Recueil de pensées

Parcours migratoire d'un Français comme les autres, obligé de quitter son pays pour aller vers un autre fictif de la corne africaine.

Première histoire en prose pour ma part alors n'hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez.

Dans une cahute délabrée
Vestige d’un temps ancien
Dont le toit était démaillé
Un homme, prussien

Dormait sur la paille.
Il était parti de son pays,
Avait laissé son unique faille,
Sa famille. De ces cheveux gris

Une fine rivière s’écoulait.
Le soleil s’y reflétait. Une poussière,
Fée des airs, doucement, allait
S’y plonger. A ses côtés, fière,

Une fourmi, reine minuscule,
Riait de cette scène malsaine.
Du haut d’une salade incertaine,
Pleurait une frivole libellule.

Traversé par un vieux rail,
Il est fait de vieilles bicoques
En contreplaqués, murailles
Fébriles face aux chocs

Des intempéries hivernales,
Des bourrasques acérées,
Des lances ensoleillées,
Des grêles infernales.

Sortant de l’une d’elles,
Un enfant aux prunelles
Vengeresses meurt
En silence, dans ses pleurs.

Accoudé a sa meurtrière
Son regard, sur cette ville
Plane doucement, amer.
Des wagons immobiles

Des immeubles éventrés
Des rues désertes
Des places oubliées.
A la radio, des alertes

Crient le confinement.
Sa cigarette pleure
Ces dernières fumées.
Après l’avoir écrasée

Il retourne, prisonnier,
S’assoir devant la télé.
Son corps las meurt
D’ennui lentement.

Vieillissant, ses yeux globuleux
En ont vu passés, de chouettes
Jours sombres. Perché sur les cieux
Des âges, au calme, il inspecte

Ce monde aux démentes vitesses,
Lui qui tire de sa lenteur
Son intemporelle sagesse.
Sur l’horizon son vert bonheur

Est de vivre jusqu’à demain.
Pour l’heure la grise nuit tombe.
Caressé par un divin rien

Dans l’encre céleste, il s’envole.
A sa dernière tentation, il succombe.
Auprès de lui, la mort l'enlise, las pétrole.