Valerie MUSSET
Les plus lues
de toujours
Défi
La Martinique, confetti de l'empire colonial français depuis le XVIIème siècle, surnommée « l'île aux fleurs » par ses premiers habitants, a fait de la banane un secteur phare de son économie. Mais à quel prix ? C'est ce que Marcel et Lucie, un jeune couple nouvellement installé sur l'île, vont découvrir. Cette découverte changera à jamais le cours de leur vie, entraînant Lucie dans une soif de vengeance insoupçonnée.
322
314
183
33
Défi
Deux vieilles amies discutent à la terrasse d'un café. Tous les clients suivent leur conversation, amusés.
Violette, hurlant
— Je te dis que Monique, sa belle-mère, a subi une opération de chirurgie esthétique !
Germaine, intriguée
— Monique ? Mais c'est qui ça, Monique ?
Violette, agacée, parlant toujours aussi fort
— Mais tu sais bien, c'est la belle-mère de Sandrine, ta voisine de palier.
Germaine, tout sourire
— Ah oui, Sandrine. Elle a fait de la chirurgie esthétique ?
Violette, franchement énervée
— Mais non, pas elle ! Sa belle-mère ! Qu'est-ce que tu peux être bouchée, parfois ! Il faut vraiment que ton fils s'occupe de ton appareil auditif, c'est plus tenable. Je vais finir par y perdre la santé, moi, à force de te répéter les choses deux fois et de hurler comme une folle. Augmente le son, si tu n'entends rien !
Germaine, penaude
— Mais il est déjà au maximum ! Ne sois pas méchante, tu verras quand t'auras mon âge ! C'est pas marrant de tout comprendre de travers.
Violette
Mais justement Germaine, j'ai ton âge ! Seulement je suis mieux outillée. Je ne mégote pas sur le prix et sur la qualité, moi ! J'ai l'impression que tu es encore plus sourde qu'avant, la belle aubaine ! Je ne suis pas méchante, c'est ton fils qui est radin, c'est pas la même chose !
Germaine, fâchée et toute rouge
— Je t'interdis de dire une telle chose de mon p'tit Louis. Il n'est pas radin, il fait attention, c'est pas pareil !
Violette, s'esclaffant
— Attention ! Mais à quoi Grand Dieu ? C'est le propriétaire du plus grand garage automobile de la ville, il ne vend que des voitures de luxe. Tu ne vas pas me dire qu'il est malheureux ! Et puis arrête de le surnommer ainsi, à son âge, c'est pathétique !
Germaine, contrariée
— Peut-être, mais c'est « mon » fils et je le surnomme comme « je » veux ! Tu as entendu parler de la crise, non ? Eh bien, figure-toi qu'il a vendu beaucoup moins de voitures ces dernières années.
Violette
— Mais enfin Germaine, c'est lui qui t'a raconté ça ? Tu sais que je connais très bien son expert-comptable et je peux t'assurer que son entreprise est toujours aussi florissante. Tu imagines bien que sa clientèle n'a pas vraiment souffert. D'ailleurs, c'est à peine si ces gens-là connaissent le mot dépression.
Germaine, vexée
— Tu dis ça, mais en 29, ils ont été nombreux à faire faillite !
Violette
— Je te l'accorde, mais nous ne sommes plus à la même époque, ne vas pas tout mélanger ! Les requins d'hier ne sont plus ceux d'aujourd'hui.
Germaine, qui s'entête
— N'empêche que c'est à cause de ce crack, qu'Hitler a été élu en 33 et qu'est arrivée la seconde guerre mondiale !
Violette, agacée, mais prenant sur elle
— Le Krach Germaine, l'autre, je crois bien que c'est une drogue.
Germaine, interloquée
— Tu te drogues ?
Violette, désespérée, parlant entre ses dents, puis hurlant à nouveau
— Parfois, j'aimerais bien Germaine... J'aimerais bien. Non bien sûr ! Nous parlions de ton fils.
Germaine, gênée, préférant changer de sujet
— Et alors, Monique, quelle tête elle a depuis son ravalement de façade ?
105
197
252
61
Défi
Il devait être minuit, lorsque je fus brutalement tirée de mon sommeil par des vociférations provenant de l'appartement du dessus. Encore une de leurs sempiternelles disputes ! Il ne se passait pas un week-end sans que nous n'entendions les cris rageurs de l'un et les hurlements de l'autre, sans oublier les bruits de vaisselle cassée et de corps qui tombent ! Il fallait nous rendre à l'évidence, il était presque certain que nos voisins avaient adopté " l'amour vache " comme mode de communication ou type de fonctionnement. Il aurait été difficile de penser autrement ! Même si par la suite nous avons révisé notre jugement à la lueur des événements qui suivirent. Alors quand notre vieille voisine en profitait elle aussi pour taper avec sa canne sur ses radiateurs afin de réclamer le silence, nous savions tout de suite que le week-end débutait et que contrairement à la cour des miracles, tout ce beau monde n'allait pas disparaître à la tombée de la nuit, bien au contraire !
Mais ce soir-là, alors que je tendais l'oreille, oppressée malgré moi, je fus bien obligée de reconnaître que les bruits n'étaient pas habituels. Il ne s'agissait plus de cris ou de simples projectiles lancés avec force contre un mur ou sur le sol. Non, rien à voir avec le capharnaüm ordinaire. Cela me faisait plutôt penser à...
Le reste de la semaine Monsieur n'était pas là. Il était voyageur de commerce et comme son nom l'indique, il voyageait beaucoup, beaucoup trop même, à son goût, surtout avec ce tempérament ! En effet, il se trouve que cet homme était d'une jalousie maladive et que malheureusement face à cette maladie, il n'existait aucun traitement.
C'est pourquoi, à chacun de ses retours, dès qu'il posait pied à terre, il se dépêchait de grimper l'escalier quatre à quatre jusqu'au dernier étage, l'ascenseur étant trop bruyant, pour surprendre l'indésirable. Et de cela, rien ni personne n'aurait pu l'en dissuader. Il savait alors soigner son entrée, qui était fracassante ! Nez au vent, qu'il avait long et effilé, il se mettait aussitôt, tel un chien policier, à inspecter méticuleusement son appartement à la recherche de la moindre trace suspecte, parfum, cheveux, draps froissés... laissant supposer la présence d'un amant à plus ou moins brève échéance.
Jusque-là, Dieu merci, il n'avait jamais croisé autre âme qui vive dans l'appartement, que celle de sa femme. Mais cela n'empêchait pas les disputes de reprendre de plus belle à chacune de ses arrivées, trouvant naturellement d'autres sujets pour les alimenter. Mais depuis quelques mois, celle que je voyais souvent triste, cachée derrière des lunettes de soleil quel que soit le temps, semblait différente. Cette femme, qu'il me semblait apercevoir pour la première fois et que je n'avais même jamais osé aborder, était comme transformée, lumineuse, cela sautait aux yeux et l'amour ne devait pas être étranger à ce changement...
À cette simple constatation, un frisson me saisit. Mais comment avait-elle fait pour tromper la vigilance de son cerbère de mari ? De quelle manière la surveillait-il ? Il est vrai qu'absent du domicile conjugal la semaine, ce ne pouvait être que par le biais de son téléphone, son portable lui permettant de rester joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre, peu importe l'endroit où elle se trouvait. Et puis, il y avait ces fameuses caméras... qu'il avait fait installer depuis peu, dans le couloir ainsi que dans tout l'appartement, le seul au dernier étage de l'immeuble. À mon sens, un prisonnier n'aurait pas été mieux surveillé ! Heureusement il lui restait un dernier espace de liberté... hors de ces murs.
On sentait que cette femme étouffait sous l'emprise de cet homme possessif et violent, que le moindre doute rendait hystérique. Car contrairement à ce qu'il disait, la jalousie n'était pas une preuve d'amour, c'est au contraire un poison qui le tuait à petit feu. Pour preuve, ses sentiments s'étaient envolés, elle s'éloignait doucement, recherchant ailleurs le bonheur auquel elle aspirait. Ainsi, elle avait tenu à garder son emploi de bibliothécaire, contre l'avis de son mari bien entendu, qui ne comprenait pas pourquoi sa femme tenait tant à ce travail mal payé, au lieu de rester tranquillement chez eux à s'occuper de son intérieur.
Mais pourquoi restait-elle ? Sûrement par peur de sa réaction et de l'inconnu. Elle savait qu'il n'accepterait jamais de la laisser s'en aller. Elle lui était trop précieuse, elle lui appartenait, comme un trophée ou un jouet dont on se serait lassé mais dont on ne voudrait pas se passer. Si elle avait eu de la famille, peut-être alors, aurait-elle trouvé le courage de le quitter pour aller se réfugier auprès des siens. Mais ce n'était pas le cas, malheureusement. Abandonnée à sa naissance, elle avait été ballottée de famille d'accueil en famille d'accueil sans jamais parvenir à trouver une quelconque stabilité affective. Jusqu'à sa rencontre avec Yvan...
Grâce à lui, elle avait enfin connu la chaleur d'un foyer, le réconfort d'une présence à ses côtés. Les premières années de leur relation avaient été heureuses, presque insouciantes. Puis il avait perdu son emploi de commercial chez HP et à partir de là, tout avait changé. Il était devenu irascible, possessif et jaloux. En fait, il ne supportait pas de rester seul, à l'attendre. Bien-sûr, il faisait les petites annonces pour trouver un nouvel emploi, mais jusque-là ses recherches avaient été vaines. Trop vieux, trop cher etc.
Les mois s'étaient succédés, sans aucun résultat. Alors tout doucement, l'air de rien, il s'était réfugié dans l'alcool. Devenant encore plus irascible, possessif, jaloux et violent ! Un jour, elle avait menacé de le quitter, il l'avait frappée. La spirale infernale était en marche. Puis il avait eu connaissance de cette place de VRP par un ami, qu'il avait finalement acceptée. La rémunération était plutôt faible compte tenu de la disponibilité dont il devait faire preuve, mais il n'avait pas eu d'autre choix. Et cet éloignement imposé était devenu, au fil des mois, un véritable calvaire.
Il ne cessait d'imaginer sa femme dans les bras d'un autre homme, chaque fois différent. Pourtant sa mère l'avait mis en garde : " On n'épouse pas une fille qui n'a pas de famille, jolie de surcroît ! ". Mais il ne l'avait pas écoutée, mettant ces propos sur le compte d'une jalousie maternelle un peu déplacée. Et si elle avait eu raison au bout du compte ? Si sa femme était la seule responsable de ses tourments ? C'est vrai, quel mari accepterait de voir son épouse affublée d'une minijupe et d'un décolleté plongeant ? Qui ne serait pas jaloux du regard concupiscent des hommes lorsqu'elle était à son bras ? Si seulement, elle n'avait pas ressenti ce besoin continuel de plaire et d'être aimée, comme si elle cherchait à rattraper le temps perdu ! S'il avait eu la clairvoyance de suivre ses conseils et ne s'était pas entiché de cette femme, il n'en serait pas là aujourd'hui !
Mais ce qu'il ne voyait pas, c'est qu'il était malade et que tôt ou tard cette jalousie allait refaire surface. Elle couvait, attendant le moment propice pour ressortir à la lumière des événements.
53
74
96
19
J'ai eu l'idée d'écrire ce manuel en me disant qu'il vous serait toujours utile et agréable d'avoir un regard différent sur la Martinique, que finalement peu de gens ont la chance de connaître vraiment. Mêlant réflexions ainsi qu'anecdotes personnelles et observées, j'espère que cette lecture vous enrichira comme je l'ai été, par cette île, toutes ces années.
48
82
106
21
Chapitre 1 - Versailles
À Versailles, les courtisans étaient nombreux à vivre entassés dans de petits appartements, à l'étroit. Pourtant, il ne leur serait jamais venu à l'esprit d'en partir et de s'en retourner vivre chez eux.
Pourquoi, me direz-vous ? Parce que chaque matin en se réveillant, ces flatteurs avaient le sentiment inégalable d'appartenir à une classe privilégiée. Et ils l'étaient, assurément. Menant une vie de plaisirs et de débauche au quotidien, au sein des nombreuses résidences royales, loin de ceux qui s'épuisaient au travail et mouraient de faim à la tâche. Et comme cela semblait encore insuffisant, ils bénéficiaient également d'une pension annuelle allouée par les caisses du Royaume, sous certaines conditions. Sans parler des gratifications financières, réservées à leurs « menues dépenses » personnelles, alors même qu'ils étaient déjà nourris et blanchis aux frais du roi Louis XIV, du Royaume, donc du peuple.
Car en vérité, ce tiers état situé au bas de l'échelle des privilèges, suait sang et eau pour assurer à sa Majesté ainsi qu'à sa Cour tout le luxe dispendieux indispensable aux gens de qualité. Pas un de ces nantis n'aurait pu imaginer à ce moment-là, que cette vie oisive et dorée prendrait fin un jour.
Néanmoins, les premiers temps de cette cohabitation forcée ne furent pas si simples. En effet, certains de ces nobles appelés par le roi, se virent alors obligés de confier à d'autres le soin de gérer leurs fiefs et leurs terres et de mettre de côté l'attachement qui les liait à leurs racines ancestrales, pour s'en aller vivre loin de chez eux, à Versailles, dans cette prison dorée. Gare à celui qui refusait de se plier aux désirs du monarque ! Mais ce sacrifice ne fut rien, comparé à ce qui les attendait. Pour la simple et bonne raison, qu'à la Cour du roi Louis XIV, le soleil, son égal, ne brillait que pour lui. Et ceux qui osaient s'en approcher de trop près, risquaient fort de se brûler les ailes, tel Icare en son temps. Et une fois que l'on avait appréhendé cet état de fait, restait encore à suivre l'étiquette, ce qui n'était pas une mince affaire.
Alors que certains parlaient déjà de « Toute la France regroupée autour du roi », la réalité était quelque peu différente. On estimait entre trois et dix mille, le nombre de personnes évoluant à Versailles, et à seulement la moitié, la catégorie très enviée de « logeants ». Tous ensemble, ils formaient une société hautement hiérarchisée et hétéroclite, tout comme les raisons de leur présence en ces lieux. Quand certains y voyaient un droit de naissance inaliénable ou d'obligation sociale, d'autres en revanche y venaient par simple curiosité ou pour y gagner leur vie. Versailles devenait alors le théâtre de représentations, où se mêlaient habilement intrigues et jeux de pouvoir.
28
45
13
17
Des amis autour d'une table, après un diner bien arrosé
Sandrine, agacée
— Si l'homme était une femme comme les autres, vous pensez vraiment qu'on aurait cette discussion ? À l'évidence, si nous étions égaux, la question ne se poserait même pas !
Sandrine, agacée
— Si l'homme était une femme comme les autres, vous pensez vraiment qu'on aurait cette discussion ? À l'évidence, si nous étions égaux, la question ne se poserait même pas !
26
45
12
7
Défi
En lisant ce poème normalement, vous verrez un fils qui regrette l'absence d'amour maternel. Mais en ne prenant que les phrases en gras, un autre message se dévoilera.
12
26
0
0
Défi
Je suis une vache de l'Aubrac, vache de renom
Je suis née dans une région dont je porte le nom
Ma longévité est extrême, parfois plus de onze ans
C'est pour ça que l'on m'aime car j'ai du talent
Je suis une vache de l'Aubrac, vache de renom
Je suis née dans ces monts dont je porte le nom
Ma robustesse a fait de moi la vache idéale
C'est pour cela que je suis sans égale
Je suis une vache de l'Aubrac, vache de renom
Je suis née sur ce plateau dont je porte le nom
Ma rusticité n'empêche pas mon allure
C'est à ça que l'on reconnaît les pointures
Je suis une vache de l'Aubrac, vache de renom
Je suis née sur ce granit dont je porte le nom
Mes yeux sont comme maquillés de khôl
C'est pour ça que mon regard est si drôle
Je suis une vache de l'Aubrac, vache de renom
Je suis née sur cette terre dont je porte le nom
Mes cornes sont en forme de lyre
Et de cela je vous défends d'en rire
Je suis une vache de l'Aubrac, vache de renom
Je suis née sur ce sol dont je porte le nom
Mon domaine à moi, c'est le bel Aveyron
Et dans cet endroit il n'y a que du bon
4
7
0
1
Défi
Je n'ai pas eu la chance de naître Beau Gosse, comme certains. Mon physique à moi est plutôt banal, je le reconnais. D'ailleurs comment pourrais-je ne pas m'en apercevoir ? Il suffit de me regarder dans le miroir, pour être aussitôt ramené à la dure réalité de mon existence..
J'ai le cheveu gras et tous les shampoings à l'ortie blanche, achetés par ma mère n'y changeront rien. Les dermatologues, que je consulte régulièrement, disent que ma peau est non seulement atrocement blême, mais qu'elle est aussi à tendance grasse. Décidément, je suis bien lubrifié... Par conséquent, mon acné est aussi vivace qu'à mon adolescence, alors que je vais sur mes trente ans !! Déjà au lycée, les copains me surnommaient " la calculette ". Vous imaginez l'ambiance... À une période de ma vie où je me cherchais, il faut croire que certains m'avaient déjà trouvé !!
Mais contrairement à ce que vous auriez pu imaginer, je n'ai pas de problème aux yeux, je ne porte donc pas de lunettes. Il faut bien en laisser un peu pour les autres..
J'ai horreur du sport, sûrement parce que je n'y ai aucune aptitude... Et pour être tout à fait honnête, je ne cherche pas à en avoir. Il n'y a rien de plus ennuyeux que de courir sans but, que de renvoyer la balle à un adversaire, sachant qu'il vous la renverra avec une telle force, qu'au mieux vous la raterez et qu'au pire, et avec la malchance qui me caractérise, vous la prendrez dans vos parties intimes. Non, vraiment, aucun plaisir.
J'ai bien essayé la natation, mais avec mes problèmes de sinusite, cela me déclenchait des crises à répétition qui se terminaient immanquablement par des semaines de fumigation. Pas très sexy, vous ne trouvez pas ?
Sans parler du bonnet de laine que je mettais l'hiver pour ne pas attraper froid au sortir de la piscine et qui plombait mon look déjà mal en point..
Vous aurez compris, sans peine, que mon corps ait par conséquent autant de mal à exister que ma face.
Mais il n'y a pas que le physique dans la vie !! Me direz vous. Et c'est maintenant que je suis censé sortir mon plus gros atout. Les jeunes filles qui acceptent de me tenir compagnie, ne le font pas pour mon physique. Qui pourrait se targuer d'en être sûr à cent pour cent ? Moi, je le suis !! C'est malheureusement le seul point positif à ce physique ingrat. Si aussi peu de filles se pendent à mon cou, c'est pour tout le reste..Tout ce qui fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui !
En fait, je suis un " nolife ". Mon domaine de prédilection, les jeux vidéos. Et plus particulièrement le M.M.O.R.P.G. En anglais : le Massively Multiplayer On line Role Playing Game. Un jeu de rôle multijoueur en ligne. Une passion qui, chez moi, a entraîné une vraie dépendance, à en balayer tout le reste. Heureusement je n'ai fait sa connaissance qu'à la fin de mes études. Mais depuis, lui et moi, c'est pour la vie, ou du moins je l'espère. Mes parents en deviennent dingues. Je ne vous l'avais pas dit, mais j'habite encore chez eux. Le problème ? Les horaires. Ils mangent par exemple à dix neuf heures pétantes tous les soirs. Et comme l'on ne se voit pratiquement jamais, ils tiennent au moins à m'avoir pour le dîner. Alors à dix neuf heures moins une minute, j'entends ma mère hurler invariablement au bas de l'escalier : " Kevin-Lee, à table !!"
Et oui, je suis une contraction de deux vedettes ! Ma mère est folle de Kevin Costner, qu'elle a sacré " plus bel homme du cinéma " et mon père est un mordu des films d'action de Bruce Lee... Je suis une sorte d'Avatar du septième art.
Enfin bref, comme je vous le disais précédemment, le jeu occupe une place très importante dans mon univers. Au point qu'il m'est impossible de chercher un emploi. J'ai même fini par me " cloisonner", n'entretenant pratiquement plus de lien avec le monde extérieur.
Vous comprendrez aisément pourquoi, dans ces conditions, il m'est difficile de mener à bien une relation sentimentale.
Mais qui a dit que No Life signifiait forcément No Future !!
12
21
18
3
Défi
Lorsqu'il est arrivé, le jour de Noël, j'ai pas crû qu'il s'agissait d'un " cadeau du père Noël " comme ils disaient, paque sur ma liste, j'avais bien demandé des jouets de garçon : un camion de pompier télécommandé, un Batman ... Pas un baigneur ! Ça c'est pour les filles ! Et puis ils sont passés par la porte, pas par la cheminée !
À la clinique, j'suis entré dans la chambre, j'suis allé vers le berceau, j'l'ai regardé... et j'ai couru vers la porte. J'étais triste. Je ne pose pas de question, je fais comme si il n'était pas là... mais c'est difficile.
j'ai appris le mot "partage". Il dort dans ma chambre ! J'ai été obligé de ranger, pour qu'il ait son coin chez moi ! Il a toujours faim, il nous réveille toutes les nuits ! Il me fatigue. Il peut attendre pour prendre son petit déjeuner... j'y arrive bien moi !!! Dès qu'il fait mine de pleurer, maman accourt. Et dès qu'il la voit, il arrête. Si ce n'est pas de la comédie .... Moi il faut vraiment que j'aie un gros bobo pour qu'elle vienne !
Papa s'est mis en colère dimanche, parce que j'ai mis bébé sur la balançoire. Il est tombé la tête en avant... C'est de ma faute si il tient pas tout droit ? S'il a un défaut de fabrication ? Mon jouet quand il en a un, on le rapporte au magasin. Pourquoi on fait pas la même chose ? Mais il m'a dit que ce n'était pas possible, pourtant j'avais un autre bébé en tête, une fille, comme celle de Mrs André, avec la peau couleur chocolat et les cheveux tout frisés, mais papa a encore dit " impossible " . Avec mon papa, tout est difficile ! Pourquoi les adultes sont si compliqués ?
En plus, le bébé de papa et maman, il est toujours pas propre depuis le temps. Il vomit sur l'épaule de maman après tous ses repas et elle est même pas fâchée ! Elle dit qu'il fait son rot et que c'est important pour sa santé. L'autre jour à table, j'ai voulu faire pareil pour montrer à maman comme je le faisais bien et parce que moi aussi je voulais rester en bonne santé. J'ai recraché dans mon assiette. Et bien papa, il m'a grondé, il était fâché. Un jour, j'ai vu qu'il faisait toujours pipi quand maman le changeait et elle riait. Alors comme elle faisait la sieste, j'ai essayé, j'ai même réussi à viser la bouche... Mais elle n'a pas ri et j'ai eu droit à une fessée. De toute façon, c'est toujours la même chose ! Il a le droit de faire plein de bêtises et pas moi. La vie est devenue vraiment trop injuste, depuis qu'il vit chez nous !!
26
56
1
2
Défi
Je me souviens d'une époque où je n'avais pas d'âge
Où mes souvenirs n'étaient pas encore nés
Je me souviens qu'inconscient de mon âge
J'étais juste heureux de pouvoir respirer
Je me souviens de cette époque au passé si lointain
Dans les volutes de ce corps que la nature m'avait donné
Je me souviens de ma mère qui me donnait le sein
Et de moi sans défense mais déjà plein de volonté
Je me souviens d'une époque moins lointaine
Où sur mes deux jambes je gambadais
Je me souviens de toutes mes gamelles
Sûr de l'amour que l'on me portait
Je me souviens de mon enfance
Aux couleurs acidulées
Je me souviens de ce rire qui avait la force
Et la candeur de mes jeunes années
Je me souviens de cette époque entre toutes
Comme la plus heureuse que j'ai compté
Je me souviens que le regret et le doute
N'avaient pas commencé d'exister
Je me souviens qu'alors
Me croyant libre de tous choix
Je me souviens j'avançais sans remord
Avec la vie devant moi
Je me souviens de mes peines
De mes chagrins, de mes sanglots
Je me souviens sans peine
Guidé par la main du très haut
Je me souviens de ma mère
Pour qui j'étais l'enfant roi
Je me souviens d'avoir été son fils unique
Sa tendre chair, une partie d'elle en moi
Je me souviens de sa tendresse
De son amour immodéré
Je me souviens de ses câlins, de ses caresses
Chaque jour prodigués
Je me souviens d'une vie moins légère
Quand les ans se sont mis à grimper
Je me souviens avoir pris ma mère
Comme modèle que j'ai gardé
12
8
0
1