Donald Tiger
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Œuvres
Alors que Shansim s'est infiltré dans la maison de son professeur de magie aqueuse pendant un de ses voyages, un accident mêlant l'héritier du roi provoque la mort de la femme du mage, la seule sirène d'Eresia. Cachant leur forfait, Shansim apprend que son camarade de forfait est mort noyé, un mois après la mort de la sirène, et alors que le mage d'eau le plus puissant du royaume est désormais introuvable. Le seul moyen de le neutraliser ? Trouver la seule faiblesse de l'eau. Mais Shansim y parviendra-t-il avant de subir le courroux du maître ?
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Défi
Vêtu d’un long manteau vermeil sur une tunique blanche et des moufles aux mains, le souverain des terres glacées du nord de l’Italie avait à peine la trentaine et pourtant, la démarche trainante des vieillards qui portent sous eux le fardeau des ans. Son visage paisible avait la pâleur des cadavres des compagnons du commandant Giacomo Fazatti, massacrés plus tôt, jugés trop faibles après leur privation de nutrition dans les geôles du palais. Au fil de son chemin, les candélabres disposés de part et d’autre du tapis rouge qu’il empruntait s’éteignaient comme sous l’effet d’un terrible blizzard, et la traine de ses pas était couverte d’une épaisse couche de givre qui alourdissait le tissu rouge. Il s’arrêta devant Giacomo et son regard gela son coeur de la volonté qu’il avait de se jeter sur lui (on leur avait libéré de leur chaîne avant de les mettre à table). L’empereur était un dieu pour son peuple, et Giacomo saisissait maintenant pourquoi.
D’une voix à peine plus élevée qu’un murmure de géant, il déclara : « On m’a dit que vous veniez en mes terres pour nous conquérir. Si je vous libérais tous, commandant, diriez-vous à vos supérieurs de tenter ne serait-ce que de nous retrouver ? »
Giacomo s’éclaircit la gorge au-dessus de son gosier plein et dit avec franchise, car son franc-parler était une des raisons de son autorité sur le commun des hommes : « J’ai passé près de deux semaines ici d’après les commentaires de vos soldats, et j’ai eu l’impression d’y avoir séjourné depuis deux mois, tant la rigueur du temps a éprouvé mes muscles pourtant solides de vétéran de grandes guerres, sans doute inconnues de vous.
— Voilà une fort bonne réponse, approuva l’empereur. Mais il n’en est pas toujours ici en nos terres, et votre survie suivie de votre faste présent y sera pour beaucoup cette année. Observez en silence, je vous prie, le secret de notre prospérité. »
Giacomo observa sans doute, mais il ne put s’empêcher de crier et pleurer de désespoir et de rage, tant l’horreur de ce qu’il vit lui mit les nerfs en rade. Chacun de ses vingt quatre hommes survivants éprouva le toucher froid de la main de l’empereur - il avait retiré ses moufles, dévoilant une main plus blanche que la neige au plus profond de l’hiver - et congela sur place, vidé de toute chaleur. A la fin de son massacre, l’empereur remit ses moufles et traina avec l’aide de ses gardes Giacomo sur une des tours du bâtiment, d’où on pouvait voir le paysage à des kilomètres à la ronde. Il retira à nouveau ses moufles et les posa sur le mortier. Le sol, les murs puis finalement le château perdirent toute trace de froideur, et même le vent qui fouetta les joues salées de Giacomo était d’une chaleur printanière. Il se baissa et cueillit une tulipe qui s’épanouissait entre ses jambes, dans une crevasse du sol.
Les couleurs qu’avait gagné l’empereur durant son faste macabre se perdirent avec l’hiver, et il retrouva son teint blafard d’avant ses meurtres. « Vingt-quatre hommes pour vingt-quatre semaines. Il y’a longtemps, j’ai demandé à nos dieux de me permettre de sauver notre peuple de l’extinction en ces terres gelées. Ils exaucèrent mon voeu, mais scellèrent tout l’hiver en mon âme, faisant de moi le garant du printemps pour mes contemporains. Mais je ne pus contenir ce si grand froid en moi, et relâchai la moitié, faisant du temps ici un hiver classique. Après leur avoir demandé comment donner le printemps à mon peuple, il m’ont dit que seule la chaleur d’une âme humaine pourrait me permettre de donner de vertes couleurs à mon territoire durant une semaine, douze pour une saison et vingt-quatre pour le double. Il m’arrive parfois de me demander si je suis trop cruel, mais je vous ai mené jusqu’ici pour que vous me donniez votre réponse car je sais, d’après ce que j’ai entendu de vous des autres et de votre propre parler, que vous êtes un homme de vérité. Je voudrais que vous transmettiez ma pensée au reste du monde, afin que devant les dieux et les hommes je sois jugé. »
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Défi
« Pourquoi à chaque fois c’est toi qu’on choisit pour le pire, Léo ? »
À cela, Léonard ne sut quoi répondre. Izobel ne cachait pas ses larmes, chose rare.
« Jamais deux sans trois, dit Léonard en lui souriant.
— Pardon ? Dit-elle, perdue.
— C’est la troisième fois que je te fais pleurer, Iz.
— Enfoiré de Marcus », grogna-t-elle. Derrière elle, les survivants de la batailles, hagards, étaient un peu en retrait, pour leur laisser cette intimité nécessaire aux ultimes conversations. Deux cent mètres derrière Léonard, la faille entre ce monde et Fantasma béait, pourpre et blanche, pulsante d’énergie infinie, promesse de chaos si quelqu’un ne se dévouait à la fermer. Quelqu’un avec le pouvoir d’une divinité.
« Même mort il continue de me casser les couilles, dit Léonard en repensant à Marcus, son sourire démentant la dureté de ses propos.
— Et de toi, qu’est-ce que je vais garder ? Grogna Izobel en le frappant le poitrine. Dis-moi, de quoi ? »
Elle le frappa, encore et encore, jusqu’à s’épuiser, l’étreindre, sangloter de plus belle. Léonard la saisit par la taille et l’enlaça à son tour. Depuis dix ans qu’il était devenu djinn, il n’avait jamais eu aussi peur qu’à présent. Il avait été déjà une fois à la place d’Izobel. Il avait perdu la fille qu’il aimait. Quelques années plus tôt, Melinda s’était lançée dans une guerre futile dans l’intention de le venger, certaine que Léonard était mort pour de bon, comme beaucoup. Marcus, John, avaient essayé de l’arrêter. Elle n’avait rien voulu comprendre, et quand Léonard apprit sa mort, il mourut dix fois encore de l’intérieur. Son monde était devenu ténèbres.
Jusqu’au jour où il rencontra Izobel.
Son sourire, sa pureté de coeur, ses colères, ses hésitations, son amour naissant pour lui, il avait été attentif à tout cela, et à bien plus. Elle lui avait raconté comment elle avait tué son père, qui avait essayé de la violer. Comment sa mère, la redoutée Lianna, lui avait confié qu’elle n’était pas sa fille, juste une expérience de laboratoire. Léonard l’avait formée, lui avait apprise à refaire confiance aux autres. Des kilomètres les séparèrent plusieurs fois, ils avaient toujours gardé le contact. Elle était allée jusqu’à se lier par le sang à lui, pour empêcher qu’il ne meure un jour pour de bon. Léonard avait pu rompre le sort, ce qui les avait séparé.
La Saison de la Fin s’en était venue, le retour des entités les plus anciennes et les plus puissantes qui aient arpenté le monde, et Léonard et elle furent à nouveau réunis par le destin. Léonard avait failli se faire emporter par Thanadès, c’est le souvenir d’Izobel qui le libéra du maléfice, l’emmenant à défier un Primarque, chose qu’il ne se serait jamais cru capable quelques années plus tôt.
Et tout se terminait peut-être ici.
Comme si elle avait lu dans ses pensées qui virevoltaient dans cet ultime instant, elle redressa la tête, chercha ses lèvres, les trouvèrent, et leur baiser fut long, mais trop court pour Léonard.
« Je t’aime, dit-elle simplement.
— Je t’aimerai toujours, dit-il. Par-delà la vie. Par-delà la fin. Je t’aime.
— Au revoir, alors. »
Et elle se détacha enfin, un sourire timide aux lèvres. Kevin, Salazar, Marichka, Rita, le regardaient, certains souriants, d’autres sombres. Jaka, le dernier Primarque, lui souriait et, des mains, l’invitait à aller rencontrer son destin.
Léonard Sniper, l’homme, le djinn, le Primarque, se retourna vers son destin.
« Sais-tu ce que cela signifie, fils de Samuel ? Lui demanda le Primarque Enoch, au tréfonds de son âme.
— Oui. Ça signifie la sauvegarde.
— En effet. Mais aussi notre destruction.
— Mais aussi notre destruction, acquiesca Léonard.
— C’est étrange comme ça me parait si…
— Paisible ? » Compléta Léonard. Assis tout les deux à une table, ils contemplaient la forme qu’avait pris la faille dimensionnelle dans leur esprit commun : celle d’une tornade scintillante, aussi lointaine que le coucher de soleil, pourtant si proche.
« En effet, dit Enoch. À chaque fois que le Faucheur s’en venait pour toi, je ne craignais rien.
— Les avantages de la vieillesse.
— Cette fois nous nous en allons au-devant de quelque chose qui me dépasse, je le crains. Nous remettons notre destin au hasard. Parmi nous, seul Holéüs sait ce qui se passa dans cette trame des rêves.
— Donc il a déjà fait cela ? » Dans la voix de Léonard perçait l’espoir. Un espoir fou de peut-être survivre à cette expérience.
Enoch secoua la tête lentement. « Oui, mais à l’époque Chaos était avec lui. Il le guida et, ensemble, ils parvinrent à s’en tirer sans grands dommages. Moi, par contre, je n’ai jamais été réputé pour être le plus puissant d’entre nous.
— Tu as pourtant tenu tête à Thanadès. Nous l’avons vaincu. Ensembles.
— Ceci est bien au-delà de Thanadès elle-même. Il est des phénomènes, dans Fantasma, qui transcendent même notre portée à nous, Primarques. Wingvaraven en est la preuve. »
Wingaraven, qui était devenu le Wivern, le chevalier de la Fin des Temps. Par lui, le monde découvrit l’existence des djinns, ouvrant la voie à une nouvelle époque, où tous s’uniraient pour combattre l’ennemi commun. Les démons s’en étaient venus sur terre, et leur roi franchirait bientôt lui aussi ce voile, si personne ne l’arrêtait.
« Le Roi de la Nuit est une légende, même pour nous. Tout comme vous prenez souvent des mythes de votre invention comme modèles de vie, nous autres, Primarques, avons inventé des héros, des entités qui nous dépassaient, pour en faire des modèles de dépassement. Le Roi de la Nuit en est un. Sûrement le plus effrayant, puisqu’il vient des fantasmes de Jaka lui-même.
— Qui est-il ? Demanda Léonard, curieux, alors que ce savoir s’en irait pourtant dans quelques instants en même temps que lui dans le néant.
— Il est Roi, avant tout. De la Nuit ? Oui, sans doute. Pas de la nuit étoilée de ce monde-ci. Tu connais assez le ciel de Fantasma.
— Plein d’étoiles, oui.
— Il est le roi de la Nuit qui soutient ces étoiles sans nom, la Nuit du Néant d’avant la création du monde. Puisque Fantasma est elle-même la créatrice des mondes, ce ciel ne peut être que le ciel des anti-mondes. Et le Roi de la Nuit est le Roi de ce ciel là.
— La vache. »
Enoch eut un rire indulgent.
« Je n’aurais pas mieux dit. Parmi nous, beaucoup d’opinions divergeaient sur comment il s’en était venu à Fantasma. Pour Ulbar, il avait demandé la main de Fantasma, afin qu’ensembles ils règnent sur les Multivers. Mais Fantasma, sage, refusa son offre, sachant ce qu’il avait en réalité derrière la tête.
— La destruction du Multivers.
— Aussi elle refusa, dit Enoch après avoir acquiescé. Pour d’autres - Chaos, Jaka -, il s’en venait de temps à autre, accompagnés de quelques de ses fils, sous la forme des gigantesques météorites qui frappent souvent la surface de Fantasma. S’en suivait invariablement une guerre entre eux et Fantasma, qui déploit alors ses grandes tempêtes millénaires depuis une extrémité de sa surface jusqu’à eux, avec l’intention de les renvoyer au firmament, hors d’elle. On soupçonne les grands explorateurs Primarques - Holéüs, Jaka, Wingaraven - de l’avoir rencontré. Nul ne sait pourquoi ils n’en parlent jamais. Nul ne sait pourquoi nous le vénérons et le craignons tant.
— Peut-être c’est lui Dieu, suggéra Léonard, pensif.
— Si je devais le rapprocher d’une quelconque de ces entités que vous raffolez tant, vous les mortels, ce serait du Diable.
— Et pourquoi le Diable ? Je suis plus d’avis que certains d’entre vous partagez des points communs avec le Diable. Thanadès, le Wivern… ou même Ryuk. »
Enoch s’esclaffa. Dans la réalité, le corps de Léonard venait de s’arrêter devant la faille. Les ondes de magie qui en émanait émoustillaient sa peau, le rajeunissant.
« C’est vrai que Thanadès est assez… diabolique. Mais ne te méprends pas. Je n’ai pas fait un rapprochement psychologique entre le Diable et le Roi de le Nuit. C’est un rapprochement fondamental.
— Comment ça, fondamental ?
— Dans beaucoup de vos mythes, il est question d’un principe opposé au principe créateur. Si nous considérons Fantasma, ses Primarques, comme le principe créateur…
— Alors le Roi de la Nuit est le Principe contraire. Ah. Là je comprends.
— Le Roi de La Nuit n’a pas d’autre objectif que de détruire tout ce que Fantasma a créé depuis l’aube des temps. Tout comme elle, il n’a pas de réelle limite. Je suis d’avis que dans une époque très reculée, avant même que le temps fut, ils étaient un et indivisible.
— Et Fantasma a voulu être maman.
— Exactement. Ou plutôt… elle a voulu aller voir ailleurs si elle y était. Tandis que lui est le principe même de l’immobilité, elle est le principe d’entropie, d’expansion, de mouvement. Et ça ne lui plaît pas que ce soit ainsi.
— Mais pourquoi ne la détruit-il pas une bonne fois pour toutes ?
— Là se trouve le mystère à résoudre. Mais une chose est sûre : l’humanité, l’univers n’est pas prêt à faire face à cette entité. Ce que le Wivern et Thanadès ont fait à ce monde et à Fantasma n’est qu’une douce brise en comparaison de la tempête de chaos que constitue ce Roi inconnu.
— Raison de plus pour fermer ce portail. »
Léonard mit la main à sa poche, en sortit la petite bille blanche qui renfermait son dernier Ghost. Le Ghost qui sauva le monde, pensa-t-il. Il le broya entre son pouce et son index, et la magie se répandit en lui.
« Nous n’aurons droit qu’à un essai, le prévint Enoch, alors que la faille, intuitive, redoublait d’ardeur à cracher sa magie, sentant sa fin prochaine.
— C’est pas comme si cette fois on reviendrait après pour voir les conséquences de notre échec, plaisanta Léonard.
— Raison de plus pour rester concentré », reprit Enoch.
Léonard acquiesca et fit un pas en avant, la main droite tendue. Il sentait la magie essayer de s’unir avec son esprit double, et la retint jusqu’au moment opportun, le moment où il sentirait toutes les mailles de la faille, qu’il tirerait à lui pour la refermer.
La tempête de magie le déchiqueta mille fois, mais il se régénérait mille-et-une fois. L’immortalité d’Enoch n’avait jamais été aussi utilisée, mais si jamais il se conservait, Léonard mourrait, et si proche de la faille, se ferait juste absorber par la faille, pour s’en revenir Dieu savait où à Fantasma. À un mètre d’une faille transdimmensionnelle, ou à un million d’années-lumière. Il n’avait pas le droit de s’assoupir.
Quand il fut arrivé au centre du maëlstrom, aveuglé de blanc, il s’imagina, vu par ses compagnons, frêle silhouette qui se découpait en étoile au milieu du cercle blanc de la faille qui hurlait sa réprobation.
Et Léonard consuma son esprit dans celui du Ghost, créant le Ghost de fermeture.
Il n’y eut pas d’explosion. Le hurlement décrut, et les pans de la faille se rapprochèrent de sa silhouette, pour se fermer.
Du point de vue des Djinns, la faille se referma, sans bruit ni douleur. Jusqu’au moment où la faille, comme une bouche qui se refermait, avala James avec elle. Alors le héros poussa un hurlement de douleur pure, vite étouffé alors que le silence se faisait dans les ruines de Brentville.
« Qu’est-ce qui lui est arrivé ? » Demanda Izobel, inquiète.
Presque immédiatement après sa question, Jaka s’effondra sur Marichka, qui le soutint à peine, ses blessures venant à peine d’être soignées. Kevin se rapprocha, mais la main de Jaka l’arrêta, et il se releva tant bien que mal, l’air secoué, bouleversé.
C’était la première fois qu’Izobel vit une telle mine sur le Primarque, d’ordinaire si enjoué.
Et la phrase qu’il dit ensuite plongea Izobel dans les ténèbres de l’angoisse :
« Il les a capturé. »
* * *
À peine le portail commença à se refermer qu’une présence oppresante se manifesta. Non, se dit James, c’est plutôt que je peux maintenant percevoir la présence cachée derrière cette ouverture forcée de la trame du réel.
« Qui ose défier la volonté du Roi ?
— J’oses, dit Léonard, de part mon statut de Primarche. Par mon sang et par mon âme, j’ose.
— Un Primarque ? Répéta la voix sourde. Intéressant. Et quel est ton nom, Immortel ?
— Léonard Sniper. Le non-mort.
— Le héros, dit la voix, moqueuse. Ainsi, tu veux sauver ce monde déjà condamné depuis des temps immémoriaux.
— Et qui l’a condamné ?
— Mon père. »
Un frisson glacé parcourut l’échine de James, qui se sentait se déliter complètement, la douleur lointaine commençant à se rapprocher comme le Roi de la Nuit s’apprêtait à le broyer comme un morceau de sucre.
« Ainsi, dit-il en essayant de contenir sa terreur, même le Roi de la Nuit aurait un géniteur ? »
La présence ricana :
« C’est flatteur de m’encenser au point de me comparer à mon père, dit-elle.
— Alors, si vous n’êtes pas le Roi de la Nuit, qui êtes-vous ?
— Je suis son envoyé. Je ne suis qu’un messager. Un messager armé, venu annoncer la fin de tout ce qui existe, sous la poigne de mon père et Seigneur, le Très Haut où je vous envoie à l’instant. En espérant que ta consience ridicule survive au voyage.
— Quelle attention », ironisa Léonard entre ses dents, alors que la douleur se faisait plus vive que jamais. Son corps était comme trempé dans de la lave en fusion, réduit en miettes et broyé sous des tonnes de terre. Quand il crut qu’il s’y habituait encore, une sensation supplémentaire de douleur complète et totale s’attaqua à son esprit, et Léonard hurla comme un damné.
Ce que, d’un côté, il était devenu.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs
Pourquoi écrivez-vous ?
Parce que c'est le seul moyen que j'ai trouvé de nourrir ma pierre d'immortalité. Dès que je trouve autre chose, j'arrête. Promis !
Listes
Avec Les Chroniques d'Hafeld, Récits d'ici ou d'ailleurs...