
Zorba123
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de toujours
Soudain, le vieil homme tourne lentement son visage dans la direction de Cédric, un sourire espiègle aux lèvres, comme s’il avait attendu ce moment depuis longtemps :
— Je pense que ce livre devrait vous plaire.
— Je pense que ce livre devrait vous plaire.
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Défi
TOC, TOC, TOC.
Petit garçon, je frappe à la porte de ton univers.
Je sais que tu refuses d'entendre cet écho venu du futur, mais j'aimerais tant que tu m'ouvres. J'aimerais pouvoir te prendre dans mes bras, te serrer fort, et t'envelopper de tout l'amour que tu mérites, même si tu ne le vois pas encore
Pas de faux-semblant car je sais qui tu es vraiment : Tu es une belle personne et tu ne devrais pas porter cette sensibilité exacerbée comme un poids mais au contraire l’utiliser comme une belle différence.
Toute cette culpabilité que tu t’infliges …tu es dur avec toi-même. Sache que rien n’est de ta faute : le divorce de deux parents qui se dechirent, l'alcoolisme d'un proche trop fuyant, cette attaque autant cruelle que lâche, un dernier souffle expiré devant toi, la distance douloureuse d’une personne en particulier, …
La vie te bouscule et ta scolarité n’est pas facile entre moqueries, harcèlements et solitude. Et pourtant tu t’accroches : je suis tellement fier de toi !
Aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la Marne.
Garde précieusement ce jour en mémoire où tu croiseras les yeux de ton fils pour la première fois: il te regarde comme s’il te connaissait depuis toujours. Ou encore ce jour où ta fille nouvelle-née pleure tellement fort de ne pas avoir son papa près d’elle.
Alors, petit garçon, tiens bon.
Le chemin est encore devant toi, et il ne sera pas toujours facile. Mais il est aussi rempli de moments de grâce, de découvertes, et de renouveau.
Crois-moi, le meilleur reste à venir.
Avec tout mon amour,
Toi-même, devenu grand.
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Petit poème sans prise de tête pour les amateurs d'arche de Noé :)
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L’âme juvénile,
Enfermée dans un corps en exil,
Est un maître du leurre subtil.
Se cacher derrière un linceul symbolique,
Endosser un costume mystérieux et poétique,
Devient une seconde nature mimétique.
Tromper son entourage avec facilité,
N'offre ni gloire, ni fierté,
Si ce n'est un masque scellé,
Derrière lequel se cacher.
Le véritable Moi est si bien protégé,
Que jamais, il ne sera dévoilé,
Même pour celui qui en est prisonnier.
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Défi
— Donc tu es vraiment sérieux en disant qu’elle t’appartient ?
Il leur a fallu plus d’une heure de route pour se faufiler à travers les embouteillages du périphérique parisien et rejoindre la campagne profonde de la Seine-et-Marne. Comme la destination n’était pas répertoriée, ils ont dû emprunter la RN4, puis une route départementale sinueuse, en quête d’un étroit chemin de terre bordé de forêts denses.
D’un air saugrenu, Cédric regarde cette énorme bâtisse en pierre de taille, avec un toit en colombage orné de multiples cheminées. Les fenêtres, toutes fermées, donnent l’étrange impression d’observer quiconque s’approche d’un peu trop près.
On se sent tout de suite mal à l’aise devant une telle perspective : la maison est inutilement gigantesque et semble abandonnée, comme si personne n'était venu jusqu’ici depuis bien longtemps. Des nuages gris et menaçant flottant à basse altitude renforcent ce sentiment de mal-être.
— Tout à fait. C’est mon arrière-grand-père qui l’a achetée avec toutes ses économies. Elle est belle, hein ?
Parfois, il vaut mieux s'abstenir de répondre.
— C'était en 1929, juste avant le grand krach. Mes arrières-grands-parents étaient encore bien jeunes quand ils décidèrent de l'acquérir. Un véritable coup de cœur. La légende raconte qu’ils avaient su avant tout le monde que la bourse allait s'effondrer et que la pierre serait une valeur refuge…
Il n’écoute plus et regarde autour de lui. Jamais il n’aurait pensé que l’herbe puisse pousser aussi haut. Depuis combien de temps n’y a-t-il pas eu de visites, se demande-t-il. Puis, son regard se pose sur l’imposant escalier en pierre qui mène directement au premier étage de la maison.
— On peut rentrer à l'intérieur ?
— Pourquoi crois-tu que je t’ai fait venir jusqu’ici, gros bêta ?
Après un double tour de clef dans la serrure, un grincement strident retentit dans un silence à couper au couteau. La lourde porte en bois massif s’ouvre alors sur une pièce d’un noir opaque.
— Après toi, lui lance-t-il, en le poussant de la main à entrer dans la pièce
Instinctivement, il hésite à faire un pas à l’intérieur de la maison, comme s’il sentait un piège se refermer sur lui. Bien malgré lui, il fait un premier pas hésitant sur le parquet qui craque à chaque mouvement. Puis un deuxième. Et il atterrit ainsi au beau milieu de la pièce, drapé de l’obscurité ambiante de cet endroit inhospitalier.
A l’aide de la lumière de son téléphone, il tente de se repérer en essayant d’adapter sa vue au manque de luminosité.
Une première forme apparaît sur sa droite. Il s’agit d’une très longue table de banquet. En y regardant de plus près, il remarque des assiettes, couverts et plat de services éparpillés comme si un festin avait eu lieu il y a peu.
— C’est plutôt glauque, ici…On peut allumer au moins ? J’ai presque plus de batterie sur mon téléphone…
— Ca doit faire belle lurette qu’il n’y pas de courant ici !
Une deuxième forme apparaît sur sa gauche. Il s’agit cette fois d’une monumentale cheminée très profonde, en pierre et taillée à-même le mur. Un objet brisé qui semble trôner sur le rebord de la cheminée imposante attire son attention. Il s’agit d’un vieux peigne recouvert de poussière. L’étrangeté de sa présence, dans un endroit si ostensiblement abandonné, le troubla.
Il s’approche et remarque plusieurs bûches, toujours présentes dans l'insert. Il discerne une légère fumée blanchâtre s’échapper, mais le temps qu’il projette le faisceau de lumière de son téléphone, celle-ci semble avoir disparu.
— Bizarre se dit-il, j’aurai juré que la cheminée fume encore, marmonna Cédric
— De quoi ? lui lança son ami, sur un ton officiel, presque trop sérieux
Puis, son regard s’attarda sur un mur. Sous la fine couche de poussière, il lui sembla voir des fissures dans le ciment, comme si celui-ci avait cédé à plusieurs reprises sous des attaques répétées.
— Rien, rien….dit-il alors qu’il passait devant un miroir dont la taille est à la mesure de tout ce qui se trouve dans cette maison gigantesque. Le miroir est partiellement teinté et arbore une épaisseur de poussière qui déforme son reflet. Il s’attarde à admirer les ornements de l’épais cadre en bois entourant la glace lorsque tout à coup, le reflet de quelque chose semble bouger derrière lui.
Son corps est en franche opposition : il tremble et sent sa gorge se nouer mais il se force à regarder de plus près le miroir. Après quelques secondes qui semblent durer une éternité, il se rassure en ne voyant rien bouger. Un jeu d’ombre se dit-il. Il aurait pourtant juré voir une silhouette passer furtivement derrière lui.
— Tout va bien ? demanda son compagnon, déjà à l’autre bout de la pièce.
— Oui, oui… répondit Cédric, la voix moins assurée qu’il l’aurait voulu.
Mais alors qu’il détournait les yeux du miroir, il l’entendit. Une voix. Faible, presque imperceptible, comme un murmure porté par le vent :
— Tu n’aurais pas dû venir.
Cédric se retourna brusquement. Rien. Pas un mouvement, pas un bruit. Son compagnon le regardait maintenant avec un sourire étrange.
— Allez, on monte à l’étage. Je vais te montrer le reste.
Cédric hocha la tête, bien qu’un frisson glacial lui parcourût l’échine. Et alors qu’il le suivait, il ne put s’empêcher de jeter un dernier coup d’œil au miroir.
Cette fois, ce n’était plus une ombre qu’il voyait, mais son propre reflet. Immobile. Et pourtant, il avait les yeux rivés sur lui, comme s’il l’observait… avec un sourire qui n’était pas le sien.
— Avec effroi, il regarde son téléphone et remarque qu’il ne lui reste plus qu' un pourcentage de batterie.
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Défi
L’enfant intérieur.
Voilà un thème qui résonne en moi pour de nombreuses raisons…surtout en ce moment, où je prends le temps de beaucoup analyser et penser au passé.
C’est aussi une phrase que j’entends régulièrement de la part de la personne assise en face de moi tous les Vendredi après-midi, essayant de m’expliquer la signification et l’origine de certaines de mes réactions. A l’entendre, je passe pour quelqu’un de juvénile, colérique et impulsif. Des réactions primaires qui en cachent d’autres plus complexes. Plus difficiles à extérioriser aussi.
Parfois elle appelle ça “la part jeune”. D’autre fois, elle fait référence à “l’enfant intérieur” ou “le cœur d’enfant”.
A bien y réfléchir je n’ai pas beaucoup changé : je pense toujours être quelqu’un de puéril, colérique et impulsif. La vraie différence réside dans la prise de conscience, l’acceptation en évitant de tomber dans la résignation.
Cela va même parfois au-delà, me permettant de me raccrocher à ce passé lointain. Une forme de culpabilité et de mélancolie peut surgir à tout moment pour préserver ce souvenir lointain de qui j’étais avec le monde de l’enfant qui gravite tout autour.
Mais cette culpabilité s’efface parfois, remplacée par autre chose : une capacité à voir le monde avec des yeux d’enfant. Une aptitude rare, presque oubliée, à s’émerveiller du moindre détail. Je reste quelqu’un de curieux. Une curiosité naturelle, profonde qui consiste à comprendre le monde dans lequel je vis. Et puis, je m'émerveille pour un rien. La nature est belle et je l’observe : l’eau de la rivière qui s’écoule, le soleil qui perce un ciel nuageux, le vent qui fait frémir et danser les feuilles des arbres. D’autres fois, j’ai pleinement conscience que l’être humain est complexe. Les relations sociales innées pour certains, restent souvent pour moi une redécouverte permanente, même si pas toujours facile.
Et puis…je ne suis pas peu fier quand on m'appelle “jeune homme” à la boulangerie. Cela me rappelle que physiquement aussi, je garde en moi une part jeune. Même si le boulanger est surtout un bon commerçant.
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