Retrouvailles inattendues
Combien de choses ne se sont-elles pas passées depuis… Je marche sur mes vingt-deux ans, lentement mais surement. J’évolue au fond de moi plus vite que jamais. Je change, et ma perception des choses est en constant changement. Mes valeurs ne cessent de se retourner en moi, et je me prends parfois me demander : « sais-je vraiment ce que je veux, ce que je vaux ? »
Il est revenu, son nom est revenu en moi, tout comme son image et les évocations de tous les instants que nous avions passés ensemble. Ce n’est pas moi, ni l’effet de ma pensée, mais bien lui qui est revenu de lui-même. Il souhaiterait que nous y retournions, que nous ressayions cette route incertaine. Alors j’y pense encore et encore. Et je m’enveloppe de cette éventualité en moi en ayant très peur de devoir faire demi-tour encore une fois. De devoir rebrousser chemin, remonter le chemin tortueux de ce cœur qui fait mal, qui se déchire, de tout cet esprit qui s’était conditionné et qui doit s’en défaire pour continuer à vivre.
J’ai peur de devoir revivre, huit mois plus tard, cette déception trop cruelle, mais aussi, huit moi où d’autres choses sont venues pour occuper mon esprit.
Elie, est revenu, avec lui tous ces souvenirs d'automne. L'engagement qui lui faisait peur... Ne lui fait plus peur.
Etrange. Moi, j'ai tout autant peur. Mais j'ai beau retourner tout cela, en marchant par comparaison, je me dis que c'est l'histoire qui m'a laissé un gout de déception entre toutes. Pourquoi ne pas essayer? J'ai mis une semaine avant de me décider. Je ne veux pas y retourner pour rien. Je ne veux pas non plus m'arrêter à quelque chose de trivial.
Et j'ai décidé d'y retourner.
Nousnous sommes revus sur une rue de Paris, à coté des voitures qui nous empêchaient de nous entendre. Fin du confinement oblige... Nous nous sommes retrouvés comme de veux amis, mais je me suis rendue compte combien j'avais changé en moi. Quelque chose en moi me soufflait que ce n'était pas ça... Il m'a servi à boire avec prévenance, et s'est montré le plus attentionné du monde. Il semblait heureux, et oi je ne savais plus sur quel pied danser. Je me remmémorais la dernière image que j'avais arrachée de lui, ce soir d'automne glacial, sur le quai d'en face, et j'aurais préféré rester dessus... Nous avons échangé nos vécus du confinement si pariculiers, le sien très dur...
Puis il m'a quittée avec son masque, et j'ai eu un mauvais sentiment. Comme si l'histoire se répétait à l'envers...
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