Sorprarsi
Sorcière aux fidèles corbeaux
Occulte est sa magie,
Regardez la tomber en lambeaux.
Pensez à vous, mes amis
Regardez moi, mes chéris
A l'ombre je me délecte de vos maux
Rien, et tout nous relie
Sortez donc de vos tombeaux
Inutil poème descriptif : qui suis-je d'autre que moi-même ?
2
œuvres
1
défis réussis
8
"J'aime" reçus
Œuvres
"Elizabeth"
Voilà qui me caractérise. Un nom et plusieurs déclinaisons. Liz. Elize. Eliza. Eli. Autant qu'il en faudra pour me, nous, décrire. Qui sommes-nous ? Qui suis-je ?
À l'aide de ses carnets, Elizabeth va replonger dans son passé pour comprendre qui elles sont, ce qu'elles veulent, et ce que, elle, veut devenir. Quelle part d'elle est la plus forte ? La douce et sensible Iza ? La colérique Beth ? Ou encore Izabeth la dépressive ?
Elles sont neuf à l'accompagner dans cette quête. Dix à partager le même esprit. Onze, avec lui.
Voilà qui me caractérise. Un nom et plusieurs déclinaisons. Liz. Elize. Eliza. Eli. Autant qu'il en faudra pour me, nous, décrire. Qui sommes-nous ? Qui suis-je ?
À l'aide de ses carnets, Elizabeth va replonger dans son passé pour comprendre qui elles sont, ce qu'elles veulent, et ce que, elle, veut devenir. Quelle part d'elle est la plus forte ? La douce et sensible Iza ? La colérique Beth ? Ou encore Izabeth la dépressive ?
Elles sont neuf à l'accompagner dans cette quête. Dix à partager le même esprit. Onze, avec lui.
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Défi
L’enfant contemplait les rares fenêtres allumés au sommet des immeubles. Il était seul, là, au milieu de cette immense place fantôme. Pas un bruit ne venait perturber le calme qui régnait. La nuit était noire, sombre et sans étoile. Le vent, entraînant la danse de quelques déchets, se mouvait dans un silence pesant. Peut-être était-ce pour cela qu’il observait ces quelques sources de lumière. Elles apportaient une touche de vie et d’espoir au cœur du caprice des ténèbres.
Recroquevillé au pied d’une imposante statue de marbre, il attendait l’arrivée de l’aurore.
Il était crade. Les haillons qui couvraient son corps, souillés de boue et d’excréments, dégageaient une odeur nauséabonde. Ces lambeaux constituaient son dernier rempart contre le froid cinglant qui parcourait la ville : multiples engelures complétaient son infâme silhouette. Les arbres alentours témoignaient de cette atmosphère glacée : tous recouverts d’une fine pellicule blanche, ils étaient frigorifiés par les intempéries de ce mois de février. Il les connaissait bien ces arbres : parfois il leur grimpait dessus pour échapper aux chiens errants, il mangeait leurs fruits durant la saison chaude et se servait même de leurs tronc pour échapper aux regards dédaigneux des passants.
Il le savait, abandonné par ses parents, puis par ses oncles et diverses familles d’accueils, tous le méprisait. Pas un ne voulait venir en aide à ce miteux petit gnard. Défiguré, le nez brisé et la mâchoire désarticulée, il était seul. Seul dans un monde cruel et sans pitié qui n’accorde pas de seconde chance aux monstres.
Puis elle apparût devant lui. Cette créature méphistophélique.
L’air s’était chargé d’une brume opaque, grise et givrante. Elle étouffait l’atmosphère et paralysait totalement l’enfant. Il se débattait pourtant, luttant contre le froid mordant, essayant de bouger ses bras ses jambes en vain. Même ses simples orteils semblaient avoir perdu toute volonté. Sa peau le brûlait. Il était là. Face à cette chose. Incapable de se défendre, incapable de s’enfuir, incapable de réagir. Une force surnaturelle l’empêchait de se mouvoir. Résigné, il leva autant qu’il pu ses yeux vers le monstre, et accueilli la mort en face.
La stupeur et l’effroi marquèrent son visage meurtri : Une abomination. Voilà ce qui se tenait devant lui. Un mollusque géant qui serpentait entre les arbres défeuillés, brisant les branches les plus frêles, et envahissant les lieux de sa carcasse répugnante. Il enserrait la place, ne laissant aucune échappatoire possible et dominait la ville de sa hauteur. Le dos, couvert d’écailles verdâtres et tranchantes, scindait en deux les bâtiments qu’il effleurait. Si bien que la faucheuse elle-même ne pouvait rivaliser. Sous cette carapace longue de plusieurs centaines de mètres, coulait un filet de bave, gris de poussières et de saleté qu’il avait du amasser dans les rues. Par endroit, lorsque le ventre de l’horreur était à découvert, on pouvait même apercevoir quelques voitures, lampadaires et bancs brisés, coincés dans les méandres de ce liquide visqueux.
Il ne semblait ni avoir d’avant ou d’arrière. Juste une sorte de coquille immense avalant tout sur son passage, sans faire de distinction. Seule sa direction semblait prouver que cette monstruosité était pourvu d’une intelligence : il s’avançait droit vers l’enfant le dominant de sa hauteur, et l’enfermant dans une immense cage mouvante. L’air devenait irrespirable. Pris au piège, ce dernier sentit sa respiration se couper, et se mit à suffoquer.
Les yeux écarquillés, il n’avait plus que la chose dans son champs de vision. Elle était pourtant encore éloignée d’une vingtaine de mètres, mais elle était tant volumineuse que son corps couvrait toute ouverture vers l’extérieur, aussi mince soit-elle. L’extrémité du monstre, couvrant le ciel par sa simple présence, laissait échapper des gouttes de bave sur le sol, manquant parfois de s’effondrer sur l’enfant et l’éclaboussant au passage d’une bile à l’odeur infâme qui se mêlait à ses pleurs. Des pleurs de terreur. Immobile, dans l’incapacité de bouger. Quand la mort allait-elle l’emporter ?
Les yeux rivés sur l’abomination, un détail attira son attention et le paralysa bien plus : le sang s’était figé dans ses veines, chaque organe dysfonctionnait et sa respiration était devenue inexistante. Quelle était cette chose ?
Le ventre de la créature s’emplissait désormais de bulles incolores toutes plus imposantes les unes que les autres, quelques unes renfermant un liquide jaunâtre. Puis elles furent plus nombreuses et se mirent à exploser, aspergeant le sol d’un acide qui rongeait le béton, creusant un trou dans la Terre si profond que l’on aurait cru qu’il la transpercerait entièrement.
Soudain, des bras visqueux jaillirent du corps de la chose, enserrant alors l’enfant et l’enlevant de son refuge.
Il resta paralysé, une expression horrifié bloquée sur le visage. En plus de son corps, sa volonté même semblait avoir été vaincue par l’apparition ; que pouvait-il bien faire d’autre qu’attendre son heure ? Son sang, glacé par l’effroi l’avait rendu tel un pantin incapable de s’exprimer, et spectateur de sa propre mort.
Sous ses pieds se dressaient l’immensité du centre de la Terre. Un noyau rouge ardent sous des couches de gravas, de terre et de chutes de lave qui coulaient en son cœur. Voilà donc à quoi ressemblait la porte de l’Enfer.
Face à lui, l’abomination.
Elle se tenait là, devant lui, à quelques mètres seulement, crachant encore son liquide sur le sol.
Elle se tenait la, devant lui, le maintenant au dessus d’un gouffre sans issu.
Elle se tenait là, devant lui, se jouant de sa peur, se délectant de sa frayeur.
Au milieu de ses bulles de bile visqueuse, une forme commença à se dégager, se frayant un chemin jusqu’au visage de l’enfant. On aurait dit une fleur au milieu d’un marécage. Une magnifique touche de douceur : entre le rond et l’ovale, sans aucune agressivité, sans aucun étouffement. Un subtil détail, délicat et fragile, au bout de la longue et mince tige qui le reliait à son corps. De multiples orifice parsemaient son cou. Certains, mus d’une certaine régularité, donnaient une humanité au monstre, comme tous, il devait respirer. D’autre devaient certainement être associés à l’olfactif : ils se rétrécissaient au contact des fumées au parfum abject, des remontrances de la terre détruite d’acide. Le tout se complétait d’une multitude de fines petites tentacules qui s’entremêlaient les unes aux autres.
L’enfant, un brin émerveillé sentit son corps se détendre, et ses muscles commencer à répondre. Certainement avait-il été réchauffé par l’abomination ! Et ce trou dans le sol, eût-il été fait pour réchauffer l’air ambiant ? Il n’en savait rien. Ce qu’il savait c’est qu’il était en vie, et que même si le monstre semblait maître des Enfers, il lui sauvait la vie. Aussi, aillait-il le remercier lorsque son sang ne fit qu’un tour.
La fleur du monstre s’était mue en un appareil plus mortel que le reste, laissant apparaître des centaines de dents minuscules et affamées qui s’entrechoquaient, déchirant même la peau qui les protégeaient. Elle entraient dans une folle danse hypnotisante, criant leur famine, chantant leur désir, leur soif de sang. Au centre de cette chorégraphie étoilée, une cavité sans fond semblait attirer l’âme de l’enfant.
Depuis combien de temps n’avaient-elle pas goûter de la vraie chair ? Il ne voulait pas savoir.
Les yeux rivés sur ce tableau horrifique, les sens en alerte, il entendit un grognement sourd sortir du creux de l’abomination. Une sorte de sifflement accompagné d’une sombre mélodie, un ensemble de sons semblant s’articuler sous forme de mots et s’adressant à lui. Cette hypothèse lui fut vite confirmé par la compréhension de quelques syllabes déformées et désarticulées par l’absence de corde vocales du monstre.
Certainement lui disait-il de se réveiller.
Car cet enfant, tétanisé et subjugué par cette immondice, ne se rendait pas compte qu’il rêvait.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs
Pourquoi écrivez-vous ?
Pour être libre, libre de penser, de vivre l'invivable, de raconter. Libre d'explorer nos émotions, de les coucher sur papier, de les sublimer. L'écriture a cette chose magique qui nous fait se sentir mieux, qui nous fait voyager au delà même de nos rêve. Ecrire c'est être à la fois un héros et son ennemi. C'est être son émotion et ce qui la produit. Ecrire, c'est être à la fois tout et rien.