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de toujours
Ne laisse pas les crampes aux tripes que j'ai depuis ce matin te décramponner de mes entrailles, tendre faine d'automne. (Les contratures trop tôt) 18 11
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- Jamais je n’aurais cru que Mina aurait ce destin tant incroyable que fantastique, clamait le nain, à qui voulait l’entendre.
À croire les racontars du petit bonhomme, Mina était sa collègue de travail. Un oiseau de nuit. Par nécessité sans doute. Une serveuse de bar. Comme tant d’autres. Personne ne lui connaissait d’enfance, ni de proches, ni de passé, tout court. Un parcours vierge de tout historique. C’était comme si la jeune femme avait toujours été une adulte.
Peut-être est-elle née il y a dix ans à peine ? La période depuis laquelle on la connaît et on la voit arpenter les rues du quartier dans lequel elle vit et travaille. Pas étonnant que les benêts curieux pensent qu’elle a toujours été serveuse. Dix années qu’elle trimait au bar bien nommé Le Pige’On.
- Dix années d’une carrière modèle. Elle prend les commandes et sert les assoiffés de toute nature qui viennent boire dans cet abreuvoir malfamé, dirait le boss.
- Que demander de plus à une salariée ? Elle est ponctuelle et se vêt en harmonie avec sa besogne. Bon ! Je vous le concède. Elle est avare de sourires mais au moins elle ne grimace pas, rajouterait le patron.
- Personne ne s’est jamais plaint d’elle. Même bourrés, les clients l’ignorent tant elle les ignore à son tour, finirait de dire le béotien.
La carrière sans vagues ni accrocs de la jeune femme s’expliquait simplement par un trait caractéristique de sa personnalité. Mina était impérialement indifférente à l’espèce humaine. Pas du tout misanthrope, juste placide et imperméable. Voire à la limite de l’absence. La vie, ainsi que la mort, les hommes et les femmes, et tant qu’à faire les chérubins et les chiens, voire même les marcassins, glissaient sur elle comme l’eau sur les plumes d’un canard.
- Un poil aspie*, renchérirait son inculte de patron, l'oeil malin, pour épater la galerie de ses supposées connaissances.
Encore un zigoto qui pensait tout savoir.
* Aspie : en rapport avec le Syndrome d'Asperger ou l'autisme.
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Presque irréelle, elle se mouvait avec la grâce d’une feuille jaunie par l’automne chorégraphiant sa chute de l’arbre. Aérienne, elle caressait le sol le temps de prendre appui puis s’envoler à nouveau. Seule ou dans les bras d’un gus déguisé dans un futal ajusté.
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Voiçi quelques textes qui ont été publiés ici pour moi.
Certains de mes textes y sont des réponses d'autres en sont l'origines.
Une joute verbales s'était engagée sous vos yeux, que seuls nous étions capables d'apprécier pleinement. Certains d'entre vous commentiez et appréciez les deux faces de nos échanges anonymes.
Un enfant est conçu, l'occasion pour l'auteur pour déserter l'espace qu'il occupait, renier les je t'aime éructés durant ces années, supprimet ces textes (ce n'est qu'une partie) et son compte d'ici et tenter de me persuader d'avorter, pour gommer l'ultime trace de nos échanges de diverses natures, allant de l'intellectuel, en passant par l'émotionnel et évidement celui de nos fluides.
Le lien en est fait.
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Rdv régulier, se languir, comme un enfant devant un étale à bonbons.
Quel poisson, crustacé ou coquillage inconnu finira dans la panse du soir ?
Quel poisson, crustacé ou coquillage inconnu finira dans la panse du soir ?
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Méfiez-vous des lampes qui vous braquent
Récit d'une séance d'épilation vu par un poil de jambe
Récit d'une séance d'épilation vu par un poil de jambe
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Quarante cinq minutes, à me masser, frotter, hydrater, limer, pétrir, poncer les peaux, les orteils, les ongles, les voûtes et la chair. Je me mis à vagabonder et commenter cette durée indecente que s'octroyait une tierce personne pour s'occuper de moi : Qu'est ce que ça serait si je ne m'occupais pas régulièrement de mes panards et orteils ? Quelle moyenne de temps passe-t-elle chez les autres nanas ? Et dire que la sage femme m'avait assigné trente minutes pour expulser mon bébé. "Au-delà je passe la main au médecin" pour orchestrer la suite. En 45 min je n'avais évidement toujours pas accouché.
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Toi l’inconnu, je t’ai brusquement chevauché sur ton lit en pleine après-midi. La lumière du ciel gris, invitée par la baie, nous éclairait. Mes mains sur ton torse encore chaud et habillé, je t'ai massé et je ne sais plus si tu es revenu.
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A la faveur d’un faible courant porteur et quelques végétaux touffus Sam épiait. Il s’agissait là de l’une des activités qui rythmait sa vie récente. Il aurait bien aimé patauger dans la marre dans l’insouciance qu’appelle son jeune âge. Il aurait pleurniché. Puis sa mère l’aurait mouché avant de le doucher. Mais ainsi allait la vie dans la culture pélagique. Être livré à soi-même et à ses prédateurs à la naissance était loi de talmud. Baptême de feu, baptême de gueules. Tu survis dans le récif, ou tu finis dans un gésier captif. Le petit trainait ainsi sa pathétique misère lesté par le poids d’une poche ventrale plus grosse que sa propre caboche. De loin, on aurait dit un poisson en gestation pour autrui. Enfin, c’est ce que pensaient les chités du coin. En vrai, c’était sa réserve lipidique. Seul lègue jugé utile par ses géniteurs pour l’en doter. Sam scruta son excroissance vascularisée qui fondait au fil des heures. Bientôt, il devra trouver pitance. Je suis trop jeune pour expier des péchés par un jeûn. Petit Sam ne comprenait pas ce destin fluet qu’on a bien voulu lui octroyer. Il se mit à rêvasser d’un monde différent. Au monde investit par les géants de l’agroalimentaire. D
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Prise de panique, elle pleurait. De ses yeux plissés s'échapaient une détresse qui vous invite à l'en repêcher par quelque moyen que ce soit. "Du haut" de ces 70 ans, "tassée" par la douleur physique et la fatigue d'une chimio qui capote, elle s'empressa de répondre à la question posée et à la caresse scapulaire qui se veut comme premier baume : - " Je sens que quelqu'un est mort .... Je pense que ma maman est morte" dit Renée en détresse. L'oubli est un privilège dit-on justement. Est-elle vouée à revivre ce traumatisme éternellement ? Qu'elle en fut le déclancheur ? Comment l'en sortir ? On reste l'enfant d'une maman, quel que soit notre l'âge.
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