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"Les mots qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d'eux."
René Char 1991
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œuvres
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"J'aime" reçus
Œuvres
5043.
La controverse autour de la béatification d'Alainclaudebaschung, couramment nommé à tord Saint Bashung, prend de l'ampleur.
Ce saint sans vie, c'est à dire dont on ne sait rien de la vie mais que l'on ne connait que par des fragments de textes écrits ou oraux, pose problème.
Non que ses écrits, datés officiellement de la première moitié du deuxième millénaire, seraient apocryphes comme ceux de Sainte Or'elle Sanne ou incompréhensibles comme ceux de Saint GBrassens ou Saint JBrel de Belgique, aussi désigné sous le vocable de Grand Saint Jacques, mais l'obscurité même des concepts abordés dans ces textes fait craindre la résurgence d'un monde enfouit depuis longtemps inaccessible aux Gardiens Garants de la Source Textuelle.
La controverse autour de la béatification d'Alainclaudebaschung, couramment nommé à tord Saint Bashung, prend de l'ampleur.
Ce saint sans vie, c'est à dire dont on ne sait rien de la vie mais que l'on ne connait que par des fragments de textes écrits ou oraux, pose problème.
Non que ses écrits, datés officiellement de la première moitié du deuxième millénaire, seraient apocryphes comme ceux de Sainte Or'elle Sanne ou incompréhensibles comme ceux de Saint GBrassens ou Saint JBrel de Belgique, aussi désigné sous le vocable de Grand Saint Jacques, mais l'obscurité même des concepts abordés dans ces textes fait craindre la résurgence d'un monde enfouit depuis longtemps inaccessible aux Gardiens Garants de la Source Textuelle.
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Ce texte est une annexe de "Controverse autour de la béatification de Saint Bashung". Il n'a de sens qu'en liaison avec celle-ci.
Il suivra l'avancée de la controverse et se complétera dans le temps.
Il suivra l'avancée de la controverse et se complétera dans le temps.
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La sonnette de la rue ne fonctionne plus depuis plusieurs semaines.
A chaque fois il faut forcer l’ouverture du portail du garage, traverser le jardin et frapper à la porte de la maison posée juste derrière les parterres de plantes et de pierres exposés en devanture à la vue du passant anonyme. Musée public immobile et inchangé depuis son implantation. Alors elle sort de sa cuisine et vient ouvrir.
Pas aujourd’hui. Elle est déjà sur le pas de la porte qui s’ouvre sur la terrasse, belvédère indispensable à tout pavillon qui se respecte, permettant un espace semi-publique ou semi-privé, c’est selon, où la communication avec l’étranger, celui qui n’habite pas là, devient possible. Elle me regarde traverser le labyrinthe du jardin sur rue, en contrebas. Je m’applique à suivre les allées minérales qui tracent le chemin obligatoire permettant d’éviter les massifs végétaux dont je me demande si elles font partie du règne du vivant ou du monde inorganique.
Un mètre quarante au garrot, cinquante kilos en tenant compte de la robe de chambre du même âge qu’elle, mais deux fois plus lourde, qui la couvre comme un épais trait de marqueur des épaules aux chevilles et lui donne un semblant d’épaisseur.
Bonjour monsieur, merci monsieur, au revoir monsieur. Depuis des mois ce sont les seuls mots qu’elle a prononcés, accueillant mes livraisons et mes invites à engager un fragile dialogue d’un sourire timide et d’un regard tourné vers l’intérieur. Aux étrangers tu ne parlera pas. Même depuis le balcon.
Pas aujourd’hui. Direct elle me lance qu’Il est à l’hôpital, ce qui explique le peu de volume de la livraison.
"Il" est celui que l’on ne nome pas, dont on ne prononce pas le nom, son mari. Ce n’est pas la première qui me fait le coup.
Je laisse mon silence poser les questions. Surtout pas de mots. Il suffit de rester planter comme un con sur le perron pour qu’elle capte que je vais juste l’écouter. Mais silencieux, totalement silencieux, pas de mots, même pas en rêve.
Alors elle déballe qu’Il est à l’hôpital depuis ce week-end, qu’Il ne tient plus debout, qu’Il veut revenir.
Silence.
Qu’ils veulent le lui rendre. Avec un lit médicalisé. Et des aides à domicile toutes les 4 heures.
Silence.
C’est pas possible. Il est en fauteuil et Il ne peut plus rien faire tout seul.
Silence.
Non décidément, c’est pas possible. Ils ne comprennent pas. Il ne peut pas revenir. Les couloir sont trop étroit.
Silence.
Dans la maison en fauteuil, ça va pas être possible. Avec tous ces étages.
Silence.
En plus, Il est méchant.
Silence.
Méchant. C’est quoi ce mot essentiellement utilisé par les enfants qui fait irruption dans ce discours tellement factuel avec tant de discordance ? Violent ? Brutal ? Dangereux ? Cruel ? Haineux ? Pervers ? Sadique ? Colérique ? De toute la chaîne de synonyme qui s’impose à moi je choisi d’utiliser celui qui me semble le plus apte à signifier la violence mais ne la mettra pas en cause. En cause d’être à l’origine de toute cette “méchanceté” qui la ligote dans sa robe de chambre trop lourde, trop rêche, trop raide, trop sombre.
-“Mme Pekkadille, avez-vous expliqué au médecin qu’il était agressif ?”
-“Oui.”
Oui quoi ? La terreur de le voir revenir ? Depuis combien de temps ? Dans quel mesure ? Mes questions silencieuses sont trop pressantes. Elle le sent. Elle n’en dira pas plus. Sa robe de chambre s’est un peu resserrée autour d’elle. Elle réajuste son col et disparaît à l’intérieur comme une tortue se réfugie dans sa carapace.
-“Vous savez Mme Pekadille, Ils ont des petites pilules bleues très efficaces pour ce genre de cas à l’hôpital. Demandez-leur de lui en prescrire quelques-unes chaque jour. Ça va le calmer.”
Elle sort la tête de l’ombre. Elle sourit. Elle lève les yeux vers moi.
-“C’est tout une boite qu’il faudrait.”
Là elle se marre franchement, surprise de sa propre audace. Moi aussi.
Trois semaine plus tard je repasse la livrer. Il est toujours sous pilule bleue à l’hosto. La peur qu’il ne revienne est toujours présente dans chacune des phrases qu’elle prononce.
Au moins elle parle maintenant.
Peut-être sa mort la délivrerai. Un peu. Sa mort à lui, soyons précis sur le possessif contrairement à la langue française, pas d’équivoque possible.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs
Pourquoi écrivez-vous ?
Aucune idée. Si vous avez des réponses merci de ne pas me les communiquer.
Listes
Avec INFINITE...