Le hérisson en manque d'affection

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Blaireau vaquait à ses occupations dans la forêt, à savoir dénicher un bon repas. Son attention fût soudain attirée par des petits bruits venant d'un fourré à proximité. Suivant les sons, il découvrit, près d'une souche, un petit hérisson en train de pleurer. Blaireau s'approcha. Le petit animal se rendit compte de la présence du mustélidé. Il recula instinctivement.

- N'ai pas peur. Dit Blaireau. Je ne te veux aucun mal.

Le hérisson n'eut pas l'air plus convaincu que ça par les paroles de Blaireau. Il continuait de reculer lentement. Le gros mammifère aux taches noires sur le visage reprit.

- Pourquoi es tu triste?

Le hérisson sembla hésiter un moment. Puis déclara d'une petite voix.

- Personne ne veut me toucher... Mes piquants repoussent tous le monde.

Blaireau commençait à comprendre le problème.

- Mais n y a t-il pas d'autres hérissons dans la forêt? Votre espèce est faite de telle manière que vous pouvez avoir des contacts entre vous.

- Oui il y'en avait... Mais ils sont tous morts. Soit dévorés par des prédateurs, soit de maladie. Je n'en ai pas revu depuis le dernier hiver. J'erre dans la forêt depuis un moment sans arrivé à retrouver un congénère.

Une petite larme coula sur la joue du petit animal.

- Je me sens seul. Et comme je le disais, à cause de mes épines, aucun animal ne veut s'approcher de moi.

- Que voudrais-tu?

Le hérisson regarda Blaireau, étonné.

- Juste un calin. Qu'on me prenne dans les pattes en me disant que ça va aller. Comme avec ma mère à l'époque.

Blaireau prit une grande inspiration, puis déclara:

- Approche.

Blaireau s'était assis sur son postérieur et tendit les pattes avant vers l'hérisson. Ce dernier s'affola.

- Non! Si tu me touche, tu vas te blesser. La blessure pourrait même s'infecter.

- Approche idiot.

Blaireau tendait toujours ses pattes vers l'avant. Le petit animal piquant hésitait toujours. Blaireau déclara.

- Moi, je vais avoir mal un instant. Toi, celà fait des mois que tu souffres de la solitude. Alors franchement, ce n'est pas comparable.

Le hérisson finit par s'approcher, monta sur Blaireau, qui referma ses pattes sur le petit animal. Effectivement, ça faisait mal. Mais Blaireau prit sur lui et récita, comme un mantra, cette phrase que le petit mammifère attendait depuis longtemps.

- Tous va bien, ça va aller. Tu es en sécurité.

Ils restèrent un moment blottis l'un contre l'autre. Une nouvelle larme perla sur la joue du hérisson. Mais c'était une larme de joie cette fois. Finalement, il se dégagea de Blaireau et dit:

- Merci.

Ils se dirent au revoir. Le petit hérisson se sentait bien mieux et repartit dans les buissons chercher à manger. Blaireau resta un moment sur son postérieur, plongé dans ses pensées. Il avait mal, il s'était piqué en enlassant le hérisson. Mais Blaireau savait bien la différence entre une blessure physique, qui ne dure qu'un temps, et la douleur de la solitude, qui pouvait détruire un être sur le long terme.

"Bon, se dit Blaireau, maintenant, il faut que j'arrive à enlever les piquants qui se sont coincés dans mes pattes."

C'était vrai que ça faisait mal quand même.

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