Le commencement de tout
Astrid et Dave marchèrent deux jours de plus, les terres difficilement cultivables, les forêts de sapins et les steppes balayées par le vent glacé laissant petit à petit place à de grandes étendues recouvertes de neige et de verglas où ne poussaient plus que de carex, de lichen et de fougères alors que le vent glacé avait laissé place à un début de blizzard qui les avait obligé à se recouvrir le visage et la tête des peaux de bêtes de leur tente alors qu’ils ne voyaient plus qu’à quelques mètres devant eux.
Après la seconde nuit dans de telles conditions climatiques, Dave s’était résigné à dormir peau à peau contre Astrid pour ne pas mourir de froid, savourant même ces instants et se surprenant à regretter leur chasteté bien que sa camarde soit un personnage virtuel.
Au troisième jour, le blizzard s’arrêta et Dave put redécouvrir le paysage environnant, savourant les odeurs des rares fleurs et arbustes adaptés à de telles conditions climatiques, quand il entendit bramer sur sa droite. Tournant prestement la tête, il vit un troupeau de magnifiques rennes à la stature imposante dont les bois étaient de dimensions colossales. Il s’immobilisa alors en murmurant.
— Ça alors… Qu’est-ce qu’ils sont grands !
Astrid tourna la tête dans sa direction puis revint sur ses pas avant de se placer à ses côtés.
— Visiblement, c’est un troupeau de mon village.
Dave la dévisagea avec étonnement.
— Vous élevez des rennes ?
Astrid lui sourit comme à chaque fois qu’il montrait son ignorance de ce monde, un sourire chaleureux et sans jugement, mais avec une pointe d’amusement qui faisait remonter ses pommettes et mettait ses taches de rousseur en valeur tout en retroussant son petit nez alors que dans ses yeux s’allumait une douce malice.
— Bien sûr. Entre leur chair, leur peau, leur graisse et leurs bois, nous avons plein de matières premières pour vivre. Ajoute à ça les bœufs musqués, et la viande ne manque jamais.
Dave pensa immédiatement aux peuples des toundras de son monde et acquiesça.
— Oui, c’est logique. Et pour les cultures ?
Astrid haussa les épaules.
— Malgré le climat, les graminées poussent bien. Pour le reste, il reste le commerce. Viens, mon village doit être à moins de cinq kilomètres maintenant.
Elle se remit en marche et Dave la rattrapa au petit trot.
— J’en déduis que vous n’êtes pas un peuple nomade ?
— Bien sûr que non, que crois-tu ? Nous l’étions, mais avec le commerce, il serait difficile pour les marchands de nous retrouver si nous bougeons sans cesse, non ?
— Et vous avez des bâtiments en dur ?
— Tous les bâtiments le sont. Et le village est entouré de palissades qui mettent aussi le bétail à l’abri.
— Et un lieu de culte ?
Astrid lui lança un petit regard en coin, essayant de comprendre l’utilité de toutes ces questions, avant de répondre.
— Il y a un autel à la gloire de Guerre dans la demeure du Roi des Nordiens, mais surtout il y a la grotte sacrée à proximité du village. C’est d’ailleurs pour ça que mon village est devenu la capitale de nos terres.
— Alors il doit être grand, non ?
Astrid sourit.
— Le plus grand du pays. Il ne fait pas la taille de la cité-capitale de l’Empire, mais nous sommes presque deux mille habitants au dernier recensement. C’est d’ailleurs pour ça que tous les troupeaux ne peuvent pas aller aux pâturages en même temps en dehors de leurs enclos. Les éleveurs ne sont pas assez nombreux.
Dave acquiesça lentement, essayant par avance de se figurer cette grande ville qu’Astrid qualifiait de village avant de se rappeler un détail important.
— Tu as mentionné une grotte sacrée, tout à l’heure. Pourquoi est-elle sacrée ?
Le visage d’Astrid s’illumina comme à chaque fois qu’elle parlait des divinités tandis qu’elle expliquait.
— Selon nos légendes, c’est dans cette grotte que Guerre aurait entreposé son artefact sacré issu de l’Arsenal des Anciens Dieux, les gantelets de Guerre, offrant une force surhumaine à celui qui aura l’honneur de les porter.
Dave fronça les sourcils avant de demander.
— Et personne n’est allé vérifier si la légende disait vrai ?
La Nordienne se rembrunit immédiatement.
— Nous n’en avons pas le droit.
— Mais pourquoi ?
— Pour que celui qui les trouve n’en profite pas pour se lancer dans une guerre de conquête. Je te l’ai déjà expliqué, mon peuple a le sang chaud, et un rien peut créer un conflit entre deux tribus, alors cette loi a été décrétée pour éviter des batailles aussi meurtrières qu’inutiles.
Dave acquiesça de nouveau.
— Ça se défend… Alors personne ne peut y accéder ?
— Si, bien sûr. Les Nordiens n’ont pas le droit d’y aller à moins d’être choisi par Guerre lors d’un songe dans lequel il transmet des informations connues seulement du roi de la Nordie, ou encore s’ils sont tenus au service de quelqu’un par une dette d’honneur et que son détenteur s’y rend. Mais les étrangers peuvent y entrer librement, eux.
— Alors pourquoi personne ne l’a fait ?
Astrid rigola.
— Oh, mais si, il y a toujours des aventuriers en quête de gloire qui y vont. Mais ceux qui en sont revenus étaient terrifiés et racontaient tous des histoires à propos de squelettes les affrontant en leur barrant le passage. Et crois-moi, ils sont bien peu à en être revenus.
Le jeune homme ouvrit de grands yeux surpris.
— Des squelettes ?
— Certainement ceux des précédents aventuriers et des protecteurs de l’artefact avant eux. Toujours est-il que personne n’a jamais rapporté les gantelets. Personne n’a été béni par Guerre. Personne ne s’en est montré digne.
Soudainement la jeune femme s’immobilisa en plissant les paupières tandis qu’elle scrutait l’horizon. S’arrêtant à ses côtés, Dave l’imita avant de murmurer.
— C’est de la fumée ?
Astrid s’écria tout en partant en courant.
— Le village est en feu !
Sans réfléchir, Dave s’élança à sa suite, courant aussi vite que son équipement et la neige le lui permettaient, réduisant aussi vite que possible la distance entre eux et leur destination qu’ils atteignirent en une vingtaine de minutes avant de s’immobiliser devant l’immense portail d’entrée de la ville grand ouvert et révélant le village en proie aux flammes tandis qu’une masse grouillante et noire le survolait et que Dave s’exclamait.
— C’est quoi, ça ?
— Des démons !
Scrutant l’essaim d’énormes créatures dans le ciel, Dave découvrit subitement qu’il était composé d’une vingtaine de monstres de taille moyennes à la peau noire, aux yeux rouges et aux mains griffues affublés de longues ailes membraneuses et d’une queue serpentine alors qu’à intervalle régulier certains monstres plongeaient vers le village avant de remonter ensuite tandis que des flèches filaient vers eux. Les poings serrés, la jeune femme cria.
— On doit aller les aider ! Vite, suis-moi !
Ils s’engagèrent à travers le portail et s’élancèrent dans les rues en direction de l’incendie quand Astrid cria.
— Ils s’en prennent à la demeure du roi ! Il faut faire vite !
Ils arrivèrent en vue de la grande place du village au milieu de laquelle était placée une immense habitation dont la façade était recouverte d’immenses bois de rennes et entourée de guerriers blessés repoussant tant bien que mal les assauts des démons criblés de flèches, mais ne semblant pas disposés à mourir. Dave s’équipa alors de son arc et s’accroupit tout en prenant sa visée avant de décocher une flèche. Le démon qu’il toucha se tourna vers lui en crachant sa colère avant de fondre sur sa nouvelle proie et le jeune homme fut subitement figé par la peur et se murmurant à lui-même.
— Bouge ton cul, Dave. Allez, n’oublie pas, ce n’est pas réel, ce n’est qu’un putain de jeu… Bats-toi !
Le monstre allait le frapper de plein fouet quand Dave reprit le contrôle de son corps en échangeant son arc contre son épée et son bouclier, passant in extremis sous son adversaire tout en lui entaillant le torse de la pointe de son épée. La créature feula en reprenant de la hauteur alors que son adversaire se retournait pour lui faire face en hurlant.
— Viens-là !
Il n’aurait pas pu expliquer pourquoi, mais il se sentait soudainement emplit d’une force et d’un courage sans faille, et son énergie comme son dynamisme étaient à leur paroxysme tandis qu’il se remettait en garde, son épée au-dessus de sa tête et dirigée vers son adversaire, et son bouclier brandi devant lui à hauteur du torse.
— J’ai dit viens te battre !
Le démon poussa un rugissement aigu suivi d’un caquètement avant de piquer vers son adversaire, et Dave prit l’initiative. Il courut vers la créature en armant le bras avant de se déporter sur la droite à quelques secondes de l’impact tout en pivotant de toutes ses forces sur son pied d’appui, frappant le démon dans le dos et lui enfonçant sa lame de plusieurs centimètres dans le corps en lui arrachant un glapissement de douleurs tandis qu’il frappait le sol en roulant. Quand il s’immobilisa, l’une de ses ailes était brisée et la douleur se lisait sur sa face difforme, avant d’être chassée par un masque de peur quand il vit Dave lui sauter dessus et l’embrocher d’un coup puissant en lui faisant pousser un hurlement de douleur qui fit s’immobiliser l’essaim au-dessus du village, et alors qu’une vingtaine de paires d’yeux rouges comme le sang se tournait vers lui. Dave retirait son épée du torse de son adversaire quand Astrid vint se placer à ses côtés.
— Bravo, tu as réussi à les énerver.
Ils se mirent en garde tandis que Dave répondait avec pragmatisme.
— Au moins comme ça les blessés peuvent se mettre à l’abri. Attention !
Trois des monstres volants fondirent sur eux à une vitesse folle, et Dave plaqua Astrid au sol pour la protéger tandis qu’une patte griffue lacérait sa tenue de cuir et de fourrure jusqu’à la chair du dos en lui arrachant un cri de douleur.
— Ça va aller ?
Dave se tenait au-dessus d’Astrid, le visage crispé par la douleur, et il marmonna.
— J’ai le choix ?
— Ça fait deux fois que tu me sauves la vie. J’ai une dette envers toi.
— Bah, on verra ça plus tard.
Il roula sur le côté avant de se relever en prenant appui sur son bouclier alors qu’Astrid se redressait en vitesse, et ils eurent à peine le temps de se mettre en garde qu’une nouvelle attaque se déclenchait. Dave releva son bouclier tout en ancrant ses pieds dans le sol, mais la frappe fut interceptée par une volée de flèches qui fit dévier les monstres tandis que l’un d’entre eux s’écrasait lourdement au sol, une flèche plantée dans l’œil. Tournant la tête en direction des archers, Astrid cria.
— Continuez ! Il faut réduire leurs rangs. Nous, on va les attirer !
Dave la dévisagea en gémissant.
— On va servir d’appâts ?
— Tu as un meilleur plan ?
Il ferma les yeux et inspira avant de relever la tête vers ses adversaires.
— Bien… Alors, allons-y !
Il frappa le plat de son épée contre son bouclier en hurlant.
— Venez, saloperies ! Le déjeuner est servi !
Astrid brandit son épée à deux mains vers le ciel en criant à son tour.
— Venez nous chercher, allez !
Nombre des démons feulèrent avant de s’élancer alors que Dave gémissait.
— Je déteste ça par avance…
Ils coururent en direction de leurs adversaires et Dave sauta le bouclier en avant, percutant de plein fouet un des démons en lui broyant le crâne alors que lui-même était projeté au sol pour atterrir lourdement sur son dos déjà blessé. Il aurait voulu crier sa douleur, mais déjà une autre créature l’atteignait, les griffes de ses pattes antérieures se plantant dans le bois du bouclier avant de battre avec énergie des ailes pour essayer de soulever sa proie.
— Même pas en rêve !
Dave se contenta de relâcher son bouclier avant de rouler sur le côté et de s’équiper de son arc. Il décocha une flèche qui se planta dans une des pattes du démon qui lâcha le bouclier sous le coup de la douleur. À peine celui-ci avait frappé le sol en rebondissant que Dave courut s’en rééquiper, le brandissant juste à temps pour parer un coup de queue qui fit trembler sa protection en manquant de le jeter au sol.
— Crevez !
Il pivota sur lui-même en abattant son arme et déchira le dos du démon tout en lui tranchant une aile, et la créature s’écrasa lourdement au sol avant d’une lame lui traverse la boîte crânienne avec force.
Niveau supérieur atteint
Niveau actuel : Niveau cinq
— Ouais, bah je verrais ça plus tard !
Il retira son épée du corps sans vie à ses pieds et se prépara à un nouvel assaut quand Astrid clama.
— J’aurais aimé que tu sois aussi efficace face aux brigands ! Je n’aurais pas même eu besoin de combattre !
Dave se tourna vers elle pour la découvrir dans le dos d’une des créatures, ses mains tirant sur les ailes tandis que ses jambes poussaient dans le dos du monstre hurlant de douleur jusqu’à ce qu’un sinistre craquement supplante les cris quand les ailes s’arrachèrent sous la force de traction. Le démon chuta face contre terre en se tordant de douleur avant de se faire écraser la tête par Astrid rugissante qui lui abattit son pied dessus en arrachant un sourire à Dave.
— Tu es une sacrée guerrière.
— Tu ne t’en sors pas mal non plus, pour une princesse !
Dave la fusilla du regard avant d’esquiver une patte griffue et retourner au combat. Après de longues minutes d’une âpre bataille, il ne restait que trois démons sanguinolents qui prirent leur envol pour s’enfuir, et alors qu’ils s’éloignaient, Dave grimpa les escaliers de la palissade en dégainant son arc et décocha encore de nombreuses flèches alors qu’ils étaient déjà hors de portée de tir, l’obligeant à abandonner dans un juron de frustration au moment où Astrid arrivait à ses côtés.
— Ça ne sert plus à rien. Viens plutôt nous aider à lutter contre l’incendie.
Les yeux rivés sur l’horizon, Dave acquiesça avant de suivre la jeune femme pour rejoindre une chaîne humaine se faisant passer des seaux d’eau tirée du puits et entreprit de participer. Presque une heure plus tard, l’incendie fut maîtrisé, laissant derrière lui une demeure défigurée dont il ne restait que les murs noircis et quelques poutres aux braises encore rouges, et Dave reposa son seau en s’essuyant le front d’un revers du bras. Il s’éloigna ensuite de quelques pas avant de s’asseoir à même le sol pour ensuite essayer de retirer le haut de sa tenue collant au sang séché de son dos tout en gémissant. Une main se posa alors sur son épaule et le visage d’Astrid apparut à ses côtés.
— Attends, je vais t’aider.
Elle versa un peu d’eau glacée sur la plaie, arrachant un petit cri aigu de surprise à Dave au passage, puis décolla lentement la tenue de la peau meurtrie tout en se moquant de son coéquipier.
— Tu vois, même là tu gémis comme une princesse.
— Je t’emmerde, tu m’as pris au dépourvu… Et l’eau était glacée…
— Pauvre petite nature.
Elle lui tamponna les trois griffures avec un tissu imbibé d’eau tout en fronçant les sourcils.
— Je ne veux pas t’inquiéter, mais c’est plutôt profond…
— Profond à quel point ?
— Je pense qu’il va te falloir une potion de soins ou deux.
Dave soupira.
— Tu m’as fait peur, j’ai cru qu’il allait falloir cautériser ou un truc du genre… Boire une potion, ce n’est rien à côté.
Elle lui nettoya la plaie encore quelques minutes alors que les villageois se regroupaient autour du roi des Nordiens. Celui-ci, en grande discussion avec son mage personnel, pointa Astrid et Dave du doigt, et le jeune homme s’inquiéta.
— Il me veut quoi, lui ?
Astrid pressa un peu trop fort sur la plaie volontairement avant de répondre.
— Lui, c’est notre roi, alors montre-lui le respect dû à son rang, d’accord ?
— Oui madame… Espèce de brute…
Le mage vint les rejoindre et se mit aux côtés d’Astrid avant de parler d’une voix éraillée par le temps.
— Laisse-moi regarder, Astrid La Vagabonde fille d’Ingrid, je vais m’occuper de ses plaies.
Astrid acquiesça docilement avant de céder la place au vieil homme maigre et au visage grêlé vêtu d’une bure violette aux motifs rouges représentant des flammes dont la capuche recouvrait la tête et cachait une partie du visage.
— Merci, grand mage.
Il posa ses mains aux doigts décharnés et griffus sur les trois plaies balafrant le dos de Dave qui se raidit à ce contact avant de murmurer dans une langue inconnue, et une lueur verte s’éleva de la paume de celles-ci en dégageant une forte odeur d’ozone tandis que le jeune homme poussait un long soupire de soulagement.
— Merci, monsieur, ça fait du bien…
Le mage dévisagea Astrid qui pinça les lèvres.
— Excusez-le, grand mage, il est… Pour une raison que j’ignore… Très ignorant de notre monde, ainsi que de ses traditions et usages…
Le vieil homme sourit en acquiesçant.
— Tu as fait des progrès Astrid. Mais on dit us et coutumes. Néanmoins, il semble évident que ton voyage t’a instruit. Peut-être aurons-nous l’occasion d’en parler quand tout ceci sera réglé.
Une voix forte et pleine d’autorité s’éleva alors que le roi arrivait à leur niveau.
— Alors je doute que ce soit pour bientôt. C’est leur deuxième raid cette semaine, et c’est aussi la première fois qu’ils sont aussi nombreux. Ils ont une porte d’entrée à notre continent quelque part, et il nous faut la trouver et la fermer !
Dave tendit alors un index devant lui.
— Ils sont partis par-là.
Un lourd silence s’abattit sur la place du village pendant de longues secondes, et Dave se retourna alors lentement vers eux pour les découvrir figés de stupeur, d’effroi ou saisis par la colère. Ouvrant grands les yeux, Dave demanda.
— Hey, j’ai dit une connerie les gars ?
Astrid posa un regard énervé sur lui avant de demander à son tour, la mâchoire crispée.
— Tu es sûr de ce que tu annonces ? Tu es réellement sûr ?
Dave haussa un sourcil dubitatif avant de répondre.
— On est monté tous les deux sur la palissade, tu l’as vu comme moi. Bien entendu que je suis sûr de moi.
La jeune femme tourna la tête vers le roi, vite imitée par tous ceux se trouvant à proximité immédiate de celui-ci pour le trouver poings et mâchoire crispés et grognant de colère.
— Ces créatures sans honneur se sont jouées de nous ! Elles savent qu’on ne peut pas les suivre jusque dans la grotte sacrée pour les y déloger ! Quels lâches que ces maudits démons !
Dave les observa tous tour à tour avant de se remémorer les explications d’Astrid. Il se releva alors lentement et se racla la gorge avant de parler.
— Excusez-moi, mais, si j’ai bien compris, les Nordiens n’ont pas le droit de rentrer dans la grotte sacrée s’ils n’ont pas reçu l’appel de Guerre, c’est bien ça ?
Le vieil homme en bure violent acquiesça en souriant.
— Oui, jeune homme. Ça ou alors s’ils ont une dette d’honneur et que son détenteur s’y rend. Ils sont tenus alors par nos lois sur l’honneur de l’y suivre, puisqu’ils ne seraient alors pas ceux qui récupéreraient les gantelets.
Dave acquiesça lentement avant de reprendre.
— OK, alors, ce n’est pas que ce que je vais dire m’enchante, mais, je peux y aller, moi. Je ne suis pas Nordien…
Le mage sourit plus largement.
— Ton parler nous le confirme. Tu es un étranger à n’en pas douter, même si je ne devine pas ton pays d’origine.
Astrid intervint alors.
— Il vient de l’Empire, à six jours de marche au sud. Son village a été brûlé par des pillards, c’est là que nous nous sommes rencontrés.
Le roi les observa tour à tour avant de prendre la parole.
— Et accepterais-tu de remplir cette tâche pour nous ?
Le jeune hésita quelques secondes avant de répondre dans un murmure tout en tâchant de maîtriser ses tremblements, tête baissée.
— Je veux bien…
Nouvelle quête : Vaincre les démons dans la grotte sacrée et fermer le portail relié au Royaume des démons
Une puissante clameur s’éleva de la foule tandis que le mage venait poser une main aux doigts osseux sur son épaule.
— Merci mon garçon. Tu nous es d’un grand secours.
Dave leva vers lui un regard effrayé avant de répondre.
— Ouais, bah ne vous emballez pas non plus… Si j’ai bien compris ce qu’a dit Astrid, plein d’aventuriers y sont morts, et moi, je sais à peine me battre. Et je serais seul en plus…
Le regard d’Astrid s’illumina alors et elle se tourna prestement vers le roi.
— Mon roi ! Dave m’a sauvé la vie par deux fois ! Ma dette d’honneur m’impose de l’accompagner !
Le roi fronça les sourcils avant de se tourner vers Dave.
— Est-ce vrai, étranger ?
Le joueur balbutia avant de répondre.
— Oui… Je l’ai sauvé des brigands, puis pendant le combat contre les démons… D’ailleurs, quelque part, je me dis que notre arrivée vous a tous sauvés…
Le roi croisa les bras et Dave marmonna.
— Au moins j’aurais essayé…
Le mage intervint.
— Pour que la dette d’honneur soit payée, il faut qu’Astrid te sauve la vie par deux fois, ou que tu la libères de ses obligations.
Dave se tourna alors vers la jeune femme au regard implorant, mais au sourire enthousiaste, et il comprit alors qu’elle voulait aller se battre à ses côtés. Ce fut à ce moment-là qu’une voix bien connue du joueur s’éleva tandis que le temps se figeait.
— Vous voici face à la possibilité d’avoir un acolyte. Pour ce faire, choisissez de le garder à vos côtés. Si vous refusez, ce personnage vaquera à ses occupations. Certains acolytes congédiés peuvent vous rejoindre si vous leur demandez ultérieurement. Avoir un acolyte offre de l’aide au combat et vous permet de transporter plus de matériel. Choisissez maintenant la réponse à donner.
- J’ai besoin de toi à mes côtés, je demande donc à ce que tu paies ta dette d’honneur et m’accompagnes dans ma quête.
- Je préfère te rendre ta liberté et me débrouiller seul.
Dave soupira en souriant.
— J’ai besoin de toi à mes côtés, je demande donc à ce que tu paies ta dette d’honneur et m’accompagnes dans ma quête.
Succès débloqué : À deux, on est moins seul — Avoir un acolyte
Astrid sautilla de joie tandis que le mage s’avançait vers Dave.
— Astrid, jeune homme, donne-moi votre bras gauche.
Le binôme s’exécuta et le vieil homme retroussa la tenue d’Astrid en libérant son avant-bras gauche avant de sortir un poignard.
— Je vais pratiquer le rituel en liant votre sang. Êtes-vous prêts ?
Astrid acquiesça avec entrain tandis que Dave le faisait avec calme, et le mage lui entailla l’avant-bras sur plusieurs centimètres. Dave se retint de manifester sa douleur alors qu’Astrid subissait le même traitement, puis le mage colla leurs plaies l’une à l’autre.
— Quand Astrid aura payé ses dettes, vous devrez recommencer ce rituel pour lui rendre son honneur. Me suis-je bien fait comprendre, mon garçon ?
— Clair et limpide.
Le roi s’avança alors en souriant.
— Bien, alors je pense qu’il est temps de passer aux préparatifs, suivez-moi.
Il se détourna d’eux et fendit la foule, suivi de près par le grand mage et Astrid tandis que Dave mâchonnait l’intérieur de sa joue gauche.
— Bon, bah on dirait que j’ai trouvé le début du jeu…
Annotations
Versions