Martacus Whyn
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Roman improvisé sur la base d'un principe d'anticipation pessimiste. Une rétorque à peine esquissée à mes questions et mes craintes. Suivez les pas de Théovald dans une société pas si différente de la nôtre. Un espace-temps dans lequel l'on résout nos problèmes de la même façon : celle qui est la plus simple et la moins coûteuse.
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L'ignorance, il s'agit peut-être là de mon approche du bonheur. Est-ce que nous pouvons être heureux sans ignorer les peines du monde, les affres des guerres ?
Balivernes, il n'y a pas de recette miracle à un tel état. On tombe dessus sans le vouloir, on se fait écraser par son emprise par un effort d'abstraction, qu'il soit désiré ou non.
N'est-ce pas là la puissance de cette sensation ? Heureusement qu'il s'agisse d'un état dont la recherche est infructueuse, on se retrouverait avec des accros.
"Encore une petite dose, je vous en supplie..".
Une quête essentielle, un état défini par de nombreux philosophes, chacun à leurs manières. Rien ne nous y prédispose, nous sommes égaux face à ce sentiment qui s'applique à nous toucher en suivant un algorithme tordu.
Il fond sur vous comme un adversaire impitoyable, il vous berce et s'amuse comme un tortionnaire lorsqu'il vous abandonne. L'addiction, c'est son truc, c'est son adage.
Ensuite, il vous fait connaître sa soeur jumelle, la tristesse. Seulement, il est pas bête, il vous fait connaître la tristesse pour prouver sa valeur. Tout est bon pour nous plonger en manque, pour nous faire reconnaître son manque, son absence.
L'ignorance, c'est notre seule arme pour le contrôler, pour le trouver sans vraiment l'avoir cherché.
"Amen", c'est ce que j'aurai pu dire si je me tenais devant une foule en délire mais là, ils sont plutôt entrain de pleurer ou de démentir.
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[Bruits de clavier] "Mesdames, messieurs, je m'appelle Henri et j'ai une application à vous présenter. Oubliez les venelles sombres à une heure tardives, oubliez ces libertines qui vous apporteront plus de MST que de plaisir ! Optez pour une jouissance intellectuelle grâce à Sapiex !"
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A mon grand désarroi, je suis un inconditionnel de la gratitude. Cette chose qui vous pousse à en faire d’autres que vous n’aimez pas. Ce crédit mystique accordé par on ne sait qui à notre personne, qui nous pousse à agir pour le “bien commun”. Oh non je ne suis pas un héro, ni un vaillant défenseur de la justice et des droits qui arborent un noir sur le visage pour tabasser les méchants. Je suis simplement un être triste, harponné par le bon sens qui fait de ma vie un endroit où l’on perçoit l’enfer comme un paradis. Être gentil est la qualité la plus détestable qui soit, c’est celle qui vous mure dans un étau infernal qui se noue sur votre coeur et le resserre tous les jours jusqu’à l’éclatement. Un éclatement qui ne vient jamais, car, comme tous les bourreaux sadiques, il connait le moment précis de non-retour et s’arrête pour garder sa proie intacte et disponible pour ces tortures quotidiennes.
L’histoire d’une promesse immuable dont on n’aimerait se délester, dénouer nos lèvres pour cracher la vérité.
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Vous m'excuserez, ça fait un peu pavé. Voici mon bonhomme à moi, une enflure sans foi ni lois. Enfin, je vous laisse avec lui.
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Défi
Elle tourne, elle tourne. Le temps s'amuse à régir nos vies, et comme vous le savez les enfants, "le temps c'est de l'argent". Le gouvernement est un dieu pour vos enfants. Il vous offre sécurité, pérennité et abondance. Il est l'hôte de vos libertés. Dans la joie et les cris, vous êtes venus à la vie, comme une marchandise frappée d'un tampon. Français je suis ? La nation de la liberté. Et me voilà en démocratie, m'évertuant à voter contre plutôt que pour. J'admire le cirque politique capable d'un tel spectacle. Seulement, le cirque se fait vieux et les acrobates et leurs tours provoque la lente désillusion.
Peut-être pourrait-on aussi parler de son petit frère costaud ?
L'industrie. Une vraie balaise qui crache feu et fumée. Elle s'est bien entraînée la maline et aujourd'hui, elle est bien capable de mater son grand frère.
Rapace comme un gobelin, le reître est dirigé par de simple mortels. Créature illogique en proie à bien des maux dont la cupidité. Tant son esprit est bouleversé par la "magie", elle croit en leur rôle de reître. Elles s'octroient des pouvoirs semblables à ceux de mère nature pour pouvoir utiliser la magie. Vendre, tuer, vendre, tuer, rentrée d'argent. Le pire là-dedans, c'est que la "malédiction" est transmissible et qu'avec des loupiots tout neuf.. C'est bien plus simple !
Je poursuis ma lourde insistance sur la magie. Quand vous êtes dans la peau d'Harry et que voyez des quidams voler avec un balai.. C'est sûr que vous allez le vouloir aussi, ce Flystick 2750 pour faire le ménage. Comme quoi, on est dans un engrenage pas plus compliqué que : "Poudre aux yeux". Mais bon, je vous l'avoue, je suis partagé entre vouloir voler et continuer de marcher. Le baroud est déloyal et la lutte.. aussi increvable que nous quand on touchera la retraite.
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Défi
Dans un monde gouverné par l'ambition et l'individualisme, il y parfois des hommes bons et souvent, ceux qui sont responsables de l'état de notre monde non ? La guerre sert les ambitions, l'homme sert les ambitions. Tout s'imbrique dans un dessein de richesse et les briques sont renversées par ce même dessein.
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Chaque jour se ressemble. Chaque jour, une voix me murmure la même chose avec une conviction incroyable. Vindicative, elle fait vibrer mon corps des coups issus d'un baroud déloyal. Ma conscience se heurte aux principes du rationnel.
Il est 7h57 et mes yeux sont déjà ouverts, occupés à scruter un plafond terne pourtant si attrayant. Trois minutes, c'est le temps qu'il me reste avant de devoir enclencher le mécanisme. Ces trois minutes durent des heures quand je suis pressé et passent comme un simple clin d'oeil lorsque je veux en profiter. Quel intérêt ? Tu vas te lever comme tout le monde pour marcher parmi eux afin de faire comme eux, poser ton cul sur un fauteuil et oeuvrer pour un monde que tu execres ?
Le doute plane et mon téléphone émet un son bref, annonciateur d'un réveil brutal. Je le coupe avant que celui-ci ne retentisse. Les mains derrière le crâne, je laisse le doute m'envahir pour encore quelques minutes. Quel est l'intérêt ? Je pourrais te le prouver, échaufauder une équation rapide entre le plaisir et son opposé pour te prouver que le compte n'y est pas.
Le velux qui perce mon plafond m'offre un bref répit. Mes prunelles captent un nuage et permettent à mes moi de contempler en paix les cieux sans s'affronter. Tu devrais profiter de ces minutes de rabais pour te rouler une clope. Je sais pertinemment qu'elle me froissera l'estomac et que son goût n'aura rien d'agréable. Je suis addict et je le sais. Pourquoi te refuser un tel plaisir ? Allons plus loin, pourquoi appeler la cigarette de la drogue ? C'est la seule relation dans ta vie qui affiche clairement ses intentions. Elle veut te tuer et elle te le dit, elle est franche la maligne. J'ai l'air d'avoir envie de crever peut-être ?
Plus courte, plus intense, dit-elle en ricanant. Puis, regarde ces décervellés observer leurs téléphones toute la journée.. Regarde les boutiques, les affiches, la musique, le sexe. Tu te drogues toutes les minutes.
Elle n'a jamais totalement tort, cette petite voix. Nous l'appellerons sceptique pour éviter de lourdes répétitions. Je pense pourtant qu'elle souffre d'un complèxe de supériorité démesuré. Sûrement la réaction à ma propre modestie. Si tu es modeste, c'est parce que tu as peur d'effrayer les autres que tu considères plus faibles. Sceptique, sûrement. Tarée, encore plus sûr. Pourquoi serait-ce faux ? Je sais pertinemment que bien des personnes sont plus intelligentes que moi, alors, ferme bien ta gueule.
Qu'est-ce que l'intelligence ? Tu te crois intelligent parce que tu remets ton univers en question ? L'intelligence, ça ne serait pas la capacité à s'adapter ? Peut-être encore le simple fait de résoudre des équations mathématiques indéchiffrables. Tu t'interroges sur des facteurs impossibles à modifier, ou presque. Car même si c'était possible, tu ne ferais que l'écrire sans avoir d'autres motivations que celle de d'accroître la motivation des autres pour changer les choses. Le plus souvent, je ne sais pas quoi lui répondre. Je me contente de faire potasser ses palabres dans ma caboche. Encore une pseudo-modestie. Je ne changerai rien.
Je sursaute soudainement, craignant que mon dialogue intérieur ait duré bien trop longtemps. Car après tout, je ne dois pas être en retard au travail.
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Défi
Quitter le nid, s'extirper de son entrave pour voler et s'abandonner à cette vague liberté. C'est en lorgnant le paysage qui défile que l'on se rend compte de la grandeur de notre univers. Les animaux, les montagnes, les buildings. Les formes passent et se mélangent. Un arbre devient un pilier qui se métamorphose en bâtiment avant de devenir une forêt.
Notre œil ne peut pas s'ancrer au paysage. Il préfère se retourner et s'atteler à disséquer nos pensées. Ce maelstrom d'idées est parfois perturbé par un fantôme, ces âmes en quête de paix et d'appui. Ces âmes perdues détaillent leurs appareils, leurs écrans avec tant de dévotion qu'on pourrait penser à d'étranges rituels provenant d'une religion novatrice. Leurs habits, leurs mouvements et leurs réactions sont régis par une force supérieure. Cependant, il arrive parfois de tomber sur cet être de lumière, celui qui a su conserver sa curiosité et maîtriser le doute. L'authentique, qui a gardé ses ailes et s'autorise à décoller. Un ange.
Le silence est pesant et les seules palabres que l'on entend ne sont que des formules de politesse prononcées sans conviction. C'est ainsi que nos prunelles sont attirées par le verre et ce qu'il laisse transparaître. Urbanisme, nature, consumérisme, art. Les objets en évoquent d'autre et l'imagination parvient à prendre le dessus sur le conscient. Elle s'immisce, grandit, se nourrit. Elle émerge et vous envahit. Elle vous arrache un sourire, une esquisse du bonheur. Tuuuuuduuuum. Soudain, la vie vous rappelle. Le tortionnaire vous réanime et vous expose le cadavre dépouillé de cette charmante et éphémère imagination. Vous passez d'une torpeur à une autre, enfilez votre sac et filez entre deux portes bruyantes.
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"Un maelstrom est un mouvement d'agitation intense qui entraîne irrésistiblement."
L'eau, son écume, le bruit de ses caresses sur les rives. Ce rocher imperturbable qui se fait submerger à chaque vague et parvient à reprendre brièvement son souffle. La vague déferlante qui vous envahit, vous fait dresser doucement les épaules pour réprimer un frisson. L'ivresse de son reflet, de ses ondulations. L'admiration de sa danse mystique. La contemplation. Soudain, le reflet se trouble et les courants s'agitent puis esquissent un tourbillon, altérant notre perception tout en nous tirant par le fond.
Une agitation intense, pensées filantes et questions pesantes. "Je sens venir le dégoût de tout, qui est le spleen de l'amour". L'amour d'une tristesse qui vous gonfle d'air frais et vous donne
Emporté par le courant de marée, j'ai l’œil porté sur le ciel étoilé et je m'évertue à oublier le siphon qui a pour seul dessein ma disparition. Baroud déloyal, rêver ou s'engager, impossible de donner mon aval.
Il m'est arrivé de remarquer que c'est en battant des bras que je me noie. Paniquer comme réfléchir, comment s'abstenir ? J'assiste impuissant à l'insurrection de mon esprit face à la foi. L'espoir instigateur d'un mal grandissant qui cherche à m'affaiblir ?
Pour éviter d'avoir à choisir, je ferme les yeux et laisse passer les mesures. Je filerai sur ce sentier jusqu'à l'usure même si la mélancolie parvient à m'envahir.
Balzac m'a imposé sa sentence. Au centre de ce maelstrom, je ne suis qu'après tout un homme. Un homme amoureux, dégoûté par son absence.
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Défi
Les images, les pensées, le réel. Les sensations et les émotions s'enchevêtrent pour former l'esquisse d'une étrange réalité. Comme emporté par un mélange impudent d'alcool et de drogues, les rêves peinent à se former et les scénarios se décomposent, s'entrecoupent pour former une épopée digne de Guy Ritchie. La cuite fut sévère. Je me suis pris une de ces caisses.
Drôles d'expressions non ? Une caisse, une murge, tout est bon pour définir la sensation de ces lendemains de soirée. Vous commencez à vous demander pourquoi vous n'arrivez pas à ouvrir les yeux, les paupières scellées. Vous créez vos souvenirs en vous demandant comment vous êtes arrivé là. C'est la chute. Les limbes d'une mémoire ravagée, un maelstrom de souvenirs, d'images, de fantasmes inavoués. Le voyage est inévitable et nous emporte dans notre boîte crânienne malgré nous. Une fois l'esprit éveillé, le corps n'est jamais très loin et commence à rappeler le voyageur dans son enveloppe.
Un œil s'ouvre, puis un second. Vos prunelles ne captent qu'une lueur aveuglante tandis que vos membres se font un plaisir de vous rappeler leur lourdeur. La douleur les accompagne, elle s'invite avec cette sensation d'être dessoudé, que ces amas de chair ne sont pas à vous. Puis voici le souffle, l’inondation de votre cage thoracique d'un air salvateur qui vous téléporte dans un univers bien étrange : le réel.
Une fois les yeux plissés et la lumière tamisée, je parviens à découvrir les formes qui m'entourent. Un son strident moleste mes tympans et je peine à faire le lien entre les sons et mes nerfs. Je souffre. Le vent souffle.
Cloîtré dans un lit d'hôpital, je m'évertue à poser les bonnes questions et m'évertue encore à ne pas trouver les réponses. Je préfère attendre et voir où ce rêve va m'emporter. Attendre et me rendre compte qu'il ne s'agit que d'un cauchemar. Attendre et affronter l'inévitable relation de cause à effet, sans en comprendre les causes mais en ayant un très bon aperçu des effets. Causes oubliées, rêve oublié, personne ? On pourrait croire au Jugement dernier revisité, bercé par la mélodie des technologies médicales : ces "bips" affligeants. Mes yeux conversent avec mon cerveau. Ils demandent à éteindre les lumières et je ne compte pas les décevoir. Un autre souffle, un autre bond du thorax. L'air abandonne mes poumons et mes yeux profitent de cette diversion pour se clore. Je décide de me laisser faire et d'abandonner ces dernières minutes. Les faire glisser de la falaise, les pousser avec véhémence pour qu'elle finisse en miettes.
Le vent m'emporte de nouveau. Je vole.
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