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Vince

Banlieue Parisienne.
Vince
Ce livre est le troisième et dernier tome de la trilogie - Les Cinq Buddhas. (qui sont désormais 7) Il est aussi un "cross-over" avec la Saga Annedias-Anila. Attention, certaines idées peuvent choquer ! ATTENTION... SUITE A UN BUG DE SCRIBAY QUI NE CODE PAS SES PAGES EN IUTF-8. LES ACCENTS PLATS NE PASSENT PAS. PAR CONSÉQUENT LES MOTS Nirvan?, N?land? etc... doivent être lus comme Nirvana, Nalanda... etc. Toutes vos suggestions seront prises en compte. Ce dernier manuscrit est en cours d'écriture.... Vous pouvez orienter la suite des évènements si vous le souhaitez...
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Défi
Vince

« Je suis né il y a tellement longtemps, qu’aucun nombre ne pourrait l’écrire. Je suis l’archétype de l’immortel. J’en vois deux ou trois qui rient au fond de la classe. Ils sont en train de se dire : « T’as vu la chance du mec ? » Quant aux autres c’est plutôt dans le registre : « Il se la joue grave ! »
Votre professeure principale, Viorica, m’a demandé de vous faire un exposé de ma vie. Ça vous sera sûrement utile, croyez-moi sur parole. Vous, petit terrien, êtes depuis peu de temps des Archanges immortels et invincibles. Enfin, c’est ce que vous imaginez, car rien n’est aussi simple. C’est une nouveauté pour vous. Alors, essayez de m’écouter sagement. Ensuite, je répondrai à vos questions, car il y en aura. Faites-moi confiance !
Je reprends donc. Mon âge ne représente rien dans vos jeunes esprits. J’ai vu le jour, ou plus précisément la lumière de l’âme de ma mère, il y a des temps immémoriaux. Pour vous donner une idée de grandeur, disons que votre galaxie, mal nommé, « la Voie lactée » n’était même pas encore en formation. »
Il y eut un rire. La professeure Viorica se leva et hurla :
-          Je vous avais prévenus ! Votre commandant en chef, perds de son précieux temps à vous raconter l’histoire de sa vie. J’exige en échange un silence et un respect absolu. Matthew, tu m’apporteras dans trois jours, le dictionnaire de la langue angélique, recopié intégralement !
Le silence revint immédiatement. Huit cents millions de mots avec leur définition à copier en soixante-douze heures avaient de quoi refroidir les plus téméraires. Combien même, étaient-ils capables d’écrire trente-cinq pages à la minute. Matthew ne dormirait pas beaucoup. Lenoryan reprit sans aucune remarque.
« Un Dieu ou un Archange ne peut naître que par un amour total entre ses parents. Il n’y a pas de demi-mesure. Par contre, si le but de toutes les créatures vivantes est simplement de devenir parfaites au cours de vies innombrables. Celle des immortelles que nous sommes est plus complexe. Nous avons tous une destinée. La mienne, à partir du jour de ma naissance, en tant que Dieu et Archange était de détruire l’origine du mal. Une tâche loin d’être simple pour une jeune divinité d’à peine quatre millions trois cent quatre-vingt-dix mille ans en Nirvana. C’est-à-dire 24 ans chez vous.
Après un stage de quelques millions d’années en Félicité, le royaume des Anges, j’ai commencé mes recherches. Ce fut long, et pénible, j’ai visité chaque planète dans chacun des quarante univers. Et j’ai fini par découvrir, sur la dernière planète existante, Sahria, le mal originel. Je l’ai observé, espionné pendant des siècles. Il n’existe pas de mot pour le décrire. Je l’avoue, j’ai fui, je n’avais d’autre choix. Sinon trouver des renforts. Je suis rentré dans Félicité pour faire mon rapport, mais j’avais perdu trop de temps. Hadès, puisque c’est le nom de ce monstre, avait déjà touché et converti de nombreux êtres, et parmi eux, quelques centaines de nos anges. Je suis allé les rencontrer, et nous avons discuté. Des anges s’étaient déjà rebellés, mais il avait toujours suffi d’une conversation pour qu’ils ouvrissent les yeux. Mais ceux-là n’étaient plus récupérables. J’ai donc combattu et je les aie éliminés. Je n’en suis pas fier, personne avant moi n’avait jamais tué d’âme. Mais j’ai ainsi obtenu, lors d’une grande cérémonie, le titre honorifique de « Porteur de Lumière ». Il s’agissait de la lumière du Vajra ou Dorje, aussi appelé foudre de diamant. Elle seule peut tuer un être maléfique par sa clarté. J’avais hérité ce don de ma maman, Ané, que vous connaissez tous. J’étais donc, Lucifer, et je portais ce titre avec sagesse.
Cependant, les conversions parmi les nôtres ne cessaient pas. Je fus donc envoyé auprès du Général Khana, et de sa seconde en titre, Lané, pour anéantir les rebelles. Nous étions deux cent cinquante, pour affronter quarante anges déchus. À cette époque lointaine, les anges non divins étaient mortels. Néanmoins, une telle quantité d’anges pour quarante déchus, ce n’était pas une bataille que nous pensions difficile. Malheureusement, nous ne tombâmes pas sur de véritables Anges ou Archange, mais sur des entités sorties directement de l’âme d’Hadès. Ils étaient à notre image, mais extrêmement forts et dangereux. L’engagement devint féroce, je voyais mourir mes compagnons d’ailes les uns après les autres. Merci au destin, ni Khana ni son épouse Lané (dont j’étais tombé amoureux) ne furent touchées. L’embuscade n’en était pas une. Le but était de me capturer. Même si j’avais réussi à tuer deux de ces créatures immondes, je fus capturé et enlevé sans que personne ne puisse s’en rendre compte. Et je fus emmené sur la planète du mal.
Une fois sur Sahria, je sentis Hadès au plus profond de mon être. Il m’attendait. Il connaissait visiblement tout de moi. Il m’avait vu l’espionner, lui, sa planète, son peuple, les Sahriens. Il voulait un duel et ses anges noirs me déposèrent avant de réintégrer l’esprit de leur créateur. L’Origine du Mal, contre un Archange divin, mieux que tous les Rocky existants, ou Star Wars. Si j’étais un Jedi, Hadès était bien pire que Darth Vader. Il ne serait pas déçu, je n’étais pas prêt à abandonner les raisons mêmes de mon existence. De plus, je n’avais aucune échappatoire. Il restait cependant deux ou trois problèmes, d’abord il était géant. Une montagne de plus de huit mille mètres de haut, sur une superficie de milliers de kilomètres carrés. Un Everest maudit ! Je ne connaissais qu’une force capable de battre ce type de monstre. Ma lumière, celle de ma mère, le Dorje flamboyant. Une force tellement puissante, que le mal ne pouvait l’éteindre ou l’éviter. Je n’attendis pas qu’il frappe le premier et me jetais contre lui. Je me fondis en lui. Il n’était pas solide, mais un mur de boue, un Golem monstrueux. J’étais en lui et je sentis ses abdominaux immondes et visqueux tenter de m’écraser. J’allumai la lumière, je le sentis tressaillir. La montagne commença à trembler. Je sentais sa souffrance et je craignais qu’il ne s’effondre et ne m’engloutisse. Je n’en mourrais pas, mais rester prisonnier des milliards d’années ne réjouirait personne. Je me lançais vers la sortie. Je me fracassais contre un mur, indestructible.
Il m’avait laissé entrer, mais ne me laisserait pas sortir. J’étais prisonnier dans les entrailles de ce monstre. Je savais qu’il allait me digérer très lentement, comme un serpent digère une souris. Mais ici, ce n’est pas mon corps qui risquait de souffrir, mais mon âme.
Ma lumière resta allumée pendant huit mois. Hadès souffrait à chaque instant, je le sentais de plus en plus fort. Ce que je n’avais pas compris, c’est que nous étions en train de fusionner. Au neuvième mois, durée comparable à la gestation d’un petit humain. Je tombais dans l’inconscience et un nouveau monstre vint au monde. Je restais dans ce coma pendant près de deux cent cinquante ans. À mon réveil, j’étais libre, à la surface de Sahria entouré de centaines de ses habitants. Je me sentais bien, fort et impossible à vaincre. Alors je déployais mes ailes, prêt à rentrer en lui pour la seconde fois. S’il n’avait pu me tuer, il n’y arriverait jamais. J’étais le porteur de lumière, fils du seul Dieu, celui qui avait créé les quarante univers, et toutes les âmes les peuplant. J’allai prendre mon envol lorsqu’il rit en moi, au plus profond de mon entité.
-          Regarde-toi, petit Dieu de pacotille. Tu es mien, tu m’appartiens. Tu es à partir de cet instant, ma chose, mon esclave.
Je l’avais entendu comme si je m’étais parlé à moi-même, alors je déployai mes ailes. Elles étaient noir absolu, comme lui. Je m’observais un instant et j’étais moi aussi comme les enfants sortis de son âme. Un monstre. Je tentai tout de même de me jeter en lui, mais mon corps ne bougea pas d’une plume.
-          Tu m’appartiens ! Ne comprends-tu pas des mots aussi simples ? Tu gardes ton esprit, car je ne suis pas encore capable de tuer ton âme. Mais avec ton aide, je vais trouver. Tout le reste de toi m’appartient, et jamais tu ne pourras me désobéir…
Je restais sur le sol, incapable de bouger, de parler, de penser. Soudain, je me sentis décoller, sans l’avoir voulu.
-          Allons faire une promenade ! — Dit-il, joyeux au possible.
Mon corps ne m’appartenait plus. Nous fîmes un vol de plusieurs heures. Nous arrivâmes près de Félicité et il essaya de nous introduire dans le royaume des Anges. Merci à ma maman, qui n’est pas une débutante. Mon âme n’étant plus la même (enfin, mon âme n’avait pas changé, mais Hadès était en moi. Donc la signature de mon être n’était plus la même) je fus rejeté de Félicité, et plus de mille Archanges d’élite en sortirent. Je reconnus Michael et Gabriel, mes frères d’armes et véritables, combien même ils ne le savaient pas encore, venir vers nous accompagnés par leurs guerriers. Je vis qu’Hadès était particulièrement irrité. Il espérait entrer simplement dans mon royaume, tuer mes sœurs, les deux reines de Félicité et prendre le contrôle de nos Archanges. Il n’en avait pas les aptitudes. Il dut se battre en utilisant mon corps comme si j’en étais absent. Il tua corps et âme deux de mes sœurs et trois de mes frères. Puis, il nous transporta dans une autre galaxie. Je riais à en perdre l’esprit. Lui me claqua en compressant mon âme d’une manière que je pensais impossible. C’est à ce moment que je compris son emprise. Il était dans mon esprit et encerclait mon moi, au point de l’étouffer. Alors, je décidais de mourir. Enfin, je suis immortel, et le suicide est impossible. Donc je disparus, il pourrait éventuellement me sentir, mais officiellement je n’existais plus. Dès lors, mon corps devint son jouet, sa marionnette.
Tout d’abord, il alla avec deux cents de ses anges, mes anciens frères, réclamer au nom de Lucifer qu’on lui offre un univers que « je » pourrai gérer selon mes envies. Très logiquement, cela lui fut refusé. Jamais un ange ou un Dieu ne traite avec l’ennemi. Il n’en avait rien à faire. Le but était de me faire reconnaître comme l’ennemi et le chef de « mes » troupes. Les anges déchus. Tant que l’on ne penserait plus à l’origine du mal, je serai l’ennemi à abattre. Ensuite, il recruta des milliers d’anges. Tous les déçus par l’ordre divin. En fait, tout ceux qui n’avaient plus la grâce et que j’aurais tués de mes mains autrefois. Je n’avais aucun moyen d’agir, je laissais faire… Chaque fois que je tentais de prendre le contrôle, je souffrais.
Le jour où je crus avoir gagné ma libération, ce fut quand il alla trouver celle que j’aimais en cachette, Lané, en se faisant passer pour un ange capturé et blessé. Elle ne voyait que moi, et chose que j’ignorai jusqu’à ce jour, elle m’aimait elle aussi. Alors, elle me soigna pendant des mois, puis nous fîmes l’amour, comme des anges véritables. Le plan d’Hadès était simple, souhaiter avec l’un des Archanges les plus puissants et récupérer un fils, ayant sa noirceur, et les capacités d’un véritable Archange. Au tout dernier instant, juste avant le souhait, je parvins à reprendre le contrôle et souhaiter à sa place. Il récupéra mon âme un instant trop tard. Un enfant naîtrait, mais il ne serait pas le sien, mais le mien. Pour les dieux, c’est extrêmement important, car lorsque nous faisons un enfant, nous ne créons pas un corps, mais une nouvelle âme, elle est la somme de l’âme de ses parents. Donc Hadès ne serait pas présent ou à peine dans l’âme de notre enfant. Ensuite, il reprit sa forme d’ange noir monstrueux et injuria mon aimée en lui souhaitant les pires horreurs.
Je ne sais pas ce qu’il arriva ensuite, mais un beau matin huit jours plus tard, une nouvelle âme vint prendre son corps d’ange dans mes bras, ou plus précisément ceux d’Hadès. Il le nomma Ariel. Ensuite, je ne pus le voir très souvent, il était sous la garde des nurses d’Hadès puis de ses formateurs. J’avais appris à fermer mon âme totalement, et c’est heureux. Car peu après, Hadès m’annonça très joyeux, que je venais de capturer un Dieu qui allait lui faire un enfant. J’étais sous le choc, jamais un Dieu ne se ferait capturer par un ange déchu, c’était de la science-fiction.
Pourtant, lorsque j’arrivai sur une planète oubliée, je trouvais ma mère attachée comme du gibier, près des corps de plusieurs membres de sa tribu. Je ne compris pas immédiatement. Déjà, qu’elle possède un corps mortel était incompréhensible, mais un corps d’une espèce intellectuellement arriéré, comme l’était les néandertaliens sur votre planète, était au-delà de tout raisonnement. Cependant, bien que je comprisse assez rapidement, je ne laissais rien voir à Hadès. Ané était là pour nous, mon fils Ariel et moi, même si elle me croyait mort et ne savait pas que j’étais encore présent en Lucifer. Elle voulait, volontairement, donner un fils à Lucifer, mais ce serait son espion. Incorruptible et aussi parfait que notre mère. Il l’ensorcela, autant qu’il était capable de le faire, c’est à dire, pas du tout. Je pris un corps identique à ceux utilisés sur cette planète, et Hadès posséda ma mère comme une bête. Il ne la toucha pas un instant, elle lui avait jeté un sort et il rêva ses propres fantasmes, totalement impuissant. Douze mois plus tard, elle donna naissance à un fils, et je sentis son âme resplendir. Hadès ne vit rien, heureusement. J’étais le seul à pouvoir sentir l’âme de ma mère. Mais j’étais tellement renfermé sur moi qu’elle ne comprit jamais, que j’étais encore présent. Enfin, elle avait réussi, et j’avais un petit frère qui tenterait à jamais de m’affaiblir. Elle l’avait créé seule, elle en était à la fois le père et la mère.
Les siècles passèrent. Mon corps angélique était capable des pires monstruosités. « Je » tuais, torturais et massacrais à tour de bras. Régulièrement, je tentais de forcer mon âme à s’éteindre, pour ne plus être le témoin impuissant de ses horreurs. C’était impossible. Un dieu ne peut se suicider. Pourtant je le voulais. J’en avais assez, violer jour après jour ses propres filles pour avoir plus de guerriers devenait insupportable. Les enfants nés de ses rapports immondes devenaient de nouveau déchus, prêt à combattre et mourir. Les filles devenaient, soit de nouvelles combattantes, soit de nouvelles pondeuses comme les nommait celui qui occupait mon corps. 
Pourtant, si je ne pouvais disparaître par ma volonté, mon âme et mon corps avaient perdu leur immortalité. J’avais été blessé plusieurs fois, et j’aurais pu mourir. Alors, après avoir créé Nootau et l’avoir senti mourir, je décidai de passer au plan B. Ce plan je l’ai tellement bien préparé que je l’ai présenté moi-même à Hadès. Il en fut heureux. Il pensa que je devenais enfin son fils, souhaitant moi aussi la mort des Dieux. Nous devions capturer dans un premier temps, de nombreux Archanges femelles, et leur faire des enfants. Annedias, Aurélyna et Ané ne laisseraient pas cette situation empirer et nous attaqueraient. Je proposais donc à Hadès de capturer les Dieux que nous trouverions. De manière à les étudier, tenter de procréer de nouveau avec eux. Il était ravi, n’ayant pas compris mes intentions réelles. Je savais qu’il était impossible de tuer les trois dieux de l’origine. Les trois piliers. Encore moins, de les pousser à souhaiter et engendrer. Hadès le croyait, il était encore persuadé avoir eu le fils de Dieu, et d’avoir anéanti l’âme de sa mère. Ce que je savais, c’est qu’à l’inverse, elles étaient capables de me tuer définitivement. Ce fut un échec comme toujours. Je réussis avec mes troupes, à capturer Annedias qui très vite s’enfuit. Je l’attendais à la sortie des enfers avec plus de huit mille anges noirs. J’espérais l’affronter, face à face, et la laisser me tuer. Hadès relâchait sa pression sur mon âme, il me pensait de plus en plus fidèle. Pourtant, rien ne se passa comme prévu. Ané était revenue parmi les siens comme le dit une chanson. Elle était désormais hors de Nirvana. Toujours immortel, mais avec un corps humain. Elle avait retrouvé Annedias, et fonça sur moi. Nous nous battîmes avec rage pour elle, et très mollement en ce qui me concerne. J’arrivais à empêcher Hadès de contrôler mon corps pour la deuxième fois. Il avait planté un de ses sabres en Ané, et celui-ci disparut sans lui faire la moindre égratignure. En retour, elle me frappa, et je sentis ma dernière minute arrivée. J’étais salement amoché. Je ne pus me retenir, et lui sourit. Je ne sais toujours pas ce qu’elle a vu, mais elle m’abandonna et se retira pour combattre les derniers déchus avec Annedias. Je voulus la rattraper, elle devait me détruire. Pourtant, je n’en eus pas le loisir. Hadès avait compris mon jeu, et il s’enfuit, puis reprit un contrôle total de mon corps, verrouillant mon âme comme au début. J’étais de nouveau impuissant, et bien vivant. En trois mois, je serai guéri.
Ensuite, Hadès interrogea pendant des mois Ariel. Il avait le pouvoir de sa mère, Lané, que seule une minorité de dieux possédait. Celui de voyager dans la ligne du temps. Le plan d’Hadès était simple. Remonter dans le passé de la Terre en obligeant Ariel à l’emmener. Il savait que la mère d’Ariel, Lané, et sa sœur et épouse TiAnélyn (la fille de Tia et Ané) tentaient de retrouver Ariel à une époque où il était encore libre. Car il était aujourd’hui prisonnier dans une des prisons de l’enfer. Il avait prouvé à maintes reprises être encore pur. Par conséquent, il fit courir le bruit qu’il tenterait de tuer les maîtres spirituels à venir, le Buddha et Jésus. Les autres n’en étant pas. En réalité, il avait compris qu’Ané et plusieurs autres Dieux puissants iraient rejoindre très vite Lané et Tianélyn. Il voulait tuer Lané en exemple. Puis capturer maman et ses compagnons.
Nous restâmes des milliers d’Ané (non, pardon, d’années) dans le passé. Inondant mes sœurs de messages et d’indices pour nous trouver. Comme prévu, Ané arriva avec vingt-quatre de ses compagnes et compagnons. Hadès envoya ses troupes et l’un de ses fils pour leur montrer que Lucifer était bien présent. Puis nous attaquâmes. Ce fut un fiasco, mais je me retrouvais entouré par Ané, Lané, Mirela. Hadès transperça le corps de Lané, alors qu’il lui annonçait par la conversation de l’âme, que son fils Ariel était le digne fils de son père. Je sentis qu’elle se laissait mourir. Alors, pour la dernière fois de mon histoire, je repris le contrôle de mon corps, et laissais Ané et Mirela le transpercer. Cette fois devait être la bonne. Je sentis la mort me prendre, tout comme Hadès. Il se transporta en enfer, et mit des siècles à se remettre. Malheureusement, sa guérison était la mienne. J’avais échoué une fois de plus.
Les siècles défilèrent. Jusqu’au jour où il vint me parler :
-          Tu vas être heureux, j’ai enfin compris comment prendre possession de Nirvana.
Je frémis. Celui qui contrôlait Nirvana devenait Origine, il contrôlait tout. C’était impossible.
-          Un de mes espions étudie Nirvana en permanence. Tu voulais mourir, et je l’ai empêché. J’étais stupide. C’est la solution à tes problèmes et aux miens. Tu es un dieu, un être saint, jamais tu n’as fait le mal volontairement. Je suis le seul responsable. Si ta propre mère te tue, elle enfreindra ses propres règles. On ne tue une âme que lorsqu’elle est impossible à racheter. Il est interdit de tuer son propre enfant. Ta mère et des centaines des siens vont attaquer les enfers. Nous allons leur préparer un cadeau de bienvenue !
Il avait raison. Si Ané me tuait, elle deviendrait une déchue. Hadès trouverait les portes de Nirvana grande ouverte. Il n’aurait plus qu’à changer les règles. Il serait immortel.a mère et tout ce qu’elle avait bâti redeviendraient de simples mortels. Il fit un véritable monument, à la gloire de la barbarie. Chaque salle que ma mère traverserait lui donnerait un peu plus envie de me détruire. D’abord quatre femmes peu abîmées. Ensuite, des corps torturés pendant des jours, des centaines de nourrissons écartelés. J’en passe. Puis, onze jeunes femmes sur le point de mourir. Elles étaient toutes proches de la Bouddhéité. Un ultimatum était fixé. La première serait l’exemple, elle mourrait dès l’entrée de ma mère. Ensuite, une mourrait chaque minute. Elle avait donc dix minutes pour me tuer. Le plan se déroula à merveille, je voyais l’âme de ma mère noircir de minute en minute. Pourtant, elle ne me tua pas. Elle m’appela, et s’il m’était difficile de réagir, je laissais éclater ma lumière. Finalement, elle pénétra en moi et chassa Hadès, libérant mon âme. Elle me coupa les ailes, ce qui est, je vous l’assure la pire souffrance pour un Archange. Et je me réveillais sur terre, près de ma mère. Elle me reconnut officiellement comme son fils. J’étais libre, mais revivant tous les souvenirs en moi, je voulais toujours mourir. Ma véritable sœur que je n’avais jamais connue, mon alter ego, m’avait appris qu’il existait un mot magique pour se détruire. Je méditais dans mon Lhakang tentant de le trouver sans succès.
Mia et Sary vinrent me trouver. À la fin de la nuit, elles étaient mes secondes et troisièmes âmes en plus de Lané. La suite j’imagine que vous la connaissez. Nous sommes devenus les six êtres parfaits. Tuer Hadès ne sera pas facile, mais nous y parviendrons. »
Lenoryan s’arrêta et regarda chacun des élèves avec des yeux emplis à la fois de tristesse et de compassion. Il n’y avait plus eu un mot ou un murmure depuis la punition donnée par Viorica. Mais le silence ne venait pas de là. Ses jeunes hommes et jeunes filles s’étaient retrouvés promus Archanges divins grâce aux cours donnés par Deirdre et Isabelle, nos deux institutrices. Pourtant, s’ils avaient appris les langues angéliques et divines miraculeusement, ils n’étaient pas des Archanges, et n’avaient de dieux que le nom. Ils auraient besoin de plusieurs centaines ou milliers d’années à l’échelle de Nirvana pour le devenir. Ils ne s’étaient simplement jamais rendu compte de ce que voulait dire être immortels, ça avait un prix, et le contrat était établi à l’instant où l’on devenait Dieux ou Archange sans retour en arrière possible. Matthew leva la main, et demanda poliment.
-          Seigneur, quand pourrons-nous nous battre à vos côtés ?
Toute la classe se mit à rire. Lenoryan alla se placer devant lui.
-          Tu penses que ce serait plus enviable que ta punition ?
Matthew se contenta de rire. Il fit apparaître sur sa table, une pile manuscrite de sa main. L’intégralité du Dictionnaire angélique.
-          Monsieur, je n’ai jamais voulu vous moquer de vous. Nous n’étions rien. Aujourd’hui nous sommes des Dieux. Nous aimerions simplement que notre grande sœur, Viorica, arrête de nous voir comme de petits humains. Nous sommes aussi puissants qu’elle. Nous voulons nous battre avec vous.
Viorica, se leva et vint prendre le dictionnaire copié, et le regarda de haut en feuilletant le manuscrit.
-          Tu as fait une faute sur la phrase : « Tiklé sum na dé gorgli la. » Tu mériterais que je t’oblige à résoudre toutes les équations non encore existantes.
La phrase, voulait simplement dire : « Madame je porte l’alliance des êtres parfaits. Je ne suis plus l’élève et vous le prof ! Je suis selon cette alliance, votre époux. » Elle l’observa de haut en bas, et lui fit apparaître sur les genoux, une rose noire du vingt-huitième univers. Si on la regardait avec une âme sincère et amoureuse, la fleur disparaissait et était remplacée par la sensation d’un baiser donné avec un amour tout puissant. Le gamin ferma les yeux et les rouvrit, il avait l’apparence d’un humain après un orgasme. La rose n’était plus présente. Viorica lui sourit, et toisa Lenoryan en haussant les épaules. Celui-ci riait. Tout le monde aimait Viorica, mais si ses élèves devenaient ses amantes ou amants, elle n’aurait plus aucun pouvoir en tant que professeure.
-          Gente Dame, Gent Messieurs, vous devez encore faire vos preuves. Je ne sais pas si vous serez aussi performant en tant qu’Archange que vous semblez l’être en magie divine. Mais nous ne le découvrirons que lors d’un affrontement.
Toute la classe se transforma, chaque élève prenant son corps ailé. Puis, ils se rendirent tous dans la salle d’entraînement.
Je restais assise, toujours aussi invisible dans la classe. Évidemment, j’avais interrogé mon fils. Je savais qu’il resterait traumatisé pendant encore longtemps. Pourtant, jamais il ne m’avait parlé comme il venait de le faire devant ces gamins. On dit que les Dieux ne pleurent jamais, alors j’essuyais mes larmes, et disparus en Nirvana. Une conversation avec Nina s’imposait.  
 
 
Pour en savoir plus sur la mythologie d’Annedias, Ané (alias Anila) cherchez ces trois noms sur Amazon ou Kobo/Fnac.
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Nouvelle inédite, en rapport avec la Saga Annedias-Anila, et plus particulièrement: "L'origine du mal."
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Les mots de ce texte, peuvent être trouvés dans "Le dictionnaire des mots rares et anciens" à l'adresse: http://golfes-dombre.nuxit.net/Mots_rares_et_anciens.pdf
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Vince


La sirène de l’ambulance hurlait dans ma tête. Je sentais que nous foncions dans les rues de Paris à des vitesses au-delà du réel. Je priais, pour qu’aucun piéton ne croise notre chemin.
Trois hommes et une femme s’affairaient au-dessus de moi. Je n’y prêtais aucune attention. Je me sentais tellement bien. Je manquais de sommeil, une sieste ne serait sûrement pas de trop. Mais la curiosité aidant, j’essayais de suivre leur conversation. Ce n’était pas simple. Un halo d’une blancheur extrême m’entourait.
Je connaissais cette lumière. Étant un Naljorpa[1], j’avais pratiqué pendant des années, les six yogas de Naropa[2]. Malheureusement, la pratique est une chose, mais lorsque l’on a été frappé par trois balles, volant, chacune à plus de mille mètres à la seconde, garder sa conscience n’est pas le plus facile. Deux choix se présentaient à moi. Le premier, me concentrer, laisser mon esprit (ou mon âme comme le disent d'autres religions) entrer dans l’état intermédiaire entre deux existences, puis tenter de me fondre dans la claire lumière. Alors, je deviendrai un Boddhisattva et choisirai mon prochain corps, pour aider les quinquagintyllions d’êtres restants à devenir des éveillés. L’autre choix était plus simple, je tentais de laisser ma conscience s’éteindre et mourir. Alors, en utilisant Powa, le yoga du transfert de conscience, je choisirai simplement mon nouveau corps, ma nouvelle identité.
Je n’avais pas été long à faire un check-up complet. Mon corps était en miette. Une des balles se trouvait près de mon cœur, une autre m’avait sectionné la colonne vertébrale. La troisième… Je n’en avais aucune idée, elle était en moi, quelque part, mais où ?
Quelle était cette idée que j’avais eu, d’emmener ma femme boire un verre en terrasse un Vendredi 13 ? Je n’étais pas superstitieux, vous vous en doutez. Elle avait toujours admis ma foi, mais ne la partageais pas. Où était-elle ? Était-elle vivante ? Selon le Buddha, l’attachement est un poison, seule la compassion est importante. J’éprouvais les deux pour la mère de mes enfants. L’attachement, lorsque l’on ne fait plus qu’un avec son conjoint, n’en est plus, ce n’est qu’une fusion des esprits.
Je me concentrais, les voix des infirmiers ou médecins m’entourant n’étaient plus que murmures. Mon esprit s’envola immédiatement. J’étais dans la lumière, le Dorje, la foudre de diamant, un cran au-dessus de la claire lumière. Une lumière tellement forte, qu’elle n’en était que néant. Je n’étais pas ébloui, simplement heureux.
Plusieurs entités s’approchèrent. Je les reconnus pour ce qu’elles étaient. Shakyamuni, le Buddha historique. Dorje Sempa, le Buddha purificateur du Karma. Ma femme, Vanessa. Je fus surpris, elle ne pouvait être ici, à mes côtés. Elle me sourit :
-          Règle numéro un ? – Questionna-t-elle.
Je répondis, sans hésiter.
-          Ne jamais ôter la vie !
-          C’est cela… Et tu as respecté tes vœux. – Je lui souris, mais elle n’avait pas fini.
-          Règle du Boddhisattva[3] ?
Je lui citais les conditions pour devenir un véritable Boddhisattva. Elle me sourit une nouvelle fois et déposa un baiser sur mes lèvres.
-          Tu as raison, il faut guider. Qui de mieux qu’un éveillé, pour guider celui qui n’est pas encore prêt ? J’étais ton guide. Tu as enfin atteins l’étape ultime.
Je l’observais, ne sachant que répondre. Elle jurait, écrasait les araignées passant de notre balcon dans la maison. Elle n’avait rien d'un Maître libéré du Samsara[4].
-          Ce serait facile, tu ne penses pas ? Je suis comme Drukpa Kunley, libérée de l’ego, ceux que je touche sont libres. Tu l’es toi aussi, à partir de maintenant.
Je restais sans voix. Que pouvais-je répondre ?
-          Et nos filles ? Que deviendront-elles ?
-          Elles seront ce que sont leurs parents… Es-tu prêt à me suivre ?
-          A jamais… Où allons-nous ?
-          Enseigner, c’est le but de la vie… Plus le moindre obstacle ne te ralentira. Tu es à jamais immortel et tout puissant. – Ajouta-t-elle.
J’entendis le sifflement du monitor dans l’ambulance, le cri de rage des médecins, puis nous disparûmes.

[1] Naljorpa : Yogis Tibétain. N’est pas un moine, mais un Lama ayant pris (au minimum) les dix vœux de base.
[2] Naropa : Maître Indien qui reçut de son maître Tilopa, suite à des épreuves considérables, six Yogas primordiaux. Il atteignit la maîtrise des enseignements qu'il reçut. Son disciple tibétain, Marpa le traducteur, amena ces enseignements au Tibet et devint le père fondateur de la lignée Kagyüpa.
[3] Boddhisattva : Un Buddha qui refuse d’entrer en Nirv?na tant que tous les autres êtres vivants ne seront éveillés à leur tour.
[4] Samsara : Cycle des renaissances. La roue de la vie.
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Vince
CHAPITRE QUATORZE : VISITE EN FAMILLE
 
 
Une heure plus tard, nous quittâmes tous et toutes Nirv?na en tenant la main de nos enfants adultes et ayant vécu une enfance absolument normale. Ils étaient des dieux parfaits, il ne pouvait en être autrement. Ils seraient nos époux et épouses, il ne pouvait en être autrement. Mais ce qui était inhabituel chez les dieux, était que Nieshilyn, la fille que j’avais eue de Nieshi, était l’âme originelle de Deirdrilyn ma fille et celle de Deirdre. C’était généralement impossible, car l’amour entre sœurs ou frères et sœurs ne pouvait porter de nom. Il était tout puissant, comme entre enfant et parent. Eux en quelques sortes, multipliait leurs amours au carré. Ils s’étaient créés en mon âme, et avant même de trouver leur individualité, en s’extrayant de moi, ils s’étaient trouvés alors qu’ils n’étaient qu’âme naissante. C’était extraordinaire pour eux, et pour nous. Ce partage des âmes entre nous cinq était magnifique. Ce n’était en rien différent pour la fille de Sariik, Sariilyn qui avait trouvé une âme originelle en Kajrilyn. Mes deux sirènes étaient des princesses de l’amour. Et j’attendais avec hâte leur accouchement à chacune et celui de Deirdre. Si les trois âmes se trouvaient, nous serions témoins d’un miracle véritable.
Deirdre retourna à ses cours sans plus attendre. Mirela qui n’avait pas souhaité depuis la naissance de sa fille, Miralyn, en 1917, faisait la classe en l’attendant. La connaissant, les petits humains avaient dû travailler dur pendant une heure. Mirela ne se reposait jamais.
 
J’entends déjà vos commentaires. Pourquoi mes filles portent le nom de leurs secondes mères suivi de Lyn, alors que ce terme vaut pour celle qui a donné vie à la nouvelle âme. Lyn voulant dire ‘Enfant de’. C’est simplement un geste d’amour, oui, toujours l’amour. On offre au père ou à la seconde mère de son enfant la joie d’offrir à son bébé le titre divin qui signifie ‘conception’. Ce n’était jamais vrai autrefois, mais ça le devient de plus en plus. Je suis certain par ailleurs, que les enfants nées de mes amoureux, porteront une partie de mon nom plus Lyn. Bien que ce ne soit que difficilement possible. Un nom divin est éternel, et ne peut être porté que par une personne. J’ai déjà une Anilyn, et une Anélyn. Il serait impensable de donner pour nom Originelyn à l’une de mes filles. Alors à moins que je ne trouve un prénom dans la langue très ancienne des Dieux, celle qui n’est plus parlée depuis cent milliards d’années où dans la langue ancienne des anges, autant laisser mes épouses choisir le nom de nos enfants.
La nouvelle tendance est de choisir des prénoms terriens, comme Cécilia, Stéphanie, Iulia, Sophia, Chloé, Vanessa et j’en passe… Enfin, il fut une époque où nous choisissions les noms amérindiens de notre tribu amazonienne. Comme, Chumani, Aleshanee, Hania, Abeytu et tant d’autres. Nous évoluons comme les univers. À chaque époque, sa mode. Par conséquent, je ne m’inquiète pas des prénoms que choisiront les pères et secondes mère de mes enfants. Tant qu’ils me plairont, je les accepterai.
Nous rentrâmes tous à la maison que je pris soin d’agrandir. Elle était aujourd’hui grande comme un château, et comptait plus de 800 pièces différentes. Dont quarante chambres et un étage entier pour la chambre principale. Non, ne vous faites pas de fausses idées, nous faisions l’amour à trois ou quatre. Mais dans un couple de plus de cent cinquante personnes, ce n’était pas grand-chose. Mes deux sirènes Nieshi et Sariik, allèrent se baigner dans l’océan de la planète de l’eau avec leurs filles et les âmes de celles-ci. Elles plongèrent en se transformant en créatures aquatiques de façon absolument naturelle. Les âmes de Nieshilyn et Sariilyn n’avaient aucun problème ce qui était naturel. Par contre, Deirdrilyn et Kajrilyn n’eurent pas plus de difficulté. C’était surprenant, j’étais Origine et pourtant je savais ne pas en être encore capable. Je les regardais passer le portail interdimensionnel. J’aurais aimé les accompagner, mais ne n’osais leur avouer que je n’étais pas capable d’être ce qu’elles étaient.
Une main sortit de l’eau et m’attira vers elle et m’entraina dans les profondeurs de la fosse, puis au travers du portail. Je voulus hurler, mais la queue de sirène de mon bébé Kajrilyn se posa sur mes lèvres, et me susurra dans l’âme.
-          Mon amour, tu es déjà une sirène superbe. Ne respire plus, tu n’en as aucun besoin, suis-nous, nous allons rencontrer nos Oncles.
Je les suivis sans rien dire. J’étais impressionnée, c’était le premier des mondes non créés par mes filles et moi que je visitais. C’était simplement éblouissant. Les habitants de ce monde étaient tous végétariens. Ils ne se nourrissaient que d’algues et de planton, dont les plantations s’étalaient sur des milliers de kilomètres carrés. Pour le coup, tout était absolument naturel et Montensso, le destructeur de planète n’y était pour rien. Il était un des fils du mal, et je devrais l’éliminer prochainement. La logique voudrait qu’il s’enfuie, mais avec ses sois disant ‘maître du monde’ rien n’était moins sûr. Je nageais comme une sirène et accompagnais mes épouses et mes filles auprès de leurs frères et leurs amis. Nous discutâmes longtemps, et je compris que les Diraniens étaient la plus belle invention jamais créée. Ce monde était parfait, un monde de futur Buddhas, et je ne doutais pas que les autres mondes créés par les Diraniens soient identiques à celui-ci. Je parlais un long moment avec notre hôte. Il avait été massacré par les anges d’Hadès, mais revenus du Bardo il était incapable d’éprouver de la haine à leur égard.
-          Ils ne connaissent rien mère. Il suffirait de leur enseigner la paix de l’âme et de l’esprit, et ils arrêteraient immédiatement. – M’expliqua-t-il.
Je savais qu’il n’avait pas mes connaissances. Un être comme Hadès n’était plus récupérable. Il tuerait et détruirait aussi longtemps que possible. Il se savait mortel, mais n’en avait cure. Sa nourriture était la mort et la souffrance, rien d’autre.
-          Non, il n’est plus possible de leur enseigner quoi que ce soit. Mais je te promets que nous essaierons. C’est ma promesse !
Alors un courant nous envahis provoquer par le raz de marée à la surface. Il sembla heureux.
-          Je te servirais à jamais, Ané. Si tu l’ignores, ton nom représente le Dieu de l’Océan ici-bas. – Je l’ignorai, mais répondit tout de même.
-          Dans ce cas, sache que le Dieu de l’Océan et celui qui est sa mère est heureux de te connaitre.
Ensuite, nous suivîmes les courants jusqu’à notre porte et retournâmes chez nous.
Plus tard, alors que chacun des miens avait été avec cent mille Archanges surveillés chacun des univers, nous nous retrouvâmes tous à table. Nous dûmes faire apparaitre nos repas, car Kristophen parlait avec ses deux filles et sa première épouse, Sora. Elle était l’âme ultime d’Annedias qui se trouvait donc à leurs côtés. Je m’adressai à Jamyang :
-          Mon amour je vais rendre visite à mes épouses sur la douzième terre. As-tu des conseils à me donner ? – Il se mit à rire comme un jeune homme heureux.
-          Porter la tenue rouge des lamas, ainsi personne ne vous remarquera… - Il ajouta – Non, toi vas-y en civil et porte tes deux sabres. – Je m’en étonnais.
-          Pourquoi ? Les lamas sont rarement armés. – Il m’offrit son sourire magique.
-          Tu rencontreras quelqu’un qui te ressemble beaucoup, et la rencontre sera intéressante. – Je ne comprenais pas, mais ses conseils étaient toujours bons.
-          D’accord mon bébé, j’obéirai. – Il ajouta immédiatement.
-          Emmène mes frères Jésus et Yané avec toi. Sans compter Seina, Aresh, Nandita, Chittesh, Abhay, Adhira et Kajri. Je serais là-bas de toute manière. Mais avant de venir nous rejoindre, promène-toi du côté du pavillon 18. Et regarde…
Je ne savais pas ce que je devais regarder, mais Jamyang avait toujours raison. Dès que Jésus, Yané et Seina nous eurent rejoints, nous quittâmes la cité en direction de la terre du douzième univers. Nous visions N?landa, et y arrivâmes en un instant. Mes compagnes et compagnons portaient la robe rouge de Lama. J’étais habillé en civil, mon daïsho à la ceinture. Mes compagnons se transportèrent sur l’âme de Jamyang, et je me transportais, selon ses indications, à proximité du pavillon 18. J’admirais l’université, faite de petits pavillons, cinq temples immenses, et de dizaine d’hectares de verdure. Les étudiants qui passaient, une minorité en habit Laïc, un grand nombre en robe blanche de Naljorpa, et d’autres en robe rouge de lama. Tous étaient concentrés sur leur tâche, non-être et non-agir tout en agissant. Il s’agissait simplement de ne jamais se focaliser sur une idée, un désir, une pulsion. Être ouvert à tous. Une voix dans mon dos demanda :
-          Excusez-moi, Mademoiselle, mais que venez-vous faire en ce lieu, armée d’un Daïsho ? – Rares étaient ceux qui connaissaient ce nom.
-          Un ami m’a conseillé de venir ici dans cette tenue. – Répondis-je en Japonais. Elle ne sourcilla pas, et parla dans la même langue.
-          Donc, je repose ma question : quelles sont vos intentions, pour venir armée dans un lieu de paix intérieure ? – Je lui souris.
-          Mes intentions sont pacifiques, ne t’inquiète pas ! Mais tu es visiblement celle que je devais rencontrer. Es-tu Tseyang ?
-          Je le suis ! – Répondit-elle.
-          Je te réclame une joute, aucun coup porté ? Me l’accorderais-tu. – Elle sembla surprise.
-          Pourquoi ?
-          J’imagine que tu es une excellente combattante, j’aimerai le vérifier.
-          Mon sabre est une arme mortelle. Je ne m’en sers jamais pour jouer ou m’entrainer.
-          J’imagine, mais le mien ne coupe pas, et de mon côté je ne crains rien, alors viens me montrer ta maîtrise. - dis-je en dégainant et en prenant la position de garde.
Elle dégaina elle aussi. Mais n’avança pas. Selon la tradition japonaise, le premier qui bougeait était d’avance perdant. J’avais appris cela avec mes maîtres il y a longtemps. Chez les Archanges c’était le contraire, j’avançais en levant la lame (désactivé) et je frappais latéralement avec la vitesse de l’Archange premier. J’imaginais qu’elle aurait très mal aux côtes, et abandonnerait aussitôt. Mais je fus surpris, elle para le coup et nos sabres firent des étincelles, puis sur une pirouette elle tenta un coup au niveau de ma nuque. Je sautais en l’air à plus de deux mètres et retombait en même temps qu’elle rabaissait son sabre et je posais le mien contre sa gorge.
-          Je crois avoir gagné ! – Lançais-je dans un rire en rengainant. Elle laissa tomber son Katana, et se mis à genoux, de la manière dont j’avais si souvent salué mes maîtres dans ma jeunesse.
-          Qui êtes-vous. Personne dans la vie réelle ne se bat aussi vite et ne saute aussi haut. Je suis pourtant certaine de ne pas être en train de jouer dans un film.
-          Je triche toujours. Jamais je n’ai vu une humaine se battre aussi bien que toi. – Murmurai-je très bas. Seuls un vampire ou un Dieu auraient pu m’entendre. Elle répondit pourtant.
-          Jamais vu une humaine ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? Êtes-vous un nouveau Buddha ?
-          Si je te répondais : « Je suis celui qui est ! » ça te parlerait plus ? – Elle hésita. – Appelle ton amoureux, et accompagnez-moi chez vos Buddhas.
Il était déjà des maîtres accomplis et Steven se transporta devant moi, et donna la main à Tseyang. Ils étaient mariés depuis peu de temps. Ils commencèrent à se diriger vers la maison de Lhamo, mais je leur fis signe de me suivre.
-          Nous sommes nombreux et la maison de Lhamo serait trop petite. Nous allons dans le plus petit temple. C’est la première fois que je viens, et j’aimerai que vous vous occupiez de la transportation.
Le temps de rouvrir les yeux, et nous étions devant la porte d’un temple permettant de recevoir deux mille cinq cents pratiquants. Nous y pénétrâmes. Mes quatre filles étaient assises par terre dans la position du lotus, tout comme ceux qui m’avaient accompagné. Yané était devenu une femme magnifique que je ne connaissais qu’à travers la mémoire d’Annedias. Tous nous regardèrent, et Lhamo nous fis signe d’entrer.
-          Tseyang, Steven, venez-vous asseoir, je voulais vous présentez des personnes qui me sont très proches. De grands Buddhas que vous ne connaissez pas encore. – Très intrigués, ils vinrent s’asseoir entre Lhamo et Jakli.
-          Nous avons déjà rencontré tous les Buddhas. – Répondit Tseyang. Mon Katana disparut, et je me retrouvais dans le chougu rouge des moines. Je m’asseyais.
-          L’orgueil est un poison, je ne vais pas te l’apprendre. Tu as rencontré des Centaines de milliers de Buddhas. Il en existe des milliards. – Tseyang et son mari furent choqués, mais ne répondirent pas.
Je fis apparaitre une tasse de Bod Tcha devant chacun. Je savais qu’il n’en était normalement pas capable. Je les sentais essayer de lire mon esprit, mais nous les avions tous bloqués, excepté pour mes quatre filles.
-          Je vous ai déjà posé la question, et votre réponse était étrange. Qui êtes-vous tous ? – Demanda Tseyang une nouvelle fois. – Nous ne pouvons parler avec des maîtres, des Buddhas sans aucun doute, dont nous ignorons tout. – Jésus se leva.
-          Je suis Edenlyn, plus connu sur toutes les terres sous le nom de Jésus. Que j’ai finalement gardé. – Steven n’y croyait pas.
-          J’étais Jésus, il y a deux mille ans…
-          Il existe trente planètes Terre différente et semblable. Le Buddha ou Jésus sont apparu sur chacune. Il n’y en a qu’une ou je n’ai pas enseigné directement. Celle-ci. J’ai préféré laisser faire mon fils.
-          Tu veux dire que tu es… - Demanda Steven.
-          Exactement, et je te présente celle qui jouait le rôle de ta mère, Marie, à l’époque. – Dit-il en montrant Yané. – Mais elle ne l’est pas véritablement.
-          Comment est-ce possible ? –demandèrent les deux jeunes mariés au même instant. Leurs âmes avaient déjà totalement fusionné.
-          Si je suis le fils de Dieu, tu es son petit-fils. – Annonça Jésus en riant.
-          Peut-être, mais j’ai eu beau le chercher dans chacune de mes vies, je n’ai jamais trouvé mon grand-père. – Répondit Steven souriant.
Je me transformais immédiatement en un vieillard avec une barbe lui tombant sur les pieds.
-          Peut-être que tu as mal cherché ! – Déclarai-je d’une voix d’homme chevrotante.
À part un léger sourire de Lhamo et Drimey, je ne fis rire personne. Alors j’expliquai le plus précisément possible notre histoire. Notre combat contre le mal. La possession d’une partie de Nirvana par Hadès, et tous les problèmes qui en découlèrent.
-          Tu es née de deux Dieux, mais en tant que dieu mortel. Après ta mort, et ta résurrection, tu aurais dû monter en Nirvana. Tu étais amoureux, et tu as vécu ta vie au Ladakh près de ton épouse. Ensuite, je n’ai pas d’explication valable, tu es mort, et jamais réapparu. – Yané sous le nom de Samarie, que je n’avais jamais compris jusqu’alors leva la main, réclamant la parole.
-          Il est venu en Nirv?na, je l’ai rencontré, me suis présenté. Mais lorsqu’il a appris le suicide de sa compagne. Il est allé à sa recherche dans le Bardo. Ensuite, je ne sais pas. Peut-être que mes frères Jésus ou Jamyang en connaissent plus que moi.
-          J’en connais un peu plus de par ma fonction de maître du Bardo. Notre fils, Steven, a rencontré la claire lumière et a formulé le vœu déformé de Bodhisattvas aussi longtemps qu’il n’aurait pas retrouvé sa seule âme. Ce qui a fait de lui, un être humain. Je ne connais pas l’histoire de la mort de Tseyang. Mais elle non plus n’aurait jamais dû pouvoir redevenir humaine. – Nous expliqua Jamyang.
Steven et Tseyang étaient réellement perdus. Ils étaient en train de se noyer sous des tonnes d’information qu’ils ne connaissaient pas. Que Yané, appelle Jésus et Jamyang ses frères était une des phrases qui les avait marqués le plus. Sur Terre on ne couche pas entre frères et sœurs. J’ordonnai en premier lieu à Jésus et Seina de faire de lui notre semblable, sa mémoire reviendrait peut-être, sinon il resterait amnésique comme Seina. Ils approchèrent de Steven qui recula.
-          Qui êtes-vous ? – Demanda-t-il à Seina.
-          Je suis Seina, ta véritable mère. Après la mort de ton père et son départ vers une autre Terre pour enseigner à nouveau. Je t’ai élevé avec ta sœur. Puis un jour, il semblerait que nous ayons été enlevés par le mal pur, un être monstrueux nommé Hadès. Il voulait, d’après ce que nous savons, nous pousser tous les trois à renoncer à la vie. Mais si nous savons désormais que ça peut quelquefois fonctionner sur des dieux, vous n’en êtes pas vraiment. Vous êtes aussi à demi Fée. J’en suis une. Et pour nous la mort est impossible quoi que l’on fasse. – Steven se raidit.
-          Pourquoi dis-tu ‘nous’ à chaque fois. Où est ma sœur, si j’accepte de croire votre histoire, et qui est-elle. – Dit-il tendue en serrant la main de Tseyang beaucoup trop fort. Mais elle ne disait rien, et le laissais faire, j’avais l’impression qu’elle comprenait plus vite que lui. Elle le regarda.
-          Je…je crois qu’ils parlent de moi. – Murmura-t-elle.
-          Oui, ma puce, tu es ma fille, et Steven est ton frère. Chez les dieux, c’est l’amour le plus puissant existant, à part l’amour entre parent et enfant. Laissez-nous vous transformez, ensuite, vous retrouverez peut-être une partie de votre mémoire.
-          Fais-le Maman, si tu l’es vraiment. – Dirent-ils. Jésus s’approcha, le silence était total. Nous regardions tous.
Ils posèrent chacun une main sur la tête de Steven et une sur son cœur. Il trembla, fût secoué, puis ses yeux et son âme devinrent Vajra. Je demandai ensuite à Jésus et Seina de faire la même chose avec leur fille Tseyang. Elle réagit de la même manière. Je leur demandais si des souvenirs remontaient dans leurs deux âmes. C’était le cas. Il se souvenait de leur naissance, la reconnaissance de leur père après avoir quitté l’âme de leur mère. Leur enfance, et leur enlèvement par des déchus nombreux. Seina en avais tué huit, mais ils étaient plus de vingt. Ensuite ils avaient été emmenés dans l’un des enfers, et c’est là que disparaissaient leurs souvenirs. Ensuite, ils se souvenaient de chacune de leurs vies, mais c’était très flou.
-          Donnons-nous tous la main ! – Réclamèrent Jamyang et Lhamo.
Nous formâmes un cercle. Steven donnait la main à Tseyang et à son père, Tseyang donnait la main à sa mère, et nous autres nous donnions la main les uns les autres pour fermer le cercle. Lhamo et ses trois sœurs, assisté de Jamyang prononcèrent une prière en tibétain et firent appel à tous les Buddhas, passé, présent et futur.
-          Mes frères, Nirv?na, aidez Seina, Tseyang et Steven à éclaircir le voile obscurcissant leurs âmes. Je vous en prie, nous, Buddha depuis l’origine te le commandons.
Le tonnerre se fit entendre par trois fois, alors que dehors le ciel était bleu, sans le moindre nuage. Un courant électrique semblable à celui qu’avait reçu Sashiel lorsque j’avais fait de lui l’Archange Ultime, frappa Tseyang, Steven, Seina et Jésus. Ils s’écroulèrent sur le sol, inconscient. Mais la lumière de leurs âmes était visible pour un simple humain. Nous attendîmes plus de trois heures avant qu’ils ne commencent enfin à bouger. Jésus se releva le premier, et alla prendre Seina dans ses bras, ils pleuraient tous les deux. Ensuite, ils s’occupèrent de leurs enfants. Ils étaient tous les quatre fous de chagrin, mais n’ouvraient pas la bouche. Jusqu’à ce que Tseyang, ne se décide :
-          Hadès doit payer, il doit disparaitre à jamais. Nous avons tous été corrompus, le mariage avec les Buddhas pour témoins était merveilleux, il nous protège et nous donne la force. Mais il a violé nos âmes ! Je veux le tuer de mes mains, avec mon sabre… - Je souriais devant son émotion, et sa sincérité.
-          Tu le pourras, mais tu devras abandonner Steven, tes sœurs tes élèves quelque temps. Tu dois suivre la formation des Archanges. – Elle se tourna vers moi, déterminée et combative.     
-          Comme tu le voudras, Maman, tu es celle qui décide. – Je la serrais dans mes bras, en regardant les autres.
-          Où en êtes-vous, votre mémoire est-elle complète ? – Demandais-je à Jésus, Seina et Steven.
-          Elle est complète ! – Affirma Jésus. – Le mariage ne suffisait pas. Il fallait l’union de nos âmes, et ta présence, plus celle de Nirv?na. Mes propos ont été déformés partout. J’étais prêt à abandonner l’enseignement à mon frère François. Je ne comprenais pas. Aujourd’hui je sais ! Hadès a déformé mes enseignements dans l’esprit de ceux qui m’écoutaient. Là où je parlais de paix, il enseignait la guerre. Là où je parlais de pardon, il enseignait la vengeance. Il a déformé nos propos, les miens et ceux de mon fils… Il a violé nos âmes en Nirvana, nous empêchant de nous retrouver.
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