Prologue
Alors que je somnolais, en raison de ma fatigue, qui n’avait cessé de s’accentuer depuis deux mois. Mais aussi, à cause de cette nuit, passée hors de mon lit, précédée par une journée éprouvante en émotions. Nous nous rendions, ma mère et moi, à toute allure à Paris.
Ma mère était à mes côtés, à l’arrière de la camionnette, nous avions le luxe de nous faire transporter, pour une fois ! Ce trajet fût rapide, à tel point que nous aurions pu nous croire à bord d’une formule 1, sur un circuit, pour tenter de gagner le premier prix, ce qui serait arrivé à coup sûr ! Je ne me souviens plus du temps que nous avons mis pour faire l’aller Orléans-Paris, mais ma mère a été marquée par la rapidité à laquelle nous sommes arrivées. La trace que j’en garde est semblable à de la brume qui masque l’horizon, tellement j’étais dans les vapes.
J’étais loin de me douter que cette journée serait bien plus éreintante pour le moral que la veille. Un long chemin semé d’embûches s’apprêtait à pointer le bout de son nez. Je n’en pris conscience qu’une fois sorti du bureau du Dr. P et de retour dans la chambre qui m’avait été attribuée. Lieu dans lequel je resterai deux mois non-stop.
Une fois arrivées, avec ma mère dans l'établissement, ils me mirent dans une chambre. Ma mère me dira, bien plus tard, qu’elle avait commencé à comprendre que quelque chose clochait, à la vue de tous ces enfants et adolescents qui avaient quasiment tous le même signe distinctif.
Le Dr P avait parlé, au préalable, à ma mère puis m’avait reçu dans son bureau. Je me rappelle ne pas avoir compris tout de suite de quoi il s’agissait, je n’avais jamais entendu ce mot. Dr P était un homme qui m’avait paru froid au premier abord et que je n’ai pas apprécié immédiatement, sans doute, parce que c’est lui qui a eu la lourde tâche de m’apprendre ce que j’avais.
Une fois de retour dans la chambre, ma mère et moi avons pleuré. Cette épreuve s'annonçait être longue et rude.
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