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Ojoo

Pays de la Loire.
Ojoo
"Lové au fond d’une couverture blanche, l’enfant s’agitait sous les cris qui parcouraient la chambre. Sa mère, en proie aux douleurs d’un accouchement difficile tenait le lit aux côtés de ses gens et du guérisseur dont les traits tirés n’annonçait rien de bon."

Ce texte peut contenir des extraits de violence physique, psychologique y comprit sur le suicide (c'est très léger). Ces chapitres sont annotés d'étoile au début, pour ceux qui souhaiteraient les éviter ;)
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Un petit texte qui me servait autrefois de prologue à un vieux roman. Quoiqu'il soit aujourd'hui désuet, je le trouvais joli et intéressant... :)
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La clarté, la matérialité, les sens, tous sont à l'affût, et puis, calmement, tous se taisent. Aucun d'eux ne peut ignorer l'appel du néant, celui qui couvre vos paupières, vos peurs, vos envies, vos pensées.
C'est un nouveau monde, de nouveaux sens, vous n'y êtes pas seul. Ce monde ne vous appartient pas, il existe dans votre coeur, et vous prenez conscience de votre existence dans celui des autres. Ce monde noir pourrait représenter le non-être, le néant, l'abîme si vous écoutiez votre raison. Et pourtant, il s'agit d'une autre chose, d'un mensonge, du grand mensonge. Celui qui abuse vos sens et votre jugement pour ne rien laisser paraître. Il est des choses cachées qui aiment le rester.
Laissez-vous abandonner et entraîner, ce monde est le nôtre, nous y avons tous vécu avant d'être catapultés dans cette réalité matérielle et mensongère.
Alors que vois-je lorsque je ferme les yeux ? Rien, rien qui puisse être traduit par des mots, fermez-les et vous comprendrez.
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Ojoo


La route s’annonçait longue et semée d’embuches, Albert le savait bien et ne s’y ferai pas prendre. Il pensa tristement à ses camarades qui tomberait en route. Un long baillement s’arracha de sa bouche féline révélant de grand crocs acérés.

Il était l’heure songea-t-il, il ne pouvait plus repousser, ou peut-être encore un peu. Il reposa son museau sur sa confortable patte et ferma brièvement les yeux. Ses oreilles se dressaient invariablement au passage de chaque voiture. Le soleil chauffait le piedestal sur lequel il s’était installé depuis le début d’après-midi. Le muret qui formait son trône se retrouvait peu à peu à l’ombre, il ne pouvait plus repousser son départ. La désagrable sensation de celle-ci se propageait déjà, engourdissant peu à peu son corps.

Bien malgré lui, il dut donc se lever, ce qu’il fit en arquant ses pattes avant. Son corps formant une demi-lune, étirant sa divine fourrure. D’un pas souple, il sauta pour atterir en douceur dans une herbe fraichement coupée.
Les vils humains qui le gardait captif ne s’appercevrait même pas de son absence pensa-t-il farouchement. D’une démarche rapide il entreprit de suivre le trottoir en empruntant lorsque cela était possible, diverse cachette à l’abrit des regards. Son corps se tendit le stoppant net dans sa marche, ses pupilles se rétractèrent, un prédateur. Albert le savait, il les connaissaient bien. Elles sortaient souvent en nombre rendant ses escapades difficiles. Trois feuilles mortes dansaient ainsi devant lui, le nargant au gré des coups de vent.

Il devait agir vite, et sans hésitation il sauta sauvagement sur la première l’applatissant au sol. Elle ne se relèverait pas tout de suite, assomée comme elle devait être. Il fut prit en traître par une quatrième feuille se soulevant soudainement. D’une cascade parfaitement maîtrisé, il glissa sur le dos et griffa sauvagement l’impertinente.

Le bruit d’une voiture le redressa soudainement sur ses pattes, il regarda le géant de fer écraser tout ce qui lui baraît la route. Il ne fallait pas s’attarder ici songea-t-il, qui sait quand l’une de ses feuilles se réveillerait ? Reprenant sa démarche féline, il sauta d’un bond formidable sur un muret et continua sa route le long de celui-ci. Il n’était plus très loin, mais ses coussinets se frottèrent à la pierre chaude. C’est ce qu’il redoutait le plus, il ne pourrait le combattre bien longtemps.

La douce chaleur faisait languir son corps, il ne pouvait y résister, il devait s’y résoudre. Lovetant sa tête au creux de son ventre, il fit une seconde sieste. De nouveau l’ombre fit une apparition sournoise tirant Albert de ses rêveries. Il continua sa route nonchallent, trônant sur son fier muret de pierre. Il atteignit le croisement et se laissa glissa vers le bitume brûlant. Son objectif se tenait sur sa droite, confiant en sa réussite, il avança déterminé vers son objectif.

Un humain ! Il y avait un humain en face de lui, sur sa route ! Il devait l’éviter, il ne les connaissaient que trop bien. Ses compères lui avait raconté les histoires dramatiques des humains “ruelles”. Sans qu’il ne puisse réagir, la main s’abbatit avec force sur sa tête, et entreprit de lui caresser le corps. Abasourdi, Albert ne put s’enfuir, il commença alors à ronronner avec force, envoyer sa tête valser contre cette main.

Ils gloussaient et parlaient un étrange dialecte, c’était finit, il aurait voulu fuir mais cette main l’en empêchait. Sa tête continuait de la heurter, puis elle disparu laissant un grand vide. Albert les regarda continuer leur route, ébahi par sa propre chance. Il voulut les suivre pour les espionner d’avantage, mais la réunion importait plus, il reprit donc sa route.

Evitant le trottoir, il fit un détour par son bosquet préféré, mais il ne s’attarderait pas ! Ca non, Albert était fier d’arriver à l’heure. Et puis, après-tout, il n’était pas si tard, une sieste ne pouvait être mauvaise dans un si bel endroit. S’étendant de tout son corps sur la terre fraîche, il entreprit de fermer les yeux.

L’odeur d’un de ses congénères le réveilla en sursaut, prêt à se battre, il se ravisa soudainement.
— Ah ! Mathilda, tu es là ! Dépêchons-nous, ils doivent nous attendre.
La principale intéressée, blanche comme les neiges le regarda de ses deux grand yeux noisettes avant de se tourner sans répondre.
— Bah ! Tu es toujours aussi méprisante, vas-t-en veille pie ! Puisque tu ne veux pas partager ta route avec moi.
Il se suivèrent donc l’un et l’autre à un chat de distance. Enfin ils arrivèrent, l’entrepôt était déjà bondé et la discussion avait commencé.
S’asseyant dans la cagette qui lui était désigné, Albert écouta le chef de séance faire le silence.
— Mes amis ! Camarades ! S’il vous plaît, écoutez ce que j’ai à vous dire.
Il reprit plus calement.
— Comme vous le savez tous, les humains ont prit le contrôle de notre planète et de nombres de nos congénères. Nous nous sommes réunis ici pour que tout cela cesse ! Leurs caresse et croquettes durent depuis trop longtemps déjà !

Une nouvelle qu’Albert ne connaissait pas pris la parole.
— Mais qui nous nourrira ? Demanda-t-elle, timidement.
— Nous nous nourrirons nous-même ! Les rats ne manquent pas, et les oiseaux non plus ! Oubliez les caresses et autres croquettes, la Gloire des chats est éternelle ! Demain, nous dominerons le Monde !
Il marqua une pause, regardant l’assemblée d’un regard de braise, rougeoyant de détermination.

— Mais demain, pour l’instant, faisons la sieste.
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L'assemblée jusqu'ici fébrile s'agite soudain. Les lieutenants hurlent des ordres qui se répercutent à travers leurs sergents.
-- Chargez le tube à biscuit ! Et grouillez-vous l'inspiration est bientôt-là, hurla le commandant depuis son poste.
-- MONSIEUR ! On a oublié le café !
-- Et qu'est que tu veux que ça me foute ?! Trouve moi ce putain de café au lieu de brailler !
Le pauvre homme sortit paniqué, ses jambes menaçaient de le lâcher. Elles tinrent bon jusqu'au poste de contrôle du système de refroidissement primaire.
-- Le café ! dit-il essouflé.
Aussitôt les ingénieurs se mirent au travail, les pompes s'allumèrent dans un bruit de ferraille et ronronnèrent pour emplir les tuyaux d'un café brûlant.
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Ojoo

Les vagues se jetaient contre les pierre grossièrement entassées de la digue. Un soleil cristallin se reflétait sur la mer calme qui agitait par moment les chaloupes du port. Les murs érigés par les Savants des centaines d’années plus tôt continuait de protéger les embarcations des tempêtes. Ils formaient un arc de cercle percé en son centre, avec juste de quoi laisser passer les grosses galères des marchands qui venaient des Terres du Sud. Remorquées jusqu’au port, ils déchargeaient leur marchandises, des étoffes de soie d’une qualité médiocre, des esclaves capturés ci-et-là pendant leur traversée. Malgré l’imposante stature du port de Rourque, c’était bien là tout ce qu’il leur restait, car les Savants étaient partis. Il ne restait que les murs des hautes bâtisses qui culminaient au-dessus de l’île, et le port. Les portes de la forteresse, fermées, n’avaient jamais pu être ouvertes, ni même égratignées, aussi les villageois vivaient de ce qu’ils avaient. Pas que cela les rendent malheureux, ils jouissaient d’une vie calme, les quelques chèvres et moutons de l’île donnaient de quoi s’habiller l’hiver, et tout était bien.

Comme tous les jours, le port était bourdonnant, toute la jeunesse en âge de travailler y était et ramait à bord de leurs chaloupes, évidait le poisson, ou rapiéçait les voiles. La besogne était dure, et les récompenses manquaient parfois à l’appel, mais aucun d’eux n’eurent jamais à se plaindre de la soif ou de la faim. Rebâtir sans cesse après les tempêtes était harassant, et voir ces haut murs tenir face au temps faisait rêver les villageois. Athan louvoyait vers la berge et évitait avec adresse les bas-fonds qui avait emporté plus d’un bateau. Il abaissa la petite voile, et rama jusqu’au sable, ou la chaloupe vint s’affaisser. Il tira davantage sur la proue de son embarcation, et au prix d’un râle, il la laissa retomber sur la plage. Les courants traîtres et les rochers qui affleuraient l’eau dissuadait la plupart des marins, mais Athan aimait à venir ici. Pas pour le sable qui y était grossier, ni pour les bancs de boissons qui sinuaient non loin du rivage, mais pour une fissure. Fine, si fine qu’il devait accepter de s’érafler le visage chaque fois qu’il s’y engouffrait. Le ventre rentré, la tête de profil, il s’y glissa, se contorsionnant du mieux qu’il put pour avancer. Le corps serré, il pouvait à peine respirer, il devait user de tout son corps pour forcer son passage à travers l’étroite roche. Il s’extirpa enfin pour se retrouver dans une grande cavité. Il tira sur son pied qui était resté coincé dans la fissure et perdit l’équilibre quelques instants. La mer s’engouffrait depuis les sous-sols et se déversait jusqu’ici. Un pont de pierre reliait la caverne à l’autre côté de l’eau. C’était la pierre des murs, la pierre des Savants, les bâtisseurs des légendes. Athan continua sa marche tranquille en essayant de ne pas penser à la brûlure des roches qui avait gratté la peau de son visage. Il entama l’ascension, de l’interminable colimaçon. Quatre fois, il dut s’arrêter et reprendre son souffle tant les marches donnait cette illusion d’être interminables. Il vit enfin la porte de bois, il la fit pivoter pour dévoiler l’intra-muros de la forteresse. Les pavés immaculés lui firent fermer les yeux l’espace d’un instant. Il n’était jamais allé plus loin, l’endroit dégageait une autorité tacite et tenace. Les hauts murs de la citadelle ne souffrait d’aucun mal, aucun qui ne puisse exister en ce monde, et Athan sentait le poids des années, de la sueur, du sang et des vies qui avaient été données pour bâtir. Les pierres brûlaient ses pieds sans qu’il ne s’en soucis, bien trop absorbé par ce qu’il y avait à voir. La grande porte s’ouvrait sur un escalier démesuré, ou deux galères auraient pu se tenir, et lui se tenait là, seul face à la demeure des Savants. L’immensité pénétra son esprit tandis qu’il restait immobile, aveuglé par la lumière scintillante, éblouissant les yeux du non-initié. La Connaissance déferlait sans qu’il ne puisse la saisir, désespéré à l’idée de perdre le Savoir, il refusa de bouger, restant immobile des heures durant. C’est n’est qu’à la nuit tombée qu’il comprit, si celui qui contemple les abysses se voit observé à son tour, alors celui qui contemple le soleil se voit privé de la lumière à tout jamais.
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Azelyr plongea une main inquisitrice dans sa bourse, quelques améthystes, un diamant qu’il conservait précieusement, des morceaux grossiers de calcaire et de craie. Sa prise se raffermit au toucher d’une sédimentation particulière, la picrite. Il en préleva un bout qu’il émietta directement de ses doigts calleux. Une brise d’été soufflait sur les rivages du ruisseau ou il s’était arrêté, il ressortis la picrite en se cachant des caresses estivales. À son tour, et comme pour imiter le vent, il fit ballotter les brindilles entassées d’un souffle brûlant. L’herbe séchée s’embrasa, et la brise se chargea du reste. Il se débarrassa de sa robe de chanvre trempée par l’orage qu’il avait traversé la veille, avant de s’installer en chien de fusil auprès du feu.

Des arbres centenaires s’étalaient, couchés devant lui, déracinés par la violence du vent. Ils avaient emporté un morceaux de la berge avec eux, si bien que l’eau avait envahit le chemin, ou du moins, ce qu’il en restait. Le sol s’était battu toute la nuit, et conservait la trace des combats menés. De grandes cicatrices longeait les racines des arbres retournés, les troncs, branches, feuilles, arbustes jonchaient le sol rocailleux. L’humidité s’y était infiltrée, achevant de transformer la route en bourbier dans lequel Azelyr s’était enfoncé la nuit dernière. Ce dernier soupira pour lui-même, il grelottait malgré le soleil et son feu, une terrible magie avait été pratiquée ici. Ce n’était pas seulement le sol qui avait été bouleversé, tout était sens dessus dessous. De la glace persistait sur le rivage et les champignons se plaisaient sous un soleil de plomb, de nouvelles pousses, mortes, continuaient à pousser. Quoi qu’ai été le sortilège pratiqué ici, la terre, les cieux et l’eau en garderaient trace pour les années à venir. Serrant la picrite au creux de sa main, il inspira pour se réchauffer lui-même, puisque les flammes ne pouvait plus rien pour lui. Ces dernières dansaient, bleus, vertes, rouge, le feu lui-même était perturbé. Quelle chose pouvait-être suffisamment infâme pour embrouiller les éléments, Azelyr se laissa emporter par le sommeil qui guettait depuis son ascension.

D’autres choses guettaient dans ces bois torturés, installé dans la plaie béante, ouverte et toujours saignante, Azelyr dormait. Était-ce les ténèbres de son sommeil, ses rêves tourmentés par son ignorance passée, ou bien l’infection née d’une blessure ouverte ? Il fut saisit à la gorge par une ombre qui rôdait, déchaînant la fureur du maître des lieux sur le voyageur impudent, sur celui qui osait s’aventurer dans une demeure endeuillée. Il ouvrit les yeux avec un sourire faible, n’avait-il donc rien appris de ses erreurs ? Serrant fort une améthyste dans sa main, il la leva, le bras tremblant sous l’effort. Elle se brisa comme du verre, les particulières stagnèrent, scintillantes, miroitantes, reflétant le soleil couchant dans une vague d’argent. Le feu perturbé fut rappelé à ses devoirs, la glace invoquée, liquéfiée, et les arbres morts retournèrent à la terre qui reprit ainsi son dû. Les ombres lâchèrent le mage qui reprit son souffle dans une respiration saccadée. Était-ce ici ses derniers efforts, il avait déjà tant donné pour soigner ce mal qui rongeait les terres d’Arcandor, harassé par la tâche de son voyage, par la culpabilité de ses fautes passées, il céda à l’inconscience qui s’empara de son esprit.

Ce fut un écureuil qui déposa le gland du chêne au pied du mage, et le cerf effarouché qui laissa ses bois. Le maître des lieux, dont la blessure béante avait été refermée par le dernier sort d’Azelyr s’avança d’un pas doux. Personne ne pouvait l’apercevoir sans devenir fou, il n’obéissait à aucune loi, sa forme n’avait rien de tangible. Croiser une entité telle ne pouvait que mettre le désordre au plus profond de votre âme, l’homme ne pouvait s’approcher d’une telle Complexité. C’est donc lorsque l’âme fut prisonnière de l’inconscience que le maître s’approcha. Il insuffla la vie, tissa le Lien pour retenir celle qui fuyait le corps du mage. Un sourire faible se dessina sur les lèvres du sage, qui ne fut pas assez stupide pour regarder le maître des lieux.
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