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Valerie MUSSET

Paris.
" Un personnage de roman, c'est n'importe qui dans la rue, mais qui va jusqu'au bout de lui-même ". Georges Simenon.
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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
Valerie MUSSET
La Martinique, confetti de l'empire colonial français depuis le XVIIème siècle, surnommée « l'île aux fleurs » par ses premiers habitants, a fait de la banane un secteur phare de son économie. Mais à quel prix ? C'est ce que Marcel et Lucie, un jeune couple nouvellement installé sur l'île, vont découvrir. Cette découverte changera à jamais le cours de leur vie, entraînant Lucie dans une soif de vengeance insoupçonnée.
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Défi
Valerie MUSSET

Deux vieilles amies discutent à la terrasse d'un café. Tous les clients suivent leur conversation, amusés.


Violette, hurlant
— Je te dis que Monique, sa belle-mère, a subi une opération de chirurgie esthétique !


Germaine, intriguée
— Monique ? Mais c'est qui ça, Monique ?


Violette, agacée, parlant toujours aussi fort
— Mais tu sais bien, c'est la belle-mère de Sandrine, ta voisine de palier.


Germaine, tout sourire
— Ah oui, Sandrine. Elle a fait de la chirurgie esthétique ?


Violette, franchement énervée
— Mais non, pas elle ! Sa belle-mère ! Qu'est-ce que tu peux être bouchée, parfois ! Il faut vraiment que ton fils s'occupe de ton appareil auditif, c'est plus tenable. Je vais finir par y perdre la santé, moi, à force de te répéter les choses deux fois et de hurler comme une folle. Augmente le son, si tu n'entends rien !


Germaine, penaude
— Mais il est déjà au maximum ! Ne sois pas méchante, tu verras quand t'auras mon âge ! C'est pas marrant de tout comprendre de travers.


Violette
Mais justement Germaine, j'ai ton âge ! Seulement je suis mieux outillée. Je ne mégote pas sur le prix et sur la qualité, moi ! J'ai l'impression que tu es encore plus sourde qu'avant, la belle aubaine ! Je ne suis pas méchante, c'est ton fils qui est radin, c'est pas la même chose !


Germaine, fâchée et toute rouge
— Je t'interdis de dire une telle chose de mon p'tit Louis. Il n'est pas radin, il fait attention, c'est pas pareil !


Violette, s'esclaffant
— Attention ! Mais à quoi Grand Dieu ? C'est le propriétaire du plus grand garage automobile de la ville, il ne vend que des voitures de luxe. Tu ne vas pas me dire qu'il est malheureux ! Et puis arrête de le surnommer ainsi, à son âge, c'est pathétique !


Germaine, contrariée
— Peut-être, mais c'est « mon » fils et je le surnomme comme « je » veux ! Tu as entendu parler de la crise, non ? Eh bien, figure-toi qu'il a vendu beaucoup moins de voitures ces dernières années.


Violette
— Mais enfin Germaine, c'est lui qui t'a raconté ça ? Tu sais que je connais très bien son expert-comptable et je peux t'assurer que son entreprise est toujours aussi florissante. Tu imagines bien que sa clientèle n'a pas vraiment souffert. D'ailleurs, c'est à peine si ces gens-là connaissent le mot dépression.


Germaine, vexée
— Tu dis ça, mais en 29, ils ont été nombreux à faire faillite !


Violette
— Je te l'accorde, mais nous ne sommes plus à la même époque, ne vas pas tout mélanger ! Les requins d'hier ne sont plus ceux d'aujourd'hui.


Germaine, qui s'entête
— N'empêche que c'est à cause de ce crack, qu'Hitler a été élu en 33 et qu'est arrivée la seconde guerre mondiale !


Violette, agacée, mais prenant sur elle
— Le Krach Germaine, l'autre, je crois bien que c'est une drogue.


Germaine, interloquée
— Tu te drogues ?


Violette, désespérée, parlant entre ses dents, puis hurlant à nouveau
— Parfois, j'aimerais bien Germaine... J'aimerais bien. Non bien sûr ! Nous parlions de ton fils.


Germaine, gênée, préférant changer de sujet
— Et alors, Monique, quelle tête elle a depuis son ravalement de façade ?
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Défi
Valerie MUSSET





Il devait être minuit, lorsque je fus brutalement tirée de mon sommeil par des vociférations provenant de l'appartement du dessus. Encore une de leurs sempiternelles disputes ! Il ne se passait pas un week-end sans que nous n'entendions les cris rageurs de l'un et les hurlements de l'autre, sans oublier les bruits de vaisselle cassée et de corps qui tombent ! Il fallait nous rendre à l'évidence, il était presque certain que nos voisins avaient adopté " l'amour vache " comme mode de communication ou type de fonctionnement. Il aurait été difficile de penser autrement ! Même si par la suite nous avons révisé notre jugement à la lueur des événements qui suivirent. Alors quand notre vieille voisine en profitait elle aussi pour taper avec sa canne sur ses radiateurs afin de réclamer le silence, nous savions tout de suite que le week-end débutait et que contrairement à la cour des miracles, tout ce beau monde n'allait pas disparaître à la tombée de la nuit, bien au contraire ! 


Mais ce soir-là, alors que je tendais l'oreille, oppressée malgré moi, je fus bien obligée de reconnaître que les bruits n'étaient pas habituels. Il ne s'agissait plus de cris ou de simples projectiles lancés avec force contre un mur ou sur le sol. Non, rien à voir avec le capharnaüm ordinaire. Cela me faisait plutôt penser à... 


Le reste de la semaine Monsieur n'était pas là. Il était voyageur de commerce et comme son nom l'indique, il voyageait beaucoup, beaucoup trop même, à son goût, surtout avec ce tempérament ! En effet, il se trouve que cet homme était d'une jalousie maladive et que malheureusement face à cette maladie, il n'existait aucun traitement.


C'est pourquoi, à chacun de ses retours, dès qu'il posait pied à terre, il se dépêchait de grimper l'escalier quatre à quatre jusqu'au dernier étage, l'ascenseur étant trop bruyant, pour surprendre l'indésirable. Et de cela, rien ni personne n'aurait pu l'en dissuader. Il savait alors soigner son entrée, qui était fracassante ! Nez au vent, qu'il avait long et effilé, il se mettait aussitôt, tel un chien policier, à inspecter méticuleusement son appartement à la recherche de la moindre trace suspecte, parfum, cheveux, draps froissés... laissant supposer la présence d'un amant à plus ou moins brève échéance. 


Jusque-là, Dieu merci, il n'avait jamais croisé autre âme qui vive dans l'appartement, que celle de sa femme. Mais cela n'empêchait pas les disputes de reprendre de plus belle à chacune de ses arrivées, trouvant naturellement d'autres sujets pour les alimenter. Mais depuis quelques mois, celle que je voyais souvent triste, cachée derrière des lunettes de soleil quel que soit le temps, semblait différente. Cette femme, qu'il me semblait apercevoir pour la première fois et que je n'avais même jamais osé aborder, était comme transformée, lumineuse, cela sautait aux yeux et l'amour ne devait pas être étranger à ce changement...


À cette simple constatation, un frisson me saisit. Mais comment avait-elle fait pour tromper la vigilance de son cerbère de mari ? De quelle manière la surveillait-il ? Il est vrai qu'absent du domicile conjugal la semaine, ce ne pouvait être que par le biais de son téléphone, son portable lui permettant de rester joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre, peu importe l'endroit où elle se trouvait. Et puis, il y avait ces fameuses caméras... qu'il avait fait installer depuis peu, dans le couloir ainsi que dans tout l'appartement, le seul au dernier étage de l'immeuble. À mon sens, un prisonnier n'aurait pas été mieux surveillé ! Heureusement il lui restait un dernier espace de liberté... hors de ces murs. 


On sentait que cette femme étouffait sous l'emprise de cet homme possessif et violent, que le moindre doute rendait hystérique. Car contrairement à ce qu'il disait, la jalousie n'était pas une preuve d'amour, c'est au contraire un poison qui le tuait à petit feu. Pour preuve, ses sentiments s'étaient envolés, elle s'éloignait doucement, recherchant ailleurs le bonheur auquel elle aspirait. Ainsi, elle avait tenu à garder son emploi de bibliothécaire, contre l'avis de son mari bien entendu, qui ne comprenait pas pourquoi sa femme tenait tant à ce travail mal payé, au lieu de rester tranquillement chez eux à s'occuper de son intérieur. 


Mais pourquoi restait-elle ? Sûrement par peur de sa réaction et de l'inconnu. Elle savait qu'il n'accepterait jamais de la laisser s'en aller. Elle lui était trop précieuse, elle lui appartenait, comme un trophée ou un jouet dont on se serait lassé mais dont on ne voudrait pas se passer. Si elle avait eu de la famille, peut-être alors, aurait-elle trouvé le courage de le quitter pour aller se réfugier auprès des siens. Mais ce n'était pas le cas, malheureusement. Abandonnée à sa naissance, elle avait été ballottée de famille d'accueil en famille d'accueil sans jamais parvenir à trouver une quelconque stabilité affective. Jusqu'à sa rencontre avec Yvan...


Grâce à lui, elle avait enfin connu la chaleur d'un foyer, le réconfort d'une présence à ses côtés. Les premières années de leur relation avaient été heureuses, presque insouciantes. Puis il avait perdu son emploi de commercial chez HP et à partir de là, tout avait changé. Il était devenu irascible, possessif et jaloux. En fait, il ne supportait pas de rester seul, à l'attendre. Bien-sûr, il faisait les petites annonces pour trouver un nouvel emploi, mais jusque-là ses recherches avaient été vaines. Trop vieux, trop cher etc. 


Les mois s'étaient succédés, sans aucun résultat. Alors tout doucement, l'air de rien, il s'était réfugié dans l'alcool. Devenant encore plus irascible, possessif, jaloux et violent ! Un jour, elle avait menacé de le quitter, il l'avait frappée. La spirale infernale était en marche. Puis il avait eu connaissance de cette place de VRP par un ami, qu'il avait finalement acceptée. La rémunération était plutôt faible compte tenu de la disponibilité dont il devait faire preuve, mais il n'avait pas eu d'autre choix. Et cet éloignement imposé était devenu, au fil des mois, un véritable calvaire. 


Il ne cessait d'imaginer sa femme dans les bras d'un autre homme, chaque fois différent. Pourtant sa mère l'avait mis en garde : " On n'épouse pas une fille qui n'a pas de famille, jolie de surcroît ! ". Mais il ne l'avait pas écoutée, mettant ces propos  sur le compte d'une jalousie maternelle un peu déplacée. Et si elle avait eu raison au bout du compte ? Si sa femme était la seule responsable de ses tourments ? C'est vrai, quel mari accepterait de voir son épouse affublée d'une minijupe et d'un décolleté plongeant ? Qui ne serait pas jaloux du regard concupiscent des hommes lorsqu'elle était à son bras ? Si seulement, elle n'avait pas ressenti ce besoin continuel de plaire et d'être aimée, comme si elle cherchait à rattraper le temps perdu ! S'il avait eu la clairvoyance de suivre ses conseils et ne s'était pas entiché de cette femme, il n'en serait pas là aujourd'hui ! 




Mais ce qu'il ne voyait pas, c'est qu'il était malade et que tôt ou tard cette jalousie allait refaire surface. Elle couvait, attendant le moment propice pour ressortir à la lumière des événements.

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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Pour me détendre. Cela me permet de prendre du recul face au quotidien. Un moyen de décompresser.
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