Charles, un homme ordinaire, se retrouve embarqué malgré lui dans une histoire que seul lui peut conclure. Mais sans qu'il le sache, cette histoire se fondera sur un mensonge, une trahison.

Cet ouvrage regroupe différents contes ou légendes de mon invention. Comme tous les contes, ils peuvent être lus par un public jeune qui y verra une (jolie?) histoire, mais un public plus "mature" pourra y voir diverses interprétations. Du moins je l'espère.
J'écris ces contes dans l'espoir de pouvoir un jour les lire à ma très jeune fille. Votre soutien et vos commentaires sont les bienvenues!
Bonne lecture (je l'espère)!

Ma chère Patrie, qu’est devenue ta gloire d’antan ? Pourquoi t’être inclinée sous l’étendard rouge et blanc de la tyrannie ? Tu aurais pu mener une ultime campagne. Les combats auraient été féroces et ton sol sanglant, mais des bataillons de soldats t’auraient offert leurs bras. Ils auraient pris les armes et abandonné fils et compagnes. Pourquoi avoir laissé l’ennemi égorger tes citoyens ? Regarde bien chère patrie comme leur sang creuse des sillons dans le sol de ton histoire. Leur sang séchera vite, mais jamais il ne disparaîtra, tu as trahi ton histoire et ton peuple, tu n’es plus ma patrie.

Je me souviens quand on était gosses, on parlait toujours pour un oui ou pour un non, on se prenait pour des philosphes. J'aimais bien t'avoir à mes côtés, t'avais du bagou, t'étais intelligent, poilant. Combien d'heures avons nous passé à parler de sujets inénarrables? Je pense pouvoir dire sans mentir qu'elles se comptent en centaines. On se voyait en journée au lycée, et le soir on s'appelait. On parlait tellement qu'on en oubliait de se coucher, et on arrivait dans le bus les yeux tirés par la fatigue et pourtant le lendemain, on recommençait. Je ne sais pas toi, mais je t'assure que moi, je me suis fait souvent engueuler pour avoir "oublié" de me coucher.
Le temps est passé depuis, nos envies d'écrire ensemble se sont peu à peu cassées, mais je les garde dans un coin de ma tête, pour le jour où tu souhaiteras les réparer. On a arrêté de jouer les philosophes, la vie l'a fait pour nous. On a pris des chemins différents, j'ai choisi la biologie, toi l'histoire. Remarque que tu es plus nul en biologie que je ne le suis en histoire. J'ai choisi l'enseignement toi la recherche. Tu as toujours aimé chercher les réponses à tes questions, moi je t'écoutais me donner les réponses à des questions que je ne me posais pas, mais tu fais ça si bien qu'on ne peut que t'écouter. Moi? Je continue à chercher, mais tu le sais, je préfère transmettre ce que je sais déjà.
Je pensais que la vie nous séparerait mais pour l'instant, force est de constater qu'elle a échoué. J'ai eu une fille, toi tu veux en avoir une. L'an prochain, tu te marieras, et moi aussi. Je sais déjà que tu seras mon témoin, et je sais que je serai le tien. Tu sais, depuis quelques jours on parle d'un second enfant dans l'appartement. Quand cet enfant viendra au monde, je serai fier de lui dire que tu es son parrain. J'écris sans prendre le temps de voir si les idées s'enchaînent avec fluidité, et je ne relierai pas ce texte car sinon je l'effacerai totalement. Et puis au fond, je peux y écrire ce que je veux, je sais que tu ne le liras jamais alors tu pourras garder ta critique littéraire pour toi mon cher ami. Pourtant, je serai curieux de voir ta réaction face à cette débauche de sentiments mal exprimés. Le lecteur excusera les phrases mal formulées, les virgules mal placées, mais je laisse aller mes mains sur le clavier sans chercher les bonnes sonorités, la bonne musicalité, je ne farderai pas la réalité. pas cette fois-ci.
Je me suis parfois demandé ce que tu pouvais faire d'un ami comme moi. Nous avons beaucoup de différences, nous n'avons même pas la même France. Tu es doux de caractère, tu aimes la plage et profiter de la vie. Tu es tout à fait mon contraire. Nous n'étions même pas de la même enfance. Alors pourquoi s'aime-t-on tant mon ami? Simplement parce que c'est toi et parce que c'est moi.
Je ne sais pas vraiment parler de toi, et c'est bien normal, il est toujours difficile de parler des monuments, de les peindre, les décrire. C'est mon ami et dès que je l'ai vu apparaître, j'ai tout de suite su que ce serait lui. Lui qui allait m'apprendre à être ce que je suis. Et je dois bien vous l'avouer, si je suis encore en vie aujourd'hui, je ne le dois pas à cette femme qui a illuminé ma vie, mais bien à mon ami.
Je ne suis généralement pas expressif, je cache souvent mes sentiments, mais puisque jamais tu ne liras cela, je peux bien me permettre de t'écrire ces quelques mots.

Tintinnabule. C'est un mot fort peu utilisé et moi même je n'ai jamais réussi à le placer au cours d'une discussion... Et pourtant ce mot est bien celui que je préfère dans la langue française. Ce qu'il signifie? C'est très simple. Quand une clochette ou un grelot sonne, on dit qu'il tintinnabule. Ah j'aime ce défi qui me permet d'utiliser ce mot autant que je le veux.
Tintinnabule
Tintinnabule
Tintinnabule
Tintinnabule
Tintinnabule
Tintinnabule
Tintinnabule. Il fait parti de ces mots qui font drôle dans la bouche. Prononcez le vous verrez, il englobe la bouche et mobilise l'ensemble de vos cordes vocales. Ce n'est pas un mot qu'on utilise n'importe quand, ce n'est pas un "bonjour" ou un "merde" non, c'est un mot très poétique, le genre de mot que l'on choisit avec précaution, et que l'on cherche dans le dico. Et puis il est aussi très drôle à écrire vous ne trouvez pas? En l'écrivant on peut voir la clochette s'agiter et faire un petit "tin". Tintinnabule, gardons bien ce mot en tête et utilisons le plus souvent, il mérite ses lettres d'or!

Je veux être un exemple aux yeux de la société
De ce système déraillé ou on oublie encore les horreurs du passé
Les leçons mal anticipées
Puisque les dirigeants ont soif de pouvoirs tels des affamés
Mais aucun être demeure parfait
Alors pourquoi ces guerres insensés ?
Nos vies qu’on fait valser
Au fond de mon regard tourbillonés
Plus rien ne va m’arrêter
J’ai promis de me dépasser, je l’ai dis, je le ferais
Mon visage lessivé
Mon regard vers l’avenir, la tête haute et couronné
Qu’un échec vaut mille succès
Qu’un raté peut faire évoluer
Et si j'échouais?
J'aurais le mérite d'avoir essayé.
Comment procéder?
Comment faire pour tout arranger?
J'ai une idée
Les héros? Résuscités
Les escrocs? Condamnés
Les assoiffés de pouvoir? Écartés
Les hydrocéphales de la télé? Déprogrammés
Et si je suis trop fatigué,
Si je suis moins fort que je ne le pensais
Et bien, je continuerai
On n'est jamais trop fatigué.
Mais seul, je suis voué à échouer...
Alors il ne me reste qu'à espérer
Espérer que la solidarité
N'a pas encore déserté.
Sans elle, notre société est condamnée.

Cela faisait maintenant trente jours qu'ils avaient mis pied à terre, et Druss commençait à s'impatienter. Les travaux sur le chantier naval n'avançaient pas, ou du moins pas assez vite à son goût. Il n'attendait qu'une chose, reprendre la mer. Le temps lui parraissait toujours long quand il ne naviguait pas.
Ce goût pour la navigation venait sans doute du fait qu'il avait grandi sur un bateau. Arraché à ses parents par des guerriers Skavel lors d'un pillage. Alors qu'il aurait dû être fait esclave ou bien tout simplement éliminé, un capitaine de l'armée, le prit sous son aile, s'occupant de lui comme il s'était auparavant occupé de son fils mort subitement de maladie.
Les Skavel étaient des marins qui vivaient de raids, de pillage et de complots. Ils ne mangeaient jamais en excès et étaient toujours en action, ramant ou combattant. Aussi, le petit garçon grassouillet qu'il était au moment de sa capture avait-il peu à peu cédé la place à un jeune homme mince et élancé.
Comme tous les Skavel de son rang, il portait la barbe courte et les cheveux longs. Aujourd'hui, bien qu'ayant encore quelques très vagues souvenirs de son ancienne vie, il se considérait comme Skavel à part entière, et il ne rechignait jamais au travail. Il avait accepté d'effectuer toutes les tâches, de la plus basse besogne aux missions les plus périlleuses, et c'est ainsi qu'il réussit à se faire accepter de tous, et finalement il devint lui même capitaine d'armée, comme le fut son père adoptif.
Il avait la réputation d'être un capitaine rude mais juste, hardi au combat doué pour la politique et pour les choses de l'amour qu'il considérait comme très proches. Très avare de paroles, il n'avait pas cette capacité d'arranguer ses hommes par des mots guerriers et puissants, et il savait que cela lui faisait défaut, mais sa présence dans les combats suffisait souvent à transcender ses hommes et à leur donner le courage et la hargne nécessaire pour se battre et vaincre leurs ennemis.
Ses hommes montraient un réel respect pour lui et nul ne remettait jamais en doute sa parole. Ses yeux perçants les pénétraient et les transcendaient. Son habileté au combat l'avait sorti de bien des situations délicates ou d'autres auraient sûrement perdu la vie. Quand il se préparait à combattre il n'enfilait qu'un fin plastron de cuir pour se protéger. Son corps portait quelques cicatrices, souvenirs de combats difficiles mais victorieux. Son visage en revanche avait toujours était épargné, Druss ne souhaitait pas être défiguré, il savait que son physique était avantageux, et il aurait préféré perdre la vie que de se voir défiguré par une cicatrice.
L'équipage de Druss avait accosté sur une île soumise aux Skavel, l'île d'Em, après avoir navigué plusieurs mois et affronté de nombreux ennemis. Chaque bataille fut remportée avec une plus ou moins grande facilité et la calle se remplissait chaque fois un peu plus d'or, de bijoux et divers trésors. Finalement, Druss dut reconnaître que son navire avait souffert des batailles menées et la calle étant bien remplie il décida de rejoindre l'île la plus proche. Les premiers jours, il écuma les tavernes et les bordels pour passer le temps et célébrer ses victoires. Mais les jours passant, il se lassait, et sa bourse se vidait. Bien qu'il ait ramené un trésor presque incalculable, cette fortune ne lui appartenait pas, elle appartenait aux Skavel, et il ne vivait que grâce à sa paie de capitaine.
A présent il voulait simplement reprendre la mer, et le plus tôt serait le mieux pour tout le monde. Quand il était à terre, des bagarres finissaient toujours par éclater. Il n'avait pas que des amis sur les îles, et certains le jalousaient plus ou moins secrètement. Il avait survécu à une dizaine de tentatives d'assassinat, mais ne parvint jamais à savoir qui était à l'origine de ces essais infructeux. Cela le faisait vivre sur ses gardes, et l'avait rendu plus dur encore, certains le pensant même sans coeur, incapable d'aimer. Et pourtant, il avait aimé par le passé, mais cette femme lui avait été arraché, le plongeant dans une tristesse insondable. Le Druss qu'il était alors était mort ce jour là, et il le savait. Aussi s'était il promis de ne jamais plus aimer une autre personne que Paëtus, la déesse de la mer, la seule qui ne l'avait jamais trahi.

Un matin, alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, la tête lourde de l'alcool avalé la veille, il se rendit au chantier naval et y inspecta son navire L'ombre de l'eau. Les réparations étaient presques achevées, dans trois jours lui et son équipage pourraient reprendre la mer, quitter cette île et voguer vers de nouvelles batailles, vers d'autres trésors qui n'attendaient qu'eux. Mais il ne savait pas que pendant ctrois jours, il lui faudrait survivre à un complot qui visait à l'éliminer.

Comme à son habitude, Cassidyr fut bref et la sanction tomba sans surprise ; Druan était condamné à mort, son exécution aurait lieu dans trois jours. Le berger ne tenta même pas de se défendre ou de protester, il savait que cela était inutile et ne ferait qu’étendre ce moment qu’il voulait abréger. Résigné, il baissa la tête, ses cheveux tombant devant son visage dessinaient une cascade noire et épaisse qui le cachait et l’empêchait de voir Cassidyr. En vivant cette idylle amoureuse avec Engelend, la princesse, il avait déjà enfreint bon nombre de lois, mais en se faisant prendre dans sa chambre au lever du jour, il avait lui-même signé son arrêt de mort. Pendant les moments partagés avec la princesse, il n’avait jamais réellement songé aux conséquences, préférant profiter de la chaleur de son corps, de la douceur de ses mains et de son rire timide. À présent, la conclusion de cette histoire s’imposait à lui, et il ne pouvait rien faire pour la repousser, il ne pouvait qu’accepter son impuissance et la subir. Il était de réputation notoire que Cassidyr était très à cheval sur l’étiquette et sur la place que chacun devait occuper dans ce monde, alors savoir que sa propre fille s’éta