une journée enchantée
J'ai toujours aimé faire la cuisine avec mes proches. Chez ma mère, je me suis amusée à faire des petits pains ; avec A., aujourd'hui, nous fîmes un déjeuner digne d'un roi étudiant. Galettes de légumes, mini-gratins à réchauffer, salade de crudités et flan à deux étages en dessert ; j'ai eu le plaisir de pouvoir renouer au milieu des larmes et de l'éminçage des oignons, de pouvoir parler de tout et de rien.
C'est fou comment la compagnie d'une amie peut vous faire du bien. Parmi l'air chaud et le soleil joyeux de fin mai, je pus rire aux éclats devant le lait bouillonnant du flan inondant la cuisinière et le ménage qui s'annonçait, lire quelques pages en attendant la fin de la cuisson des gratins, accueillir à bras ouverts le joyeux désordre qu'autrui cause toujours dans le petit train-train du domicile tranquille. Fermer les yeux et laisser faire la transformation qu'elle opérait sur mes cheveux, les tressant en une coiffure digne d'une princesse grecque. Nourrir les pigeons ensemble en devisant gaiement, tout nettoyer, frotter les taches de pâte hors de ma robe en coton menthe, prévoir de nouveaux plans avec d'autres amies de la classe.
Lorsqu'elle est partie, je me suis regardée dans le miroir, et j'ai souri.
J'ai désormais des personnes avec qui cuisiner et ne rien faire d'autre. Des amies qui rendent le quotidien un peu plus doux, vous rendent plus belle rien que par leur compagnie.
J'ose enfin porter des habits qui me font plaisir, plutôt que de m'inquiéter de l'avis des autres, malgré mon quasi-mètre quatre-vingts, et j'étais coiffée comme une reine. J'allais rentrer dans mon petit endroit parisien bien à moi, manger un peu de pain en dîner après le festin du midi, boire le soleil du soir comme la plus délicieuse des boissons d'été.
En somme, je suis à peu près tout ce que je voulais être auparavant.
Annotations