Un premier petit ami. Une première relation sexuelle. Non consentante. Une reconstruction longue et fastidieuse. Une renaissance.

Souvent, on m'a dit que j'étais moche.
Souvent, on m'a dit que j'étais idiote.
Souvent, on m'a dit que j'étais maladroite.
Souvent, on m'a dit que j'étais grosse.
Souvent, on m'a dit que...

Mais... qui est ce "on" ? Pour qui ce "on" se prend-il ?

J'étais jeune. Je n'avais aucune confiance en moi. D'ailleurs, à cause de toutes ces critiques, je ne sais toujours pas ce qu'est avoir confiance en soi.

Cependant, j'ai retenue une leçon de ces désagréables expériences.

Personne n'a le droit de dire que tu es moche si, lorsque tu revêts de nouveaux vêtements, tu te sens beau.
Personne n'a le droit de dire que tu es idiot si, lorsque tu discutes avec quelqu'un, tu penses avoir une culture générale étoffée.
Personne n'a le droit de dire que tu es maladroit si, lorsque tu fais certaines choses, tu te sens à l'aise.
Personne n'a le droit de dire que tu es gros si, lorsque tu te regardes dans un miroir, tu te sens bien dans ta peau.
Personne ne peut te connaître mieux que tu te connais toi-même.

Quoi que tu penses de toi-même, saches que tu es une personne unique. Tout le monde a des défauts et des qualités. Et c'est justement cela qui fait de nous quelqu'un de bien. Assumes-toi. Ta personnalité comme ton physique. N'écoutes pas les autres. Tu es beau, à l'intérieur comme à l'extérieur. Tu es intelligent. Tu es adroit. Tu es génial. Tu es gourmand.
Tu es unique. Souviens-toi en.

 Elle ne s'attarda pas dans son appartement, grimpa les escaliers de l'immeuble quatre par quatre et accéda au toit. Un toit plat, emplit de mauvaises herbes qui reprenaient leurs droits sur les installations humaines. Elle s'approcha du mur, retira la brique et sortit la couverture sur laquelle elle s'allongea. La nuit était tombée. Les étoiles étaient enfin apparues. Et elle se mit à rêver.
 Elle s'était inscrite à ce projet il y a maintenant des années. Elle s'était préparée. Chaque soir, dès que la météo le permettait, elle s'allongeait au sol, n'importe où et explorait le ciel du regard. Elle avait cette capacité incroyable de nommer chaque constellation qu'elle apercevait dans le ciel. Elle avait lu tellement de livres, vu tellement de documentaire à propos de l'espace, que ses connaissances à ce propos étaient sur-développées. Sa curiosité à ce sujet, et plus particulièrement au sujet de la planète Mars, étaient intarissables. Son instinct, comme un sixième sens, la poussait à croire que son univers, c'était là-haut. Elle était née pour visiter l'espace, pour visiter Mars. Voire pour y vivre, qui sait ? La Terre ne lui convenait pas. Elle n'acceptait pas de vivre sur cette planète, et la Terre le lui rendait bien.
 Et voilà que la directrice Menson l'informait du retardement du projet. Pourquoi ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Comment, toutes ces histoires de science fiction à propos de la planète Mars, celles qu'elle avait dévoré avec ferveur, celles qui l'avaient tant introgées, pouvaient prendre vie ? Pouvaient devenir réelles ? Cela lui paraissait tout bonnement inconcevable. Elle refusait d'y croire. La directrice n'avait pas voulu lui en dire plus. Cela prouvait qu'un problème avait fait entrave au bon déroulement du projet. Mais quel était-il ?
 A priori, rien d'ordre technique mais tout de l'ordre de l'imaginaire, de la science fiction. Elle était une jeune fille à l'esprit scientifique. Son credo, c'était le rationnel. Tout ce qui ne pouvait s'expliquer à l'aide de faits scientifiques ne pouvait être vrai. Autant dire que la littérature de nature science fiction à propos de Mars n'était pas un fait rationnel. Je suis au courant, fit soudainement une voix. Alors, tu as pris ta décision ?