
Chloé1026
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de toujours
Viens, suis-moi.
Lève la tête. Que vois-tu ? Le bleu du ciel qui peu à peu rougit alors que doucement le soleil s’endort. Que vois-tu ? La rondeur et la clarté de la lune qui viennent à nous faire oublier qu’elle n’est que minuscule face à tous ces astres qui tournent et virevoltent dans cette infinie étendue. Que vois-tu ? Les étoiles innombrables qui peuplent la nuit. Que vois-tu ? Les montagnes qui ne pourraient prendre moins de place et devant lesquelles pourtant tous s’émerveillent. Que vois-tu ? Ce minuscule animal dont le pelage resplendissant te montre que tu n’as réellement aucune idée du nombre de couleurs qu’il pourrait exister. Je te le demande, que vois-tu ?
Ferme les yeux. Qu’entends-tu ? Les oiseaux du ciel qui chantent de magnifiques poèmes. Qu’entends-tu ? Le vent qui doucement chuchote aux arbres les plus beaux compliments. Qu’entends-tu ? Le cri du renard qui joue dans le fin fond de ces bois. Qu’entends-tu ? La douce musique que les torrents répercutent. Qu’entends-tu ? Le grésillement du feu qui donne tant d’énergie à te réchauffer. Je te le demande, qu’entends-tu ?
Respire profondément. Qu’humes-tu ? La douceur des fleurs qui ont été semées le long du sentier. Qu’humes-tu ? La forte odeur de la sève que tu imagines monter si vite le long de ce tronc sur lequel tu aimes tant prendre appui. Qu’humes-tu ? La fraicheur de ce fruit qui te fait tant envie. Qu’humes-tu ? L’arôme de la pluie qui doucement redonne vie à tout ce qui t’entoure. Qu’humes-tu ? L’effluve du silence qui t’emmène si loin de la réalité. Je te le demande, qu’humes-tu ?
Abaisse ta main. Que sens-tu ? La douce caresse d’une vague qui te lèche le bout des doigts. Que sens-tu ? Le chatouillis de l’herbe sauvage qui chaque jour grandit davantage. Que sens-tu ? Les millions de grains de sable qui se frottent à ta paume. Que sens-tu ? Les longs poils de l’animal qui te regarde de ces grands yeux vides de crainte. Cette grande lèche qui vient de te recouvrir l’avant-bras. Que sens-tu ? La solidité de cette pierre sur laquelle tu peux poser ton pied sans danger ? Je te le demande, que sens-tu ?
Ouvre la bouche. Oh s’il-te-plaît, raconte-moi. Que goûtes-tu ?
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Jésus n'est pas une religion, il est Amour.
Je ne suis pas chrétienne, je suis enfant de Dieu.
Je ne suis pas chrétienne, je suis enfant de Dieu.
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Défi
Telle un guide, elle inonde le monde. Attirant les regards où elle le souhaite sans jamais que l’un d’eux ne s’attarde trop longtemps sur sa personne. C’est avec humilité qu’elle a, eu travers des siècles et des millénaires, enseigné tout un chacun.
Elle a offert à nos yeux des cadeaux merveilleux, des expériences inoubliables et des souvenirs d’une éclatante beauté.
C’est ainsi que peu sont ceux qui ont su déceler en elle sa véritable autorité. Sans sa douce présence, le monde ne serait que chaos. Jusqu’à ce que doucement tout s’éteigne et perde la vie, jusqu’à un vide immense.
Ce pouvoir est effectivement entre ses mains. Pourtant c’est avec confiance que nous nous levons chaque matin, sachant qu’elle ne nous abandonnera pas et qu’elle nous montrera aujourd’hui encore mille et une preuves de la magie de sa présence.
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La dame d’hier est revenue, je l’entends pleurer auprès de son fils malgré la paroi qui nous sépare. Il est mort ce matin. On l’a prévenue immédiatement. Ça a provoqué beaucoup d’agitation. Tout comme la plupart du temps lorsque l’un de nous a la chance d’échapper à cette paralysie. Nous sommes dans le coma depuis parfois plus d’une vingtaine d’année et nous nous attendons à chaque minute à devoir rejoindre ceux à qui appartenaient nos lits bien avant nous.
Cette mère a été courageuse, elle est venue rendre visite à son fils chaque semaine ces deux dernières années. Il avait fait un accident de moto, tout comme moi. C’est pour ça que je suis si attentif à ce qui se passe autour de lui.
Je n’ai pas eu la même chance que ce jeune homme. Mon fils n’est jamais venu me rendre visite. Cela va faire cinq ans que plus aucun de mes muscles n’a bougé et le même nombre d’années que je n’ai plus entendu le son de sa voix. Il me manque terriblement.
Aujourd’hui, c’est son anniversaire. Je l’imagine fêter ses vingt ans avec ses amis dont je tente de vieillir les visages.
Je peux sentir pour la première fois mes larmes couler, mes cils tenter de permettre à l’eau de s’évacuer. Serait-ce possible ? Je tente d’ouvrir les yeux mais rien ne m’a jamais demandé autant d’efforts.
- Infirmière, hurle la mère du jeune homme.
Elle a remarqué ma difficulté. Je peux arrêter de lutter. Quelqu’un va m’aider à revenir à la vie. On a dû m’injecter un produit car je sens tout mon corps s’éveiller, plus vivant que jamais. Je n’arrive pas encore à sourire, encore moins à me lever ; mais je sais que ce moment est proche.
Enfin un peu d’air frais. La porte de l’hôpital se ferme derrière moi alors que je hèle un taxi. Je donne mon adresse au conducteur, espérant que mon fils aura organisé quelque chose à la maison. Mais lorsque j’arrive, il n’y a personne. J’en profite pour observer cet endroit dans lequel je l’ai vu grandir. Il me tarde de pouvoir partager tous ces souvenirs avec lui.
J’erre en silence dans toutes ces rues. Je le revois bébé me regardant de ces grands yeux bleus du fond de sa poussette, sur ce même chemin ; s’élevant de plus en plus haut sur cette balançoire ; roulant pour la première fois à vélo et pleurant lors de ses premières chutes ; emmenant ici sa première amoureuse et croyant que je n’y voyais que du feu ;…
Une voiture se parque enfin devant chez nous. Ce n’est pas Ethan. Un couple beaucoup plus âgé sort de leur voiture. Je me dirige vers eux.
- Excusez-moi, Monsieur, Madame, hasardais-je le plus poliment possible, je cherche le jeune homme qui a grandi dans cette maison, le connaissez-vous ?
- Oh mon bon monsieur, répond la dame, vous n’êtes pas chanceux. Le père est dans le coma depuis cinq ans. Il a fait un accident de moto et a heurté son fils de plein fouet. Le gamin n’y a pas survécu.
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Tous bons parents permettent à leurs enfants de s'épanouir sous leur protection. Les miens n'ont pas été aussi mauvais que certains pourraient le croire ni aussi bons que d'autres le pensent. Mais ils m’ont malgré tout permis de grandir comme une enfant que l’on pourrait qualifiée de « normale » : je me suis cachée derrière leurs jambes lorsque l’un de leurs amis me saluait, je les ai patiemment attendu lorsque la cloche annonçait la fin des cours à l’école primaire, j’ai également pu avoir de longues discutions avec eux sur divers sujets,… Ils m’ont toujours laissé penser, sans raison de ne pas m’y inciter, que le monde était semblable à l’image qu’ils me renvoyaient de lui. Un endroit où les gens partagent et se respectent.
Jusqu’au jour où cette bulle a éclaté. Non ! Elle ne l’a pas fait, elle ne m’a pas explosé au visage, m’obligeant à fermer les yeux. Au contraire… Elle s’est lentement dégonflée, m’obligeant à garder les yeux ouverts et à regarder ce cocon que je m’étais construit doucement se réduire à quelque chose de difforme qui ne me correspondait plus, dont je ne voulais pas. Mais qui pourtant m’enveloppait toujours, dont je ne pouvais pas et dont je ne pourrai jamais me débarrasser.
J’ai eu envie de fermer les yeux, de me recroqueviller et doucement attendre que le sommet de cette bulle se dépose sur mon crâne. Mais la chute de sa cloison fut si lente… Je voulais bien patienter un peu, bien sûr, mais hors de question de passer ma vie à cela.
Il est souvent dit qu’il suffit de vouloir pour pouvoir. C’est vrai. J’ai voulu me relever, me redresser. Je n’ai pas eu à faire d’effort. La vie attendait mon retour. Il m’a suffi de souffler doucement dans ce qui restait de cette bulle, en étant patiente et appliquée, afin de lui permettre de récupérer une forme décente. Jamais elle ne ressemblera plus à ce qu’elle était mais je suis fière de ce que j’en ai fait. De ce à quoi elle ressemble même s’il peut être difficile pour certains d’en saisir les contours.
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