sa confiance. Elle a l’air exigeante et il va falloir que j’assure si je ne veux pas me faire virer avant d’avoir pu lui causer des problèmes ! Mais si je le suis trop, je risque d’en faire trop et de l’aider au lieu de lui mettre des bâtons dans les roues. Il va me falloir bien doser, mais c’est une mission tout à fait dans mes cordes ! Il va aussi falloir éviter d’avoir à passer trop de temps avec elle, sinon je vais finir par devenir fou. C’est incroyable comme cette nana n’arrête jamais de parler !

Un peu remis de ma fatigue, je me décide à aller prendre une douche dans cette salle de bain que nous allons partager, ma patronne et moi. Je ne garde que mon boxer et prends une serviette de bain dans l’armoire que je glisse sur mon épaule. Je récupère dans mon sac pas encore défait mon shampoing et mon savon et me dirige vers la salle de bain. A l’intérieur, j'observe les lieux et grimace en constatant que la couleur prune domine. Une vraie salle de bain de nana, l’horreur ! Je regarde la porte derrière moi ainsi que celle qui donne sur l’appartement de Clémentine, mais je ne vois aucun verrou. C’est étrange, pourquoi mettre deux portes qui donnent sur deux appartements, mais ne pas mettre de verrou ? Vive la discrétion ! Bon, je ne crains pas grand-chose, Clémentine est en bas et, si elle monte, elle entendra sûrement l’eau de la douche.

Alors que je profite de l’eau qui coule sur ma peau et me détends, je pense à Clémentine et ça a le mérite de bien réveiller toutes les parties de mon corps, j’avoue. Cette femme est un vrai fantasme pour moi. Elle a toutes les courbes pour me faire rêver ! Et pas qu’un peu, je dirais. Certains pourraient dire qu’elle est un peu potelée, c’est vrai qu’elle ne correspond pas aux critères de la mode actuelle, mais moi, je la trouve juste parfaite. Je l’imagine trop sans la petite robe qu’elle portait aujourd’hui. Je vois dans mon esprit excité ses seins lourds et ronds, ses jolies fesses, son corps nu. Je ne peux m’empêcher de porter ma main à mon érection en l’imaginant débarquer ainsi dans la salle de bain, prête à satisfaire toutes mes envies. Vite ! Une douche froide ! Je tourne le robinet et d’un coup, je me retrouve sous l’eau glacée de la caserne à Moscou. C’est comme si j’étais à nouveau transporté dans le passé…

L’eau froide a au moins le mérite de calmer mes ardeurs, mais je continue quand même à penser à ma cheffe et à son restaurant. Je me demande pourquoi elle ne fait pas comme son oncle le souhaite. Si elle lui vendait ses parts, elle pourrait se lancer dans une nouvelle histoire, un nouveau truck ou un petit restaurant où elle ferait ce qu’elle veut. Mais non, elle s’accroche. Je ne vois pas comment une femme, aussi jeune et fragile qu’elle, pourrait réussir dans ce défi. Déjà, un homme, ça serait compliqué, mais là, si elle persiste dans sa folie, le restaurant va se casser la gueule, c’est sûr. En même temps, elle n’est peut-être pas si jeune que ça, en fait… Qui sait quel âge elle peut bien avoir !

Je sors de la douche et m’essuie rapidement avant de passer ma serviette autour de ma taille et de me regarder dans le miroir. Ce soir, il ne faut pas que j’oublie mes exercices physiques si je veux conserver mes abdos. En tous cas, le reflet du miroir reste flatteur je trouve, surtout après tout ce que j’ai vécu depuis que j’ai quitté l’armée. Je retourne dans la pièce principale, ouvre légèrement la porte-fenêtre qui donne sur la terrasse puis dépose la serviette au dos d’une chaise. L’appartement est petit mais plutôt sympa. Il a dû être refait il n’y a pas bien longtemps. C’est soft, pas trop meublé, mais tout le nécessaire s’y trouve. Même la petite cuisine est bien aménagée, et on sent les amoureux de la nourriture dans l’agencement. Le meilleur, c’est qu’il n’y a rien en couleur prune, juste un bleu nuit et du blanc cassé, comme dans le coin chambre, ouvert sur le séjour, que je rejoins. Je me couche sur le lit sans m’embêter à me rhabiller et ferme les yeux quelques instants en réfléchissant à ce que je vais me faire à manger ce soir.

Quand je rouvre les yeux, je ne sais plus trop où je suis. Il me faut un instant pour retrouver mes esprits et me souvenir que je suis dans la chambre qui va être la mienne durant ma mission au “Plaisir normand.”

Je réalise alors ce qui m’a réveillé. Un petit bruit que j’ai du mal à identifier dans un premier temps. On dirait la complainte d’un petit animal. Ça doit venir de dehors, de la plage. Je tends l’oreille et le son continue de se faire entendre. Mais j’ai bien l’impression que ça ne vient pas de la terrasse ou de l’extérieur, ça semble venir de la chambre de ma proprio. Intrigué, je me lève et me dirige vers le salon. Je constate que le soleil est en train de se coucher, j’ai dû dormir deux ou trois heures, c’est dingue ! Qui aurait cru que j’étais si fatigué ?

J’ouvre la porte fenêtre en plus grand et le son se fait plus précis. J’enfile mon boxer avant de sortir sur la terrasse pour investiguer un peu plus l’origine de cet étrange bruit qui est venu perturber mon sommeil. J’essaie d’être le plus discret possible et je m’avance vers l’appartement de Clémentine, constatant qu’elle aussi, pour profiter de l’air marin rafraîchissant, a laissé sa porte ouverte. Je viens me cacher derrière le mini palmier qu’elle a installé devant chez elle et observe la scène qui s’offre à mes yeux.

Clémentine est assise sur son canapé gris dont je ne vois que le dos. Quelle idée de ne pas profiter de la vue et l’avoir installé comme ça, vers la télé plutôt que vers la magnifique vue sur la mer. Mais en même temps, ça m’arrange, je peux me permettre de faire le voyeur sans risquer de me faire surprendre. Je constate en tous cas rapidement que les bruits que j’ai entendus viennent de ma voisine. Je me demande ce qui lui arrive, surtout quand je constate qu’elle lève régulièrement la tête vers le plafond. J’ai beau regarder, je ne vois que le blanc de ce plafond, un simple plafond, vraiment rien d’autre.

Je me décide à prendre un peu plus de risques et me décale légèrement pour me rapprocher et essayer de comprendre ce qu’il se passe. Je fais attention à ne pas faire craquer le sol et à ne rien toucher sur la terrasse pour ne pas dévoiler ma présence. Lorsque je relève les yeux vers l’intérieur de l’appartement de Clémentine, ce que je vois me laisse sans voix. Mes yeux s’ouvrent en grand et je réalise enfin ce qu’elle est en train de faire. Incroyable ! Jamais je n’aurais imaginé voir un tel spectacle ! Elle est toujours habillée de sa petite robe blanche, mais elle a libéré sa plantureuse poitrine qu’elle est en train de malaxer d’une main alors que j’ai du mal à deviner ce que fait l’autre. En tous cas, je vois qu’elle a bien remonté sa robe le long de ses jambes et je comprends que le son que j’ai entendu, c’est le bruit des gémissements qu’elle pousse alors qu’elle est en train de se procurer du plaisir, seule sur son canapé.

Lorsqu’elle bouge pour s’installer plus confortablement, je constate que ma coquine de propriétaire a dans la main un gode d’une bonne taille déjà, de couleur rouge vif, qu’elle fait bouger lentement entre ses jambes. Tout de suite, mon corps réagit à cette sensuelle vision. Mon sexe se tend en la voyant faire et surtout en l’entendant mieux maintenant que je me suis approché. Qu’elle est excitante comme ça, en train de se masturber. Je l’observe, subjugué par le spectacle que je découvre. D’où je suis, j’ai une vue imprenable sur sa poitrine. Qu’est-ce que j’aimerais remplacer ses doigts par les miens ! Les voir ainsi masser ses seins, pincer ses tétons, c’est d’un érotisme qui me donne de folles envies d’aller la rejoindre.

— Mmmm… Oh oui…

Sa voix est un peu rauque, entrecoupée de légers gémissements qui s’intensifient au fur et à mesure que ses caresses se font plus précises. Je devine son jouet plus que je ne le vois et je constate qu’il a l’air de lui procurer beaucoup de plaisir car elle le fait glisser dans son intimité de plus en plus vite.

Sans me préoccuper des conséquences, je saisis mon sexe dans mon boxer et me mets à me caresser, incapable de résister à ce que je suis en train d’observer. J’adapte mon rythme au sien et fais aller et venir ma main à la même vitesse qu’elle fait bouger le gode en elle. Je comprends maintenant que quand elle lève les yeux au ciel, c’est que ses doigts entrent en contact avec son petit bouton, provoquant chez elle des ondes de plaisir qui la font frissonner et se tendre. J’ai l’impression qu'au-delà de la pénétration, ce sont surtout ces contacts qui sont en train de lui procurer le plus de plaisir, qui sont la source de son excitation.

— Mmmmmm...

Alors qu’elle pousse un autre gémissement, je ne peux retenir de mon côté un petit râle alors que je serre plus fort ma queue entre mes doigts. Wow ! Qu’est-ce qu’elle me fait bander ! Mais que se passe-t-il ? Elle s’est arrêtée ! Vite, je me recule et me cache à nouveau derrière le palmier. Pourvu qu’elle ne m’ait pas entendu ! Je retiens ma respiration et attends de voir si elle va reprendre ses caresses. Mince, elle se lève et se précipite vers la terrasse où je suis, sans même refermer sa robe. Telle une furie, elle ouvre en grand sa porte.

— Y a quelqu’un ? dit-elle en allumant la lumière extérieure alors que son regard erre sur la terrasse avant de se poser sur le petit palmier où je suis caché. Nom de… Vous êtes sérieux, là ?

Je me demande ce que je peux lui répondre. En me voyant, elle referme un peu sa robe, mais je garde un visuel sur son décolleté, ce qui ne m’aide pas à réfléchir. Je tente un début d’explication lamentable.

— Ce n’est pas ce que vous croyez…

— C’est ça ouais, espèce de pervers ! crie-t-elle avant de débiter la suite d’une traite. Non mais j’y crois pas ! C’est la meilleure celle-là, je suis tombée sur un putain de taré ! Ah il va m’entendre le Hervé, avec ses bons plans à la con ! Vous faisiez quoi là ? Me dites pas qu’en plus vous en profitiez pour vous tripoter ? Manquerait plus que ça ! C’est pas possible ! Foutu dégueulasse !

Je la regarde, et décide de faire comme si j’étais dans mon bon droit. Je me relève dignement et essaie de rester imperturbable.

— Excusez-moi, je prenais l’air sur la terrasse et j’ai cru qu’on vous agressait. Visiblement, l’agresseur était en plastique. Il faudra fermer votre fenêtre la prochaine fois, ce serait plus prudent.

Et sans lui laisser le temps de répondre, je me retourne et commence à repartir vers chez moi, essayant de dissimuler du mieux que je peux mon érection. Je suis en train de refermer ma véranda lorsque sa main se pose sur le battant. Ses yeux lancent des éclairs et je doute que le rouge de ses joues soit à présent une marque de plaisir.

— Vous plaisantez, j’espère ! Comme si c’était une excuse pour me mater chez moi ! Vous vous rendez compte, un peu, du côté dégueulasse de la chose ? C’est juste écœurant !

Je m’arrête pour ne pas lui écraser la main et rouvre légèrement la porte. Je l’observe et constate que ses tétons sont tout tendus et apparents. Dans son mouvement, la robe s’est en effet rouverte et je dois me retenir pour ne pas venir les prendre entre mes lèvres. Je lui réponds du ton le plus naturel que je puisse maîtriser au vu des circonstances.

— Qui est-ce qui est en train de venir m’agresser, à moitié nue, alors que je ne voulais que me conduire en gentleman ? On en parle du côté écœurant ?

— Un gentleman, s’esclaffe-t-elle. La bonne blague ! Un gentleman serait rentré chez lui et aurait fermé la porte plutôt que de se planquer pour se branler !

— Quoi ? vous auriez préféré que je vienne le faire devant vous ? dis-je, faussement outré par ses propos.

— Quoi ? Non ! Mais, non ! bafouille-t-elle avant de soupirer d’exaspération. Vous êtes vraiment un emmerdeur de première ! Si ça ne tenait qu’à moi, je vous foutrais dehors illico, le pervers !

— Vous me traitez de pervers alors que je suis chez moi et que vous êtes à moitié nue devant ma porte ? Regardez-vous dans un miroir avant de m’accuser. Et franchement, soyez plus discrète ! Ayez un peu de pudeur, merde ! J’aimerais pouvoir dormir tranquille chez moi !

J’ai au moins le mérite de lui couper la chique, car elle me regarde un moment, dubitative. Ça ne dure malheureusement pas assez longtemps à mon goût.

— Je vous traite de pervers parce que vous avez la gaule en me parlant ! Foutu voyeur, j’y crois pas !

— Et vous, avec vos seins tout tendus, je suis sûr que vous êtes toute trempée. Faut pas vous moquer de l’hôpital de la charité, non plus !

— Croyez-moi, vous m’avez coupé toute envie, bouillonne-t-elle. Et on dit l’hôpital qui se moque de la charité, bordel.

— Bien, alors si vous n’avez plus envie, je vous souhaite une bonne soirée et une bonne nuit.

Je referme la véranda et, voyant qu’elle reste immobilisée devant ma porte, éprouvant visiblement des difficultés à réaliser ce qu’il vient de se passer, je m’efforce de prendre un air énervé et referme également mes rideaux brusquement, alors que tout ce que je veux, c’est continuer de profiter du spectacle. Demain, je vais sûrement me faire virer, mais au moins je partirai plein de jolies images en tête.

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