Si notre essence est la pensée, la pensée doit demeurer toujours supérieure à la passion, la conduire, la régler, en réprimer les excès et les intempérances. Les passions sont toutes bonnes de leur nature, mais il faut savoir s'en servir, et dès qu'elles sont insoumises, elles sont les plus dangereuses ennemies de notre bonheur et de notre sagesse.
Victor Cherbuliez

Me voici assise seule avec nos souvenirs
Nos secrets et nos plus chers désirs
Me voici glissant lentement mais sûrement
Dans la peine que bon nombre d'amants

Connaissent. Celle qui te laisse pantois
Qui crée l'océan dans lequel tu te noies
Je vais réapprendre à faire taire
Ces sentiments qui me laissent amer

Pourquoi faut-il que l'on s'attache
Pour plus tard que cela se gâche
Je m'éteins loin de tes bras
Qu'en est-il de toi?

Sommes-nous les amants interdits
De cette vie remplit de perfidie?
Combien de fois allons-nous souffrir?
A s'aimer, à se désirer, à vouloir s'unir

Pour que le destin de ses sombres desseins
Et que nos brèves interludes prennent fin.
A quand la prochaine fois que nous nous retrouverons
Et par la même occassion nous nous briserons?

Tu es une partie de moi passé et présent
Le seras-tu dans mon futur ou seras-tu néant?
Je ne veux plus jouer à ce jeu
Où nous n'arrêtons pas de perdre tous les deux

Si prochainne rencontre il y a sur nos chemins
Que la haine ou l'indifférence soit enfin
Les sentiments entre nous
A moins que ce ne soit notre tour à nous...

Tu ne te rappelles plus de ce fameux soir. Où, dans la pénombre se dessinait quatre silhouettes tout prés d'une gigantesque demeure. J'étais l'une d'elle. Toi aussi. Il était tard et seul les êtres nocturnes assistaient à cette étrange scène. Une voiture venait rompre le silence. Une autre ombre, plus grande, plus corpulente que nous autres, en sortit. C'est père. Sa voix grave avait rompu le lourd silence qui nous entourait.
" -Il est temps qu'ils s'en aillent.
-Laisse moi quelques minutes pour leur faire mes adieux, supplia une voix qui était pleine de douceur. Mais là encore la propriétaire t'est désormais inconnue.
-Faites vite! De ce fais,il recula pour nous laisser de l'intimité. Quant à la propriétaire de la douce voix, elle se retourna vers nous autres. Nous les ombres qui jusqu'ici attendaient dans le silence. Les rares sons que nous émettions étaient des reniflements étouffés .
-Approchez mes chéris..nous n'avons plus beaucoup de temps alors écoutez moi bien. Soyez bien sages, quoiqu'il arrive veillez les uns sur les autres vous m'avez compris? Nous voyant aquiescer silencieusement elle continua.- Sachez que, votre père et moi,nous vous aimons profondément et c'est pour cela que vous devez partir. Vous n'êtes plus en sécurité ici avec nous.
-Mais où allons nous mère, demanda la plus petite des silhouettes." C'était toi.
"-Ça je l'ignore mon trésor. Il est préférable que nous ne connaissions pas votre destinations.
-Vous reverrais je un jour?
-Je l'espère de tout cœur...
-Il est temps, Éléonore chaque minute compte.
-Entrez dans la voiture...
-On vous aime mère.
-Veille bien sûr eux je t'en prie protège les pour nous. Joues bien ton rôle de grand frère.
-Je vous le promet. "
Serrant une dernière fois ses enfants notre mère fit ses adieux et dans un dernier ordre silencieux elle nous intima de monter dans le véhicule. Puis elle nous regarda nous éloigner le cœur brisé. Elle le savait, ce soir était le dernier où elle nous verrait...
...Mais toi, tu as tout oublié...