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Aruego

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Œuvres

Aruego


L'Enfance. Une partie de la vie parfois détestée lorsque l'on y est, mais regrettée une fois quittée. Tout le monde rêve d'avoir une enfance parfaite, à l'abris dans une maison, à pouvoir jouer avec les autres enfants. Gwenaëlle Harrington aurait dû avoir tout cela, sa famille est riche et les couloirs de leur Manoir lui laissent largement la place pour courir. Problème, un enfant ne devrait pas avoir à courir à trois heures du matin avec une entaille au bras.
- Papa ! appelle-t-elle.
- Gwenaëlle ! réplique une voix familière.
En arrivant à la chambre de ses parents, la jeune enfant de onze ans aperçoit son père croiser le fer avec un ennemi possédant un masque d'apparat en porcelaine. Ce dernier se défend, mais cela ne suffit pas. Une rapière lui transperce le cœur.
- Gwenaëlle, ne regarde pas ! ordonne le père de famille.
- Où est maman ?! demande l'enfant. Qui sont ces gens ?!
- Je n'ai pas le temps ! Ecoute-moi bien, il va falloir que tu t'éloignes le plus possible de cet endroit ! Il ne faut pas qu'ils te trouvent ou bien ils te tueront, tu m'entends ?
- Q-Que...
Le père de famille lui donne un collier muni d'une pierre rouge.
- Gwenaëlle. Tu es la fille la plus intelligente que j'ai jamais vue. Je suis sûr que tu sauras trouver un moyen de te débrouiller. File, avant que...
- Ainsi, tu pensais pouvoir nous échapper, Micah ? demande une autre personne décorée d'un masque d'apparat, elle aussi.
Deux silhouettes supplémentaires, armées de rapières et portant des masques en porcelaine aux motifs miroirs, entrent dans la pièce. Un autre intru approche en tenant une femme par les cheveux.
- Maman ! reconnait l'enfant.
- La pierre, Micah, explique calmement l'un d'eux. Donne nous la pierre.
- Tu sais très bien que c'est de la folie, Jeremiah, réplique le Père de famille. Cela ne nous ressemble pas de jouer avec la frontière entre la vie et la mort !
- Tu continues de t'accrocher à cette notion de vie et de mort comme si les deux pouvaient encore être distincts ! Nous vivons dans un monde où certains peuvent vivre plus d'un Millénaire ! Il est temps de se rendre à l'évidence, lui seul peut nous attribuer une compensation digne de nos efforts.
- Tu ne te rends même plus compte de tes paroles ! S'il pouvait t'offrir ce que tu désires, il ne serait pas mort à l'heure actuelle !
- Micah, de quoi parlent-ils ? sanglote la Mère de famille.
- Ne t'en fais pas, mon amour, tout va bien se passer, explique Micah.
- J'adore la façon dont ils pensent toujours avoir une chance, ricane l'un de ceux aux masques miroirs.
- Ma patience a ses limites, explique le dénommé Jeremiah.
Les autres intrus pointent leur rapière vers la femme sans défense. Le Père de famille réfléchit, la tension monte. Il sait qu'il est piégé. Cette pierre ne doit en aucun cas tomber entre leurs mains.
- Très bien, ainsi soit-il, lance Jeremiah. Après tout. . . Tu es à portée.
Sans prévenir, Jeremiah sort un objet de sa cape et un coup de tonnerre se fait entendre. Ce n'est que lorsque la douleur vient que le Père de famille se rend compte du problème.
- Nous avons commencé les premières créations, explique Jeremiah. Enfin... Cela ne veut pas dire pour autant que c'est une réussite.
Il jette son arme, cassée après coup. Une chose capable de tirer un projectile avec un bruit de tonnerre. Micah, gravement touché, s'adosse contre un mur.
- Mais c'est un bon début, continue-t-il.
- Papa ! s'inquiète Gwenaëlle.
- Je ne te laisserai pas avoir cette pierre, insiste le Père de famille.
Soudain, dans un cri de rage, il frappe une certaine partie du mur, révélant ainsi un levier ! Les acolytes prennent peur, et avec raison : le mécanisme provoque l'effondrement du plafond, Micah a juste le temps de mettre sa fille à l'abris avant que les gravas ne remplissent la pièce. Lorsqu'elle rouvre les yeux, Gwenaëlle se rend compte du désastre. Son père, à moitié enfoui, n'en a plus pour longtemps.
- Gwenaëlle, il va. . . Il va falloir que tu me rendes un service, explique-t-il. Ces gens vont te chercher. Ils vont vouloir la pierre qui orne le collier que je t'ai confié. Ils. . . Ils ne doivent pas l'avoir.
- Q-Quoi. . . ? panique-t-elle.
- Fuis. . . Fuis le plus loin possible. . . Surtout. . . Ne les laisse pas avoir cette pierre. . .
Il rend son dernier souffle, sa main laissant tomber ce qui ressemble à un masque d'apparat en porcelaine, brisé en deux. Gwenaëlle ne comprend pas et le ramasse, cherchant à en savoir plus. Pourquoi diable tout cela est-il arrivé ? Malheureusement, le temps n'est pas aux questions. Grâce à leur prudence, les intrus ont échappé à la mort. Ils cherchent déjà un passage dans les gravats. La jeune fille récupère la rapière de son père et décide de fuir le plus vite possible.
En robe et pieds nus, de nuit, le froid se fait vite sentir. Mais elle ne peut pas s'arrêter, pas même pour pleurer. A moins que. . . Elle repère une calèche. Très probablement celle utilisée par les assassins venus chez elle. En remarquant qu'il n'y a personne pour la garder, Gwenaëlle décide de la voler. Malgré son jeune âge, elle sait déjà conduire des calèches et monter à cheval, ce plan de fuite ne lui pose donc aucun problème. Les larmes continuent de couler, mais impossible pour elle de s'arrêter.
Ce n'est qu'une fois arrivée au premier village sur son chemin qu'elle décide de faire une pause afin de respirer et prendre en compte ce qui vient de se produire. Le Masque brisé de son père. Sa Rapière. Des documents sont encore présents dans la calèche. . . Elle y jette un œil afin de comprendre ce qui a déclenché cette folie. Sa rage ne fait que monter en s'apercevant qu'ils cherchent cette maudite Pierre plus que tout au monde.
Elle n'a pas le temps d'accepter la mort de ses parents. Elle a été privée de cette occasion. Privée de son enfance.
Mais une chose est sûre.
Elle n'acceptera pas d'être privée de sa Vengeance.










Onze ans plus tard.
C'est dans un cri de rage que quelqu'un est jeté à travers une porte ! Le malheureux n'a pas le temps de souffler, une rapière manque de peu de lui crever un œil ! Cette rapière, il la reconnait, il sait à qui elle appartenait. Son adversaire, une jeune femme possédant un masque fissuré, lui assène un coup de pied afin de le déstabiliser ! Cette méthode fonctionne, le coup de grâce est à portée ! Une autre personne portant un masque d'apparat en porcelaine tente de l'arrêter, utilisant la même arme. Manque de chance... La jeune femme est plus douée. Elle le désarme avant de lui trancher la gorge.
- Je reconnais cette rapière, mais pas la personne qui la manipule, où diable as-tu volé cela ?! demande celui qui avait traversé la porte.
Son adversaire lui lance un objet non loin afin de le déconcentrer et parvient à le couper au niveau du bras !
- Ainsi, tu reconnais plus facilement la lame que le masque ! relève la jeune femme.
Un autre membre masqué tente de sauver son camarade. C'est après seulement quelques échanges que son cœur est transpercé. Celui qui avait traversé la porte tente encore de fuir... Mais un couteau se loge dans sa jambe, il tombe au sol !
- Je suppose qu'il a toujours été plus facile de reconnaitre les décorations de chacun plutôt que de faire confiance à ceux qui étaient sous le masque ! continue la jeune femme.
Devant la fureur qui se déverse sur lui, le blessé n'ose même pas ramasser son arme.
- Q-Q-Qui Diable es-tu ?! demande-t-il.
- Ta blessure au bras ne te rappelle-t-elle donc rien, Leland ?! demande-t-elle en retour. C'est cet endroit-là que tu avais visé, la dernière fois que nous nous sommes vus, lorsque je n'avais que onze ans !!
Sa mémoire a du mal, mais menacée par une rapière et une fureur dangereuse, elle cherche. Et elle trouve.
- Harrington ! réalise-t-il. Gwenaëlle Harrington !
La jeune femme retire le masque fissuré qu'elle avait récupéré auprès de son père, Micah Harrington.
- Seigneur, c'est donc toi qui a éliminé Travis et Henry ! réalise-t-il. Ils n'étaient même pas présents ce jour-là !
- Parce que tu crois que ma vengeance ne s'arrêtera qu'à vous ?! s'insurge-t-elle, sa rapière toujours plus menaçante. Je ne m'arrêterais pas ! Pas tant que tous les membres de votre Secte ne soient morts, transpercés par ma lame ! Mais après tout, tu peux t'estimer heureux, Leland !
- P-Pourquoi ? demande-t-il, pensant qu'il lui reste une chance.
- Tu es le premier membre que j'ai rencontré ! Il est donc naturel que tu fasses partie des premiers à mourir !!
- Non !!
Un coup de lame, sa gorge est tranchée. Il succombe bien assez vite. Gwenaëlle reprend son souffle et décide désormais de fouiller ses poches. Des documents légèrement tâchés de sang... Elle les récupère. Afin de ne pas attirer l'attention en sortant dehors, elle décide de ranger son masque et de remettre sa cape pour cacher sa rapière. Le bruit de la rue commerçante se charge du reste. Pas une seule personne ne se doute qu'un combat à mort a eu lieu dans cet entrepôt. Du moins, pour l'instant. Gwenaëlle préfère ne pas tenter le diable et se fond aussitôt dans la masse, devenant ainsi une simple citoyenne du Royaume de Duiviel.
Duiviel est bien connu pour son attrait commercial. Beaucoup de marchandises y viennent, et les étals sont toujours bombés. De la viande, des légumes, des figurines en bois, on peut trouver beaucoup de choses, dans les marchés. Ayant récupéré de l'argent sur ses ennemis, Gwenaëlle décide de s'acheter son fruit préféré : une orange. Le problème, c'est que cela semble être l'une des seules choses absentes sur les étals. La jeune femme décide quand même de tenter sa chance.
- Bonjour, combien pour une orange ? demande Gwenaëlle.
- Hélas, pas d'Oranges pour aujourd'hui, explique la vendeuse. Notre fournisseur n'a pas pu nous les livrer.
- Erf.
- Tout va bien ? On dirait que vous avez une marque sur la joue...
Gwenaëlle se remémore le combat qui vient d'avoir lieu, un coup la surprend. Les ennemis étaient nombreux.
- Tout va bien, ne vous en faites pas. Je me suis juste cognée, ment-elle.
- Mmh... Bah ! Tenez, lance la vendeuse en récupérant une Orange cachée. Nous n'avons pas reçu notre livraison, mais nous faisons toujours des stocks en cas de problème.
- Vous me sauvez la vie !
La jeune femme récupère l'orange et donne une pièce d'argent en remerciement, ce qui représente probablement le triple de la valeur du fruit. Elle commence à peine à en retirer la peau qu'elle entend des soldats arriver. Il était temps que la garde soit alertée d'un groupe de cadavres. Gwenaëlle se fond dans la masse jusqu'à trouver un banc où s'assoir et profite enfin de son en-cas favoris. Un problème de livraison... Embêtant.
Très embêtant, considérant la popularité du commerce de Duiviel. Enfin bon. C'est très probablement dû à un simple retard, peut-être que la charrette de livraison s'est brisée. Aucun brigand ou groupe de malandrins ne serait assez fou pour s'en prendre au commerce de Duiviel. Gwenaëlle préfère se concentrer sur ce qui est important et sort les documents qu'elle a récupéré afin de les examiner. Avec un peu de chance, elle y trouvera sa prochaine cible.










Loin de là, dans la forêt du Royaume du Duiviel. Un petit groupe mène l'enquête autours d'une charrette ravagée.
- Qui l'eut cru ? Quelqu'un s'en est pris au commerce de Duiviel, observe un homme en armure. Elkrig, qu'en penses-tu ?
- Aye, 'tis kinda hard to say, mate, répond un Nain. I guess a good Ol' swing of hammer could do the trick. They destroyed the wheel with one hit.
- Un coup de marteau ? demande l'épais Minotaure du groupe. Je te casse ça à mains nues !
- 'Tis yer problem, idiot, you got an axe, be smart, use it !
- Je doute qu'ils aient quelqu'un de ton gabarit, Mylkas, soulève l'homme en armure. Sylseris ?
- Des traces de brûlures... Il y a de la magie là dessous, réplique la Demi-Elfe. Ce n'est pas un groupe de brigands ordinaire qui a fait ça. Il doit s'agir de mercenaires.
Tandis que le chef d'équipe développe avec la Magicienne... Quelqu'un se dirige vers l'arrière de l'attelage. Une Satyre, des plus curieuses, pose un regard discret sur quelques Oranges restantes. Tout n'a donc pas été pillé ni détruit. Impossible de résister, elle en récupère... Mais son amie, une Barde jouant de la Lyre, ne la connait que trop bien.
- Je savais que tu n'allais pas pouvoir y résister, lance-t-elle en surprenant la cleptomane.
- Argh ! panique la Satyre. De quoi parles-tu ? Je n'ai pas oranges de volé. De Oranges. Volé. Gah !
- Bah, pas de panique, Claupi, ce ne sont que quelques Oranges.
- Vous avez trouvé quelque chose, Salyn ? demande le chef d'équipe.
- Non ! On cherche encore.
- C'est quand même dingue, lance Claupi, qui s'en prendrait à une cargaison d'Oranges ?
- Le Roi de Duiviel nous paye pour le trouver, réplique un Elfe.
- Aluin ! remarque la Barde. Tu as trouvé quelque chose ?
- Malheureusement, oui. Les corps.
Le groupe suit l'archer. Les cadavres des marchands étaient cachés derrière un rocher non loin. Lacérés, brûlés... Ce n'était pas un combat. C'était un massacre. La Satyre se retire discrètement afin d'aller recracher son déjeuner.
- Mathias, même des brigands ne feraient pas une chose pareille, rappelle l'Elfe. Ce sont des mercenaires qui ont fait ça. Très probablement un groupe comme le nôtre.
- Je vois, réplique l'Homme en armure.
- Ha ! Impossible, ils n'ont pas quelqu'un comme MOI ! se vante le grand Minotaure en gonflant ses muscles.
- Aye, that's the point, that makes them dangerous, yer nothin' but muscles, no brain there ! assène le Nain.
- A quoi sert un cerveau lorsqu'il est en bouillie ?
- Cela me coûte de l'admettre, mais il marque un point, soutient la Barde.
- Concentrons-nous, ordonne le chef d'équipe. Savoir qui a fait ça est important, mais il nous faudrait aussi savoir pourquoi.
- J'ai entendu dire que l'Empire de Logalla était en désaccord avec Duiviel et que cela avait provoqué certaines tensions, explique la Demi-Elfe.
- Tu penses qu'ils auraient saboté les échanges commerciaux entre Duiviel et Slozia ?
- Après tout, pourquoi pas ? Surtout s'ils visent les livraisons de nourriture.
- Viser l'économie et la nourriture du peuple, c'est assez agressif, explique l'Elfe.
- Mais ce serait efficace. Logalla peut encore blâmer ce genre de petites attaques sur des brigands, après tout, pourquoi un Empire s'en prendrait à une cargaison d'oranges ?
- Quel était le sujet de désaccord entre Duiviel et Logalla ? demande la Barde.
- Une question de frontières, me semble-t-il. Ils revendiquent une forêt très prisée pour la chasse, mais Duiviel a fait comprendre que c'était la sienne.
- Logalla a déjà l'avantage d'être en bord de mer, pourquoi diable veulent-ils plus ?
- De quoi qu'ils causent ? demande le Minotaure.
- Political stuff, réplique le Nain.
- Je n'ai jamais compris tous ces problèmes politiques, lance Claupi. Nous, les Satyres, on s'est toujours installés tranquillement là où on le voulait.
- You guys are walking around without pants. We get it that you love freedom, ain't no need to shove it up our face.
Visiblement gênée, la Satyre fuit rejoindre son amie musicienne.
- Bien, lance Mathias. Notre investigation est terminée. Inutile d'affabuler, faisons simplement un rapport au Roi et voyons ce qu'il en suit.
- Duiviel a vraiment de l'argent à dépenser, quand même. Nous payer deux pièces d'Or pour enquêter sur un simple problème de chariots, c'est énorme, soulève la Demi-Elfe. Ils auraient même pu envoyer une troupe de soldats.
- Moi, ça me va, lance Claupi. Plus on a d'argent, mieux c'est.
- Je reste d'accord avec Claupi, enchaîne le chef d'équipe. De l'argent facile est bon à prendre. Cela nous fera au moins quelques nuits à la taverne. Ce que je redoute, c'est qu'il nous demande désormais de trouver les coupables.
- Si c'est le cas, tu penses que nous devrions accepter ? demande la Demi-Elfe.
- Vu nos économies, je ne suis pas sûr que nous ayons le choix. La récompense que nous allons recevoir ne sera pas suffisante à long terme. Il faut avouer que nous coûtons cher, en tant que groupe.
- Même pas vrai ! contredit le Minotaure.
- Mylkas, as-tu la moindre idée de combien tu nous coûte en nourriture ?
- Heh, told ya, meathead, assène le Nain.
- Elkrig, toi et Claupi ne coûtez pas cher en nourriture, mais plutôt en amendes. Limites les insultes, et toi Claupi, arrête de voler.
- J'y arrive pas, se défend la Satyre, quand je vois un truc qui m'intéresse, je ne peux pas résister à l'envie de le prendre !
- Je ne dis pas que vous allez devoir redresser vos torts, juste que nous avons besoin d'argent.
Le groupe acquiesce. Mathias n'a pas tort. Deux pièces d'Or peuvent sembler beaucoup, mais pour une personne seulement. Pour un groupe de sept, c'est autre chose. Plus encore, effectivement, lorsqu'un Minotaure est dans ce groupe. Ils ont de l'appétit, ces bestiaux. On aurait tendance à croire que le Nain est là pour équilibrer la chose, mais non ! La différence de capacité à manger est palliée par la capacité à boire. Qui eut cru qu'un être aussi petit puisse boire autant ? Les tavernes en ont peur.
Bien décidé à être payé, le groupe rentre au Royaume afin d'expliquer la situation au Roi. Vu l'économie du Royaume, le Palais est abondement décoré. Des tapisseries aux statues, tout est là pour rappeler que ce Royaume possède de l'argent.
Aucun rapport avec le fait de devoir compenser quoi que ce soit.
Après avoir déposé leurs armes, les membres du groupe sont acceptés dans la salle d'audience.
- J'en conclus que vous avez trouvé la cargaison égarée ? demande le Roi.
- Malheureusement, oui, explique Mathias. Ainsi que les corps de ceux qui effectuaient la livraison.
- Les corps... Vous voulez dire qu'ils sont morts ? Une attaque de brigands ?
- Je ne suis pas sûr. Cela ne semble pas être le travail de simples brigands. Il y avait de la magie dans l'air. Notre hypothèse est qu'il s'agit d'un groupe de mercenaires ennemi. Ils n'avaient que faire de la cargaison.
Les conseillers se rassemblent, le Roi réfléchit. Il est évident qu'il soupçonne l'Empire Logalla, mais impossible de lancer une accusation à propos d'un simple convoi d'Oranges. Pire encore, il n'a pas envie de précipiter un éventuel combat, le Royaume de Duiviel n'est malheureusement pas aussi puissant qu'il n'est riche, l'armée n'est pas assez grande. C'est pour cela que le soutien de la Dynastie de Slozia est important.
- Je me dois de l'avouer, je suis surprise que ce soit le Roi qui nous reçoive, murmure la Demi-Elfe.
- Duiviel n'a jamais été connu pour son effectif de gestion de crise, murmure en retour le Chef de groupe.
- Renforcez nos frontières, ordonne le Roi à son Général d'armée. Je ne veux pas déclencher d'hostilités, mais au moins nous y préparer. Mettez en place des patrouilles afin de surveiller les routes commerciales.
- A vos ordres, réplique le Général.
- Seriez-vous intéressés par une autre quête ?
- Quelle serait-elle donc ? demande Mathias.
- Il nous faut les coupables. Allez enquêter à Logalla. Vous aurez deux autres pièces d'Or si vous trouvez les coupables, une vingtaine de plus si vous me les ramenez. Nos soldats mèneront l'enquête du côté de Slozia.
- C'est avec plaisir que nous acceptons.
Sans plus d'échange, le groupe quitte la salle d'audience avec une nouvelle quête. Trouver ce qui semble être un groupe de Mercenaires ne devrait pas être insurmontable. Le ramener, en revanche, c'est une autre histoire, il y a bien plus de risques.
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Du sang sur les poings, une posture intimidante et éclairée par les flammes, la présentation de l'Elfe Trybride est des plus effrayantes. 
- I need to find a Stone, explique-t-elle d'un ton menaçant. 
Pas de réponse. Après tout, même sans le choc causé par l'attaque, qui pourrait répondre à cela ? Theodwin s'avance. 
- Vous cherchez une pierre ? 
Face aux mots employés, l'Elfe réfléchit. Quelque chose est différent.
- Depuis quand parlez vous cette langue ? demande-t-elle en retour. 
- Eum... Je ne sais pas ? Depuis ma naissance ? 
- Cette partie du Continent utilisait un autre langage. Je ne pensais pas que cela aurait changé. Je cherche une Pierre, dont la couleur rouge ferait penser à un rubis. Auriez vous une idée de sa location ? 
- Nous... Avons des pommes, si vous voulez ? Elles sont rouges ? 
Un silence s'installe, parasité uniquement par les craquements du feu de camp. 
- Je n'ai pas besoin de manger, se désintéresse l'Elfe Trybride. Je me suis arrêtée car j'ai ressenti un appel. Il me faut aller à Logalla. 
Elle commence à partir, comme si ce sauvetage n'était qu'un léger supplément à sa quête. Theodwin hésite, mais il préfère sauter sur l'occasion. 
- Prenez moi avec vous ! lance-t-il. Je conterais votre voyage, je jouerais pour passer le temps ! 
- Je marche vite et mes pas sont bien plus efficaces que les tiens, petit Être. Ma compagnie ne saurait t'être agréable, assène-t-elle. 
- Dans ce cas, je me forcerais à courir ! 
- Alors cours.
Elle continue de marcher en direction de son objectif. Theodwin, lui, se dépêche d'engouffrer des provisions dans son sac avant de prendre sa flute. C'est là tout ce dont il a besoin. Ses parents hésitent, mais ils préfèrent soutenir son choix. Ils savent que chacun doit rester maitre de sa Destinée. Cookie, son fidèle ami Fé, s'accroche aussitôt à son épaule. L'Halfelin salue une dernière fois la petite communauté, sachant qu'il pourra les retrouver si jamais il en ressent le besoin. 
- Ce n'est pas un adieu ! déclare-t-il. Je reviendrais, et le Theodwin Took que vous aurez connu sera devenu l'un des plus grands joueurs de flute au monde ! 
- Elle s'éloigne ! remarque le Fé.
- Argh !
L'Halfelin court aussi vite qu'il peut, osant même sauter par dessus des racines. Il finit par rattraper l'Elfe Trybride, dont la rapide marche risque de compliquer les choses. Il encaisse et montre même qu'il peut jouer de la flute en se dépêchant. Pour le Fé, qui n'a aucun effort à faire, le voyage risque d'être bien étrange. 
- Au fait, quel est votre nom ? demande-t-il. 
- Myrrh, réplique-t-elle. Myrrh Kardryar. 
Kardryar. Le Fé a l'impression de connaitre ce mot. Cela vient du langage Elfique... Mais il ne parvient pas à se souvenir de son sens. En tout cas, il ne parvient pas à comprendre de quelle race d'Elfe elle vient. Certains pigments font penser à ceux des Drows, mais ils sont plus présents sous forme de tatouages que de peau. Le mystère lui reste entier. 










Le lendemain, dans un bout de forêt pris de force par Logalla. Les tensions entre la Satyre et le Nain parasitent l'ambiance, mais le groupe parvient tout de même à marcher en direction des ruines. S'il y a bien un endroit qui vaut la peine d'être inspecté, c'est bien ici. Mathias, en bon chef d'équipe, se voit obligé de tenter son possible.
- Et doooonc... Elkrig, comment ça se passe ? demande-t-il.
- I'm fuckin' fine, crache-t-il. 
- Huh. Et toi, Claupi ? 
Pas de réponse, le silence s'installe... Mais Mylkas, tout merveilleux diplomate qu'il est, tente de parfaire son expérience dans ce domaine. 
- Est-ce que c'est parce que vous êtes fach-
- What'd ye think, ye fuckin' stupid pile of muscle ?! assène le Nain. She be mad at me 'cause I be spittin' facts !
- Oh, pour cracher, oui, le reste, que dalle ! réplique la Satyre sans se démonter. 
- Et c'est repartit, murmure Mathias en fermant les yeux.
- What'd you want me to do ?! Get on my knees and beg for your forgiveness ?! ironise Elkrig. Ain't gonna happen !
- Le niveau est déjà assez bas comme ça, de toute façon, inutile de le redescendre ! assène Claupi.
- Yer mad 'cause I'm the only one making sense about your fuckin' daggers ! 
- Hey ! rappelle Salyn. 
- Aye, and you, don't even get me started ! She's got a sad backstory with these weapons, bouh ! Cry me a river !
- Mon père a essayé de me TUER avec ces dagues !! s'insurge la Satyre. Je ne les ai gardées que parce que c'est ma putain de mère qui m'a sauvée en les lui prenant ! 
Le groupe s'arrête, la tension monte. 
- So what ?! Because something bad happened with it, ye ain't gon' use it ?! Grow the fuck up, there's a fuckin' lot of things with bad history that are still bein' used !! 
- Uniquement parce que de mauvaises personnes le décident ! Que tu penses que ces armes soient inutiles est ton choix, pas celui de tout l'univers ! 
- Bon, ça suffit ! s'interpose Mathias. Votre temps est écoulé, nous sommes arrivés aux ruines. 
Les deux ont du mal à desserrer les poings. Ils acceptent une trêve temporaire afin de se reconcentrer sur la mission. Contre toute attente, c'est le Minotaure qui remarque un indice en premier. 
- Hah ! Harrington, observe-t-il sur une inscription. Je ne sais pas où ils sont allés, mais à mon avis ça s'est mal terminé pour eux. 
- Aaaah, mais oui, c'était ça, se rappelle Sylseris. J'avais entendu parler d'une famille disparue il y a quoi, une dizaine d'années ? M'est avis qu'ils sont tous morts. 
Le groupe s'avance... Mais du bruit interrompt leurs recherches : des soldats Logalliens fouillent eux aussi les ruines, décorés de masques d'apparat.
- I'm so fucking tired of searching this damn thing, peste l'un d'eux. 
- Shut up ! crache ce qui semble être leur chef. Keep looking ! If we find the Stone, we're all getting fucking rich ! 
- Une pierre ? murmure Aluin. Pourquoi chercheraient-ils une pierre ? 
- What does it looks like again ? demande l'un des soldats. 
- It's red, répond leur chef. Almost like a gem. But it ain't. 
- By the Gods, this is the most precise thing i've ever heard. 
- I'm doing what I can with what I got.
- And we're doing what we can with what you got, you're not the victim here, Alex.
- Don't call me by my name, Jimmy. 
- Oh, well excuse me, Ô Great Leader, but I don't give a single fuck at what you want. We're searching for something we can't find. 
- I swear to God, if you keep-  
Leur chef finit par repérer l'imposant Minotaure. 
- Hey ! Who the fuck are you ?! demande-t-il une main déjà sur son épée. What are you doing here ?! 
- Eummm- On fait une visite ? tente maladroitement le Minotaure.
- Wait... They're not from Logalla ! 
Les soldats prennent les armes. Il y en a bien une vingtaine. Les membres du groupe tournent tous leur regard en direction de celui qui parle bien trop, jugeant son clair manque de perspective. 
- Hey, pour ma défense, je ne vous ai pas vu tenter quoi que ce soit, lance-t-il. 
- You fuckin' meathead, I speak their fuckin' tongue, for once in your stupid life, couldn't you just think ?! peste le Nain en s'équipant de son marteau de guerre. 
Les soldats foncent à l'attaque, considérant la présence du groupe comme hostile ! Le Minotaure s'équipe de sa lourde hache, faisant hésiter ses adversaires. 
- Ils ont pas l'air assez patients pour négocier, tant pis pour eux ! lance Mathias. Aluin, en arrière ! Sylseris, ralentis-les ! 
- Pas de problème, réplique la Mage en tapant son bâton au sol. 
Une vague de froid se dirige en direction des soldats, certains se retrouvent avec les pieds gelés pendant que d'autres ont du mal à avancer sous de telles températures. L'archer en profite pour en éliminer certains. 
- Claupi, surveille Salyn ! ordonne le chef d'équipe. Mylkas, Elkrig ! On les défonce !! 
- AYE !! réplique le Nain.
- C'EST PARTIT !! hurle à son tour le Minotaure en transperçant un ennemi avec ses cornes. 
Tandis que le Nain brise des genoux à l'aide de son marteau, Mathias use de son bouclier afin de bloquer les attaques et contrattaquer avec sa lame. Le Minotaure n'est guère impressionné par les adversaires clairement effrayés qui lui font face. Des renforts arrivent sur le coté, Aluin en élimine certains à l'aide de ses flèches, mais la Satyre est forcée d'agir. 
Le premier se prend un coup de sabot dans l'entre-jambes. Le deuxième n'est pas plus chanceux, elle esquive son coup et en profite pour lui tordre le bras. Salyn refuse de se laisser faire et joue de sa Lyre pour envoyer des rafales de vent en direction des soldats. C'est un brutal coup de hache qui terrorise les ennemis restants, préférant fuir que mourir. Le Minotaure, éclaboussé de sang, se tient fièrement sur sa pile de cadavres. 
- Sept ! lance-t-il fièrement en direction du Nain. 
- Eeeerrh, fuck off, réplique ce dernier près de quatre cadavres. 
- Bon sang, on ne fait que rendre la situation encore pire, peste Mathias. 
- Mais non, regardez ! lance la Satyre en montrant les bourses remplies de pièces qu'elle a récupéré sur les corps. Il n'y a pas de pièces d'Or, mais ça fait pas mal de Cuivre et d'Argent ! 
Du bonheur dans leur malheur, les membres du groupe hésitent à continuer les recherches, craignant une nouvelle mésaventure. La Satyre se dirige vers son amie musicienne pour la surprendre. 
- Ah-HA ! lâche-t-elle après avoir mis l'un des masques en porcelaine. Alors, comment ça me va ? 
- Mazette, tu sais que ça te va plutôt bien ? remarque Salyn. Laisse moi essayer, tiens. 
La musicienne met le masque en porcelaine. Les yeux de la Satyre brillent.
- Oh mon Dieu, mais tu es encore plus ravissante avec ! 
- Ha ! Attends, il faut que je colle au thème. Ce genre de truc doit faire partie d'un groupe de malades mentales qui se prennent au sérieux.
Elle prend la pose en croisant les bras tout en regardant au loin. Pendant que Claupi rigole, elle ne peut s'empêcher de se rappeler quelque chose. Quelque chose qu'elle a vue à Logalla. 
- LE MASQUE !! hurle-t-elle sans prévenir. 
- Aie ! Quoi, le masque ? demande la musicienne tout en le retirant. 
- C'est ce genre de masque que j'ai vu sur un riche Logallien dans une calèche avec un gigolo !
- Claupi, je te jure que quand tu utilise le mot gigolo, ça ne te va pas. 
- De quoi tu parles ? demande Mathias en remarquant l'agitation. 
- Ces masques ! J'en ai déjà vu un à Logalla, sur quelqu'un qui semblait riche, explique la Satyre. 
- Il y a des chances que cela ne soit qu'une coïncidence, rappelle Sylseris. 
- Le problème, c'est qu'ils sont nombreux et qu'ils cherchaient quelque chose, remarque Aluin. Ce genre de tâche demande de l'argent, ce qui rejoint le riche. 
- Pourquoi diable quelqu'un paierait une fortune pour retrouver une simple pierre ? 
- Et pourquoi qu'il se paierait un gigolo ? demande Mylkas, qui loupe totalement l'intrigue.
Les yeux de la Satyre s'ouvrent en grand, comme si elle venait de trouver la réponse à l'univers. 
- La Pierre, réalise-t-elle en mettant ses quelques neurones en ébullition. Rouge, qui ressemble à une gemme mais qui n'en est pas une ! J'ai déjà vu ça ! Celle de la Taverne ! Son collier, il avait une pierre rouge ! Elle pensait que nous voulions lui voler ! 
- This stupid bitch got something to do with those poor bastards ? s'interroge le Nain. 
- Euh... Mais... Si celle de la Taverne a une pierre qui pourrait être celle qu'ils cherchent... Pourquoi fouiller des ruines ? demande le Minotaure en brûlant à son tour son unique neurone. 
La question fait mouche. Après tout, quel serait le lien entre des ruines frappées du nom d'Harrington et la jeune femme qu'ils ont croisé à deux reprises dans des tavernes ? 
- Je ne sais pas, hausse Claupi, ils sont bêtes comme leurs sabots ? 
- Je n'ai aucune idée de sa place dans tout ça, mais j'en pense que ça mérite une enquête, lance Mathias. La dernière fois qu'on l'a vue, c'était le soir précédent l'attaque au port qu'on nous a mise sur le dos. Je trouve que ça mérite des explications. 
- On retourne à Logalla ? demande Sylseris.
- De manière... Discrète. Je doute que nous soyons les bienvenus. 
Le groupe repart certes bredouille, mais pas sans objectif. Un retour à Logalla s'impose. Ne reste qu'à espérer que retrouver cette jeune femme sera aussi facile à dire qu'à faire. 










En pleine forêt, loin de là, un musicien épuisé tente de maintenir le rythme d'une Elfe Trybride n'ayant pas de temps à perdre. La nuit tombe et pourtant, elle ne semble pas vouloir s'arrêter. 
- Bon sang, s'épuise l'Halfelin, vous allez trop vite !
- C'est toi qui ralentit, assène-t-elle. Je t'avais prévenu. 
- Nom de Dieu, vous comptez marcher toute la nuit ? baille le Fé. Vous n'avez pas sommeil ? 
- Je n'ai pas besoin de dormir. Je ne fatigue pas. 
- C'est pas grave, Cookie, je vais... Je vais tenir le rythme ! Repose toi dans ma poche en attendant ! propose Theodwin, rongé par la fatigue. 
- Tu es sûr ? demande le concerné. Tu m'as l'air bien épuisé. 
- T'en fais pas... Je vais même... Jouer de la musique ! Cela t'aidera à dorm-
Il s'évanouit sous la fatigue. Afin de tenir le rythme, il a du tripler sa vitesse de marche depuis son départ, tout en essayant de continuer à jouer de la flute. L'Elfe Trybride continue tout simplement son chemin. 
- Hey ! Il va pas bien ! interrompt Cookie. 
Elle s'arrête, mais ne se retourne pas. 
- Je l'avais mis en garde, explique-t-elle. 
- Bordel, mais on s'en fout de ça ! Il veut vous suivre ! C'est juste qu'il a besoin de repos ! 
- A chaque seconde perdue, le Mal grandit. 
- "Perdue" ? Alors dans ce cas, pourquoi vous être arrêtée au campement ?! 
L'argument fait mouche, elle serre les poings. 
- Bordel, même moi qui ait passé la journée sur son épaule, je suis fatigu-
D'un claquement de doigt, elle l'endort. La Magie de l'Elfe Trybride est d'une efficacité à ne pas sous-estimer. Elle les observe, allongés dans l'herbe. En fermant les yeux, Myrrh inspire, puis expire. Quand bien même elle n'approuve pas ce choix, elle se décide à rester. Des morceaux d'écorce se mettent à ressortir de sa peau, la magie s'affole. Lorsque sa main entre au contact du sol, des branches et des racines forment un abris autours d'eux, semblable à une cabane. 
L'Elfe continue de les observer. En voyant la fumée qui sort de leur bouche à chaque respiration, elle comprend qu'ils ont probablement froid et se décide à créer un feu de camp au milieu de la pièce. Il y a bien une raison pour laquelle le Fé a été endormis avant de voir cela. Lentement, et avec une grande hésitation, elle rapproche sa main de l'Halfelin... Puis s'arrête. Se ravise. Elle se reconcentre et reste en position assise. Ses yeux ne se ferment pas. Elle observe simplement les flammes et écoute leur crépitement. 
Les flammes ravivent des souvenirs.
Une bataille féroce.
Cruelle.
Accompagnée de deux autres membres de son espèce, l'Elfe Trybride découvrait ce que cela fait d'affronter un Dieu. Un Dieu en colère, qui plus est. Des flammes jaunes brûlaient encore les cadavres de l'armée qui avait osé lui faire face. Une chance pour elle et ses camarades, leurs armes étaient faites d'un bois qui ne brûle pas. Plus important encore... Leur volonté ne plierait pas. Un atout de choix lorsque l'on affronte un Dieu capable de déchainer l'Enfer.










Le lendemain, dans une Taverne toujours plus connue. Le groupe de mercenaires en mission pour Duiviel aime bien cet endroit, il est important d'y faire une halte lorsqu'un Nain est assoiffé. 
- Oh. The Dwarf again, remarque le Tavernier en essayant de cacher de la bière. 
- Aye, ye think my eyes would let ya hide some beer from me ? ironise le petit Être.
- Well, it was worth the shot, wasn't it ? 
- I could hear a beer and find it in the darkest place on earth. 
- You have a drinking problem, my good sir. 
- So fuckin' true...
- Ezekiel, c'est bien ça ? demande Mathias en venant au comptoir. Une tournée, s'il vous plait ! 
- You got it ! réplique le Tavernier. 
Les bières sont servies. Salyn se préparait à jouer de la musique, quand soudain... Une mélodie la devance. Un autre Barde est déjà présent. Esteban Valencia, fier joueur de Luth, amuse les habitués. Salyn est impressionnée, le musicien est plutôt doué. 
- Waow ! s'émerveille la Satyre. Fais de la musique avec lui ! 
- Quoi ? Claupi, je peux pas m'accorder avec quelqu'un comme ça, commence-t-elle, et il faudrait- 
Devant les yeux de la Satyre, la musicienne laisse tomber toute idée de débat. Elle sait qu'il est impossible de raisonner avec elle dans cet état là. 
- Oh et puis merde, à nous deux. 
Salyn dégaine sa Lyre et commence à jouer en accord avec la mélodie d'Esteban. Les habitués sont surpris et encouragent à continuer. Esteban, qui possède un fort amour pour la musique, n'en éprouve que plus de joie. Il observe la musicienne droit dans les yeux avec un grand sourire tout en jouant, chose qu'elle lui rend en augmentant ses notes. La Satyre danse en rythme, jamais l'ambiance n'a été aussi folle. 
- Well I'll be damned, this place is starting to get some happiness ! se réjouit le Tavernier. 
- Salyn ne peut rien refuser à Claupi, tant que votre musicien jouera, il aura du répondant, explique Mathias. 
- Et dire que nous venions ici pour nous reposer, je serais presque tenté de rejoindre Claupi à la danse, lance Aluin. 
- Du moment que Mylkas ne s'y essaye pas, l'endroit devrait rester en un seul morceau. 
Les trois explosent de rire. Le Minotaure, lui, c'est tout l'inverse. Il tente sa revanche contre le Nain. Cette fois-ci, c'est celui qui boit le plus qui gagne... Et le petit Être a la réputation d'être un véritable gouffre. Un puit sans fond qui absorbe tout type de bière. Sylseris, elle, se contente de profiter de la musique sur sa chaise. 
- Vous l'avez embauché ? demande Mathias.
- No, réplique le Tavernier. He was okay for a beer per song, but I just give him what he needs, even for the food. He's good and the others tends to stay longer when he plays. But I think he's travelling, he'll probably be gone soon. 
- Dommage, il joue bien. 
C'est au bout d'une vingtaine de minutes que les musiciens font une pause, acclamés par l'ensemble de la taverne. Claupi aussi est applaudie, elle qui a dansé tout le long, divertissant les yeux pendant que les oreilles étaient comblées. 
- Incroyable ! s'écrit le ménestrel. Je n'avais jamais rencontré de Barde jouant aussi bien ! 
- De même ! réplique Salyn. 
- Comment diable as-tu réussi à t'accorder aussi vite ? 
- J'ai observé ton rythme et les mouvements de ton corps ! Il y a beaucoup de passion dans ce que j'ai vu ! 
- Incroyable, je ne savais pas que ça en disait autant !
- C'était génial !! se réjouit la Satyre. Je n'ai pas dansé comme ça depuis mon campement natal ! 
Le trio continue sa discussion, certains bourrés essayant encore de danser près du feu. Mais tandis que tout le monde discute, certains boivent. Rien ne peut dire qui du Nain ou du Minotaure est le plus lucide, mais le fait que plusieurs chopes sont étalées sur la table en dit long. Ils en boivent une de plus, les yeux dans les yeux... Puis tombent ensemble en arrière. Ils ont leur compte, personne n'a gagné, les spectateurs sont laissés sur leur faim. 
Plus tard, tandis que les deux compétiteurs dorment encore, Sylseris fait le tour des livres présents sur les étagères de la taverne. Certains penchent vers la religion, d'autres vers la magie... Mais soudain, quelque chose capte son attention. 
- "The Forsaken Hunt"... Une chasse abandonnée ? s'interroge-t-elle en observant le livre sous tout les angles. 
Elle ouvre l'ouvre et commence à en observer le contenu... Puis se rend vite compte qu'il s'agit probablement d'un ouvrage pour enfants. Curieuse, elle tient à vérifier. 
- Tavernier, avez vous déjà lu cet ouvrage ? demande-t-elle en lui montrant le livre. 
- Oh... The Forsaken Hunt. Yes I did, réplique le concerné. Why ? 
- Qu'est-ce exactement que cette Chasse ? 
- Aaah. It was a story that took place a very long time ago. You probably weren't even born. 
- Je suis une Demi-Elfe. Je vis longtemps, vous savez ? 
- Heh, and yet, you may still be too young. The Forsaken Hunt is more of a group of people. Outcasts. When these lands were filled with monsters, these outcasts faced them. 
- Des monstres ? Vraiment ? Et vous êtes sûr que ce n'est pas un livre pour enfants ? 
- Aye, I found it at Slozia, and this place is reaaaally crazy when it comes to telling the truth. Anyway, since monsters were too hard to kill, the Forsaken Hunt studied them. They wanted to see how they act, so they would know how to strike. This group was probably the most dangerous ever seen. Think about it : a monster could have more strenght and more speed than your horned friend, sleeping over there... And these guys could still kill it without a sweat. 
- Que leur est-il donc arrivé ? 
Le tavernier ferme son poing, caressant mécaniquement sa bague.
- Someone solved the problem by exterminating the monsters, explique-t-il. I'm definitely not saying it's a bad thing ! But without monsters to kill, the Forsaken Hunt just... Kind of... Lost its interest. People forgot about them. And now they're just a book. A book "for children". 
- Et juste comme ça, ils ont disparus ? 
- Eeerrh, I heard one day that they kept the training, but there's just a handfull of them now. And that's if what I heard was true. 
- Huh. J'ai vu que vous aviez beaucoup de livres sur les différents Dieux. Lequel est le vôtre ?
- Well, you know...  I'm... Not really into... Religion, anymore. You ? 
- Je suis les préceptes d'Unheia, la Déesse de la Glace. 
- Well, I heard she was kind and generous ! 
Les deux possédant de grands savoirs, quel que soit le domaine, leur discussion ne fait que commencer. Bien des Dieux habitent ce monde... Le problème... C'est que certains ne se sentent pas obligés d'agir pour le bien de ce dernier. 
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Aruego
Marchant dans des couloirs qui d'habitude sont interdits d'accès, un Demi-Orc s'approche d'une grande salle. Quelqu'un l'y attend. . . Quelqu'un possédant un masque d'apparat en Porcelaine. Le Demi-Orc n'est pas à l'aise avec cette décoration, préférant savoir à qui il parle, mais il n'en semble pas plus surpris : ce n'est pas la première fois qu'il le voit. La salle n'est que peu éclairée et la nuit rend la visibilité encore moins évidente, mais le Demi-Orc semble apercevoir une immense statue derrière l'Homme masqué qui n'était pas présente la dernière fois. - Nous avons fait ce que vous nous avez demandé, explique-t-il. Qu'en est-il de notre récompense ?  - Votre récompense ? s'interroge l'Homme au masque. Aaah, je vois. De l'argent.  Il lui jette une bourse remplie de quelques pièces d'Or.  - Je. . . Je ne sais que dire, lance le mercenaire. J'ai comme le sentiment qu'il s'agit d'un piège. Autant d'Or pour une si petite mission ?  - Ma foi. . . Il y a effectivement autre chose. Que dirais-tu de recommencer ? Pour la même somme, je te demanderais de ravager deux cargaisons de ton choix.  - Qu'en est-il des livreurs ?  L'Homme hésite. - Tues-les.  Le mercenaire esquisse un sourir
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