Dame Citrouille
Les plus lues
de toujours
Des petites miettes de "poèmes" pour emmener les hurluberlus affamés avec moi dans mes aventures en de nouvelles contrées de mots !
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Défi
J'ai lu les participations des autres à ce défi et j'ai trouvé les résultats très surprenants et intéressants alors j'ai eu envie d'essayer. J'ai utilisé beaucoup de virgules (et même des parenthèses), donc c'est un peu de la triche, mais bon. C'était amusant à faire !
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Ce texte ("Naviguer sans vent") a été écrit dans le cadre du Concours Scribopolis n°7, sur le thème de l'Aventure ! J'ai décidé de le republier sur mon profil afin d'en garder une trace plus personnelle, mais je vous invite très fortement à aller découvrir les textes des autres participants, qui sont drôles, mélancoliques, perturbants, fascinants, rêveurs... Il y en a pour tous les goûts !
Voici le lien vers l'oeuvre qui contient tous les textes du concours :
https://www.atelierdesauteurs.com/text/2078239225/-concours-scribopolis-n-7---printemps-2022--l-aventure
Allez donc y faire un tour !
Si le lien ne fonctionne pas, tentez de visiter le profil de l'auteur "Scribopolis", vous trouverez facilement l'oeuvre du concours n°7, ainsi que toutes les autres éditions.
Merci de m'avoir lue !
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Défi
La Sorcière laissa retomber son couteau d’argent sur la pomme, qui éclata en deux parts égales. Les deux parenthèses refermées que le contour de chaque morceau dessinait perlaient déjà de jus. Une main tremblante les saisit avec délicatesse et les plaça sur le rebord de la fenêtre fermée. Il se faisait tard. Pourtant, derrière les carreaux sales, une petite lueur apparut dans la pénombre de la nuit qui arrivait. La lueur approchait, tremblotante, jusqu’à se transformer en lumière menaçante. La Sorcière frissonna et s’avança vers la porte de sa bicoque en grommelant.
L’Enfant-Soleil courait sur le chemin mal tracé qui menait jusqu’à la cabane de la sorcière. En tendant sa lanterne devant elle, Juni reconnaissait déjà ce que la Doyenne lui avait décrit : la bicoque minuscule et délabrée de la sorcière se découpait dans le crépuscule, encerclée par un ruisseau qui s’écoulait en fredonnant des incantations. Autour de la maison, de grosses citrouilles poussaient et leur belle couleur attiraient l’œil, surtout dans l’obscurité naissante. Un ponton de bois s’avançait sur le lac, très loin, jusqu’à se perdre dans les reflets de lumière. De l’autre côté du ruisseau, tout autour de la maison et du coin de jardin enchanté, une étendue marécageuse étalait sa désolation au regard. Juni sourit, bien malgré elle. Au milieu de ce coin de marais, la maison de la sorcière ressemblait à une île prête à s’envoler.
Alors que l’Enfant-Soleil levait son petit poing pour frapper à la porte, la Sorcière ouvrit en souriant.
— Je savais que tu viendrais.
Juni recula. La Sorcière ne ressemblait en rien aux descriptions des Anciens. Au lieu des crocs étincelaient des dents rondes et un peu usées de vieille femme. Une natte de cheveux gris remplaçaient les flammes des récits et ses ongles n’avaient rien de crochus. L’odeur qui s’échappait de la bicoque elle-même souhaitait la bienvenue au voyageur : les parfums de pomme, de cannelle, et de clou de girofle berçaient l’air de douceur.
— Entre donc et dis-moi pourquoi tu es venue.
— Je pensais que vous le sauriez aussi.
La Sorcière la regarda en plissant les yeux. Son sourire disparut. Juni baissa les yeux.
— Vous êtes notre dernier espoir pour repousser la nuit. A partir de demain, elle gagnera, minute par minute, un peu de terre. Le soleil finira par disparaître. La neige couvrira tout, ce sera le règne des ténèbres.
— Après de longs mois, le soleil à son tour chassera la nuit. Alors, tout vos fracas reprendront. Je ne vous aiderais pas. Vous devriez, comme moi, accueillir l’automne comme il se doit. Je sais de quoi tu as peur, petite. Tu as peur de voir aussi de la nuit au cœur de l’Enfant-Soleil.
En disant cela d’un ton sec, la Sorcière avait saisi les deux moitiés de pomme. L’une d’elle avait bruni au contact de l’air, alors que l’autre resplendissait encore, blanche comme le nacre et couverte de perles de jus.
— Quel morceau est le meilleur, d’après toi ?
Juni désigna sans hésiter le morceau juteux et appétissant.
— Jetterais-tu l’autre à travers les bois ?
Juni s’offusqua.
— Il suffit d’en faire de la compote ou une tarte ! Ce morceau peut devenir tout aussi bon.
La Sorcière sourit. Elle posa le morceau brillant sur la table.
— Pomme de lumière. C’est celle que tu croques à l’ombre d’un pommier pour échapper à la chaleur. Son jus coule dans ta gorge et tu penses au feu qu’elle nourrit sur ta peau. Tu te sens briller, tout s’échappe de toi, te voilà tournée vers le dehors. Tu participes à la musique et le soleil dépose à tes pieds un morceau de sa lumière et tu t’y baignes.
La Sorcière souleva le morceau bruni.
— Pomme de nuit. C’est celle que tu couves au fond d’une marmite, que tu caches comme un trésor. Sa lumière est invisible, elle pousse tout vers le dedans : la musique et le soleil, si bien que c’est en toi, cette fois, qu’il faut aller les chercher. Le froid du dehors, les morsures, les brûlures des gens qui passent : tu en es libérée.
La Sorcière ouvrit la fenêtre. La nuit s’étalait sur le lac et la lune brillait, grosse et ronde, au-dessus de l’eau. La vieille femme grimpa sur la table, enjamba le cadran de la fenêtre et sortit, suivie de Juni, inquiète.
— Tu peux avoir peur. Il est toujours effrayant de faire face à nos ombres. Pense aux citrouilles qui, tournées vers leurs entrailles sombres, jettent leur lumière dehors. Si elles sont si rondes et si lumineuses, c’est parce qu’elles regardent toujours vers leur nuit. Crois-tu que le soleil soit différent ?
Au bout du ponton de bois devant lequel elles se trouvaient, la lune formait un chemin de lumière tremblotant. La Sorcière plaça une moitié de pomme de chaque côté du ponton.
— Maintenant, plonge dans ta nuit, ordonna-t-elle.
L’Enfant-Soleil frissonna et courut sur le bois en répétant dans sa tête : « Pomme de lumière et pomme de nuit… »
L’eau se fendit en deux, entre reflet de lune et ténèbres du fond et accueillit l’Enfant-Soleil comme une pomme dans un panier d’osier.
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Défi
Mon interprétation de mon défi "A nos forêts", pour la journée internationale des forêts ! (21 mars 2022)
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Par la fenêtre, délimité par les immeubles, je vois un carré de ciel qui n'appartient qu'à moi.
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L’ennui me fait prononcer des formules magiques, je n’y peux rien. Tenez, un matin de brouillard, je me promenais au hasard dans la forêt silencieuse. La neige craquetait sous mes pas qui transformaient les flocons en étincelles. Croyez-moi. Les fauvettes et les merles valsaient pour se réchauffer. Par ennui, je m’approchai de leur danse mystérieuse. Comme tous les oiseaux, ils voulurent garder leurs secrets et leurs promesses : les voilà qui s’en vont zinzinuler ailleurs. Je contemplai un instant les messages codés que leurs pattes légères avaient tracées dans la neige. Je tentai de les déchiffrer. – ABRACADABRA ! J’espérais, avec cette formule, percer le secret des oiseaux babillards. Le présage resta impénétrable mais j’aperçus aussitôt, dans le coin de mon œil (le coin des fantômes, vous savez bien), un éclat bleu de nuit et d’étoiles. Je tournai vivement la tête. Là, dans la neige, se tenait un étrange personnage : enveloppé dans un manteau cobalt et scintillant d’étoiles brodées, le visage à moitié dissimulé sous un bonnet rouge en forme de cloche, il se tenait droit dans ses bottes cramoisies, avec un sourire en croissant de lune. Je pouvais dire à son menton froncé qu
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