Tout dans l'ombre
S'engouffrent goules et être immondes
S'inonde l'homme d'idées profondes
Et part se morfondre
Outre tombe.

Les bottes enfoncées dans les marécages,avancent les orques en rage.Les elfes des bois trébuchent dans la boue.Les gobelins dégoulinent de sueur.Le monstre poursuit les fugitifs,et, sur ses pages sombres l'écrivain conte: L'hécatombe fut féroce,les empires tombèrent,les flammes prirent pouvoir sur un monde en désespoir.Les vies prirent fin.Le cosmos s'empara de la matière,et ainsi disparut la terre.

Il est un goûter, le cinq à sept, délicieux, délictueux,
Un truc en plus, pour les amants savoureux.
L'une montre son buste et l'autre enlève ses frusques.
Ce sont les adeptes du cinq à sept, on soulève la jupette,
S'allonge sur la banquette,
Rien qu'un petit adultère, vite fait, en un hotel, rue Verpère.
Rien que des amoureux, langoureux.
Un cinq à sept où rouspètent les roupettes,
Où le biscuit fait trempette.
De plaisir on halète, tout en levant les gambettes...

" Ne pas se voiler facette, un cinq à sept peut tourner la tête. Mais il n'est point délicatesse de s'en
faire toute une fête "

Je me suis envolée dans les airs, m'asseoir sur un nuage.
Tu m'as rejoint, t'installer sur une étoile.
De nous voir, la lune était jalouse,
Elle s'est mise à gronder:
Ca suffit! Ici c'est mon territoire, je vous bannis.
Mais ils étaient protégés par les anges, et la lune en colère blanche.

A la Mazière-aux-Bons-Hommes, les ombres sortent de leurs trous à la mi-nuit, couvertes d'herbes mortes et de terre humide.
Elles rognent charognes, attirées par les êtres putréfiés, suspendus là, sur les fils barbelés. Spectacle terrifiant des ombres avides de sang, ultime friandise glissant sous leurs canines.
Habitées par le mal qui règne en ce lieu, les ombres se déplacent fugacement et prennent la vie à tout imprudent.
Déchiquettent la peau et brisent les os de leur festin, qui attendra d'être dégusté, quand l'odeur de pourri se fera insoutenable. A chaque crime les miaulements des chats brisent le silence des nuits.
A la Mazière-aux-Bons-Hommes, petit lieu-dit oppressant, les ombres blessent leurs prochains mortellement.

Tu écoutes, un sourire sur ta bouche,
Les braises remuée par la fourche,
Les flammes qui se couchent sur un feu de souche,
Qui s'échappent vers la voûte.
Tu regardes s"étendre la fièvre rouge, le péril du feu,
Qui flotte dans les cieux, puéril, mais tranchant comme la vouge.
Tu goûtes les miettes de cendre,
Qui flambent dans les chaumes et dans les pailles,
En ces landes, qui soulèvent ton poitrail.
Tu touches des doigts un espoir qui brûle,
Tes yeux scintillent, brillent, doux comme le tulle.
Et tes larmes s'évaporent en feu de brindilles.
Tu sens l'odeur des gentianes, en flamme,
Et penses à cette femme,
Ses cheveux tressés comme des lianes,
Au parfum de badiane.
...Un peu d"eau aurait suffit...
...Mais elle manque par ici...

Rapé de pauvreté
Il va il vient sur le pavé
Usé d'avoir été trop porté.

Il va il vient dans la froidure de l'hiver
Et porte en lui sa part de mystère.

Dans les beaux quartiers
La foule va et vient sur le pavé
Le manteau du mort à ses pieds.

Comme un souffle sur un été pâle
Comme l'aile du papillon frolant un pétale
J'accueille son baiser en un râle.
Plaquée au sol dans le champ de tournesols
Je laisse s'échapper un flot de paroles.
La langue caressante ne me laisse aucun répit.
Nous faisons l'amour en un cri
Jouissons de plaisir à l'unisson.
Au diable les trahisons et les adultères
Nous recommencerons demain
Nos sexes aiguisés comme des cimeterres
A en faire rougir les vers de terre.

Il n'y avait pas d'été pour mon père,
Dans le four il partait au labour,
Le dos voûté, les mains nervurées,
Debout sur cette terre , allait chercher le blé.
Il partait en guerre, pour un lopin de terre,
Il battait le fer, presque en agonie,
Pour quelques grains de riz, pour nourrir ses brebis.
Pour les siens il conciliait le temps et les éléments,
Travaillait la terre qu'il aimait comme une mère,
Combattait le vent et les enfers,
Petit pot de terre, contre pot de fer.
De la sève coulait dans ses veines,
Il se donnait de la peine pour cette femme,
Qui dansait dans les sables, il aurait donné son âme,
Pour un peu de pain, un peu d'orge dans les mains.
Il offrait son corps, donnait son esprit et sa vie,
Pour la mère patrie.
Il la caressait, la travaillait de toutes ses mains,
Déformées de trop l'aimer.
Il a tout donné à la terre, s'est brisé les os, s'est fané les mains,
Aujourd'hui il dort,
Et à l'horizon,
Il voit la mer.

Mon père.

Les bestioles se meurent dans l'oasis asséchée.
Soleil répugnant, damné, terre crevassée.
Quarante cinquième jour de chaleur à crever.
Murs lézardés, chemins arides.
Membres raides, lèvres humetées par le peu de salive qu'il reste.
Le chefaillon claironne, la soif les étreint.
Pourvu qu'il y ai de l'eau de l'autre côté du mur.
Ensuite ils descendront tous ces salauds.
Ceux qui leur ont piqué l'eau, ceux qui leur font la guerre.
Mais il n'y a rien derrière le mur.
Que des os en putréfaction au centre des cactus.
Putain de guerre.
Etouffés par la poussière, la marche se termine ici.
Prières se font.
" A boire s'il vous plaît! Et de préférence du picon bière,
pour enfin quitte

Plus de pré, de champs par ici.
Les arbres ont été coupés,
La ville a grignoté ta campagne,
Petit garçon, du haut de ton balcon,
De ta tour de béton,
Entends-tu encore le chant des grillons?
De ta fenêtre sur tours,
Dans l'étroite cour où tu joues au ballon,
Entends-tu toujours le chant des grillons?
Pour ma part il m'accompagne,
Je suis maintenant en montagne,
Je les entends et je les sens.
Petit garçon,
Je t'attends sur l'escalier de ma maison,
Pour y chanter le chant des grillons.

Cadence infecte
Mortelle avancée
Se faire broyer
Contre les vitres d'un métro
Foutu tempo
De rails et de pas
De vies qui volent en éclat
Personnes immatures et cruelles
S'en vont péter les plombs
Aux coins des ruelles
A aller en remplir les hôpitaux
Les prisons
Et les cimetières
Puis on sabre le champagne
Au nouvel an
Le bedon bien portant
A en vomir son foie gras
Pour le reste du temps
Se casser les dents
Sur du pain dur
Ah! bon sang! que la vie est dure!...