Cet essai n’est qu’un récit rétrospectif de ma propre existence. Il a pour vocation à immortaliser des souvenirs avant qu'ils ne disparaissent de ma mémoire, à transmettre à mes enfants le témoignage d'un parcours dont ils ignorent une grande partie des difficultés, des peines et des joies qui l'ont jalonné. Mais c'est aussi me permettre d'avoir un nouveau regard sur mon passé, de me libérer de certains poids, de certains traumatismes, d'aller à ma propre rencontre pour mieux comprendre qui j'ai été et qui j'ai décidé d'être. Une thérapie ? possible...Je me surprends par mes propres confidences… Platinium73

Comme il est difficile parfois de se regarder dans un miroir, de se parler avec douceur, d'employer des mots caressants, de ceux qui apaisent et rassurent, de ceux qui amènent le sourire sur des lèvres crispées. D'où me vient cette idée de ne pas vouloir m'aimer comme je suis, de ne pas voir en cette image reflétée le portrait d'une personne aimable ? J'ai beau regarder, scruter, détailler, rien ne me convient ! Peau terne, regard éteint, nez proéminant, lèvres aux lignes imparfaites, cheveux épais et raides à la couleur d'une veillée funeste, et de surcroît une peau pigmentée de taches brunes comme pour laisser croire que j'ai regardé le soleil à travers une passoire ! Non ce reflet ne me convient pas ! Alors j'utilise des artifices pour rendre cette image plus acceptable à mon regard, plus conforme à qui je crois être. Mais qui suis-je vraiment ? Une femme au physique banal, aux tracés imparfaits, qui n'aime pas son corps et qui n'en prend pas soin justement parce qu'elle n'aime pas ce qu'elle voit ? Une femme tolérante, acceptant la différence, voyant la beauté en toutes personnes et en toutes choses ? Une femme sachant donner sans jugement ni contrepartie, s'efforçant dans cert

L'après-midi tire à sa fin, je suis seul, il fait froid, j'ai soif, j'ai faim, je suis triste. Le hasard de mes pas m'amène devant la porte d'une maison de caractère blanche aux volets verts. Ça a l'air plutôt sympa ici. Je regarde de toute part pour voir s'il y a un individu qui voudrait bien me laisser entrer. Personne, Olala, il fait froid, je veux entrer. Alors, de ma plus belle voix je sollicite mes cordes vocales et je miaule, de plus en plus fort, de plus en plus grave car je désespère de voir la porte s'ouvrir. J'insiste encore et encore. Avec mes griffes je gratte le carreau avec insistance et désespoir et je suis prêt à renoncer lorsqu'enfin la porte s'ouvre. Je me fais tout petit, je regarde le visage qui se penche vers moi et je comprends que je suis sauvé. Une petite voix me dit "Alors petit minou, que fais-tu là ? Que t'arrive-t-il ?" Je miaule à nouveau pour faire comprendre ma détresse. Alors des mains hardies me prennent sous le ventre et je me retrouve blotti contre un corps chaud. La voix continue de me parler, je comprends qu'elle veut me rassurer. Je suis déposé sur un coin de meuble, une gamelle avec de bonnes croquettes et un bol de lait me sont proposés. Que