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Emerick Gally

Emerick Gally
Cadet souviens-toi !
Une épopée aux temps des Lumières
1764. Pierre a treize ans. Ce cadet d’une vieille famille noble normande, a été élevé dans la les traditions et valeurs aristocratiques au château familial des Gally d’Hybouville près de Dieppe. Il est voué à devenir officier du roi et se prépare à intégrer la compagnie des cadets-gentilshommes de Rochefort.

Après une enfance dorée, entouré de ses parents, de son fidèle valet, encouragé par sa tante avant-gardiste Gabrielle et bercé par la philosophie de son précepteur, André Corbeville, ce jeune noble va découvrir la rigueur et la complicité de la vie martiale. Acquérir de l’autonomie et apprendre l’art du combat. Mais ce cadet impétueux, élevé en esprit-libre, saura-t-il s’accommoder de la doctrine militaire de la Marine Royale ? A l’heure où les grands empires s’affrontent pour la première fois dans l’immensité du monde.

« Pierre, tout ce que tu sais et tout ce que tu sauras ne feront qu'accroître ta soif de liberté. La connaissance est une gourmandise d'une telle flaveur qu'une fois qu'on y a goûté, il est difficile de s'en affranchir. En cela réside tout le danger ». Imprégné de la rhétorique de son précepteur, il embarque pour les Caraïbes. Il ira au bout de ses convictions et suivra ce qui vibre en lui. Mais tout ce que l’on chérit à un prix…

Ce récit ciselé de nombreux détails historiques est à la fois le témoignage vibrant d’une époque et de géographies oubliées, mais c’est surtout un roman d’aventure et un voyage initiatique au cœur d’une société monarchique et colonialiste au bord de l’implosion qui résonne parfois étrangement avec l’actualité de notre époque.
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Emerick Gally


Deux femmes ou deux hommes qui s’enlacent amoureusement, un baiser qu'il soit chaste ou fougueux entre deux garçons, une main féminine qui caresse la gorge d'une femme, il suffit de cela pour faire ressurgirent une homophobie rampante presque normative.
Voici quelques réflexions reçues : (celles sans vulgarité outrancière)
« Du monde comme ça, c’est simple, ça ne devrait pas vivre ! » « Des tarlouzes du 18ème ! rien que ça, berk » « et voilà que des faux hommes jouent aux p’tits soldats ! » « Arrêtez de normaliser les déviants pour l’amour de Dieu ! » « Prenez garde à votre soif d’homophilie »
Cette peur maladive des homosexuels, cette intolérance quotidienne, rampante et menaçante qu’on appelle l’homophobie a de quoi rendre malade, en effet. C’est une peur des autres qui mène à la haine elle aussi et qui éclabousse. C’est aussi une « peur de l’autre en soi », pour reprendre le titre d’un ouvrage remarquable.
Ce qui est honni dans l’homosexualité des gars, c’est qu’ils ne soient pas de vrais hommes. Curieusement, les homosexuels sont vus comme des traîtres, des faibles, des moindres. Au fond, ce que dit le discours homophobe est fort simple : en agissant comme des femmes, en aimant des hommes, les gais ne valent pas plus qu’elles, aux yeux des vrais !
A travers les quolibets, les mauvaises blagues, et pire, à travers les agressions jusqu’aux meurtres, l’homophobie masculine en particulier se sert de la cruauté pour marquer le fait que les homosexuels ne sont pas dignes d’être des hommes, dignes de faire partie du même clan que les autres. Parce qu’ils refusent de se conformer aux règles établies, qu’ils ne veulent pas conquérir et dominer des femmes pour asseoir leur virilité. Et c’est cela qu’on leur fait payer. Comme quoi l’homophobie et le sexisme s’abreuvent aux mêmes sources machistes et patriarcales des ringards médiocres intellectuellement et moralement.
Par ricochet, ce qui est sous-entendu dans le mépris qu’on voue aux lesbiennes, c’est qu’elles ne sont pas de vraies femmes, qu’elles se prennent pour des hommes. Bref qu’elles n’ont pas encore rencontré un mâle viril, pour leur enseigner tout ce qu’elles manquent avec une femme. Pire que tout, on leur en veut de réussir à vivre et à aimer en se passant des hommes dans l’intimité.
La sexualité humaine est bien plus complexe et changeante que ce qu’on cherche à nous faire croire. Bien sûr, il semble que la majorité des gens ait des préférences hétérosexuelles marquées et se trouverait bien fautive de croire qu’elle pourrait aimer autrement. Si les récentes compilations des études estiment que près de 15% de la population a déjà vécu des amours homosexuelles, beaucoup plus de gens qu’on ne le croit ont eu des expériences, des aventures, des désirs pour des personnes de leur sexe. Pour mille raisons, par affinités, à l’occasion, parce que l’homosexualité n’est ni une tare, ni une maladie ou une déviance mais une possibilité parmi les comportements amoureux.
L’homosexualité et d’autres thèmes comme le changement de sexe ou la bisexualité sont présents dans la littérature depuis les origines. Dans l’Antiquité ; grecs, égyptiens, romain et autres sumériens ont écrits des textes, des poèmes et des contes remarquables de beauté et de justesse.
Au XIIe siècle, floraison de poètes célébrant la beauté et l’amour des garçons dans l’Espagne chrétienne. Au XVIIe et XVIIIe siècles apparaissent dans de nombreux chefs-d’œuvre de la littérature un point de vue intimiste, qui s’attachent à évoquer la vie amoureuse et sexuelle de personnes homosexuelles ou bisexuelles.
Michel Tournier a écrit que « Tout romancier doit savoir que s'il révèle dans son livre le personnage d'un grand homosexuel flamboyant, il devra renoncer à le contenir dans les limites congrues. » Donc si pour certains l'homosexuel n'a pas encore droit de cité dans la société civile, dans la société romanesque c'est chose faite. Cadet, souviens-toi !
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Emerick Gally


Écrire une scène de sexe. Singulier exercice auquel j’ai dû m’atteler pour mon roman « Cadet, souviens-toi ! ». Pas évident, je vous avoue. Après tout, le sexe est un sentiment personnel et coucher ces états d’âme sur papier peut être assez…euh…délicat
Mais, bref. A bas les tabous et libérons la parole ou, dans mon cas, ma plume !


Métaphores, euphémismes, évocations, érotisme délicat ou descriptions crues, écrire une scène de sexe, est-ce embarrassant ? La sexualité revêt une dimension mystérieuse, impénétrable, si je peux dire. Chaque écrivain l’approche pour atteindre une forme de perfection littéraire, sensorielle et psychologique. Mais le gadin n'est jamais loin. Et la question n’est pas seulement de se libérer des tabous, ou d’oublier sa pudeur mais de traduire un sentiment, des sensations ressenties ou imaginées, célestes, crues ou sublimées, uniques mais partageables et compréhensibles par tous.
Quand j’ai élaboré les relations amoureuses de Pierre, je me suis demandé si les scènes de sexe seraient indispensables ?
Et je me suis dit : C’est une scène comme une autre mais comme tout autre scène, elle doit servir l’intrigue, servir le roman, servir les intentions. En décrivant une dimension des personnages, en révélant leurs relations, elle crée ou enrichit le nœud d’intrigue. Et puis j’ose le dire, évoquer, créer un désir et un plaisir chez le lecteur en agissant sur une forme de libido, c’est jouissif ! Mais une scène intime doit faire avancer le récit. Une scène érotique est un moyen d’esquisser un univers : circonstances, pratiques d’un milieu, surprise ou trahison. Elle doit enseigner un type de relations dans un couple. Est-ce une première fois ? une relation brutale ? un fantasme à peine ébauché, un aboutissement évident ? une vengeance sociale ?
Un homme peut être une brute grossière. Ses manœuvres au lit sont le reflet d'un versant de sa personnalité, tout comme la délicatesse d’un homme sensuel peut enchanter son aimé(e) et traduire son sens de la protection, sa galanterie et la finesse de ses attentions. Et vice-versa. Mais attention cette scène doit aussi exciter, et c’est là que toute la virtuosité, la sonorité, la volupté des mots se place. Un peu, pas trop…
Je me suis donc lancé dans l’écriture de scènes érotiques en trouvant le juste équilibre entre excitation et performance littéraire. Exercice grisant, exaltant !
Bon, balançons les vieux clichés : J’aime l’érotisme pas la pornographie. “L’érotisme, c’est la pornographie, sans la pesanteur.” disait José Artur. Une main qui effleure une robe de soirée en soie moirée est une promesse alléchante, un souffle au creux d’une gorge offerte est un gage de sensualité, Des fesses caressées avec timidité ouvrent un champ des possibles… Par contre une description explicite façon "boucher" est rarement troublante. Alors ou est le juste milieu ? Me demanderez-vous. Et bien, celui qui laisse en suspens, pantois le lecteur, qui fascine, qui excite, qui suggère un monde aux limites incertaines ou tout devient sexe, qui va à la limite, un peu au-delà de ce que le lecteur pourrait juger convenable.
Chacun a sa propre ligne rouge en tant qu’auteur, beaucoup moins en tant que lecteur. Et c’est là où le balancier est subtil. Trop ou trop peu, à vous de juger ! Quoiqu’il en soit, la juste dose parait toujours un peu trop raisonnable…
Pour moi écrire sur le sexe, c’est aussi gênant que d’être surpris en train de faire l’amour, mais j’y trouve aussi un plaisir d'exhibitionnisme provocateur. Car il faut bien l'avouer, l’on écrit majoritairement sur l’amour qu’à partir de ses propres exploits, car un fantasme écrit sent le fantasme à plein nez ! "La réputation et la retenue sont un obstacle puissant dans la vie d’écrivain. " m’avait dit une amie, cependant, pour écrire des scènes érotiques, il fallait que je tombe le masque et oublie toute pudeur. Pourquoi ? pour être vrai, tout simplement.
C’est à ce moment que les mots doivent se fondre avec la tonalité des personnages, le vocabulaire est essentiel pour créer une bonne scène érotique. Un marquis ne peut utiliser les expressions d’un tôlier dès qu’il est allongé. On ne placera pas des réflexions philosophiques précieuses sur les premiers émois dans la bouche d’un giton. La réciproque pour les femmes est vraie aussi bien sûr. En évitant les répétitions, les digressions inutiles, en faisant bon usage de métaphores simples et parlantes, de synonymes qui renouvellent les images et les émotions, je fais varier les plaisirs… La sexualité humaine est mystérieuse et infinie. Mais ma propre sexualité fut le point de départ référent. Je me suis remémoré mes expériences, mes audaces… J’ai écrit les mots qui ont fait de ces instants un moment rare. Emotions, sentiments, sensations, détails … la sexualité est aussi mentale. Mais la scène érotique est avant tout une scène d’action, c’est un moment ou le lecteur ne doit plus pouvoir lâcher son livre. Le rythme est haletant ou tout en retenue tendu. Qui prend l’initiative ? Qui s’offre ? Qui prend ? Quelle a été l'occasion, le glissement ? qui parle ? Quelles sont les expressions, les images ? qui demande grâce ? Les cinq sens sont évidemment sollicités et explorés, sublimés, imagés. Les gestes déclencheurs de désir doivent être sentis et (il vaut mieux sans doute) vécus. J'ai joué sur l'attente et la non satisfaction immédiate ; ils sont un moteur du désir, le plaisir n’est qu’une fin, Les effets littéraires n’en sont que plus subtils. Je me suis appliqué à rendre mes personnages désirables, désirables entre eux, mais aussi pour vous lecteur(ice). Car s’il y a un jeu de miroir entre l’auteur, ses personnages et le lecteur… C’est bien dans une scène érotique. J’ai pris soin de travailler les introductions, les mises en situation. Prendre le temps, car ces scènes racontent aussi autre chose, un monde esquissé de volupté, de sensualité, de stupre, d'ambitions, d’audace, de domination et pourquoi pas de vices… Les préliminaires sont pour moi extrêmement érotiques mais aussi littéraires.
Certains lecteurs penseront que j’ai décrit mes désirs, mes tentations ou même ma propre vie sexuelle… C’est sans doute, l’art de copier le réel. Car après tout, comment décrire si bien une pratique sexuelle si on n’en a pas fait soi-même l’expérience ? Mais après tout, le mystère plane car un bon écrivain est un bon illusionniste. C’est bien le travail d’auteur que de faire croire que tout est vrai. De même, que je décris une ville comme si j’y avais vraiment été, une scène de sexe réussie est vraisemblable et visuelle. Comme toutes les scènes, elle est là pour provoquer une émotion, que vous visualisiez les protagonistes, ressentiez les émotions et l’excitation. Par conséquent, une scène de sexe réussie, c’est une scène qui émoustille. De même qu’une scène de bataille doit provoquer la peur, le stress, l’angoisse ou la révolte, la scène érotique appelle au désir, à la sensualité, au plaisir.
Bref, une scène érotique réussie, c’est une scène qui donne chaud au lecteur !
Et j’ai eu le plaisir de recevoir des messages de quelques lecteurs et lectrices me remerciant de leur avoir fait passer un très bon moment ! Avec un certain enthousiasme, ils écrivent que les scènes leur ont fait beaucoup d’effet !
C’est gênant et il faut assumer ce que ma plume provoque chez l’autre.
En conclusion, pour pouvoir écrire une scène érotique réussie, j’ai accepté que certains lecteurs aient cette image de moi.
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Pourquoi toujours plus vite ? et si on doute de l'utilité, du bienfondé, des conséquences positives de toujours faire plus en moins de temps, alors pourquoi suivre le mouvement et participer à la frénésie de notre époque ?
La lenteur est un sujet qui a beaucoup inspiré les écrivains. Il faut ainsi prendre le temps d’écouter les mots de Milan Kundera, de Pierre Sansot et de Jean de La Fontaine. Réfléchir à ce que cette lenteur ou ce désir de lenteur signifie aujourd’hui. Car nous avons plus de temps devant nous, nous ne cessons de gagner du temps, et pourtant nous souffrons de cette « famine temporelle » Étrange époque où le temps se rétrécit subjectivement alors qu’il ne cesse de s’emplir objectivement. Est-ce réellement de repos dont nous avons besoin, ou du besoin de ressentir la distinction entre l'activité et le repos, donc entre la rapidité et la lenteur ? Mais c’est peut-être une question de rythme… Trouver le bon rythme, comme dans l’écriture.
Et si un bon usage de la lenteur pouvait rendre nos existences plus riches ? Nous avons pour la plupart tendance à privilégier la quantité de tâches à abattre à la qualité de nos actes quotidiens. Pourquoi être si pressés ? A l'heure où la performance est requise sur tous les fronts de l'existence, Je m’inscris plutôt dans une sage lenteur qui a toujours raison de la hâte, la rapidité est enivrante mais la lenteur est majestueuse ! Les musiciens appellent cela le tempo giusto, le temps juste, un mouvement modéré en marquant bien les notes. Comme pour mieux écouter, jouer, observer : Ralentir pour mieux vivre.
Privilégier la marche, observer plutôt que voir, écouter plutôt qu’entendre, prendre le temps de cultiver des plantes, les regarder pousser... Ce sont des moyens de se sentir exister !
Au temps où on se déplaçait à la vitesse d'un cheval au galop, chaque ville déterminait son temps, selon le soleil. En 1911, le monde reconnaissait le méridien de Greenwich, comme la norme du temps... Mais, l'escargot n'allait pas plus vite...
Avec le capitalisme, la standardisation et la taylorisation, la première pointeuse, nommée Autocrate, allait signaler les traînards et les retardataires, et les mettre au pas ! Mais le papillon continuait à zigzaguer, de fleur en fleur...
Aujourd’hui, l’on demande de faire plus en moins de temps. Devons-nous lire en diagonale ? communiquer par émoticônes ? et faire l'amour en moins de 10 secondes (Oups, trop tard, c'est déjà fini ?) Le plaisir doit durer, vous ne pensez pas ?
L’éloge de la lenteur c’est comprendre que prendre son temps est le meilleur moyen de ne pas en perdre. Alors faites une pause, car prendre une pause, briser volontairement le rythme, c’est se donner le temps de vivre.
Poser petit à petit ses pierres, marcher doucement pas à pas pour atteindre son but. La lenteur à sa journée internationale, c’est le 21 juin.
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Un extrait !
L'armada vient d'accoster aux Canaries pour se ravitailler. Tout ne se passe comme prévu. Pierre et ses compagnons sont aux prises avec des corsaires...
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Emerick Gally


Dans « Cadets souviens-toi ! » j’ai pris plaisir à écrire des scènes de bal ou les corps s’éveillent au son de la musique, ou les esprits s’enivrent d’alcool et les gestes deviennent caressant. Mais sous le prétexte du divertissement, le bal de cette époque, vise des enjeux liés au pouvoir et exalte la grandeur de la société.
A l’époque moderne (XVI, XVII et XVIII siècles) On se doit de participer ou d’assister aux bals dont les plus importants se dansent en public depuis la fin des années 1620. Sous l’impulsion du cardinal de Richelieu, le genre est en effet devenu un indispensable outil de propagande qui contribue à l’émergence d’un véritable « esprit à la française »
Bal musette, bal populaire, bal d’école, mais aussi bal de Cour, bal des débutantes ou bal courtois, ce ne sont pas les déclinaisons qui manquent pour évoquer cette forme de divertissement qui, entre ordre et désordre, possède ses codes et ses rites selon les lieux et les époques et dont l'histoire remonte à la plus haute Antiquité lorsque jeunes gens et jeunes filles se réunissaient dans un cadre champêtre pour danser au son de la flûte en honorant le dieu Pan.
Les premiers bals en tant que réunion mondaine furent ce que les anciens appelaient la "danse des festins" qui, comme le laisse supposer son nom, réunissait les convives après les repas (Philostrate en attribue l'origine au dieu Comus) et, cette pratique qui pousse des individus à se regrouper pour partager les plaisirs de la danse traversa les siècles, reflet chaque fois de la société du temps.
Le mot "Bal" désignait au début du Moyen-Age une danse provençale, et ce n'est qu'un peu plus tard qu'il fut employé plus largement pour décrire une scène dansée par plusieurs personne puis une réunion dansante et, beaucoup plus tard encore, les lieux où celles-ci se tiendront.
De l'époque médiévale à la Renaissance la danse est associée aux fêtes de toutes sortes et nobles et paysans pratiquent les mêmes danses, mais dans des lieux différents: caroles, branles, courantes, passe-pieds (danses collectives en rondes ou en farandoles) ou gaillardes, voltes (danses en couple) participent aux noces et autres réjouissances "hors du château", tout comme "au château", et à côté de l'humble bal de village les petites cours du sud de la France mettront au XII et XIII siècle la danse au cœur de l'art courtois (L'art de faire la cour). Si la danse anime bien évidement aussi les fêtes populaires, le bal est fortement lié au développement des élites et reste au XVIII siècle une pratique identitaire de la noblesse et de la haute bourgeoisie: on y danse entre soi, c'est à dire au sein d'une société éduquée avec un cérémonial particulier et il faut se montrer si possible dans ses plus beaux atours pour exister...
Louis XIV s'y donne en spectacle et Versailles ne bruisse que de bals somptueux qui fâchent certains esprits économes en raison de leur coût, mais réjouissent la grande majorité de la noblesse. Et ce bal, qui devient alors un spectacle en lui-même, chorégraphié par des maitres à danser, va influencer largement les autres Cours européennes.
Si le bal est un lieu de sociabilité, ce n'est pas un lieu de mixité sociale, car chaque bal à sa spécialité et sa clientèle et lorsqu'il s'agit de bal privé ou sur invitation la restriction est encore plus importante. Cénacle des élites ou rendez-vous populaire, il s'impose toutefois comme un loisir pratiqué par tous : l'étudiant qui va guincher avec une grisette dans un bal de quartier, le fonctionnaire que sa carrière oblige à se rendre avec son épouse au bal de l’intendance, le bal masqué qui permettait aux convives d'être totalement anonymes, cachés derrière leurs masques ou la jeune fille qui fait ses débuts lors de l'un de ces bals réservés à la haute société donnés en automne et en hiver pendant la saison mondaine et dont la fonction la plus importante est la préparation des alliances matrimoniales.
Les bals du XVIII sont des évènements d’une importance capitale qui rythment la société. On se doit d'y briller et d'entretenir des relations. Reflet de la société, le bal fait le lien entre la danse le spectacle et le savoir-être. Il évolue avec les codes de bienséance mais reste souvent un moment romanesque ou le jeu subtile de la séduction est le plus abouti.
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