épilogue

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Un peu avant la bataille autour de Kain 6


Catherine : Demande. Frotte-moi encore la tête.
Alain : Je croyais que ton corps n'a pas de capteur de pression assez sensible pour détecter ça ?
Catherine : Impact psychologique.


Je m'avoue vaincu et recommence donc à lui frotter le crâne. J'ignore pourquoi mais depuis une heure elle est encore plus immobile que d'habitude. Elle a pris l'habitude de rôder près de mes appartements depuis que tout le monde est parti se battre et s'installe tranquillement en posant sa tête sur mes genoux dès que je m'assied sur le canapé avec la tablette pour travailler. Elle doit être tendue donc je la laisse faire. Même si je le voulais je ne pourrais de toute façon pas la déplacer : son corps cybernétique est un bijou impliquant des matériaux aussi solides que pesants dans sa construction.


Jenkins est reparti depuis plusieurs jours. Il a rejoint la flotte qui a retenu l'ennemi au niveaux des débris de la raffinerie D/T et va à présent avec les deux flottes combinées effectuer une mission très risquée : harceler les appareils qui sont restés à la porte spatiale impériale pour éviter qu'ils envoient des renforts aux forces d'invasion. Il va y croiser un cuirassé et il n'a rien qui puisse entamer son blindage. Ce sera un lent et dangereux jeu du chat et de la souris pour user autant que possible les nerfs et le matériel ennemi. Ce sont donc les flottes comportant le plus de militaires qui ont été chargées de cette mission, les deux autres accompagnant la chute du Décor.


Mais que se passera t il quand ils remarqueront que le cylindre se résume à un tube creux et comprendront donc que la vraie base est ailleurs ?


Catherine : Ils sont là. La flotte ennemie est en train de sortir en vue du Décor.


J'oubliais. Avec son système d'ansible, elle peut voir en direct tout ce que son... minute !


Alain : Comment peux-tu le savoir ?
Catherine : Mes deux autres corps sont là-bas.
Alain : Deux ?
Catherine : Oui. Pour commander les deux cuirassés. Câblage direct. Personnel inutile pour le peu de manoeuvres nécessaires.


Gros silence. Je continue le frottage des cheveux synthétiques, la cervelle carburant à toute vitesse sous ma propre tignasse. Des cuirassés ? Et deux en plus ? Mais quand a t elle pu faire ça ? Et comment ?


Alain : Hum ? Ils sont comment ces cuirassés ?
Catherine : Longueur totale : trois kilomètres. Largeur : 400 mètres. Apparence : Vengeur de Space Ranger Alpha. Rang : NT 7. Projection.


Sur la table basse apparaît alors l'hologramme d'un vaisseau spatial. Doté d'un design que j'ai malheureusement pris l'habitude de côtoyer, je ne remarque rien de particulier jusqu'à ce qu'elle affiche un des monitor à côté. Ce truc est un monstre.


Alain : Tu... Comment tu as pu faire un cuirassé NT 7 comme ça ?! Sans aide !
Catherine : Exact. Impossible. Échec.
Alain : Hein, mais alors...
Catherine : Deux simili-cuirassés. Un astronef avec un bouclier NT 7 et des propulseurs standards pour aller au sein de la formation ennemie. Un appareil sans bouclier et peu de propulseurs mais des canons NT 7 pour détruire à longue portée.
Alain : Mais... mais... S'ils décident d'attaquer le vaisseau sans bouclier...
Catherine : Impossible. Formation ennemie sera prise en tenaille par les deux autres dreadnaught Kaliméris.
Alain : Mais... On a quatre cuirassés en tout ?!
Catherine : Négatif. Deux appareils ressemblant à des cuirassés.


Nouveau moment de silence car j'essaye simultanément de reprendre mon souffle et le cours de mes idées.


Alain : Catherine ?
Catherine : Oui ?
Alain : Quels sont les vaisseaux qui vont attaquer par les flancs ?
Catherine : Il n'y a pas de vaisseaux. Piratage de leurs radars. Vu la situation ils n'auront pas le temps de vérifier en envoyant une sonde ou un éclaireur.
Alain : Tu...
Catherine : Silence. La bataille commence...


Je lui frotte la tête aussi délicatement que possible, me rendant compte que c'est l'IA qui a, cette fois, tout le poids de la responsabilité de notre survie sur ses épaules. Par la chaleur se diffusant sur mes cuisses, j'ai un aperçu des efforts qu'elle dévelloppe. Je fixe son visage impassible, masque stoïque finement ciselé par ses expérimentations solitaires. J'ai l'impression que ça dure des heures mais elle finit par ouvrir les yeux.


Catherine : Fin des hostilités.
Alain : Et ?
Catherine : Nous avons vaincu. Certitude mathématique.
Alain : Brave petite... Maintenant explique moi... Tu peux pirater à une telle distance avec ton nouveau corps ?
Catherine : Oh non. Beaucoup trop de données. J'ai piraté bien avant.
Alain : Heu... quand ?
Catherine : Au moment où Solingen m'a filmée en train de découper leurs hommes en morceaux. Il était certain qu'ils allaient envoyer ces images à l'Empire. Qui les a confiées à l'homme chargé de la mission d'invasion. Qui a diffusées les images aux capitaines des astronefs de la flotte. À l'entrée dans le système Kain, le logiciel de piratage a réagit aux informations envoyées par les scanners de position. Activation du programme Worm. Installation dans le radar. Sur une impulsion de ma part, fantômes de cuirassés. Victoire.


Je ne sais pas quoi dire.


Alain : Heu... comment te remercier ?
Catherine : Mieux frotter la tête. Bon début.

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