Ma mère me hurle dessus, alors que mes yeux sont remplis de larmes.
- Pour la même raison que tu t’opposes à moi : parce que quelqu’un doit le faire.
Elle m'arrache mon enfant que je tenais dans mes bras.
- Tu es faible, tu as préféré le tuer plutôt que d'essayer de te battre.
- Pour que ces hommes le trouvent et l'utilise comme chaire à canon ou comme objet de luxure. Ce n'est pas cette avenir que je veux pour lui. Tu as vu et entendus les horreurs qu'ils ont fait aux autres. Tu sais que c'est ce qui devait être fait.
- Elle enlève le drap posé sur le visage de mon enfant.
Elle caresse du bout des doigts ces joues. Elle me regarde les yeux mouillés.
- Même toi ma fille, tu ne pouvais le sauver, je le sais. Il ne souffrira plus. Viens ma fille, viens près de moi. Dit-lui un dernier au revoir.
Je me jette dans les bras de ma mère avec mon enfant près de moi.
- Je t'aime, plus que tout au monde et je continuerais à t'aimer, jusqu'à ma mort. Je voulais un monde beau, un monde rempli de joie pour toi. Je voulais te montrer le bleu de l'eau, l'odeur de la rosée, le chant des oiseaux, la douceur du vent sur ta peau, mais ce monde brûle, se noie, disparaît dans les ténèbres et les Hommes se déchirent les dernières miettes, prennent tous ce qu'ils veulent et sombrent dans la folie. J'ai voulu égoïstement pouvoir te tenir un jour dans mes bras tout en sachant l'avenir de ce monde. Je t'ai donné la vie pour au final te la reprendre. Tu es la plus belle chose que j'ai eu. Je t'aime ma fille.