Le coussin
de Sila P.
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Perdue sous ma couette, j'écoutais mon coussin préféré me raconter son histoire rocambolesque. Tous ces fils se disputaient la parole et je ne comprenai pas grand chose. Soudain, le fil épais dominant les bords, les fit taire puis il commença son discours :
- Nous venons d'une contrée lointaine, ma chère. Cette contrée est nommée Taïwan.
- Taïwan ? C'est où ce village ?
- Ce n'est pas un village, voyons ! C'est une île !
- Une île ?
- Oui, une île ! Elle se situe plus loin que la Chine !
- Wouah ! La chine, m'émerveillai-je.
- Nous sommes sortis de plantations de cotons puis tissés à la machine. Étendus, étirés, croisés, emmêlés. Certains rebelles ne voulaient pas être écartelés et se sont vus retrancher !
- Oh ! fis-je apeurée. Retrancher ?
- Oui, coupés net des autres... C'était terrible. Ensuite, nous avons étaient noyés dans une géante machine à produits toxiques. Beaucoup sont morts délavés. Ils ont perdu leur couleur et depuis, grâce aux liens qui nous ligotent, nous les maintenons en position. Ils finiront tout de même par craquer un jour.
- Les pauvres, c'est terrible !
- Nous avons ensuite été séchés, puis repassés. Et après toutes ces épreuves, nous avons fini par être gavés.
- Ah oui ?
- Eh oui, ma jolie. Pour que ta tête soit confortablement maintenue, tout un tas fibre synthétique nous rembourre !
- C'est incroyable !
- Et ce n'est pas fini ! Après avoir subi tous ces évènements qui ont failli avoir raison de nous plusieurs fois, nous avons pris l'avion et fait le tour du monde jusqu'ici. Il y avait des nouveaux venus chaque jour. Des couettes, des traversins, des draps, des matelas et même des taies ! Tous empaquetés et serrés les uns contre les autres. Nous avons même été compactés, sans air ! Avec leur machine qui nous a privé d'oxygène. Nous avions le plastique qui nous collait à la peau. J'ai bien cru mourir étouffé... Nous vivions complètement ratatinés avant que tu ne viennes nous sauver.
- Mes pauvres c'est horrible ce que vous me racontez là !
- Nous sommes si heureux que depuis, chaque soir, un de nous te susurre un rêve.
- C'est grâce à vous que je rêve ?
- Mais bien sûr ! crièrent-ils tous en cœur.
- Nous avons vu et vécu beaucoup de chose. Nous avons beaucoup d'histoires à te raconter.
- Vous êtes tellement merveilleux, vous tous ! Jamais je ne me débarrasserai de vous.
- Allez, viens te reposer sur nous, ce soir c'est au tour de Bleu ligne 154 colonne 96 de te raconter un rêve. Il est amoureux de Rouge qui est enlacée à lui. À mon avis, il te susurrera des mots d'amour. Bleu ligne 154 colonne 96 c'est à toi mon ami !
Je fermais les yeux et posai ma tête sur eux.
- Ma douce, entendis-je dans un souffle.
Puis, je m'endormis.
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1 chapitre de 2 minutes
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En réponse au défi
Incroyable
Lancé par Drak_D
Le défi est assez simple : imaginer l'histoire incroyable du premier objet que vous verrez à votre gauche !
Commentaires & Discussions
Le coussin miraculé. | Chapitre | 20 messages | 3 ans |
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