De l’autre côté de la place de Clichy, la rue Biot marque l’entrée des Batignolles. C’est par cette rue qu’il a fui ce quartier, il y a trois ans, s’interdisant d’y revenir un jour. Il a tenu parole.
Et ce matin, au moment où il s’y attend le moins, le destin l’oblige à briser son serment. Il n’a rien décidé ni voulu. En lui, il n’y a ni crainte ni appréhension. Peut-être se dit-il que mes fantômes ont, eux aussi, une durée de vie limitée. À ses côtés, Mona, l’adolescente apathique, demeure les yeux rivés au sol, indifférente, croit-il, à ce qui l’entoure.