NeelaArwan
Ecrire me procure du bonheur, un bonheur identique à celui de se sentir vivant. Dès que je commence à écrire, des images se créent puis prennent vie dans mon esprit. Mes doigts courent sur le clavier pour ne rien oublier de ce que je vois. Les scènes défilent et s'organisent, se font et se refont à chaque fois que je change un vêtement, un décor ou encore un dialogue.
Je suis une caméra à l'affût du meilleur angle, de la meilleure prise de vue, du meilleur scénario. Je ris souvent aussi, alors mon mari me regarde comme si j'avais deux têtes et me dit : tu fais encore dire des conneries à tes personnages. Du coup, je ris encore plus et comme il a beaucoup d'humour, je ne peux m'empêcher de lui faire partager.
Vous l'avez bien compris écrire, c'est une autre façon de respirer.
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Œuvres
Quand elle est venue dans votre chambre, à maman et toi, je n'étais pas là. Clouée au fauteuil de ce train qui me ramenait de la capitale, je priais avec mes larmes afin de pouvoir te voir, juste une dernière fois. Le soleil se couchait à croire qu'il annonçait le crépuscule de ta vie. Je voulais être auprès de toi, mais c'est elle qui est arrivée en premier, te murmurer à l'oreille que ton âme devait la suivre. Pour t'emmener où ? Dieu seul le sait.
Le temps n'a rien fait. Trop occupé à poursuivre son chemin comme le lapin d'Alice clamant de son silence qu'il est en retard. A nous bercer d'illusion quant à l'issue de ce voyage.
Quelle cruauté. Quelle égoïsme. Tu l'as préférée. Pourquoi ? La beauté de son apparence ? Sa voix peut-être ? Un musicien sait reconnaitre le talent d'une sirène quand il entend son chant, n'est ce pas ? Et toi papa, tu es cet artiste. Dans tes mains les notes me parlaient, me racontaient des histoires, parfois bien tristes, parfois plus gaies. Je me rappelle de quelques moments précieux, rien qu'à nous. Ceux où le héros devient un homme et partage avec les siens la douceur de la vie.
Notre vie.
Mais c'est elle que tu as choisi, la belle dame, l'allégorie. Ta tête reposée sur son sein, embaumant les fleurs flétries. Je pourrais la haïr, la détester. A quoi bon, elle fait partie du cercle de la vie.
Une seconde, j'ai préféré l'espoir. Il m'a déçu. Sa traitrise nous a faits bien plus de mal que la faux aiguisée de l'infâme. Sur l'autoroute de l'enfer sans état d'âme.
Puis le temps nous a prévenus que la dame attendait sur le seuil de ta porte. Pas de réponse à nos appels insistants. L'espoir avait fui dans la nuit sombre aussi vite que le vent.
Tapis dans l'ombre, elle t'observait, avide arachnide. Dans sa toile, ton papillon battait de ses ailes écorchées. Tu as vu son visage et tu t’es en allé.
Trop tard, bien trop tard, le moteur encore essoufflé de sa course, nous avons couru pour la retenir de t’emmener. Les cris, les larmes, rien n’y a fait. Tu l’as suivie et j’en souffre. Ma main n’a pas pu t’attraper.
Nous nous reverrons, madame, car un jour, tu viendras me chercher. Tu prendras aussi mon âme dans tes filets et me donneras la carte que tu as gardé pour retrouver le héros que j’ai tant aimé.
A mon père….