
Flora Chazan
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de toujours
Je n’ai pas tué un homme, j’ai tué un bourreau. J’ai fondu sur lui, comme une harpie. Il était le marin réfugié sur son île, dans la crainte de la tempête qui allait s’abattre sur lui. Et moi, j’ai piqué avec le poison. Je sais que je ne suis plus une bonne victime, maintenant, à vos yeux. Mais dites-moi, une bonne victime doit supporter des violences combien de temps, avant de réagir ?
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Emma pénètre dans un univers bourgeois dont elle ne maîtrise pas les codes. Lors du repas, la conversation s'oriente vers la question des violences contre les femmes. Alors qu'elle tente de se convaincre de ne pas intervenir dans la discussion, elle sent monter en elle quelque chose qu'elle peine à contenir.
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Défi
La vaisselle sèche sur le bord de l’évier, la cafetière est programmée, ma fille est couchée, dents brossées, cheveux tressés, sac préparé ; elle doit même être déjà endormie. Sur mon lit, comme des détritus flottant après une tempête, des feuilles et des classeurs s’amassent. Je dois préparer mes cours pour le lendemain. Je suis debout, entre mon lit et mon bureau ; je regarde alternativement mon lit, puis mon bureau. Et petit à petit, je perds pied, comme avalée par la panique et l’oubli : je suis en retard, rien n’est prêt, j’ignore quoi faire, ni par quoi commencer. L’heure tourne, je suis épuisée. Pourquoi est-ce arrivé précisément ce soir-là, au terme d’une journée où tout avait été parfaitement exécuté, sans heurts et sans accrocs ? Soudain, plus rien ne fonctionne en moi. Mon cerveau s’arrête. Plus exactement, il se met à accélérer, surchauffer, puis ralentit inexorablement. J’ai le sentiment d’entendre crisser les freins d’un trente-huit tonnes avant l’impact. L’impact : une explosion dans ma tête. Je me retrouve alors incapable de bouger. Je regarde mon lit, en me demandant comment je vais pouvoir me coucher, au milieu de tous ces classeurs. Où les poser ? Qu’en faire ? L
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