Chapitre 1 partie 1
14 Avril 2025, 9H12
Udgy restait figé devant l'affiche, incapable de détacher son regard des mots qui y étaient inscrits : "Udgy, disparu le 9 avril 2025." Tout autour de lui, le couloir du lycée semblait soudainement étranger, comme s'il faisait partie d'un rêve perturbant.
Les murs du couloir étaient recouverts de vieilles affiches décolorées par le temps, annonçant des événements scolaires passés. L'odeur de détergent bon marché se mêlait à celle de la sueur et des livres usés. Les lumières fluorescentes, suspendues au plafond, émettaient un bourdonnement constant et créaient une atmosphère oppressante avec leur éclat froid et impersonnel.
Il se retourna, cherchant désespérément une explication dans les yeux de ses camarades. Mais personne ne le regardait. Personne ne semblait même remarquer sa présence. Jessy continuait à se maquiller, les autres élèves parlaient et riaient comme d'habitude. Mais pour Udgy, le monde s'effondrait.
Il tenta de parler à plusieurs d'entre eux.
- Hé, tu as vu ça ? demanda-t-il en montrant l'affiche à un camarade de classe. Mais l'élève passa devant lui sans un regard. Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ? cria-t-il, sa voix résonnant désespérément dans le couloir. Personne ne réagit.
La panique commença à s'emparer de lui. Son cœur battait la chamade, ou du moins il le pensait. Il posa sa main sur sa poitrine pour sentir son pouls, mais il ne sentait rien. Aucun battement. Rien. Son souffle se fit plus court, ses pensées se brouillaient.
Le monde autour de lui semblait vaciller. Les murs du couloir semblaient se rapprocher, se tordant de manière étrange et inquiétante. Les lumières fluorescentes clignotaient, ajoutant à son sentiment de malaise.
Et ce tic-tac. Le tic-tac incessant de l'horloge à l'autre bout du couloir. Chaque seconde résonnait dans sa tête, amplifiant son désespoir. Le son devenait de plus en plus fort, comme un marteau frappant sans relâche son esprit. Il se couvrit les oreilles, tentant de bloquer le bruit, mais c'était inutile.
Des bribes de conversations flottaient autour de lui, comme des échos lointains.
- Tu as vu le nouveau film ?
- Le test de maths était trop dur.
Mais tout semblait irréel, comme s'il était séparé de cette réalité par un voile invisible. Ses mains tremblaient, et des gouttes de sueur froide perlèrent sur son front.
Il se sentait comme pris au piège dans un cauchemar éveillé. Ses pas résonnaient sourdement sur le sol en linoléum, et chaque mouvement lui demandait un effort surhumain. Les couleurs semblaient s'estomper, ne laissant qu'une palette de gris et de blanc. Il se sentait léger, presque transparent.
- Je suis là ! Pourquoi personne ne m'entend ? cria-t-il, sa voix se brisant sous l'effet de la panique. Mais aucune réponse ne vint. Le couloir tourna de plus en plus vite autour de lui, et il se sentit suffoquer, prisonnier d'un cauchemar dont il ne pouvait s'échapper.
La dernière chose qu'il entendit avant de sombrer dans l'inconscience fut ce tic-tac infernal, qui semblait marquer non seulement le temps, mais aussi sa propre existence vacillante.
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