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J. Atarashi
Les plus lues
de toujours
Défi
Quand au coeur d’une nuit d’hiver, il se voit confier un bébé par un couple de mourants, Tabor ne se doute pas à quel point la petite fille va chambouler sa vie.
Le mercenaire repenti, converti en fermier et passionné par les livres, ne pense d’ailleurs même pas à lui donner un nom. La fillette grandit, et contre toute attente, le vieux loup solitaire et la gamine vive et curieuse finiront par s’apprivoiser.
Mais l’adolescente s’interroge sur le mystère qui entoure son passé et sur la signification du seul objet que lui ont laissé ses supposés parents : une plaquette taillée dans une matière inconnue et gravée de deux symboles tout aussi étranges. Elle décide de se lancer à la recherche de ses origines, mais la quête sera longue et parsemée d’embûches. Pour la fille de la forêt commence alors un long périple qui la mènera de la ville de Saad-Ohm à la capitale du royaume de l’Ordre, au travers des Terres Sombres et plus loin encore. Tour à tour apprentie, jouet d’une Concubine aussi cruelle qu’ambitieuse, guerrière et esclave, elle est loin de se douter qu’un destin plus grand encore lui tend les bras.
Le mercenaire repenti, converti en fermier et passionné par les livres, ne pense d’ailleurs même pas à lui donner un nom. La fillette grandit, et contre toute attente, le vieux loup solitaire et la gamine vive et curieuse finiront par s’apprivoiser.
Mais l’adolescente s’interroge sur le mystère qui entoure son passé et sur la signification du seul objet que lui ont laissé ses supposés parents : une plaquette taillée dans une matière inconnue et gravée de deux symboles tout aussi étranges. Elle décide de se lancer à la recherche de ses origines, mais la quête sera longue et parsemée d’embûches. Pour la fille de la forêt commence alors un long périple qui la mènera de la ville de Saad-Ohm à la capitale du royaume de l’Ordre, au travers des Terres Sombres et plus loin encore. Tour à tour apprentie, jouet d’une Concubine aussi cruelle qu’ambitieuse, guerrière et esclave, elle est loin de se douter qu’un destin plus grand encore lui tend les bras.
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Défi
En 1763, la France de Louis XV, vainqueur incontesté de la Guerre de Sept ans, voit sa position renforcée sur l'échiquier mondial.
Plus d'un siècle plus tard, une amulette constituée d'un étrange matériau pourrait potentiellement modifier les équilibres mondiaux et suscite bien des convoitises.
Mais les cadavres commencent à s'accumuler, et l'Inspecteur Gilbert Aubrac est bien déterminé à coincer l'assassin. Et à découvrir qui est réellement Bobette Vandersteen, allias Julie Callaghan. Est-elle vraiment celle qu'elle prétend être, une Commissaire Divisionnaire à la Sûreté Royale, ou cache-t-elle un double jeu ? Et si la vérité était plus surprenante encore ?
Encore un petit délire en réponse au défi de Danslalune123.
J'ai repris Bobette, l'héroine de "Tintin et la Patrouille du temps », qui était déjà sacrément "badass" dans ce récit tintinophile, ici elle est carrément borderline.
Une vraie teigne, vicieuse et perverse.
Le récit est une uchronie steampunk aux accents de thriller, avec une bonne dose d'érotisme assez cru et une pointe de fantastique.
Attention, contenu sensible et violent.
Plus d'un siècle plus tard, une amulette constituée d'un étrange matériau pourrait potentiellement modifier les équilibres mondiaux et suscite bien des convoitises.
Mais les cadavres commencent à s'accumuler, et l'Inspecteur Gilbert Aubrac est bien déterminé à coincer l'assassin. Et à découvrir qui est réellement Bobette Vandersteen, allias Julie Callaghan. Est-elle vraiment celle qu'elle prétend être, une Commissaire Divisionnaire à la Sûreté Royale, ou cache-t-elle un double jeu ? Et si la vérité était plus surprenante encore ?
Encore un petit délire en réponse au défi de Danslalune123.
J'ai repris Bobette, l'héroine de "Tintin et la Patrouille du temps », qui était déjà sacrément "badass" dans ce récit tintinophile, ici elle est carrément borderline.
Une vraie teigne, vicieuse et perverse.
Le récit est une uchronie steampunk aux accents de thriller, avec une bonne dose d'érotisme assez cru et une pointe de fantastique.
Attention, contenu sensible et violent.
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Défi
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Tintin, Vladimir Poutine, Jean-Claude Van Damme, Spock et bien d'autres ...
Attention, c'est du lourd !
Amateurs de BD classique, de musique, de cinéma, vous risquez d'être servis ...
Mais si vous n'en êtes pas un(e), il y a suffisamment de suspense et de romance pour plaire au plus grand nombre.
Et c'est estampillé "Girl Power", mille sabords !!
Attention, c'est du lourd !
Amateurs de BD classique, de musique, de cinéma, vous risquez d'être servis ...
Mais si vous n'en êtes pas un(e), il y a suffisamment de suspense et de romance pour plaire au plus grand nombre.
Et c'est estampillé "Girl Power", mille sabords !!
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Défi
Dix Haiku composés dans le cadre du défi "érotisme nippon".
Ils vont crescendo :-)
Edit janvier 2024 :
Oups ... il y en a une douzaine maintenant.
C'est que j'y prends goût, aux haikus :-)
Cette petite série est donc amenée à évoluer en fonction de mes humeurs et de mes envies :-)
Ils vont crescendo :-)
Edit janvier 2024 :
Oups ... il y en a une douzaine maintenant.
C'est que j'y prends goût, aux haikus :-)
Cette petite série est donc amenée à évoluer en fonction de mes humeurs et de mes envies :-)
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Défi
Ce mini-récit, en réponse au défi de SachaDu05, se situe à la croisée des univers de sergent, de Romogolus et du mien.
Fille/Yumi ("La Chair et l'Acier") qu'une faille spatio-temporelle avait projetée dans le monde de Charlotte ("Les Brumes du Maroni") se voit envoyée de force sur Exo avec son amie Saavati.
Un petit délire pour vous faire toucher du doigt l'univers complètement fou de sergent.
Vous le faire découvrir en quelques pages serait bien trop ambitieux.
Une bonne dose de SF, de la Fantasy, un peu de steampunk et quelques clins d'oeil.
Fille/Yumi ("La Chair et l'Acier") qu'une faille spatio-temporelle avait projetée dans le monde de Charlotte ("Les Brumes du Maroni") se voit envoyée de force sur Exo avec son amie Saavati.
Un petit délire pour vous faire toucher du doigt l'univers complètement fou de sergent.
Vous le faire découvrir en quelques pages serait bien trop ambitieux.
Une bonne dose de SF, de la Fantasy, un peu de steampunk et quelques clins d'oeil.
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Défi
Cette réponse à un défi est une spin-off d'une de mes "oeuvres" à contenu sensible. Cette petite histoire est bien plus sage.
Le titre du défi, lancé à la saint-valentin 2022, parle de lui-même. C'est Lucile Lanaia qui l'avait lancé, elle nous proposait de la surprendre et de l'épater en imaginant un Cupidon farceur et manipulateur, qui se distinguerait par sa conduite ou ses actes.
A défaut d'épater l'auteure du défi, j'espère avoir pu la surprendre ... et peut-être vous aussi par la même occasion.
Le titre du défi, lancé à la saint-valentin 2022, parle de lui-même. C'est Lucile Lanaia qui l'avait lancé, elle nous proposait de la surprendre et de l'épater en imaginant un Cupidon farceur et manipulateur, qui se distinguerait par sa conduite ou ses actes.
A défaut d'épater l'auteure du défi, j'espère avoir pu la surprendre ... et peut-être vous aussi par la même occasion.
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Défi
Satanée île déserte ... Depuis hier, je me pose la question de savoir quel livre je vais bien pouvoir y amener. J'ai retourné mon Top 10 dans tous les sens, mais pas moyen de me décider. Ceci-dit, un top 10, ça reste très relatif bien sûr. Et top 10 de quoi d'abord ? Des bouquins qui m'ont le plus plu ? Ou qui m'ont le plus marquée ? Ce n'est déjà plus tout à fait la même chose. Allez, je me lance dans la liste des bouquins ... heu ... qui m'ont le plus ... plus. Oui, le plus plus, le plus machinchose. Mon top 10 quoi :-) Attention, c'est un top 10 mais pas un classement. Le premier de la liste n'est pas nécessairement le "plus trucbidule". Je les aime tous les 10 comme si c'était mes enfants. Enfin, je n'ai pas non plus dix enfants et heureusement. Juste, je ne fais pas de différence entre l'un et l'autre. Je vous vois venir, elle ne sait pas se décider et blablabla. Ben ouais. Allez je me lance : Ken FOLETT : Les Piliers de la Terre Super grand classique, les batisseurs de cathéfrâles et tout ça ... Tout le monde l'a lu ou presque. Si vous ne lisez jamais, commencez par celui-là. Khaled HOSSEINI : Les Cerfs-volants de Kaboul Magnifique, l'Afghanistan n'est qu'une toile de fond, c
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Défi
Comme on dit dans le milieu musical : featuring Res Sergent and Mister Romogolus :-)
La fière Trirème voguait avant toute, tentant d'échapper au grain. Le rythme infernal imprimé par le Taiko (1) épuisait la chiourme (2), arrachant aux rameurs des ahanements gutturaux. Les corps luisants de sueur, deux cent cinquante-cinq galériens répartis en cinquante et un bancs de rame souquaient en cadence. Leurs muscles saillants, bandés à la limite de la rupture, dansaient sous leur peau hâlée par le soleil et les embruns. Parfois, le fouet de l'argousin (3) claquait, striant les dos de longues estaffilades et extirpant un cri de douleur aux malheureux épuisés.
Mais ni la sueur ni le sang n'y faisaient. Le navire perdait du terrain. La monstrueuse formation nuageuse semblait animée d'une vie propre. Elle était apparue peu après que le soleil eut atteint son zénith et s'était développée à une vitesse que de mémoire de marin, l'on avait jamais vue. Ni le ciel d'azur vierge de tout nuage, ni la très légère brise qui jusque là peinait à gonfler l'unique voile, ni la mer d'huile n'avaient laissé présager de quoi que ce soit.
La tempête était apparue au ponant, sur l'horizon, là où le ciel et la mer se confondaient comme deux amants enlacés. Une immense masse grise, tourmentée, menaçante, déchargeant à intervalles réguliers sa colère au travers de longs éclairs qui parfois, venaient frapper la surface. Depuis peu, de sourds grondements les accompagnaient, un lieutenant tentait alors d'estimer la distance du terrifiant maelström.
— Trois nautiques, Capitaine, annonce le jeune officier.
Debout sur le tabernacle (4), bras croisés, bien campé sur ses deux jambes, le vieux loup de mer ne quitte pas des yeux la bête, pas même pour donner ses ordres.
— Bosco (5)...
— Capitaine ?
— Va me chercher la prisonnière. La teigne. Cours.
Le bosco s'exécute sans un mot. Il n'a pas pour habitude de discuter les ordres, mais la perspective de faire monter cette sorcière sur le pont ne le réjouit en rien. La dernière fois qu'il l'a sortie de sa cage, il a perdu un de ses hommes. Ils avaient dû s'y reprendre à deux fois pour assommer la furie. Trop tard pour le malheureux hale-bouline (6), dont le cou s'était brisé dans un horrible craquement entre les bras de la femme. Deux autres matelots s'en étaient tirés à meilleur compte, un bras cassé pour l'un, quelques côtes pour l'autre.
Maudit Teixo, c'est lui qui s'était opposé à ce qu'il fasse passer par dessus bord les deux femmes. Le capitaine, qui lui mangeait dans la main, n'avait rien voulu entendre. Tout au plus le maître d'équipage avait-il obtenu que les deux filles soient enchaînées même lorsqu'elles demeuraient dans leur cage. Depuis lors, elles n'en étaient plus sorties.
Sans surprise, il les trouve lovées l'une contre l'autre. La cage est si étroite qu'elle ne leur permet ni de se tenir debout, ni de s'allonger entièrement. Deux chiennes dans une même niche, pense le bosco. Pourtant si différentes. La plus petite, sèche et musclée, a le teint halé des paysans et des marins. Sa peau brunie par le soleil et les embruns laisse deviner des muscles fins et déliés, qui au moindre mouvement, font danser des reflets luisants et des zones d'ombres sur l'épiderme ambré. Un crâne rasé à nu - comme le reste de son corps d'ailleurs - surmonte deux grands yeux sombres. L'autre est plus grande. Toute en courbes et en volupté, avec ses longues nattes brunes et sa peau laiteuse,. Ses seins lourds hantent depuis un moment les soirées du Bosco. Autre chose, pense-t-il, que les deux petits mamelons arrogants de la teigne.
— Faites-la sortir, aboie-t-il à deux des trois hommes qui l'accompagnent.
Il attrape le dernier par le bras,pointant son index vers la poitrine du matelot.
— Toi tu restes ici. Tu fermes la cage derrière elle, et si je t'en donne l'ordre, tu égorges sa petite copine.
Puis, se tournant vers la teigne, il ajoute :
— Compris ma jolie ? Tu bouges sans mon ordre, tu respires de travers, tu manques de respect au dernier d'entre nous, c'est elle qui paye. Clair ?
Yumi lui lance un regard noir, puis se tourne vers Saavati et la rassure. Tout va bien se passer. Quand elle s'accroupit pour se faufiler par l'étroite ouverture, la main de Saavati glisse le long du bras de sa compagne, comme si elle tentait d'un geste doux de la retenir. Une fois extirpée de sa prison, Yumi en profite pour s'étirer. Discrètement, elle détend son dos, roule doucement des épaules. C'est si bon de délier son corps ankylosé. Mais déjà, un des gardes s'empresse de lui passer une paire de lourdes menottes.
— Mets-lui les bras derrière le dos, ordonne le bosco.
Une fois fait, d'une brusque traction sur la chaîne reliée au cou de la prisonnière, le garde l'attire dans la coursive. Quand elle débouche à sa suite par l'écoutille et prend pied sur le pont, elle doit affronter des regards mauvais.
— A genoux devant le capitaine, lance le maton.
— Laisse, rétorque l'officier. J'ai à lui parler.
D'un geste de la tête, il indique la masse noirâtre qui semble avoir encore grossi. Elle barre maintenant un bon tiers du ciel. Le vent a forci, la houle ballote le puissant navire comme une coquille de noix.
— Qu'est-ce donc que cette chose ? lance le commandantà à la jeune femme.
— Vous avez des yeux comme moi, que voulez-vous que je vous dise que vous ne sachiez déj...
Schlaaack ! La gifle a fusé, si violente que la tête de la prisonnière s'en va valdinguer vers la droite en faisant tinter les chaînes qui la retiennent. D'indifférent, le regard du Capitaine se fait dur.
— Répond sans détour, je n'ai pas de temps à perdre. Reg Teixo prétend que tu as le pouvoir de prédire le temps et que ton don est infaillible.
— Où est-il? lance-t-elle, hargneuse. Tendue, elle anticipe une seconde gifle, mais elle ne vient pas.
— Débarqué il y a trois jours déjà. A sa demande.
Le ton est direct, presque haché, comme pour lui rappeler qu'il la veut concise.
— Je ne sais de quoi il s'agit, fait-elle, le regard tourné vers la menace. Ce matin encore, je vous aurais promis un ciel d'azur et une mer d'huile.
— Sorcière, grommelle le Bosco entre ses dents. Le Capitaine le calme d'un geste.
— Et pour ce soir ? demande le maître du bord. Que vois-tu ?
Les yeux mi-clos, Yumi observe longuement encore le phénomène. Quand tout à coup elle les écarquille, elle blémit. Le vent a encore forci,. A chaque creux la galère vient maintenant taper durement. Les officiers s'affairent, s'agrippant au bastingage. Yumi, déséquilibrée manque de choir, retenue in extremis par la chaîne reliée au collier métallique qui lui enserre le cou.
— Je ... je ne saurais dire. Par les dieux, je jure que je ne saurais le dire. C'est noir. Tout noir !
— Sorcière ! lance le Bosco.
Des regards se tournent vers eux, les cris commencent à fuser.
— Sorcière !
— Qu'on la jette à la mer !
— A la baille (7) la catin !
C'est le second qui reprend la main, rappelé à l'ordre par l'urgence et la manoeuvre.
— Hola ! Lance-t-il. Chacun à son poste ! Carguez (8) la voile, carguez la voile !
L'équipage s'active. De panique il n'est encore point question, les hommes s'appliquent à exécuter ardemment des gestes mille fois répétés. Nul besoin maintenant d'houspiller les rameurs aux prises avec les éléments déchaînés. Chacun lutte pour sa vie. La masse sombre a maintenant recouvert l'entièreté des cieux, engluant le navire dans une pénombre dense et menaçante. Quand le bâtiment vient à nouveau taper dans un creux, la structure émet un long et sinistre craquement alors que comme ses gêoliers, Yumi est violemment projetée au sol. Sonnée, elle n'a pas le temps de se relever qu'une formidable lame balaye le pont, emportant capitaine, Bosco et plusieurs marins.
Elle suffoque, l'anneau autour de son cou pénètre sa chair, écrase sa trachée. C'est à grand peine qu'elle se rétablit à genoux, recrachant l'eau abominablement salée. La panique s'empare de l'équipage tandis que l'embarcation commence à gîter dangereusement. La chaîne l'entraîne, elle glisse sur le pont, vient buter sur un corps. Un de ses deux gardes. Inanimé. Une traction encore sur la chaîne, qui lui entaille le cou. Le deuxième sbire, le visage en sang, se cramponne de toute ses forces au lien métallique. La jeune femme se raidit, l'air lui manque. Alors d'un bond, elle est sur lui. Le chevauche, à califourchon, lui décoche un formidable coup de tête en pleine face. Mais l'homme a le temps de lui passer la chaîne autour du cou. Il s'y agrippe de tout son poids, elle suffoque. Elle perçoit le sang qui reflue de son cerveau. Les mains menottées dans le dos, elle n'a que peu d'options. Ses cuisses ensèrent les flancs de son adversaires, comme un étau. Un second coup de tête. Puis un troisième.
Crève ! Crève putain, crève !
Mais ses coups faiblissent. L'homme est coriace. Il est fort, Yumi sent ses forces l'abandonner. Elle ne veut pas mourir ! Alors de ses dents, elle se saisit de son nez. Et elle mord. Elle mord de toute ses forces, de toute sa rage, puis tire un grand coup. Elle recrache le morceau de chair tandis que l'homme hurle de rage et de douleur, mais l'étreinte se deserre à peine. Elle se jette sur la lèvre inférieure, réitère l'opération. Quand elle arrache la chair tendre entre ses dents, les hurlements redoublent. Elle lui dévore maintenant la joue, telle une louve affamée. L'homme lache prise. Erreur. Elle est déjà debout.
Son talon vient s'enfoncer à pleine vitesse au milieu du visage. Un craquement sonore accompagne l'impact. Quand une nouvelle lame vient balayer le pont, elle a juste le temps d'agripper la chaîne tant bien que mal. Lorsque la vague reflue, elle se rue sur le corps au visage déchiqueté. L'homme est inerte, mort peut-être, mais menotée comme elle l'est, elle peine à attraper le trousseau de clés qui pend à sa ceinture. Elle se reprend et parvient au pris d'une pénible contorsion à ramener ses bras devant elle. Elle arrache le césame. Le pont est mainteannt désert, c'est la panique sur les bancs de rame inondés et la pagaille parmi les garde-chiourme. Les ordres et les contre-ordres fusent, personne ne fait attention à elle. Elle se précipite et ce n'est qu'un fois à l'abri de la coursive qu'elle prend le temps de retirer ses menottes. Mais elle déchante et peste. Il n'y a pas de démanilleur (9) sur le trousseau !
Tant pis pour les menottes, elle avisera. Quand elle pénètre dans la cale, elle a déjà de l'eau jusqu'à mi-cuisses. Le garde en charge de la surveillance de Saavati, blanc comme un linge, n'a pas encore osé quitter son poste. Lorsqu'il la voit, il comprend de suite que les choses ne se sont pas passées comme prévu. L'attaque est rapide, foudroyante même, mais pas suffisament. Elle pare la lame avec la chaîne de ses menottes et d'un rapide mouvement, enserre le poignet adverse entre les maillons, en lançant à pleine vitesse son genou sur l'avant-bras de son assaillant. Le cri de douleur se mêle au hurlement rageur de Yumi. Il lache son couteau qui disparaît sous la surface. Alors qu'il tente de s'en emparer, aveuglé par l'eau salée et perclus de douleur, elle se jette sur son dos et passant les menottes par-dessus la tête de son adversaire, entreprend de l'étrangler tout en lui mainteannt la tête sous l'eau. Elle serre, serre, serre encore. Quand le corps s'affaisse entre ses cuisses et ses bras, elle maintient la pression un instant encore. Jusqu'à ce que les dernières bulles éclatent à la surface.
Est-ce le niveau de l'eau qui monte ou le navire qui gîte de plus belle ? Recroquevillée dans l'étroite cage, seule la tête de Saavati émerge encore. Elle panique.
— Fais-moi sortir ! Fais-moi sortir !
Yumi ne prend pas la peine de la calmer, toute affairée qu'elle est à essayer chacune des clés dans la lourde serrure. Le mécanisme immergé ne l'aide en rien. Mais la cinquième est la bonne. Elles pataugent dans la baille, le bateau est maintenant entièrement couché sur son flanc. La coursive ! Mais l'issue est totalement immergée.
— On plonge !
— Mais les menottes, on ...
— On a plus le temps ! Suis-moi ! ordonne Yumi.
Sous les yeux horrifiés de Saavati, elle plonge sous la surface. Pas le choix, il faut la suivre. De leurs mains entravées, elles s'aggripent comme elles le peuvent aux parois, poussent avec leurs pieds sur la moindre aspérité. Quand elles franchssent l'écoutille, c'est un effroyable spectacle qui s'offre à elles. Les bancs de rame tribords sont totalement immergés. Sous la surface, on devine les corps inertes des malheureux galériens. Le flanc babord émerge encore, les rameurs ont glissé dans l'eau qui à tout moment menace d'emporter la galère par le fond. Retenus par leurs chaînes, ils se débattent contre les flots avec l'énergie du désespoir. Le comite (10) et un pertuisanier (11) tentent de libérer les rameurs. Saavati saisit le bras de sa compagne qui déjà, file vers le gaillard d'arrière.
— Yumi !
Mais la jeune femme, si elle se retourne, reprend sa course vers la poupe sans même lui répondre.
— Yumi ! Il faut les aider.
— Ils vont tous mourir, lui répond-elle en criant.
Ils leur faut maintenant hurler pour supplanter le vacarne du vent, de la houle et des craquements du navire. Yumi aggrippe le bras de sa compagne et l'entraîne d'autorité.
— Ils vont mourir ! aboie-t-elle encore une fois. Et s'ils survivent, ils nous tueront ! Suis-moi !
Elle l'entraîne vers le château de poupe. La progression est difficile, elles pateaugent dans l'eau, une main sur le pont dressé à la verticale. Quand elles-y parviennent, Yumi avise une rembarde qu'elle entreprend péniblement de démonter. Munie d'une gaffe qu'elle saisit au passage, elle s'arc-boute, tire, pousse. Elle hurle à sa compagne :
— Trouve n'importe quoi ! Un pieu, une barre ! Il faut qu'on arrache cette structure !
Quand Saavati réapparait une hache à la main, Yumi la contemple, sidérée. Un miracle ! C'est un miracle ! Elle lui lance un sourire.
— T'es la meilleure !
À suivre
(1) Taiko : au japon, art de jouer du tambour. Par extension, grand tambour, avec lequel on imprime la cadence aux rameurs.
(2) Chiourme : ensemble des rameurs d'une galère
(3) Argousin : sous-officier chargé de la garde et de la surveillance des forçats
(4) Tabernacle : plate-forme surélevée à la poupe (arrière) d'une galère où se tenait le capitaine pour commander la manœuvre.
(5) Bosco : maître d'équipage
(6) Hale-bouline : jeune matelot peu expérimenté.
(7) À la baille ! : (qu'on la jette) à la mer !
(8) Carguer les voiles : replier et amarrer les voiles d'un navire contre le mât (ou contre les vergues).
(9) Démanilleur : outil métallique dont le centre est évidé, servant à démaniller, ç.à.d. à ouvrir les manilles.
(10) Comite : sur une galère, sous-officier qui commande l'ensemble des rameurs.
(11) Pertuisanier : gardien des prisonniers condamnés aux fers.
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C'est LauraAnco qui m'a donné l'idée de rassembler mes oeuvres "mineures" dans un fourre-tout. SeekerTruth et Fred Larsen avaient initié la discussion. Dune Lassiter a tenté elle d'instaurer un système assez original en demandant aux participants à ses différents défis d'y répondre chaque fois dans la même oeuvre. Toutes ces initiatives sont un peu parties dans tous les sens mais j'en retiens qu'il nous faut en effet faire un effort pour améliorer la lisibilité de nos pages de présentation. J'espère ainsi éviter de "diluer" mes oeuvres qui comptent à mes yeux dans une multitude de micro-oeuvres inspirées tantôt par un défi, tantôt par ce qu'on appelle chez moi une "zinne", une lubie en français.
Vous retrouverez donc ici principalement mes réponses aux défis. Elles sont regroupées par thèmes, du moins vais-je essayer de garder une certaine logique et de la cohérence.
Je m'appliquerai à chaque fois indiquer dans quel défi la réponse s'inscrit, sans oublier bien entendu de mentionner l'instigateur ou l'instigatrice du défi.
J'ajoute que dans mon cas, les défis sont une source d'inspiration majeure, au point que certains se transforment très vite en nouvelle voire en roman à part entière. C'est le cas de La Chair et L'acier, Cupidon est un manipulateur, Origines, Tintin et la Patrouille du Temps et quelques autres de mes écrits. Ces nouvelles et romans à part entière garderont leur place unique dans la liste de mes oeuvres et ne seront donc pas repris dans ce recueil. De défi, ils n'ont plus que le petit sticker dans le coin supérieur droit et sont en fait devenu des oeuvres à part entière, en constante évolution, et suscite encore maintenant des échanges avec les lecteurs.
Bonne lecture !
Et ce n'est pas parce que ces micro-oeuvres sont légères et sans-prétention que vous devez m'épargner ! Je suis ouverte à toute critique, annotation ou remarque.
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Défi
Abraham Stoker observa longuement la jeune femme qui lui faisait face. Assise contre la tête du lit, jambes repliées sur la poitrine et ceintes de ses bras nus, elle le dévisageait d'un regard noir. Il nota à nouveau sa maigreur et sa pâleur, qui contrastait singulièrement avec un regard farouche. Les yeux, qu'il avait cru gris lors de leur première entrevue, brillaient d'un bleu éclatant. — Stoker. Abraham Stoker. Elle détourna la tête en direction du mur. — Vous avez dormi plus de quinze heures, si j'en crois les infirmiers. Pas de réaction. — J'ai fait un long voyage pour vous voir, Mademoiselle Van Der Steen. — Madame. C'est Madame, fit-elle d'une voix lasse. — Va pour Madame. Comment vous sentez-vous ? Elle le fixa, narquoise. — Vous déconnez ? Que croyez-vous ? — Je vous demande pardon ? — OK. Vous n'êtes pas Français, vous. "Déconner"... plaisanter, si vous préférez. Mais nous pouvons aussi continuer en anglais. — Le français me va très bien, c'est pour moi une belle occasion de le pratiquer. Mais vous avez raison, il suffit de vous regarder pour comprendre que vous n'allez pas bien. Pas bien du tout. Et je peux vous aider. Je veux vous aider à aller mieux. Elle baissa la tê
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Défi
Je n'aime pas les contraintes, et je n'écris d'ailleurs jamais de texte de moins de trois minutes. Trois minute ! Non mais ? Pour un texte érotique en plus !!
J'ai donc failli zapper ce défi, mais lil me faisait de l'oeil. Quelques alexandrins ont commencé à me trotter dans la tête ...
J'ai donc failli zapper ce défi, mais lil me faisait de l'oeil. Quelques alexandrins ont commencé à me trotter dans la tête ...
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Défi
Vague à l’âme,
Monde infâme,
Sur mes joues, les larmes,
Dans ma main, la lame,
Coule l’eau tiède,
Ici, point d’aide,
Là-bas, la paix,
Coton épais.
Je glisse, je coule,
Adieu la foule.
Dans mon sang, la came,
Dans ma main, la lame.
Dans mon bain, je nage,
Dans l’eau claire, un nuage,
Grandit, s’étale, bouge,
Vois comme il est rouge,
Dans l’eau je barbotte,
Puis immobile, je flotte,
Je glisse, je coule,
Adieu la foule,
Adieu déboires,
Tout devient noir.
Dans l’eau froide un nuage.
Rouge.
Tout au fond, la lame ...
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