C'est bien la première fois que je ressens cela!

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Les premières fêtes suaves de Souccot qui passent, je ne les oublierai pas. Ce bonheur bu à pleines gorgées, ces festivités bruyantes et peuplées aux couleurs de ma jeunesse, des lieux et des visages de mon enfance qui ont grandi. Je souris autour de moi et j’évite d’y penser. Je me sens belle, et je me dis, qui sait, peut-être le moment est-il arrivé ?

Les repas sous la soukka, les gilets dans la nuit éclairée de lampions, tout cela a une saveur de familier encore mieux dégustée au fur et à mesure que les années passent. Je me sens hésitante, mais tout ceci je le passe au fond. Rationnellement, il me semble que c’est vers cette voie que je devrais me lancer.

Cette paresse qui alourdit mon esprit au moment d’y aller est passagère. J'ai été l'accueillir à la gare, et l'attendre sur le quai. Pourtant c'est lui qui m'a interceptée dans la foule le premier. Il portait une casquette qui lui allait si bien à sa grande démarche mince. Nous avons erré ensemble pour nous poser dans un si bel hôtel. Cet après midi aux allures de château est suave. Le soir, j’angoisse. Il me semble que c’est la première fois que je nourris des angoisses de ce type. Qu’est-ce qui a donc entrainé mon cœur avec fureur quand j’ai eu peur de le quitter ? Quand le soir, je ne voulais parler à personne tant que je ne sache que je devais le revoir… Quand le lendemain je l’ai senti me quitter préoccupé, pressé comme je l’avais été moi-même les autres fois. J’ai eu peur, parce que j’ai senti que j’étais la seule à l’aimer, ce ciel lourd d’après la pluie qui était au dessus de moi, ce parc désert mis à part les promeneurs de chien, ces rues de Vincennes détrempées par un temps d’Octobre… J’avais peur de ne pas pouvoir attirer son attention, et de ne pas pouvoir l’apprécier comme il était. Sa voix était si posée, et j’avais l’impression qu’en moi, ça allait dans tous les sens. Alors, comme toujours, je refusais de m’écouter.

Ce furent peut-être moins de vingt quatre heures qui s’écoulèrent jusqu’au lendemain où nous eûmes enfin de ses nouvelles, mais elles furent pour moi infinies. Je tremblais, je ne parvenais pas à penser à autre choses. Les cousins cousines, les allures de fêtes sous les soukkot, les réunions familiales, les sorties, rien ne parvenait à me faire penser à autre chose. A intervalles réguliers, je soupirais, et me languissais.

Pourtant, j’ai oublié mes grands rêves à l’eau de rose. D’yeux brillants qui vous dévorent, je n’en veux plus, et ça me repousse. Je veux m’engager dans un terrain sur, rassurant, protecteur, où la douceur n’est pas le coup de foudre de celui qui est en face de moi, mais le résultat de sa personnalité.

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