Le décor est un peu morne, fatigué. De somptueux palais aux intérieurs défraichis. Des halls d’entrée majestueux et des salles de réunion grandioses, le tout dans un style et un niveau d’équipement incomparablement figé au milieu des années cinquante.

L’institution elle-même est à bout de souffle, après soixante-quinze ans de bons et loyaux services rendus à l’humanité toute entière. Certains la jugent dépassée. Obsolète. La faute à des promesses de paix et de prospérité qui n’ont pas été tenues, ou du moins pas pour tout le monde. Des défis plus grands encore s’érigent devant les Nations Unies – la protection de la nature, la lutte contre le réchauffement climatique, l’apparition de grandes pandémies – sans qu’elles ne puissent lutter de manière efficace.

Et pourtant, au cœur du Léviathan, les minuscules bureaux individuels qui ponctuent les interminables couloirs moquettés sont encore peuplés d’individus brillants, motivés, travailleurs, et mus par l’espoir de rendre le monde meilleur.

Ou du moins, c’est ce qu’il imagine. Lui, c’est Loïc, un jeune fonctionnaire tout juste recruté au siège de Genève. Avec lui, vous allez découvrir le quotidien insoupçonné de ceux censés sauver l’espèce humaine et la planète qu’elle habite, depuis leur tour d’ivoire et leurs ordinateurs poussifs et infestés de programmes malveillants. Vous n’êtes pas au bout de vos surprises.

2054. La saison des ouragans et des tempêtes tropicales touche à sa fin sur la morne plaine du Texas. Ce qui devrait nous situer quelque part entre l’automne et l’hiver. Difficile à dire.

Yann, un expatrié français, la trentaine tout juste entamée, prof de droit plus ou moins épanoui à l’université de Austin, rêve de quitter la Terre, une planète mal en point, moribonde, de plus en plus inhospitalière, et promise à un déclin inexorable, embarquée dans un anthropocène impitoyable, qui commence enfin à prendre les airs d’apocalypse climatique annoncés depuis le début du siècle, voire même la fin du précédent.

Seul espoir à l’horizon, pour ceux qui s’en donnent les moyens : les missions de colonisation martienne menées par la Chine et les Etats-Unis. L’Europe s’y essaye, elle aussi, sans grand succès pour l’instant, empêtrée dans des conflits internes à n’en plus finir sur fond de crise économique.

Journal de bord numérique d'un être humain parmi tant d'autres, qui s'accroche tant bien que mal à l'espoir d'une vie meilleure. Ailleurs.

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Il s’agit d’un récit mêlant anticipation et science-fiction soft, très accessible.

Contenu adulte, gay. Erotique, mais beaucoup moins « explicite » que Les Nations Unies, pour ceux qui ont déjà lu un de mes récits. Je préfère malgré tout prévenir, tout autant pour les amateurs que pour ceux qui préfèreront s’abstenir.

S'il y a une chose dont je peux parler à la première personne sans ciller, c'est sans aucun doute de naître et grandir homosexuel dans un famille de la classe moyenne de l'Ouest de la France, aux idées progressistes sans être encore "woke", quelque part au début des années 2000.

Il y a donc sans doute un peu d'autobiographie là-dedans (qui sait).

Bonne lecture à ceux que ça intéresse - avec un peu de chance, ça en rassura certains !