Ici, pas de feel good, de romance, de bon sentiments.
Juste le reflet de la violence de la société dans laquelle je vis.
Il faut que ça sorte...

En ce jeudi 08 octobre, rien ne la terrifiait autant que cette rentrée des classes. Pour commencer, l’université elle-même avait un aspect cauchemardesque. Composée de trois bâtiments hétéroclites, plus ou moins en état de délabrement dans certains recoins, peuplées de groupes à la mine sombre aux abords de la bibliothèque et surpeuplée devant les rares points de restauration.
Ce « campus » était posé comme par erreur entre deux vilaines cités et une bouche de métro lugubre. Ce n’était pas l’endroit dont elle avait rêvé pour ses études.
Ou se trouvaient donc les étendues d’herbes, les étudiants souriants jouant au frisbee, les pom-pom girls et les joueurs de hockey ?
Ah oui : aux States. En France, elle allait devoir faire avec un environnement un peu moins stimulant que dans les films qu’elle affectionnait.
Pour couronner le tout, il pleuvait et l’humidité s’infiltrait dans chaque parcelle de son être. Elle sortit du bus en courant et se hâta pour accéder à la première salle de cours qui n’avait rien d’un « amphi » et qui ressemblait en tout point à celles du lycée qu’elle venait de quitter. Murs jaunes et chaises en bois. Quarante personnes à l’intérieur et aucun professeur. Odeur de transpiration et de chien mouillé.
— Effrayant, non ?

Encore une destination de rêve qu'elle n'aurait jamais le loisir de connaître. La scène la narguait à chaque fois qu'elle s'absentait du bureau quelques minutes. À son retour, les eaux translucides la transportaient là où aucun avion ne la déposerait jamais. Foutu écran de veille.