Le Gardien

8 minutes de lecture

Un flash. Un éclair de lumière noire suivit d'une explosion. Enfin, le calme. Le vent souffla et fit disparaitre la poussière soulevée par le choc. Au cœur du cratère, une étrange créature. D'un noir aussi profond que la nuit, elle n'avait rien de naturel. Sa peau couverte d'une substance visqueuse, similaire à du goudron semblait s'égoutait sur le sol, formant d'étranges flaque inflammable. Cette créature n'avait pas sa place en ce lieu. La chose s'était écrasé un cœur d'un petit village paisible, les quelques hommes valides entourèrent l'étranger, armé de fourches et de faux, des paysans, rien de plus. Les pauvres tremblaient devant cette monstruosité, mais ils devaient se tenir sur le front, leurs femmes, leurs enfants et leurs aïeuls dépendaient d'eux, que pouvaient, ils faire d'autres que d'affronter la chose ?

Sa forme était humanoïde, proche en quelque chose à un homme d'une trentaine d'année. Deux bras, deux jambes, un torse élancé, et une tête.De chaque souffles qu'il poussait, s'échappait pourtant des volutes de flammes. Et à chaque fois, son corps tout entier s'embrasait. Son regard, vide, ou presque. Pour ceux qui l'observaient, ils pouvaient y voir de la rage, de la colère, de la haine, et au plus profond, de la terreur, du désespoir, et de la détresse. Mais les pauvres paysans ne pensaient pas à cela, ou plutôt, ils n'en eurent pas le temps, la chose ouvrit la bouche. Et s'en échappa un rire démoniaque, résonnant à des kilomètres à la ronde, puissant, strident, malsain.

" Enfin libre ! Bien vus l'idée de me retenir dans ta petite dague mon petit Ulrich, mais tu devrais savoir qu'on n'enferme pas les Daemons aussi facilement ! Tu étais trop faible, et tu l'es toujours ! Maintenant, observe bien, c'est l'heure du carnage ! "

Et il ne mentit pas, en l'espace d'un clignement d'œil, les hommes étaient éparpillés au sol, vaincu, sans espoir. Un véritable carnage, une boucherie se déroulait sous les yeux des femmes, enfants et vieillard, ils n'avaient aucune chance. Débarrassé de la piètre résistance, le démon avança vers les maisons. L'étrange substance s'échappant de son corps créant un brasier avec pour matière première, les pauvres masures. Les spectateurs ne purent qu'observer leurs demeures prendre feu, impuissant, le désespoir se lisant dans leurs yeux.

" Bon... À qui l'tour ? "

Son regard fit le tour de l'assemblé, dévisageant ses pauvres victimes à en devenir, les pauvres sanglotaient, a genoux, priant les dieux de leur venir en aide... Tous, sauf une famille, ou ce qui en restait, une mère et son fils, le pauvre ne devait pas avoir plus de sept ou huit ans, et pourtant, lui comme sa mère restaient droit et digne, s'ils devaient mourir, ils le feraient en défiant l'ennemi.

" Vous... J'aime pas bien la façon qu'vous avez de m'regarder... Vous savez qui j'suis moi ? ! "

La mère cracha au sol, défiant la bête.

" Aucune idée, et rien à faire. "

Ces mots ne plurent point à la bête. Pour punir la femme, il se jeta sur celle-ci, son poing visqueux s'écrasant contre son ventre, la propulsant des mètres plus loin, s'écrasant contre sa propre maisonnée. À cette vue, le gamin hurla et se mit à courir en direction de sa mère, les larmes aux yeux, effrayé à l'idée de la voir morte.

" - Je suis Ignis ! Daemon primordial de la flamme ! Enfermé durant des éons au coeur d'une misérable dague ! Moi ! Un être plus vieux que le temps ! Ces fichus Gardien m'ont scellé, mais me revoilà ! Et avec moi, ce monde, que dis-je, le Cosmos seront bientôt baigné dans les flammes ! À commencé par toi, la rombière...

Il s'avança, lentement, mais sûrement, un prédateur ayant aperçu une proie blessé, un rictus accroché au visage, la vision du gamin qui se débattait pour arraché sa mère au décombres de sa propre maison le remplissait de joie. Quelle glorieuse vision que celle-ci.

- Tu vas mourir avec ta mère, gamin. Mais ne t'en fais pas, je m'assurerais qu'on se souvienne de vous, comme des idiots qui ont défié Ignis, le Daemon du feu. "

L'enfant fit volte-face, se jetant sur la bête, effrayé, mais animé par une puissante envie de vivre, le désespoir lui donner la force de combattre... Les petites et frêles forces d'un enfant, toute la force de son petit corps ne suffirait jamais à blesser un être pareil, il le savait, mais il devait essayer. Agacé, Ignis se saisit de l'enfant et fit valdinguer en direction de sa mère. Après tout, il avait eu le courage de s'opposer à lui, il méritait bien de mourir dans les bras de celle qui l'avait mis au monde. Ce vulgaire singe, avait eu un courage que bien des hommes n'avaient pas.

L'être de goudron leva le bras. Celui-ci s'embrasa, et un grand choc se fit entendre, étourdissant toute créature aux alentours, un nouveau cratère venait d'être créé dans ce petit village sans prétention.

- Ignis ! Te voilà vieille crapule, t'as pris le contrôle d'Ulrich et t'en profite pour venir foutre le bordel chez les honnêtes gens ? C'est pas bien sympa tout ça ! Tu vas retourner dans ta dague sans faire d'histoires, si tu ne veux pas que je m'fâche.

Assis sur l'être de goudron, un homme, celui-ci semblait être affublé d'un simple tabard sur lequel étaient entre croisé une épée, une hache, et une lance. Il riait, tout sourire, manifestement en confiance face à cet être monstrueux dont il tenait le bras d'une seule main.

- Uther ! Vous avez réussi à m'enfermer il y a bien longtemps, mais tout ça, c'est terminé, quand un Daemon prend le contrôle de son Gardien, il est incoercible, même toi, tu ne pourras rien faire contre moi !

L'homme se tourna vers l'enfant, avant de marcher dans sa direction, et de se pencher sur celui-ci.

- Tu t'es bien battu gamin, t'as d'quoi être fier.

- Et ben mon vieux Uther, tu te ramollis, tu te mets à félicité les gamins de paysan ? Dit une voix sortie de nulle part. Impossible d'en trouver la source, aucun corps n'avait parlé.

- Monsieur... Votre épée... Elle parle.

Dit l'enfant à peine conscient.

" Kliroc, vieux salopard, admet le, toi aussi, tu l'aimes bien ce gamin, c'est pas tous les jours qu'on en croise des comme ça !

À nouveau, la voix se fit entendre, bien que cette fois, il ne s'agisse que d'un rire.

- Bon, il est temps de reprendre là où on en était, je crois qu'on parlait de baston non ? Kliroc, il est pour moi celui-là, tu vas rester dans ton fourreau pour cette fois. "

- Amène-toi Uther ! On va s'la don-

L'être goudronneux n'eut pas le temps de finir sa phrase, que déjà, le voilà ramené à l'état de dague, qualifié l'affrontement de combat ne serait pas exact, tant celui-ci fut rapide. Il ne fallut a l'homme qu'un seul crochet du droit pour réduire le visqueux adversaire en gelée ridicule, cet homme dépassait de loin la force d'un être normal. L'on croirait voir un dieu.

C'est cette vision qui rappela au garçon, une histoire que sa mère lui avait racontée il y a deux ans de cela.

" Il y très très longtemps, les Dieux étaient constamment en train de se chamailler, ils étaient nombreux, très très nombreux, mais ils étaient également encore très jeunes, le Cosmos venait de naître, et eux avec. Malheureusement, la nature du Cosmos est chaotique et il se moque de l'ordre, ainsi, alors que les Dieux se disputaient, cette nature pris vie, sous la forme des Daemon, des être de malice, de chaos et de désordre. Seul un, en prit connaissance, le dieu de la guerre et de l'ordre, Uther, le jeune dieu se lança dans une croisade contre ces êtres, mais tout n'était pas aussi simple que de détruire les créatures. Le premier Daemon qu'il vainquit était nommé Grou, il était le premier à avoir pris vie, et ce nom était celui du premier bruit que le Cosmos fit, quand l'épée du dieu trancha le monstre, il prit conscience d'une chose, il était trop puissant, et les Daemon étaient nécessaire à l'univers. La mort du monstre créa une explosion sans pareille, de la poussière et des débris naquirent les planètes, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui, " le gros baboum " . Après cette révélation, le dieu prit une nouvelle décision, " Je deviendrais mortel, dit il, je traverserai le cosmos, de planète en planète et le défendrai, j'emprisonnerais chacune de ces créatures pour préserver les vies à en devenir ! " Et c'est ce qu'il fit. Le dieu devint mortel, et durant des éons, il traversa le cosmos, emprisonna les Daemon les uns après les autres, jusqu'au jour, ou, en poursuivant l'un d'entre eux, il atterrit sur une planète bleue, la nôtre. Là, il vit les premiers hommes s'opposait à un Daemon, la créature était puissante et sans grande surprise les hommes étaient dépassé, mais ils se battaient avec la force du désespoir, refusant de se laisser mourir sans rien faire. Une telle détermination gonfla le cœur du dieu et il se prit d'amour pour ces êtres. Ils étaient si faibles et fragiles, leurs vies étaient si courtes, et pourtant, ils se battaient contre des créatures que les autres dieux refusaient de voir, ils portaient en eux la force et le courage qui faisait défaut aux plus puissants. Le dieu s'installa parmi les hommes. Il tomba fou amoureux d'une femme d'une grande beauté et qu'il chercha à conquérir durant des années, la demoiselle n'était pas insensible à ses avances, mais elle refusait de lui laisser croire qu'elle ne le voulait que pour son ancien statut, ainsi, ce n'est pas en tant que Dieu qu'il devra mener sa plus grande bataille, mais en tant qu'homme. Elle représentait tout ce qu'il aimait chez ces êtres, fins, frêles et fragiles, mais dans son regard dansait une flamme inextinguible, ce qu'elle n'avait pas en force, elle le compensait en grâce et en intelligence. Elle combattait les Daemon qui atterrissaient avec une technique hors du commun, de tous les premiers hommes, elle était la plus puissante. Ses bras étaient maigres, mais sa précision était chirurgicale, et sa vitesse aveuglante, si Uther ne jurait que par la force, elle ne jurait que par la technique, l'épée de l'ancien dieu s'apparentait plus a un gigantesque bout de metal qu'a une vraie lame, celle de la dame, était aussi fine que la plume d'un oiseau, véritablement, ils formaient un duo phénoménal. Le temps passa, et enfin, elle s'offrit à lui, ensemble, ils fondèrent une famille qui devint puissante et gouverna sur les premiers hommes, leur règne était bon et juste, le couple était toujours en première ligne lors des affrontements contre les démons du cosmos. Plus tard, ils prirent ensemble une décision, ils formeraient un ordre, un groupuscule qui prendra leur suite, ils se nommeraient simplement " Les Gardiens ", car leur tâche était simple et ne demandait guère d'artifice, ils vaincraient les Daemons, et les emprisonneraient. Ces Gardiens, deviendraient les plus puissants des paladins, les plus braves des chevaliers, mais aussi, les plus craint d'entre tous, par les Daemons, comme par les hommes. Car si leur tâche était noble, elle n'en était pas moins ardue. Les Daemon chercheront toujours à reprendre le contrôle sur leur Gardien, et si cela devait arriver, les conséquences seraient désastreuse. L'esprit d'un chevalier de l'Ordre, devait être une prison dont la clé n'existe pas, une cage impénétrable, sous peine de quoi, le geôlier pourrait bien devenir le prisonnier ".

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Le Professeur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0