De la poésie pour après demain...

Des plumes timides et téméraires, envolées, perdues dans des limbes écarlates qui en pétales florals de mots s'éclatent au quotidien sur une page blanche, une page aussi jaunie par le temps des poètes qui s'immiscent dans une époque incertaine, une époque de folie furieuse, une folie scélérate, grignotant la conscience des esprits faibles, affolant les individus terrés dans la peur, la panique, la terreur qui les paralysent ; 'la chose' invisible a envahi et colonisé leurs neurones au point de changer leur paradigme, au point de s'enfermer dans des sphères négatives et hostiles à la Vie en Soi.

Nous voici arrivés au bout d'une plage
Le ciel est bas et la mer haute
De vagues mugissantes et en ravages
Un soleil en déclin nous assomme de filets gardes-côtes.

Prisonniers de ses derniers rayons de miel
Nous resterons dans la noirceur des ténèbres
Et là une flamme réveillera les coeurs d'airelles
Afin de sublimer ces tristes pauses célébres.

Dans les noirceurs d'une heure vétuste, les flammes, hautes en couleur orangée, ont jailli de leur chemin de croix, elles ont dévoilé leur diablerie ; il n'en fallait pas plus, afin de réduire au sol Dame agée de tant de siècles ; et les petites butineuses de Notre Dame, dans leurs ruches, ont eu beau ventiler, dans l'enfer du brasier incendescent, rassemblées autour de leur reine, elles ont péri dans l'anonymat total ; celle qui revenait avec son nectar, l'abeille ouvrière, voyant cette fournaise et se détournant des chaleurs diaboliques se dit que Notre Dame l'avait abandonnée.

Le sentier des étoiles se pare d'étincelles
La lune se dessine entre elles
Plus lumineuse chaque soir
Et à la pleine lune, habit de soirée en noir
Elle jubile face à l'astre solaire

En cavalier seul, juché sur la lune, il priait le soleil de galvaniser les esprits endormis, de brûler les scories sataniques.

Et le Bonheur des Lieux

Même si je me tape sur les doigts
Assez pour me réveiller de ce cauchemar
Restera toujours ce goût de liberté en joie
Tout le bonheur acquis est rare
Et le marteau du tintamarre cogne en fête
A chaque jour qui passe sur nos têtes
Unissons-nous en étoiles filantes au soir d'une nuit noire.

Rien ni personne sur ce chemin de gravieR
Ombre d'éclairs aveugle ma vue en échO
Unité d'absence comme une route barrée de filin nU
Tranquille, transparent sur le bord du monde en arrêT
Et esclave de l'espace confiné et sombrE

Bercé doucement, mélancoliquement par le chant d'un baobaB
Aspiré au-delà des embruns d'une route sans shémA
Risque d'isolement en pleurs dans un silence noiR
Réveil et lumière inonderont ce tracé du jouR
Éveillé dans un habit de solitude et de nativitÉ
Enfer et damnation, marques barrières d'une routE

Pour toujours

Manège infernal

Dix dromadaires du désert, déambulant dans de drolesques dunes, désiraient danser, dîner dans de désuets dancings. Dare-dare, deux dignes diablotins déboulèrent d'un dôme dôré, drapés de duffle-coats. Des dix dromadaires, déboussolé, dromadaire Dagobert discipliné, discuta desserts.
"Dix dacquoises" décréta diablement deux démons décidés.
De douces déesses divertissantes déballèrent de délicieuses dacquoises délicates.
Druide Darius, dans des densités diurnes, décida du droit de dîner.
"Dites-donc ! disciples dromadaires demeurez dodus. Déposez donc discordes, dagues, drogues... Dinez dantesquement de dacquoises, dattes, desserts divins."
Désabusés, douteux, dix dromadaires dandinant, dinèrent, dansèrent dangeureusement dans des duels de diabolo !
À demain dimanche en décembre dit druide Darius, désigné diacre des dunes.