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claudia_a7

“Be yourself; everyone else is already taken.” - Oscar Wilde -.
Défi
claudia_a7
L'histoire de Marc et Sandra, ou la rencontre entre un cuisinier et une styliste de mode à Montréal...

L'histoire de Sandra surtout, qui connaîtra les tribulations d'une séparation et les balbutiements de sa carrière de styliste de mode qui débute.

Des passages pas toujours roses donc, pas toujours drôles, mais à travers l'épreuve que traversera le personnage principal se développera sa force morale, son courage et son caractère.

Commentaires et suggestions bienvenus et très appréciés !
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Une nouvelle aventure... Si vous aimez, un clic sur "J'aime" serait encourageant pour moi...
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Défi
claudia_a7
Participation à un concours déjà bien entamé ou chaque semaine nous sommes invités à écrire de la poésie à partir de deux mots choisis

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claudia_a7
Voici un recueil que je débute de mes pensées, en date du 14 juillet 2019

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claudia_a7
Une bouteille à la mer, qui sans doute ne lui parviendra jamais... Mais un besoin d'y croire...

Mais comment pourrait-ce arriver ? Il faudrait qu'il consulte ce site... Il faudrait aussi que cette lettre atteigne le haut de la liste des histoires parlant de pompiers... Il faudrait... Il faudrait...

A défaut d'être concrète, ma relation avec lui demeurera telle que je l'image...

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Défi
claudia_a7

C'était il y a 4 ans. Mon père avait accepté ce poste à Toronto, et nous avions tous dû le suivre... J'avais été triste de quitter ma ville natale et toute la famille, mais de toutes façons, m'étais-je dit, Trois-Rivières sans Nicolas, mon meilleur ami, ce n'était plus vraiment Trois-Rivières... Et puis...

Et puis, mon père avait promis à ses parents de revenir, une fois le contrat de restructuration de la compagnie achevé. Ma tante Isabelle et mes cousines s'étaient montrées inconsolables. Sylvie et Patricia étaient très proches de mon frère, Fabrice. Ils auraient voulu, tous les 3, avoir plus de poids dans la décision de mon père... Mais pour mon père, ce contrat était une chance inouie de faire ses preuves, et, s'était-il dit, 4 ans, ce n'est pas une éternité !

Mais voilà, si nous étions en ville ce jour-là, c'est que ma grand-mère avait succombé des suites du cancer... Nous étions tous au courant de son combat, mais comme nous l'apprimes le jour de son décès, elle nous avait caché jusqu'à la fin la gravité de son état... Seul grand-père était au courant, et il tentait tant bien que mal de justifier la décision de son épouse, qu'il avait respecté.

Mon père était très en colère, disant à tous va que s'il avait su, il n'aurait pas accepté, ou alors reporté, ce contrat. Tout le monde, mon père, ses deux frères, mes cousines et ma fratrie, en voulaient à ma grand-mère, mais surtout à mon grand-père. On leur reprochait qu'"avoir su, bien sûr que nous aurions été tristes, mais nous aurions tous davantage accordé de temps et d'attentions à Gilberte. Maintenant, il est trop tard !"

Grand-père nous dit que Gilberte et lui nous aimaient tous, et inconditionnellement, mais que cette décision qu'elle avait prise et qu'il avait respecté, était semblable à chaque décision qu'ils avaient prise pour l'ensemble de la famille au cours de leurs vies.

Et en effet, ils avaient toujours avancé que si chacun était un membre capital de la famille, chacun était aussi un être à part entière, avec leur propre personnalité, leurs propres aptitudes et compétences, et que chacun avaient des rêves qu'ils se devaient de réaliser pour réussir leur propre vie, et non pas seulement leur vie de famille.

- Gilberte savait que tu refuserais de partir à Toronto dans ce contexte, Thierry, mais c'était ta chance de devenir vice-président dans ta compagnie, et tu avais travaillé si fort pour parvenir jusque-là... Elle m'a demandé de te faire comprendre que même si tu serais demeuré à Trois-Rivières, tu aurais continué à travailler ton 40 h par semaine, mais dans un contexte plus limitatif, un contexte qui aurait continuellement dégénéré, à mesure que ton désarroi d'avoir manqué cette occasion aurait cru... Gilberte t'a davantage téléphoné et a davantage communiqué sur Internet avec les petits, ce qui fait que cela ne fait pas une si grande différence entre ta vie à Toronto et la vie que vous auriez mené si vous seriez demeuré à côté

- On avait le droit de savoir !
- Votre mère et votre grand-mère et moi, nous sommes toujours avec vous tous à tous les jours. A chaque fois que vous pensez à nous. A toutes les fois ou vous nous téléphonez pour nous donner de vos nouvelles. Nous sommes de toutes vos réussites et de toutes vos victoires, et nous sommes de tout coeur avec vous lorsque vous essuyez des échecs. Mais vous vivez chacun votre propre vie, et vivre ensemble, quand les enfants ont vieilli, ce n'est plus une question de juste être ensemble 24h sur 24. Ce n'est pas de toujours être dans la même pièce. C'est dans le temps que nous nous accordons, dans les beaux moments que l'on partage, et dans ce que nous nous enseignons les uns les autres, et dans la façon que nous nous habitons les uns les autres

- L'amour et l'affection ne sont pas des prisons. Ce sont des nids dans lesquels nous pouvons nous sentir douillets, et ils constituent le ciment du foyer que nous construisons et édifions toujours davantage, ce même foyer qui accompagne chacun partout ou il va partout une fois qu'il quitte le nid
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claudia_a7
Participation à un concours déjà bien entamé ou chaque semaine nous sommes invités à écrire de la poésie à partir de deux mots choisis

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Défi
claudia_a7

La Terre est immense, et plus diversifiée que ce que l'imagination peut laisser croire...

Il y a longtemps, j'habitais l'été. J'y adorais les jeunes pousses vertes qui effleuraient l'azur du ciel. J'en aimais l'odeur quand on en venait à les tailler, et quand des gouttes de pluie venaient se déposer sur elles, c'en était délicieux...

Son terreau nourricier se compactait, régalant ses qualités nutritives, et de lui émanaient de délicates oeuvres d'art de toutes les couleurs, sous de multiples formes, et embaumant l'air de parfums encore plus délicats...

Je n'avais de cesse de peindre ce que la nature avait à m'offrir, sous les chauds rayons du soleil... Et dès que le Soleil reprenait sa teinte jaune, on voyait tout le monde sourire, comme les boutons d'or qui s'ouvraient sous la caresse glorieuse du jour qui avait succédé à la nuit.

Mais un jour, j'eus le goût de partir, et d'aller faire la connaissance de cette glace qui, disait-on, tempérait les ardeurs. Alors, j'avais mis dans mon auto toutes mes toiles, comme autant de photos, et j'avais suivi les traces du camion Purolator que j'avais envoyé en éclaireur sur la piste du nord trois semaines auparavant...

L'architecte devait déjà avoir profité du dégel pour construire sans attendre ma cabane dans les bois... Un "camp de bûcherons", comme on les appelait là-bas... Comme le voulait la norme établie dans le coin, mon chez-moi serait un trois pièces et demi, avec la chambre à aire ouverte qui serait située au-dessus du poêle, l'élément primordial dans cette habitation en bois rond.

Tout le long de la route, les arbres qui me côtoyaient m'indiquaient la bonne direction... Je les vis rougir de plaisir, tout en me rappelant le soleil que j'aimais voir se lever tous les matins, et sa couleur joyeuse de midi... Leurs couleurs se firent ensuite de plus en plus rares, et cédèrent le pas à leurs lointains cousins qui, eux, m'aideraient à ne jamais oublier les jeunes pousses qui ne fléchissaient jamais, de l'endroit d'où je venais...

Lorsque j'éteignis le moteur, je demeurai un instant à observer la pureté qui émanait de cette chose blanche que je n'avais jamais vue auparavant. Je m'étais d'ores et déjà revêtue du "parka" que mon ami m'avait envoyé par la poste, et j'observais des volutes de fumée sortir de ma bouche avec enchantement.

Mes poumons étaient tels les cheminées des usines, qui laissaient s'échapper dans l'air les relents du feu qui brûlaient en elles. J'ouvris finalement ma porte sur ce nouveau monde, et lorsque je posai un pied, je semai sur sa surface gelée la trace indélébile de mon passage.

Un froid intense vint me chatouiller les molets et transir mes jambes. Je m'amusai à sentir les minces croûtes blanches céder sous mon poids, tel des feuilletés à la vanille, et j'entendis mes pas faire des sons de pas feutrés. Je saisis délicatement de mes mains l'une des pointes que je venais de former, et m'entousiasmai de découvrir qu'elle demeurait entière dans ma poigne, avant de sentir de l'eau glisser au-travers de la main qui la tenait. Je calculai le temps que cette chose inconnue pris à fondre sous la chaleur irradiant de mon corps, tel le soleil que j'avais emmagasiné en moi et qui, là-bas, interdisait la naissance de cet univers nordique.

Je me penchai et me mis à creuser doucement dans cette chose que l'on appelait neige. Sous une bonne couche, je découvris la terre...

Brune. Désherbée. Congelée. Dépeuplée. Quelconque.

Cette constatation me rendit perplexe. Je mis mes mains glacées dans les poches de mon parka. Je me levai, pour aller me rasseoir sur mes genoux quelques pas plus loin. Je me remis à creuser. Je recommençai la manoeuvre. À 7 reprises, et toujours de plus en plus loin. Il me fallut bien me résoudre à l'évidence. Ici, le soleil éclairait tout, mais ne réchauffait pas grand chose. Le Soleil pouvait-il vraiment bouder des endroits, et en favoriser d'autres ? La longue route que j'avais faite, m'éloignant de mon sol natal, m'avait-il fait m'éloigner de même du Soleil ? Il n'y avait pourtant pas eu de montagnes, ni de crevasses. Comment la nature pouvait-elle subsister dans de telles circonstances ? Comment ces sapins et ces épinettes avaient-ils pu garder leurs épines dressées malgré le froid ? Comment les animaux pouvaient-ils subsister sans verdure ?

- Depuis quand cette terre est-elle désherbée ? murmurai-je au vieux Mathis qui s'avançait vers moi
- Tu sais, Tiara, ici, le sol ne sort de sa léthargie que dans un laps de temps très court, qui ne laisse jamais le temps à son caractère de se parer de mille atours...
- Jamais ?
- Cela fait bien 12 ans que j'y habite, et toujours ici, la terre demeure condensée sous sa couronne d'eau gelée
- Pourquoi ? Comment ?
- Sans doute est-ce un moyen pour la terre nourricière de maintenir sa température de façon stable à la surface du globe... Je me suis toujours imagé que le Soleil irradiait une chaleur trop forte, et tout comme les arbres aident à oxygéner l'air que l'on respire, le froid et la neige aident à rétablir la température telle qu'on la ressent.

Mathis m'invita à visiter ma nouvelle bicoque. Puis, il me donna ce qu'il avait amené dans un sac : il m'appris l'usage des bottes, des gants et d'un foulard.

Je me sentis beaucoup mieux parée pour faire face aux intempéries qui pourraient subvenir, lorsque l'on a ressorti. Mathis m'amena dans un sentier en forêt. On en voyait la trace non par un chemin de terre, de sable ou d'asphalte, mais par les arbres qui avaient été taillés pour céder le passage.

Nous calions dans la neige comme je calais dans les étangs derrière la maison, au pays de l'été. Il devenait plus dur d'avancer quand, en dehors de la piste, nous nous retrouvions dans la neige folle. Mais correctement habillés, comme le fit remarquer le vieil ami de mon père, tout cela devenait amusant, dans un tout autre ordre d'idée. Et ainsi, comme il me le dit si bien, ici, nous ne voyions pas la verdure, comme là-bas nous ignorions le froid. Il me dit encore qu'à défaut de connaitre les 2 en même temps, nous pouvions à tout moment choisir l'endroit dans lequel nous préférions vivre

Et c'est ainsi que je consacrai ma vie entre le chalet ici, et l'appartement là-bas
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claudia_a7
Qu'est-ce que l'effet papillon ? La réponse tirée de https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_papillon

Lorenz explique :

« De crainte que le seul fait de demander, suivant le titre de cet article, « Un battement d'ailes de papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ? », fasse douter de mon sérieux, sans même parler d'une réponse affirmative, je mettrai cette question en perspective en avançant les deux propositions suivantes :


Si un seul battement d'ailes d'un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d'une tornade, alors, il en va ainsi également de tous les battements précédents et subséquents de ses ailes, comme de ceux de millions d'autres papillons, pour ne pas mentionner les activités d'innombrables créatures plus puissantes, en particulier de notre propre espèce ;

Si le battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tornade, il peut aussi l'empêcher. Si le battement d'ailes d'un papillon influe sur la formation d'une tornade, il ne va pas de soi que son battement d'ailes soit l'origine même de cette tornade et donc qu'il ait un quelconque pouvoir sur la création ou non de cette dernière. »
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claudia_a7

L'homme \reste \ français\ par l'effort \ Fort William
Combien \ certains \ à part\ à première vue \ s'en lavent les mains

William était de descendance à la fois française et écossaise. Pour certaines, l'homme présentait un beau mélange des deux cultures, tandis que d'autres s'en lavaient les mains. À première vue, rien ne le distinguait des autres. Mais dès qu'il parlait, combien la foule se taisait pour entendre ce grand gaillard parler un anglais qui détonait sur celui de tous ses semblables.

Assurément, toute sa vie, William resterait un être à part, par l'effort qu'il maintiendrait pour conserver ses deux langues maternelles, tandis qu'il gravirait les échelons dans ce fort britannique.
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Nous sommes le 5 septembre 2020. J'ai enfin trouvé la paix, après des siècles de thérapie... Mon coeur est tout de même lessivé; Mon fils me reproche de l'avoir laissé tomber, et que c'est Lucie qui en a pris soin, au lieu de moi.

Facile de tirer profit, 10 ans plus tard, de tout ce que j'ai fait de mal, tout ce que j'étais inapte à faire, et qu'on me pardonnait à l'époque. Elle a le gros bout du bâton; elle qui a été là tous les jours, elle qui a tout fait correctement.

Au bord de la rivière, ma voix intérieure, celle qui a tenu bon, qui a relevé tous les défis, qui s'est battue pendant 10 ans pour se relever et le retrouver... Cette voix, aujourd'hui, elle se tait. Pas par manque de force... Par manque de possibilité. Comme si on était en train de retrancher l'herbe sous ses pieds...

Je voudrais tant faire encore, tout faire, mais qu'importe combien je me bats pour faire entendre ma voix, je suis en train de perdre du terrain. Et ce n'est pas juste. Je ne peux rien faire pour corriger le passé

- Un passé que j'aurais tellement voulu tout autre !!!" criai-je à la rivière et ses remous...
- Que changerais-tu si tu pouvais retourner dans le passé ?

Je me retourne vivement; à qui est cette voix que je reconnais ?

- Votre honneur !...

Je reconnais le juge que j'avais rencontré 10 ans et 8 ans plus tôt...

- Vous devez bien en avoir une petite idée, Votre honneur...
- Et si tu pouvais revenir sur le passé, à quand remonterais-tu ?
- À avant que tout ne déboule... Mais à quoi me servirait de revenir à cet instant fatidigue, sachant que ce qui est arrivé est dû au contexte de l'époque , et que même si j'y revenais aujourd'hui, dans l'état que j'étais alors, ce ne serait que répéter ce qui est arrivé à ce moment-là...
- Et si tu pouvais y revenir, mais telle que tu es aujourd'hui, et non telle que tu étais à cette époque...
- Je reviendrais le 14 mai 2010, juste avant que tout ne s'écroule...

Je me sentis tout à coup étourdie. Je levai un regard éberlué vers le juge, avant que tout ne s'assombrisse...

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J'ai les yeux fermés... Comme habituellement, alors que je me réveille du quai des brumes, mon rêve se poursuit, alimenté par le discours intérieur de mon cerveau hyperactif, là où il devrait être silencieux. Et comme d'habitude depuis environ un an, je me refuse à ouvrir les yeux jusqu'à ce que je n'aie plus d'autre choix...

Hmmm, une porte qu'on entrouve, des petits pieds qui courent dans un passage à ma diagonale, derrière moi...

Je sursaute dans mon lit, et mon regard pointe vers la porte, qui est toujours là où elle se trouvait, 10 ans auparavant... Un regard rapide autour de moi... Je suis de retour dans cette chambre, abrillée de la même couverture couleur bleue marine que j'avais choisie...

La porte s'ouvre en grand, et mon p'tit homme saute dans mon lit pour venir chercher un calin... Je le prends dans mes bras, reçoit son bisou et mes larmes perlent tandis que j'appuie ma tête contre son front
- Pourquoi maman y pleut, y pleut ?
- Maman pleure parce qu'elle est contente de te voir, mon trésor...

Je lui chante l'une des berceuses à laquelle il est habitué... Un moyen de le garder tout contre moi deux minutes de plus. Puis, je lui demande s'il a faim. Comme il répond par l'affirmative, je lui propose des crêpes aux fraises.

Nous nous levons. Je lui ouvre la télévision au poste des petits tandis que je vais cuisiner. Mon téléphone sur la table m'apprend que nous sommes le 14 mai 2010. Me vient encore la pensée d'aller téléphoner à l'avocate de mon ex pour qu'on récupère nos choses...

- Je ne ferai pas deux fois la même erreur ! dis-je à haute voix.

Tandis que les crêpes cuisent, je téléphone à ma mère; tout avait déboulé quand j'avais appris que mon ex nous recherchait, mais même sans cela, je me rappelle combien j'en avais par-dessus le dos à cette époque, même si cela faisait 3 mois que je l'avais quitté.

J'étais en train de réaliser la scène telle que je l'avais 1000 fois imaginée ces 10 dernières années; j'irais porter mon fils pour des vacances chez ses grands-parents, et je profiterais de ce temps pour me remettre d'aplomb... Je remonterais jusqu'à Matane, où je m'arrangerais pour tomber sur Derek, qui était alors sur le point de finir ses études secondaires avant de venir étudier en soins infirmiers à Montréal.

Derek est le garçon que j'ai rencontré il y a 2 ans... Mon plan n'était pas exempt du risque d'erreurs... J'ignorais comment cela se passerait avec le Derek 8 ans plus jeune... Mais c'est sur lui que je misais : pour le bien qu'il m'a fait lorsque je l'ai rencontré... Bien sûr, à 18 ans, il n'avait pas encore développé ses compétences en soins infirmiers, mais sa mère étant psychologue et son père médecin...

Je misais davantage sur l'attrait que mon offre aurait sur lui, de devenir mon chambreur pour 30 $ de moins par mois que ce qu'il avait payé à l'époque, que toute autre chose... Et mon point n'était pas d'en faire mon petit copain 8 ans plus tôt, mais plutôt mon ami et mon confident; Derek avait le don avec les enfants et il savait écouter, et je comptais là-dessus pour ne pas avoir à envoyer mon fils en famille d'accueil. Et je comptais sur lui pour m'empêcher de commettre des bourdes. Et je comptais sur lui pour m'aider...

Je lui laisserais volontiers la chambre des maîtres; il y avait deux lits simples dans la chambre de mon fils. J'y dormirais.

***
Il fut donc convenu que je monterais voir mes parents le lendemain. Je passerais 3 jours avec eux, puis, je leur laisserais Gabriel pour 3 semaines, le temps de petites vacances en Gaspésie...

Arrivée à Matane, j'irais diner et souper au resto préféré de Derek jusqu'à ce que je tombe sur lui. J'irais pêcher mes déjeuners à l'embouchure de la rivière Matane avec le Fleuve St-Laurent, ce qu'il avait décrit commme son emplacement de pêche de prédilection. Tout pour le rencontrer, mettre les chances de mon côté.

J'étais même prête à lui laisser le loyer gratuit s'il était ce que j'avais besoin pour garder mon fils près de moi...

***
Les choses se passèrent mieux que prévu; cela cliqua tout de suite entre Derek et moi; il vint diner au restaurant la deuxième journée, et nous passâmes 3 heures à parler. Lorsqu'il apprit que je dormais à l'hôtel attenant au restaurant, il m'offrit de parler à ses parents afin qu'ils m'offrent la chambre vacante chez eux.

Je parlais à tous les soirs à Gabriel par vidéo-conférence, et 3 semaines plus tard, je demandai à ma mère si je pouvais prolonger mes vacances; mes journées avec Derek me faisaient un bien fou, me permettait de me décentrer de mon passé avec le père de mon fils, et de reprendre du poil de la bête; mieux valait ralonger mes vacances tant qu'il fallait, que revenir trop tôt et risquer de commettre les mêmes erreurs une seconde fois...

Finalement, je restai 6 semaines au total en Gaspésie; Derek finit l'école le 21 juin, et 3 jours après, on remontait à Montréal. Nous fimes escale à Daveluyville pour reprendre Gabriel et passer encore quelques jours avec mes parents.

J'étais heureuse... Il y avait encore des relents par rapport à Philippe, des choses qu'il faudrait régler. Cette fois, je ne m'enfuierais pas; je m'étais suffisamment reprise en mains, et il était temps maintenant de lui faire face. Il ne détruirait pas ma vie une seconde fois, comme il l'avait fait la première.

S'il voulait revoir Gabriel, il allait devoir le prouver, et s'en montrer digne, et s'en trouver garant.

***
Cette fois, j'allais lui faire face. De retour à Montréal, j'allai au bureau de la protection de la jeunesse pour leur expliquer la situation.

Derek allait recommencer l'école en aout. Nous primes 3 semaines de vacances pour visiter la ville avec Gabriel. Nous rencontrâmes, Derek, Gabriel et moi, un travailleur social de la DPJ à 4 reprises. C'est alors que j'appelai l'avocate de Philippe. Qui me revint comme la première fois pour me dire qu'il voulait nous revoir, Gabriel et moi.

La DPJ rencontra mon ex à 2 reprises, avant de le rencontrer 3 fois avec moi... Philippe dût attendre 8 mois pour revoir Gabriel; dans un premier temps, il refusait d'entreprendre des actions pour résoudre ses problèmes d'agressivité... Il refusa net d'admettre qu'il avait des problèmes tout court... Mais passé 4 mois où il vit que je ne revenait pas, il accepta l'aide offerte et entra en thérapie pour l'aider à aller mieux. Il fit deux groupes sur la gestion de la colère, après quoi, il fut autorisé à voir Gabriel en visite supervisée...

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La seconde fois, il me restait de la colère à l'endroit de Philippe, mais rien que je ne put gérer comme les événements arrivaient. Je pouvais compter sur Derek pour m'aider à élever Gabriel et me permettre de prendre du temps pour moi chaque fois que j'en avais besoin... Revenir en 2010 m'avait replongé dans la réalité de l'époque; oui, le cheminement de 10 ans que j'avais fait la première fois m'a aidé à mieux faire face à tout ce qui arrivait dans cette réalité parallèle, mais cela m'a surtout apporté un second regard, avec tout ce que j'avais appris la première fois.

Apprendre à vérifier mes perceptions. Me donner le droit de vivre et exprimer aux autres les émotions que chaque situation déclenche en moi. Mieux comprendre Philippe et pourquoi il agissait de telle ou telle façon... Surtout, ne plus avoir le sentiment que j'étais sienne quand je le rencontrais et que je lui devais quoi que ce soit. Aujourd'hui, il n'est plus capable de me culpabiliser ni de me dévaloriser. Cet homme qui était tout pour moi quand j'étais jeune adulte. Si j'avais su tout cela la première fois... Mais l'important, c'est aujourd'hui

Ca a demandé certains ajustements, mais je n'ai pas eu à retourner en cour la seconde fois. Gabriel a pu demeurer avec Derek et moi. Je n'ai pas eu à connaitre la peine et le désarroi de le laisser partir. Gabriel n'a pas vécu le traumatisme d'être séparé de sa mère en si bas âge. J'ai pu continuer à lui lire des histoires le soir, et le regarder dormir. J'ai pu continuer de le voir chaque matin au réveil, avoir le droit de le garder avec moi tous les jours, avoir le droit de le regarder tous les jours s'épanouir. J'ai pu continuer de voir ses yeux et son sourire chaque fois qu'il a été heureux. J'ai pu partager des moments mémorables avec lui, quand il faisait de nouvelles découvertes et qu'il apprenait de nouvelles choses. Mon fils m'a donné l'intérêt pour faire de la cuisine maison. Mon fils m'a permis de garder ce sentiment d'être chez moi partout là où il était. Et Derek m'a aidé dans mes lacunes pour lui enseigner, celles qui, par-dessus tout, avaient justifié son départ de la maison la première fois; me faire un petit copain m'a fourni l'aide que j'avais dû aller chercher à l'extérieur, soit, chez Lucie, mais à un niveau plus personnel. Revenir une fois ma thérapie finie m'a permis de garder mon fils avec moi tout le long, comme cela aurait dû être le cas si la vie ne m'avait pas traumatisée.

Gabriel a grandi en connaissant son père, et comme il a aujourd'hui 15 ans, quand il le souhaite, il peut aller passer des week-ends avec lui.

Gabriel non plus, Philippe ne peut plus ni l'intimider ni l'humilier. Oh, il a toujours de ces expressions... Mais elles ne fonctionnent plus, et il doit faire avec. Philippe m'a déjà dit, une fois, "si tu ne peux pas prendre mes pires côtés, tu ne mérites pas mes meilleurs"...

Je mentirais si je disais que la situation telle qu'elle est aujourd'hui en tous points plaît complètement à Philippe; c'est une situation qui est inversée de la première fois, où Gabriel et moi en sortons gagnants, et lui grand perdant. Mais bien que ses subterfuges ne fonctionnent plus et que cela l'oblige à vivre des situations où l'affect de ses symptômes sur nous est rééquilibré, il y gagne, au final, autant que nous...

"Remixer ma vie - Ginette Reno"
https://www.youtube.com/watch?v=wmHPd1SdHdE
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claudia_a7

Je m'avance vers toi, dans cette salle bondée. Je ne sais pas quel visage tu as. Si ce sera ta poignée de main qui m'électrisera, ou alors ton regard.

Je m'avance, rien dans les poches, tout dans le coeur et les pensées. J'ai la richessse de celle qui voyage. A quelques reprises déjà, j'ai édifié un avenir avec des proches. Je suis allée là ou je voulais aller, et c'est ce que je continue de faire aujourd'hui

J'ai quitté un 4 et demi a 2 pour aller dans un 3 et demi seule, et si je quitte cet endroit, sans doute souhaiterai-je encore laisser mes meubles derriere pour laisser le passé derrière et repartir sur de nouvelles bases, un nouvel appart a 2.

Plusieurs fois au cours de ma vie j'ai ressenti l'appel de la route. Etait-ce de la fuite ? Un besoin de changer, assurément.

Partir pour changer de quartier. Garder les photos, les lettres, les tests et les résultats des examens passés. Donner les meubles, s'en débarrasser... Ce n'est pas tant un mal-être que le besoin de vivre plusieurs vies.

Dans mon coeur, je suis loyale, tant en amitié qu'en amour. Mais vient toujours un point où on ne peut se découvrir davantage en demeurant assis sur ses lauriers. La fierté d'avoir réussi, et la conscience d'être devenue, les amitiés gagnées dans la balance, les anciennes croyances révolues. Ca remplie mon coeur et ma vie, mais laisser tout ceci derrière, c'est garder en nos coeurs tout ce qu'on a concrétisé, et avoir la chance d'en faire davantage

Partir, c'est à nouveau avoir tout à prouver. En rencontrant de nouveaux défis, en allant vers des gens dont on ne sait que bien peu de choses, cela nous confronte à l'inconnu et ses incertitudes. C'est heurter des préceptes aussi, les questionnements des gens suspicieux.

Pourquoi es-tu partie si loin de tout ? N'as-tu pas de conjoint ? Et des enfants ? Où sont-ils ? Pourquoi ?

Suis-je la seule à être ainsi, ou sommes-nous plusieurs à ne pas savoir demeurer 20 et 30 ans dans la même maison, le même emploi et les mêmes relations ?

J'ai des amitiés de 35 ans. D'autres plus récentes. Ce n'est pas la volonté de quitter mais plutôt de continuer à se chercher. Il y a une vertu à la loyauté, une qualité que les bonnes relations prennent en vieillissant, comme le bon vin.

Mais l'homme n'est pas fait pour demeurer au même endroit à ressasser sans cesse le passé... Pas moi, en tout cas, le passé fait autant partie de ma vie que le présent et le futur, mais ne saurait combler les 3 cases, à tout jamais

En quête de renouveau, les amis viennent sonner à ma porte, me demandant du temps et de l'attention. Comment concilier le tout est bien aisé, et tout à la fois sujet sensible

Après 10 ans de solitude, mon coeur réclame de la compagnie, de celle avec qui on vit au quotidien, et vieillit auprès. J'ai des amis d'une telle qualité, mais qui ne peuvent faire taire la vérité qui commence à s'échapper

Ce n'est pas la facilité que de partir. C'en est tout le contraire; de se retrouver devant rien et ravoir tout à prouver et à gagner. C'est à la fois le vent qui rafraichit notre jeunesse, et qui nous balaie de ses intempéries

Pour rencontrer à nouveau, il faut quitter sa tour et ouvrir le bal. Dans la foule, tant de possibilités, mais personne n'est ne sont pas les occasions qui font les princes

Le mal-être, c'est être bien en soi-même, la fierté de s'être rendus là ou on voulait aller, mais maintenant qu'on y est rendus, avoir ce besoin profond d'aller ailleurs. Aimer, tant et encore si fort, celui ou celle avec qui on a concrétisé ce qu'on souhaitait

Comment lui avouer, mais surtout nous avouer, ce besoin viscéral d'aller ailleurs. De la même force que celui qui nous avait fait emprunté cette voie. Celle dont on connait tout aujourd'hui, et qui ne sait plus nous suffire.

Aller vers l'inconnu, vers celui qui nous électrise. Est-il un roi, ou un mendiant, le fils de l'un ou celui de personne ? C'est un visage dans la foule, et c'est nous qui nous ouvrons à son contact. Est-ce le bon, ou juste une poignée de main avant la bonne ?

S'ouvrir... Se rouvrir, c'est aussi accueillir en soi la nouveauté. Accepter de se mettre en danger et de risquer l'impossible pour défricher cette nouvelle voie dont on ignore tout ce qu'on attend d'elle au départ

Comme je te rencontre, tu n'es rien, , qu'un visage anonyme dans la foule. Es-tu Roi ou mendiant, le fils de l'un ou celui de personne ?

Sortir de sa réalité pour aller ailleurs. Porter à bout de bras ce qu'on a à offrir, nos connaissances, nos diplômes et nos qualités de coeur

Little girls dream of the prince charming, but the charming prince has not to be found, but to be build.
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