Faut-il une raison pour écrire quelques phrases, quelques mots à la suite ? Pour moi, ici, il n'y en a pas.

Mais écrire est pour certain un besoin, une passion, un échappatoire. Ils écrivent.
Moi aussi j'écris. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne sais pas encore. Alors j'écris. Et avant que mes textes, mes petits mots tremblotant finissent engloutis par l'ignorance, je les poses ici.

Qu'une petite âme décide de ramasser ce que ma conscience aura jeté !

Grimaud

Il fallait vraiment qu'on vienne me déranger maintenant ! J'avais l'esprit enfumé de mécontentement. J'étais sur les dents depuis que mon réveil avait sonné, alors la personne qui venait de toquer à ma porte allait s'en prendre plein dans la figure. Il n'y avait aucune raison pour râler sur quelqu'un qui n'avait rien mérité mais je n'étais pas en mesure de me contrôler. C'était comme ça. J'ouvris grand la porte avec une violence qui aurait pu l'arracher de ses gonds.

- Qu'est-ce qu'il y a encore ? Vous êtes qui !

La personne qui me faisait face n'était pas un adulte. Elle ne devait pas se tenir là dans un office de bureau.

- Rejoins ta maman. Tu t'es perdu, ce n'est pas ici que tu devrais être. Oust, dis-je avant de trouver quelque chose de plus acerbe à cracher.

Je refermai la porte mécontent, toujours et d'autant plus de m'être déplacé pour rien. Je m'en allais rejoindre mon bureau lorsqu'on retoqua. Quoi ?

- Je t'ai dit que…

Les yeux grands et brillants de la jeune fille avaient laissé place à un mètre quarante de jugement et de supériorité. Elle entra dans mon bureau me poussant sur le côté. Je n'étais pas plus qu'un meuble. Elle s'assit sur mon fauteuil.

- Toi et moi on doit parler !
- Pardon ! Je ne sais pas ce que vous faites là, ni qui vous êtes mais…
- Paix homme ! Je suis la Paix. Ironiquement sœur de Guerre et au vu de ton attitude tu l'as plus connu que nécessaire, débita-t-elle.
- Et…
- Je viens rétablir l'équilibre.
- Ah…

Je soufflais du nez balayé par ce caractère dur et intransigeant.

- Paix ? Vous ! Laissez-moi rire. Vous ne devriez pas vous occuper de quelques autres problèmes dans le golfe arabo-persique au lieu de me déranger dans mon office de travail. Vous voulez me faire quoi ? La morale, ironisais-je furieux.
- Bien sûr, sourit-elle ironiquement. Malheureusement ça ne marche pas ce genre de choses. Approche !
- Non, je n'ai pas besoin de tours de magie ou de conseils à la noix. Cela fait bien longtemps que vous auriez dû faire quelque chose.
- Quoi ?
- N'importe quoi pour améliorer… ça.

Elle traversa mon espace en coup de vent pour venir me plaquer contre un mur. Petite, sa tête ne m'arrivait qu'à la poitrine mais elle dégageait une rage effrayante.

- Les excuses et insultes se crachent avec les mots, la paix n'a pas besoin de langue. Elle se tait pour être effective.

Elle ménagea une pause pleine de signification et de mise en garde implicite.

- Apprenez à vous marcher un peu sur les pieds et à aplatir votre ego avant de parler. Peut-être qu'avec ça, ma paix sera plus efficace.

Elle partit aussi vite qu’une bourrasque, arrachant définitivement la porte et faisant claquer ses chaussures dans l'office. Je me retrouvais seul, terrorisé et définitivement calmé.

- Les humains sont bien incapables d'aimer. Et les sirènes sont bien loin d'avoir une voix enjôleuse comme on le prétend. Ce ne sont que des sornettes.
- Mais il faut garder un peu de magie pour les histoires. Qu'est-ce qu'elles seraient sans ça ?
- La magie n'existe pas. Le monde est vide et aride de toute magie. Il faut commencer à l'apprendre et voir par les yeux de la vérité si on ne veut pas se prendre la vague.
- Et dis-moi, quelle vague pourrait-on se prendre ?
- La réalité !

Quel thème c'était ? La lune ou les vacances... Je ne sais plus (✿◡‿◡)

Quelques notes volent. Une partition s'achève et l'écrivain lève sa plume. Il a trouvé l'inspiration.

C'est pas tout les jours qu'il y a le Rêve devant le pas de la porte. Ça n'annonce pas le café et les petits biscuits. Ça vient parler sérieux !

J'ai quand même quelques motifs pour me plaindre de cette couverture. Il faut être honnête. Elle est affreuse ! Elle est fade et insipide, pire qu'une soupe de patate douce mal cuite. Vous en avez déjà goutez ? Moi non plus, mais c'est pas bon. Même mon petit gars aurait pu en faire une meilleure. De couverture, pas de soupe. Et ça, je peux le parier.

D'ailleurs en parlant de mon petit gars cela me fait penser à une petite histoire qui ne vous coutera rien d'écouter. Alors pose ton charmant fessier sur une chaise et ouvre grand tes oreilles. Je veux toute ton attention !

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Nouvelle ayant participer au concours Nouvelle de Mai organisé par le réseau Au fil des pages 78

J'ai ouvert un livre et j'ai trouvé quelques miettes au centre. J'ai tourné la page et j'ai vu un biscuit. Il avait été laissé là comme un marque page. Peut-être que c'était juste pour se remplir le ventre au cours d'une action épique. Vous savez parfois la lecture pendant de trop longue heure creuse l'appétit et fatigue les yeux. Quoi de mieux qu'un petit biscuit pour reprendre des forces et continuer le chemin sinueux qu'à décider d'emprunter notre héros.

Un gourmand était forcément passé par là. Il avait eu la bonté de nous laisser un bout de son goûter. Mais je doute qu'il ne soit intéressé que par la dégustation d'une ou deux douceurs. Nous n'aurions pas retrouvé sa trace ici dans ce cas. Il a disparu sans laisser d'autre trace que sa délicieuse offrande sur un chapitre quelconque. Mais la curiosité ne peut rester bien longtemps éloigné de nous dans cette situation. Cherchons-le ! Cherchons ce gourmand qui a déposé son énigme au creux de mon livre.

Je referme mon volume, le laisse sur une table. Une autre personne le verra, le prendra, l'emportera. Il découvrira l'étonnante histoire que je lisais à l'instant. Testera peut-être le biscuit. Moi je pars à la recherche d'une aventure.

Avis de bon sens : lorsque nous sommes désespérés, il faut quand même prendre le temps de vérifier sur qui on fait reposer nos espoirs, sinon, ça donne ça !