Rêve et ose plus fort encore
Élodie rêvait de devenir danseuse étoile depuis son enfance. Chaque matin, avant même que le soleil ne se lève, elle s'entraînait dans le petit studio de danse du quartier. Sa passion était son moteur, mais dans cette académie prestigieuse où elle avait été admise, elle n’était pas la bienvenue.
Les autres filles, sûres d’elles et souvent bien plus riches, la moquaient sans relâche :
« Regarde ses pirouettes, on dirait une toupie cassée ! »
« Sérieusement, Élodie ? Ton port de bras ressemble à un épouvantail. »
« Et puis cette tête… tu crois qu’on va t’applaudir avec ça ? »
Chaque mot la poignardait, mais elle ne répondait jamais. Pas un regard, pas un murmure. Au fond d’elle, elle savait que ces paroles n’étaient que des obstacles sur son chemin. Alors, elle se réfugiait dans la danse. Les nuits où elle était seule dans le studio, elle répétait jusqu’à ce que ses pieds saignent, jusqu’à ce que son corps hurle qu’il en avait assez.
Les jours devinrent des semaines, puis des mois. Un jour, l’annonce d’une audition bouleversa l’académie : un prestigieux ballet cherchait une nouvelle étoile. Toutes les filles rêvaient d’être sélectionnées, y compris Élodie. Les moqueries redoublèrent :
« Sérieusement, toi ? Tu penses avoir une chance ? »
Elle ne répondit pas. Elle se contenta de sourire doucement, les yeux brillants d’une détermination silencieuse.
Le jour de l’audition, Élodie monta sur scène. Elle oublia les regards, les murmures, les critiques. Elle dansa comme si c’était la dernière fois, avec son âme, avec son cœur. Chaque mouvement était parfait, vibrant d’émotion et de grâce. Quand elle termina, la salle était silencieuse… avant que des applaudissements éclatent, puissants, unanimes.
Le verdict tomba : Élodie était sélectionnée.
Quelques semaines plus tard, elle se produisit pour la première fois avec le grand ballet. Ses anciennes camarades étaient dans le public. Elles la virent briller, glisser sur scène comme un rêve vivant. À la fin, elles se levèrent pour l’applaudir, leurs visages rouges de honte et d'admiration.
Dans les coulisses, une journaliste lui demanda :
« Élodie, quel message voulez-vous transmettre à ceux qui doutaient de vous ? »
Elle sourit, essuyant une larme de joie :
« Aucun. Je ne danse pas pour eux, je danse pour moi. »
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