Assises dos à dos sur la plage, les mains dans celles de l'autre, nos têtes tournées vers les étoiles nous rêvons ensemble. Les yeux clos, la houle des vagues comme seule musique et le sourire aux lèvres nous gagnerons tous les combats. Je te le promets Caroline.

Elle a toujours adoré la pluie, le déluge. Elle aimait ce moment de sérénité où le temps est suspendue avant l’averse. Le calme avant la tempête. Son père l’appelait ainsi : « petit déluge ». Il savait lui qu’elle était une bombe à retardement. Dès la naissance de sa fille, il a comprit. Sa douleur la ferait imploser. Le pistolet sur la tempe depuis son jour zéro elle attend que la haine soit à son paroxysme. L’insomnie a prit possession de son corps. L’instabilité s’est installée dans son crâne, venant brouiller toute forme de bonté, lacérant comme une bête l’intérieur de sa boîte crânienne.

- C'est quoi ton nom ?
- On me nomme Ø.
- Mais en vrai ?
- Je n'en ai pas l'utilité. Un prénom ce n'est qu'un simple chiffre, une vulgaire donnée qui permet de nous identifier. C'est une façon d'être retrouvé. Et je ne veux pas que l'on me retrouve. Je n'ai donc pas besoin d'avoir de nom.
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Ø, prononcé Zéro, sait que son monde va bientôt disparaître. Elle doit se battre, mais en a-t-elle la force ?