Recueil de poème sur des thèmes en tout genre.
J'espère qu'ils vous plairont.
Bonne lecture ;)

Quatre mots sur un papier peuvent-ils faire basculer la vie de quelqu'un ? Andrea García est sûrement le parfait exemple.
Depuis que sa vie est devenue un chantier inachevé, Andrea n'a plus la place pour les sourires. Elle doit jongler entre les cours, sa famille et sa passion afin d'oublier les sentiments qui la rongent. Un équilibre fragile qu'elle ne peut se permettre de détruire. Car, elle sait que la vie ne tient qu'à un fil.
Mais comment pouvait-elle prédire que son papier perdu au milieu de vieux chewing-gums, au fond de sa classe d'espagnol allait être trouvé par quelqu'un ? Comment pouvait-elle savoir qu'un jeu allait s'installer avec son correspondant ?
Quelques mots peuvent changer le cours d'un vie...

Merci pour ce super défi ! Cela me donnerait même l'envie de l'approfondir...

"Ma bien-aimée,

Je n'ai quelques minutes devant moi pour vous écrire. Je sais que le temps doit vous sembler terriblement long, mais ici, le temps c'est notre ligne de survie.
Nous sommes le Mercredi 15 Novembre 1916 et à Verdun, même le mot "Enfer" n'est pas à la hauteur. Je ne saurais vous expliquer la dureté et la violence au front. L'humanité a presque déserté certains d'entre nous.
Nous n'avons jamais connu pire douleur physique et psychique. Je ne me rappelle plus de ma dernière nuit de sommeil. Peut-être était-ce mardi dernier. Je ne me souviens même pas de l'odeur de mon savon, ni de la sensation de l'eau chaude sur mon corps.
Dans les tranchées, les cadavres s'accumulent et leur odeur est devenue tellement insupportable que la nourriture en a même pris le goût. Nous n'avons ni le temps, ni l'espace pour les enterrer le plus dignement possible, malheureusement. Les corps gisent dans la boue, tout comme nous. Mais, ils ne ressentent plus le froid et la pluie. Je ne souhaite à personne de voir ce que je vois sans répit.
Mon ami Jean est tombé dimanche au combat; une balle en pleine tête. Et votre jeune neveu, François, est dans un sale état. Il a marché sur une mine aujourd'hui: j'espère qu'il survivra. La nuit prochaine sera décisive.
Le dernier assaut m'a coûté mon oreille gauche et trois doigts, heureusement de la main gauche. Ma blessure à l'oreille s'est gravement infectée. Les médecins disent que mon état risque probablement de s'aggraver. Dois-je comprendre que pour moi aussi les prochains jours vont être décisifs?
Je n'arrive plus à trouver les mots pour décrire toute cette horreur. Comment pouvons-nous accepter cela? Je me le demande bien. Nous avons arrêté de compter les corps tombés au combat: ils sont beaucoup trop nombreux et nous n'avons plus assez de force pour encaisser autre chose que les balles et les mines.
Partout où nous passons, il n'y a que la mort et la souffrance des quelques survivants. Je ne peux pas croire qu'on puisse revivre encore quand tout sera fini. Je ne peux m'arrêter de penser que c'est peut-être la dernière fois que je vous écris.
Dès que mes yeux se ferment, je me vois en haut de cette pile de cadavres. Et j'en ferai sûrement parti à cause de ma blessure.
Je me suis fait un ami. Je l'ai appelé Bran: c'est un rat. J'espère qu'il ne me mangera pas ma ration de pain. J'espère que je ne commence pas à délirer. Qui peut devenir ami avec un rat pendant la guerre à par un soldat fou? En ce moment, le froid m'envahit des mains au coeur me consumant à petit feu. Mais je veux absolument finir cette lettre. Je suis désolé pour mon écriture tremblante, les ratures et les traces de boue séchée.
Je dois avouer que nous perdons peu à peu espoir de retrouver un jour une liberté quelconque. Nous souffrons tellement que nous nous demandons combien de temps on va pouvoir encore résister et se battre. Nous n'avons que trois mots à la bouche: survie, morts et liberté.
Si seulement je pouvais entendre votre voix, je saurais que j'ai encore peut-être une chance de vous revoir.
Je dois vous laisser. Je ne peux risquer de plus écrire d'autant que j'arrive sur la fin de mon crayon. Ce sera donc ma dernière lettre avant la fin.
Embrassez notre fille, Marie, et dites-lui que je l'aime de tout mon coeur. Et dites à Charles, que je compte sur lui pour veiller sur vous deux. Il est l'homme de la maison maintenant. Il saura vous protéger comme moi je l'ai fait avant lui.
Et vous, sachez que je ne vous oublie point. Vous resterez pour toujours dans mon coeur. Dans l'espoir de vous revoir un jour.

Jacques"

KL.Phoenix

" Chère moi,

Peu importe le jour ou les circonstances dans lesquelles tu te souviendras de cette lettre cachée sous cette fameuse latte de parquet. Je ne veux pas que tu oublies... toutes les sensations que t'as procuré l'écriture de cette lettre. Je ne veux pas que tu omettes de prendre un moment pour penser et réfléchir. Je ne veux pas que tu arrêtes de te lever chaque jour avec un sourire et de te coucher chaque nuit la tête emplie de tes rêves et passions, que j'espère tu n'as pas abandonné.
Il est probable que lorsque tu liras cette lettre, les choses pour lesquelles tu te battais auront changé. Mais peu importe, souviens-toi de ton véritable but. Ne fonce pas tête baissée, ne cède pas à la moindre difficulté ou à des tentations dangereuses.
Je veux que tu rappelles, chaque jour, qu'une épreuve ne devient un échec que lorsque tu as décidé que cela le serait. Toi, personne d'autre. Et n'oublie pas... un échec n'est jamais une mauvaise chose. C'est justement ce qui forme les meilleurs Hommes.
Je veux que tu sois heureuse le plus souvent possible. Que tu délaisses toutes ces choses néfastes et toxiques derrière toi. Que ce soit un objet, un lieu, une personne ou même une pensée... rien ne doit t'empêcher d'exister.
J'espère qu'à l'heure où tes yeux se poseront sur ces mots, tu seras toujours maître de toi, de ta vie. Que tu n'auras pas abandonné ce en quoi tu crois.
J'espère que tu auras vite compris ce que vivre signifie vraiment. Que le temps, ce n'est pas seulement de l'argent mais aussi un mélange de sentiments et d'actions. Que le temps est précieux et qu'il s'écoule bien plus vite que ces grains de sable dans le sablier sur ton bureau.
Ecoute toutes les choses qui t'entourent: la pluie, le vent, le chant des oiseaux et surtout ton corps. Parce que si tu effaces les paroles que te murmure ton corps, tu seras bien vite perdue dans ces eaux sombres et troubles qu'on appelle Enfer.
Je ne veux pas que ta matûrité te fasse ignorer l'enfant qui sommeille en toi, celui qui, en partie, t'écrit aujourd'hui. J'espère que tu as gardé cette boîte à musique, celle qui était sur l'étagère en bois blanc. Je me rappelle cette douce mélodie qu'elle dégageait à chaque fois que je l'ouvrais. Je l'aimais beaucoup, toi aussi ?
Je veux que tu n'oublies pas tes origines, celles qui t'ont élevé jusqu'au sommet. Celles qui t'ont permis de te lever même lorsque tu ne t'en pensais plus capable. Remercie chaque jour les personnes encore présentes à tes côtés, celles qui t'ont donné des leçons et appris la vie. Celles que tu as sans arrêt pardonné et celles qui t'ont rabaissé. Juste un sourire, un mot suffisent.
Une dernière chose importante qui me semble nécessaire de te rappeler cher moi. Je ne veux pas que tu oublies tes espoirs, tes désirs et tes rêves qui peuvent se perdre en chemin.
Je veux que tu arrêtes de penser que tu vaux moins que les autres. Si c'est le cas, abandonne ceux qui te donnent ce sentiment. Et n'oublie pas que ce qui te rend fort, c'est ta capacité à t'adapter sans perdre de vue ta nature et tes valeurs.
Vis ma chère moi. Vis comme j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui. Vis comme je n'ai jamais vécu."

KL.Phoenix

Pour ce défi, j'ai utilisé la chanson "Mercy" de Shawn Mendes.