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Lucile Le Berre

Lucile Le Berre
3018 ap. J.-C. L’humanité a quitté la Terre depuis plusieurs siècles car la montée des eaux a réduit les continents. Les conditions de vie sont devenues extrêmes. À la suite de l’utilisation abusive de médicaments hormonaux, les femmes ne sont plus aussi fertiles qu’avant. La durée avant la ménopause est maintenant de moins 10 ans. Dès leurs premières menstruations, les jeunes femmes sont vendues au marché à des hommes qui ont le triple de leur âge. Elena a survécu 8 ans à l’écart de cette société et ne sait pas ce qui l'attend dans ce monde où son corps de 16 ans est la chose la plus convoitée.

***Certaines scènes sont susceptibles de choquer, pour public averti***
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Lucile Le Berre
Un petit recueil de nouvelles différentes les unes des autres.
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Lucile Le Berre
Je traverse le passage piéton pour me rendre au lycée. C'est le dernier jour avant les vacances de Noël. J'ai hâte de retrouver toute famille pour les fêtes et de voir la petite fille de mon frère qui n'a que quelques mois. Mon gant tombe au milieu de la chaussée, je me penche pour le ramasser et soudain tout s'illumine. L'air glacial de l'hiver me gèle les os. Je n'arrive plus à bouger. La lumière aveuglante du soleil se réfléchissant sur la neige m'éblouit. Un goût métallique se propage dans ma bouche. Une odeur de caoutchouc brûlé me traverse les narines. Le silence qui m'entoure est irréel avec ces magnifiques flocons qui tombent sur moi. Je ne sens pas la neige fondre sur mon visage. Je ne sens plus le bout de mes doigts. Je n'entends pas les gens qui me parlent. Je ne vois pas, n'entends pas et ne sens plus rien. Que se passe-t-il ? Est-ce que je suis m
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Défi
Lucile Le Berre
Il y a des sons, des bruits qui restent ancrés en nous, sans s’en rendre compte. Ces bruits qui disparaissent en emportant notre enfance et laissent un silence. Petite près de la maison de mes parents, une bruyante 4x voies y était installé depuis des années. Lorsque j’étais née, elle était là à ronronner à mes oreilles. J’avais toujours vécu avec les roulements des pneus sur la chaussée. Elle était ma berceuse le soir que j’écoutais pour m’endormir. Ce bruit me donnait un sentiment de sécurité et de tranquillité chaque soir dans mon lit douillet. Je savais que quand j’entendais ce roulement avant de m’endormir, ça voulait dire que j’étais réellement chez moi. Ce bruit m’avait bercé jusqu’à l’âge de mes 18 ans. Lorsque j’avais pris mon envol pour mes études loin de chez moi, mes parents ont décidé de changer les fenêtres, refaire la toiture et d’isoler la maison. Quand j’y suis revenu, mes parents vivaient toujours au même endroit, mais ce n’était plus là où j’avais vécu. Je n’entendais plus ma douce berceuse le soir avant de m’endormir. Le son de ma 4x voies n’était plus, complètement feutrer par les nouvelles fenêtres, la nouvelle toiture et la nouvelle isolation. J’ai alors réal
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Défi
Lucile Le Berre
óchlos : la foule/ ochlophobie : peur de la foule Comment peut-on avoir peur des gens ? Nous sommes humains. Nous voulons être aimés et aimés les autres. Et pourtant ? Je suis assise tranquillement dans le bus à lire mon livre. Le paysage défile et je pose la question : quand est-ce que je descends ? Je lève la tête et mon cœur bat à tout rompre. Ces yeux rivés sur moi. Ces corps qui me frôlent. J’ai du mal à respirer et cette peur viscérale m’envahit. Je dois sortir, partir de là. J’étouffe. Ces gens, ils me veulent du mal. Tous ces gens sont là pour moi. Ils volent mon air. Je dois sortir, je les vois, il me fixe, guette le moindre de mes faits et gestes. Les portes s’ouvrent, une sortie, de l’air. Je fais quelques pas et la foule encore m’entoure, me serre. Ces gens me frôlent, me poussent et déambulent et courent. Je suis bousculée, envahie. J’ai besoin d’être seule, toute seule. Laissez-moi respirer juste un peu. Une éclaircie s’échappe entre les masses mouvantes autour de moi. Je cours dans cette cachette, ce trou de souris, ce recoin où personne ne va et ne viendra. Je respire enfin, mais la foule, je la vois encore se déplacer devant moi comme un long serpent rampant sur le
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Défi
Lucile Le Berre
Pourquoi fais-tu ça ? Ma mère me hurle dessus, alors que mes yeux sont remplis de larmes. Pour la même raison que tu t’opposes à moi : parce que quelqu’un doit le faire. Elle m'arrache mon enfant que je tenais dans mes bras. Tu es faible, tu as préféré le tuer plutôt que d'essayer de te battre. Pour que ces hommes le trouvent et l'utilise comme chaire à canon ou comme objet de luxure. Ce n'est pas cette avenir que je veux pour lui. Tu as vu et entendus les horreurs qu'ils ont fait aux autres. Tu sais que c'est ce qui devait être fait. Elle enlève le drap posé sur le visage de mon enfant. Elle caresse du bout des doigts ces joues. Elle me regarde les yeux mouillés. Même toi ma fille, tu ne pouvais le sauver, je le sais. Il ne souffrira plus. Viens ma fille, viens près de moi. Dit-lui un dernier au revoir. Je me jette dans les bras de ma mère avec mon enfant près de moi. Je t'aime, plus que tout au monde et je continuerais à t'aimer, jusqu'à ma mort. Je voulais un monde beau, un monde rempli de joie pour toi. Je voulais te montrer le bleu de l'eau, l'odeur de la rosée, le chant des oiseaux, la douceur du vent sur ta peau, mais ce monde brûle, se noie, disparaît dans les ténèbres et l
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