56. Jouir sous la pluie
Clémentine
Je débarrasse la table, aidée de mes invités du soir, et Alex et moi faisons la vaisselle pendant que Lisa va se mettre en pyjama. L’orage gronde fort dehors et la pluie frappe sur les carreaux, pourtant ici, au chaud et au sec, on est bien loin de cette ambiance pesante. Alexei essuie la vaisselle et profite d’avoir les mains libres pour les poser sur moi, caressant ma chute de reins quand elles n’atteignent pas mes fesses. Je lui rends la pareille une fois le lavage terminé, et glisse ma main sous son tee-shirt, sur son ventre alors qu’il essuie les verres.
— C’est malin d’avoir les mains baladeuses, tu as pris du retard.
— Qui sait ? C’était peut-être voulu ! Ça m'a trop manqué de te sentir près de moi, Clem.
— On vit côte à côte, on bosse côte à côte, Papa-Thor, il te faut quoi de plus ? ris-je en faisant courir mes doigts le long de la ceinture de son jean.
— C’est cette complicité que nous partageons à nouveau dont j’ai besoin. C’est ce qui me rend heureux, tu sais ?
— Ça m’a manqué aussi.
Je me glisse entre ses bras alors qu’il astique toujours un verre, me pressant contre son torse.
— Tout autant que de te sentir en moi, d’ailleurs, continué-je en l’embrassant dans le cou.
Je vois qu’il déglutit et qu’il ne s’attendait pas à une telle déclaration, mais quand il me serre contre lui et m’embrasse, je devine qu’il partage mes envies et mon désir.
— On met Lisa au lit, et on essaie de voir comment faire pour résoudre ce problème ?
— On fait ça, oui… C’est un sacré problème à résoudre, je pense qu’il va nous falloir un bon moment pour y arriver, souris-je.
— Il pleut, il fait froid, il y a du vent. Je suis sûr qu’il n’y a rien à la télé et on a lu tous les livres qui sont dans la maison. Il faut te résigner, il n’y a rien de mieux à faire. Et au pire, si on n’a pas fini cette nuit, on continue demain ?
— On verra ça oui, mais je serais déçue si je ne suis pas comblée cette nuit, tu m’as habituée à mieux, ris-je en posant ma main sur son entrejambe.
— Alors promis, ce soir, tu seras comblée et satisfaite, Clem. Je ferai tout ce que tu voudras, me dit-il avec son sourire charmeur auquel je ne peux résister.
— J’en prends bonne note, beau blond, compte sur moi pour m’en souvenir, murmuré-je à son oreille. J’ai hâte que toi et moi ne fassions plus qu’un…
— Oh les amoureux ! Je veux un bisou moi aussi ! vient nous interrompre la jolie Lisa en se joignant à notre étreinte.
Lisa, la reine de l’interruption, je crois que c’est comme ça que je vais la surnommer auprès de Mathilde. Son père la prend dans ses bras et m’attire contre eux. Nous nous retrouvons donc à l’embrasser chacun sur une joue à plusieurs reprises, ce qui la fait rire.
— Allez, au lit maintenant !
— Mais Papa, je peux pas regarder un peu la télé avec vous ?
— Non, il est déjà tard et tu as école demain.
On pourrait croire qu’il est pressé que nous ne soyons plus que tous les deux, mais il est vraiment tard, et Lisa devrait déjà être au lit. Nous gagnons donc l’appartement de mes voisins et nous installons dans le clic-clac avec elle, pour le câlin du soir, pour la première fois tous les trois depuis un moment. Quel bonheur de me retrouver incluse dans cette famille tendre et câline, souriante et finalement beaucoup moins glaciale qu’à première vue pour le paternel.
Lisa met un moment à s’endormir, et nous sursautons plusieurs fois à cause de l’orage. D’ici à ce que nous n’ayons plus d’électricité, il n’y a qu’un pas, ou un éclair mal placé. Je ne suis pas loin de m’assoupir quand Alex me pince la hanche.
— Elle dort, murmure-t-il. Toi, tu n’as pas le droit de dormir tout de suite.
— T’es pas mignon avec moi, marmonné-je en me levant. Tu es sûr qu’on peut la laisser seule ici ? J’aime pas trop l’idée, moi.
— Ça va aller, pour nos explorations nocturnes, c’est mieux si elle n’est pas juste à côté, tu ne crois pas ?
— Ouais… En route, Moussaillon, ris-je doucement en lui attrapant la main pour le ramener dans mon appartement.
Alex s’approche de moi et, sans me prévenir, me soulève dans ses bras puissants. Je m’enroule autour de lui et c’est dans ses bras que nous franchissons rapidement la salle de bain avant qu’il ne me dépose délicatement sur le lit. Ses yeux brillent d’une envie qui me fait me sentir belle et désirée alors qu’il me surplombe.
Je ne perds pas de temps et attrape le bas de son tee-shirt pour lui passer au-dessus de la tête. Thor me sourit de ce sourire qui me fait serrer les cuisses, celui assuré et gourmand, impatient et taquin. Celui qu’il arbore quand il compte nous faire beaucoup de bien à tous les deux.
— Tu es bien impatiente, Clem.
— Parce que tu ne l’es pas, toi ? On peut juste dormir si tu préfères.
— C’est ce que tu veux ? Je t’ai dit que ce soir j’allais faire tout ce que tu veux.
— Alors parle moins et agis, beau blond ! Je ne comprends pas pourquoi je suis encore tout habillée alors qu’on doit résoudre un sérieux problème.
Alexei rit et se penche sur moi pour venir poser ses lèvres sur ma peau, remontant lentement mon tee-shirt au fur et à mesure. Je sens sa langue venir s’enrouler autour de l’un de mes tétons, et sa main englobe mon sein libre.
— C’est pas comme ça que je vais finir nue, dis-je en glissant mes doigts dans ses cheveux.
— Je t’ai dit que je ferai tout ce que tu veux, je ne t’ai pas dit dans la seconde, non plus.
Il poursuit sa délicieuse torture durant un moment, infligeant à chacun de mes seins le même traitement, avant de finalement m’enlever mon tee-shirt. Alexei pose ensuite ses mains sur ma poitrine et descend doucement jusqu’à mes hanches. Il commence à enlever mon legging et ma culotte, et je sens sa bouche se poser sur mon bas-ventre pour finalement atteindre mon pubis. Malheureusement, il ne s’y attarde pas, et poursuit sa descente le long de mes cuisses. Quand je suis enfin nue, mon Russe se lève et termine de se déshabiller tout en me regardant avec envie.
— Dépêche-toi un peu voyons, ris-je alors qu’il prend tout son temps.
— Je savoure, Madame, laisse-moi tranquille.
Son sourire en coin, satisfait de me voir si impatiente, me pousse à glisser ma main entre mes cuisses pour me caresser doucement sous son regard lubrique et appréciateur. Alexei remonte lentement sur le lit et vient s’agenouiller entre mes cuisses, poursuivant son observation, son sexe bandé en main. Il finit par poser sa main libre sur l’intérieur de ma cuisse et remonte lentement jusqu’à ce que je sente ses doigts glisser entre mes replis. Je sens l’un d’eux s’introduire en moi et mon envie de lui, déjà prégnante, se décuple encore à cette sensation alors qu’il se penche sur moi et vient me murmurer à l’oreille.
— Techniquement, nous ne faisons plus qu’un, Clem, le problème est résolu.
— Alex, arrête de jouer, nom de dieu !
— Quelle furie tu fais, rit-il avant de m’embrasser enfin.
Ses lèvres prennent possession des miennes presque brusquement et nous nous embrassons longuement, sans que je ne sente enfin son corps combler le mien. C’est à la fois terriblement excitant et profondément frustrant. J’ai envie de lui hurler dessus, de le supplier, de l’envoyer promener à la fois. Tout ce que je veux, à présent, c’est le sentir enfin s’enfoncer en moi, le sentir se nicher au creux de mon corps, et lui fait preuve d’une patience insupportable.
— J’ai besoin de sortir mon sextoy pour être satisfaite, ce soir ? lui demandé-je alors qu’il se redresse un peu, le sourire aux lèvres.
— Pas que je sache, mais si tu es si pressée, fais-toi plaisir. Dommage de se passer d’une queue chaude et douce pour un truc en plastique ou je ne sais quoi, quand même.
— Au moins, je n’attendrais plus, ris-je en me tournant pour ouvrir le tiroir de ma table de chevet.
Alexei ne me laisse pas l’atteindre et attrape mon bras pour porter mes mains au-dessus de ma tête. Ses gestes à la fois délicats et fermes m’excitent plus que de raison, alors que je me retrouve sur le ventre, ses cuisses enserrant les miennes, sa main libre caressant mon dos et mes fesses.
— Clem, hors de question que quoi que ce soit d’autre que ma queue ne se retrouve dans ce délicieux corps ce soir.
Alexei remonte légèrement mon bassin et relâche mes mains pour glisser un oreiller sous mes hanches. Je reste en position malgré le retour de ma liberté, et sens finalement son sexe bandé venir caresser ma fente humide avant de passer la barrière de mes lèvres pour venir enfin s’enfoncer en moi d’un poussée franche. Nos gémissements se coordonnent alors qu’il pose ses mains sur mes hanches et s’immobilise, me laissant le temps de m’habituer à sa divine intrusion. Je savoure de le sentir à nouveau niché en moi, et finis par onduler des hanches pour l’inciter à bouger. Alex ne se fait pas prier et commence lentement ses mouvements, et je crois que ni lui ni moi n’allons faire long feu avant de connaître la délivrance tant attendue.
Je sens son sexe tendu aller et venir en moi, ses mains se promener sur ma peau brûlante, son souffle sur ma nuque lorsqu’il vient y poser ses lèvres. Lorsqu’Alexei accélère la cadence, difficile pour moi de retenir mes gémissements, et lui n’est pas en reste puisque j’ai tout le loisir de l’entendre lâcher quelques râles de plaisir. Les sensations sont intenses, peut-être décuplées par le manque, ou simplement par les sentiments, toujours est-il que le plaisir monte en flèche, et que je ne suis pas loin de l’orgasme lorsqu’il s’immobilise en moi et glisse ses mains sous mon corps pour me redresser et plaquer mon dos contre son torse. Ses mains viennent empaumer mes seins et je me cambre autant que possible tandis que sa bouche butine mon cou. Ses hanches viennent à la rencontre des miennes dans une délicieuse torture qui appelle à l’orgasme, mélangeant sensualité et virilité, et il me faut peu de temps pour atteindre le but ultime lorsqu’il glisse une main entre mes cuisses pour stimuler mon bouton sensible. Je jouis plutôt bruyamment, mon sexe enserrant le sien par à-coups alors qu’il poursuit ses assauts un moment avant de lui aussi jouir, se déversant au fond de moi, le nez niché dans mon cou, son râle étouffé par ma peau.
Alexei m’entraîne avec lui lorsqu’il s’allonge, et me serre dans ses bras en se collant contre mon dos. Je me love volontiers contre son corps chaud alors que nous regardons tous deux en direction de la fenêtre de la chambre, où le tonnerre illumine encore le ciel de temps à autre. Sa main caresse paresseusement mon ventre, remonte sous ma poitrine dans un silence serein et apaisant. Je finis par me retourner dans ses bras pour l’enlacer et retrouver le goût de ses lèvres, profitant de ces retrouvailles plus qu’agréables.
— Madame est comblée et satisfaite ? me demande-t-il doucement.
— Satisfaite, oui, mais je pense qu’il me faudrait un round de plus pour être comblée.
— Madame est gourmande, mais je suis aux ordres de Madame, ce soir. Madame veut ça sauvage et viril ou tendre et passionné ?
— Je peux avoir un savant mélange des deux ? ris-je en caressant sa joue.
— Tout pour toi, ce soir et à l’avenir.
Je le repousse sur le dos et viens m’installer sur lui, caressant son torse avant de venir l’embrasser dans le cou. Ses mains se campent sur mes cuisses, qu’il vient caresser en remontant jusque sur mes fesses, avant de me presser davantage contre ses hanches, où je peux nettement sentir que lui aussi est encore excité. J’ondule lentement sur lui tandis que nos bouches se retrouvent, mais me fige brusquement en entendant du bruit dans l’appartement.
— Papa ? Papa, t’es là ?
— Oui, Lisa. ia zdiesse. Je suis là. Dans la chambre de Clem…
Il se glisse à côté de moi et remonte rapidement le drap sur nos deux corps dénudés et tout excités en soupirant.
— Y a beaucoup d’orage, j’ai peur Papa… C’est comme la nuit où Dimitri s’est fait tuer par les méchants…
— Viens, Lisa, viens dormir avec nous, dis-je après avoir jeté un œil à Alex, dont le regard a changé du tout au tout.
Je récupère mon tee-shirt et ma culotte, à moitié enroulée dans le drap, et tends à Alex son boxer alors que sa fille arrive déjà au pied du lit. L’ambiance vient de changer brusquement en l’espace d’une seconde, et Lisa vient se coucher entre nous sans se faire prier, à peine sommes-nous rhabillés.
— Désolée Papa, désolée Clem, murmure la petite en se lovant contre son père.
— Viens nous faire un câlin, ma chérie. Ici, ni les méchants, ni l’orage ne pourront t’embêter.
— Ça m’a réveillée quand même, et ça me rappelle de mauvais souvenirs, continue-t-elle alors que je m’approche pour caresser ses cheveux.
— Tu sais ce que je fais quand j’ai un mauvais rêve comme ça ? lui demande Papa-Thor en la câlinant doucement.
— Non, je sais pas, Papa.
— Je chante la chanson du bonheur, ma chérie. Écoute.
Il entame alors d’une voix grave et douce une petite chanson en russe dont les sonorités mélodieuses m'entraînent dans un monde que je ne connais pas. Je ne comprends aucun des mots qu’il prononce, mais, tout comme Lisa, je me laisse bercer par la musicalité de sa mélodie et j’ai l’impression qu’il parvient même à calmer la tempête qui semble s’éloigner au fur et à mesure des mots qui s’envolent dans la nuit. Je m’endors paisiblement dans les bras de mon dieu russe et de sa princesse blonde alors qu’une douce félicité s’empare de moi.
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