Préambule ? Préface ?
Depuis que cela m’est arrivé, j’ai toujours voulu écrire mon histoire mais j’ai toujours peiné à l’écrire. Ce soir, je me questionne sur ce point, pourquoi est-ce si dur à l’écrire ? Est-ce que cela fait trop de mal de mettre à nu ce pan de ma vie ? Ai-je peur des émotions que je vais ressentir en me lançant dans ce projet ? Ai-je peur de revivre tout cela en l’écrivant ? De pleurer ? De découvrir une facette de moi dont je n’ai pas connaissance ? Peur de me mettre à nu et du regard des autres ?
Serait-il possible que j’appréhende de clore un chapitre qu’inconsciemment je ne souhaites pas fermer ? De faire une sorte de deuil que je n’aurais pas envie de faire ?
J’ai déjà commencé à l’écrire à plusieurs reprises, en plusieurs chapitres, par phases, puis je m’arrête puis je reprends à zéro comme si cette histoire était inachevée. Comme si je ne pouvais pas aller jusqu’au bout. Quand je relis ce que j’ai écrit, cela ne me convient pas. Est-ce juste une question de sensibilité ? D’une plume qui évolue ? Le ton ne me convient plus, le rythme, les sonorités, bref rien ne me va. Parfois je me dis que je devrais faire un mixte de tout les débuts afin de trouver mon style.
Ai-ce donc juste une question de style ?
Ou bien ai-je peur des retours de lecteurs potentiels ? D’être jugée ? D’être mal comprise peut-être ?
Il est possible aussi que je me prenne trop la tête ! J’ai cette sensation de toujours me trouver des excuses quand je veux écrire. Je sais que j’aime ça taper sur l’ordi ou tâcher quelques feuilles et carnets mais je cherche toujours des inspirations, des cours, des excuses pour pouvoir me lancer dans mes différents projets. Car oui je n’en ai pas qu’un et cela ne concerne pas que l’écriture.
Pourquoi je me mets toujours des bâtons dans les roues ? C’est usant parfois ! Avoir du potentiel mais s’autocensurer par peur, par manque d’estime et de confiance en soi dans différents domaines de la vie ! L’écriture, l’expression, le travail, les projets…
Ne pas oser relire son premier jet car il est fort probable qu’il sera désorganisé comme mon esprit, que je passe d’une idée à l’autre comme mon cerveau le fait très souvent. Un fouillis de pensées qui risque d’être effacé si je le relis en me disant « c’est nul ! »
Mais non je ne l’effacerais pas car j’ai envie aussi de me rappeler de mes incertitudes, de me remémorer combien je doute de moi sur tout afin de pouvoir avancer aussi et voir mes évolutions dans ma façon d’écrire, dans ma façon de voir le monde, de laisser une trace à mon futur moi.
Il est peut-être temps de cesser de se prendre la tête, de jeter mes flots de pensées, de m’exprimer et d’achever mes projets. Qu’est-ce que j’attends ?
Il est peut-être nécessaire, concernant cette histoire, de me poser les bonnes questions ? Pourquoi ai-je envie de l’écrire ? Pour faire un deuil ? Pour l’accepter ? Pour me faire du mal ? Pour avancer ? Pour moi-même ou autrui ? Pourquoi j’écris en vrai ? Pour être en face de moi-même, pour m’exprimer car j’ai toujours été plus à l’aise avec les mots écrits que ceux dits à l’oral, pour m’évader ou pour me recentrer ? Alors pourquoi cette histoire ? Car elle fait partie de moi ! Que j’ai envie de la partager à mes proches et à autrui, elle pourra peut-être servir d’exemple mais la première raison c’est probablement pour dépasser le trauma et accepter celle que je suis aujourd’hui ! Une jeune femme en vie, pleine de potentiel qui doute beaucoup d’elle, qui a besoin de se rassurer.
Allez il faut se lancer, faire son premier jet comme ça vient et je pourrais l’étoffer, jouer avec les mots plus tard. Reformulez ce qui ne me convient pas, agencer tout cela autrement mais tu le sais Ana tu as besoin de l’écrire, c’est inscrit dans tes gênes et tes tripes.
Annotations